Monsieur le Président de la République, je m’adresse de nouveau à vous pour solliciter votre clémence en tant que maman d’un citoyen français incarcéré à la prison civile d’El Mornaguia depuis 3 ans.

Mon fils a été arrêté par la douane Tunisienne en date du 16 octobre 2008. Il transportait dans sa voiture, du cannabis, ce qu’il reconnait comme étant une erreur. Son arrestation par les douaniers s’est mal déroulée, elle a été brutale et violente et aujourd’hui, il en garde les séquelles.

Il a ensuite été jugé à 40 ans de réclusion en première instance, puis à 10 ans en appel.

Monsieur le Président, mon fils du fond de sa cellule a bien compris le tort qu’il a commis et pour lequel il a été utilisé naïvement. Il purge actuellement sa peine, mais n’arrive plus à supporter les conditions d’éloignement. Mon fils est très fragile psychologiquement, et très déstabilisé par ce qu’il est en train de vivre. Sans famille en Tunisie, son seul lien avec l’extérieur c’est moi, qui me rends de temps en temps depuis la France pour le visiter et soulager sa solitude. Je suis certaine qu’il a retenu la leçon et je pense en tant que Mère que mon fils a suffisamment été puni.

Il n’oubliera jamais ce que lui ont fait endurer pendant 6 jours les douaniers, mais cela ne l’empêche pas d’aimer la nouvelle Tunisie et son peuple.

Il n’y a aucune convention de transfèrement entre nos deux pays amis.

Je me tourne donc vers vous Monsieur le Président, et vers la Tunisie, Nouvelle, ouverte et démocrate afin que vous puissiez trouver une solution pour me rendre mon enfant.

Je vous le demande en tant que maman qui a peur pour la survie même de son enfant (le mois dernier il s’est entaillé les veines), en tant qu’amie du peuple Tunisien, en espérant que vous comprendrez ma détresse, et celle de toute une famille, sa sœur, et ses grands parents.

En cette période de jeûne, où les croyants partagent, pardonnent, se repentissent, je vous souhaite à vous, et votre peuple la continuité dans la voix de la démocratie, la paix, et la sérénité sociale que vous méritez tous.

Je vous remercie de l’attention que porterez à ma requête, et vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes sincères et respectueuses salutations.

Une maman en détresse