Par Chloé Guyon,
Difficile de parler d’un pays que j’ai quitté voilà une décennie et qui m’est désormais étranger. Exercice périlleux auquel je me prête volontiers, comme par devoir. Un devoir de mémoire.
Je voudrais parler de la Tunisie que j’ai connue dans les années 90, ancrée dans ses principes, mais ouverte et tolérante. J’étais alors écolière ou encore lycéenne, et on avait le choix, de faire le Ramadan ou de ne pas le faire. En fait, on ne se posait pas la question et qu’on ne vienne pas me dire que c’était l’insouciance de la jeunesse. Jusqu’à 18 ans, j’ai partagé des encas avec mes congénères pendant le Ramadan sans que cela ne choque personne.
Certains jeunes couples n’hésitaient pas à s’embrasser langoureusement dans l’enceinte du lycée, pendant la récréation. D’autres, plus pudiques, prenaient la peine de se mettre à l’abri des regards indiscrets dans un petit square juxtaposant le lycée. Cela n’interpellait personne.
L’été, sur la plage, il y avait celles qui portaient un bikini, et celles qui portaient un maillot. Les plus pudiques gardaient leurs shorts ou petites jupes courtes quand elles entraient dans l’eau. Les soirs d’été, quand on sortait se balader avec sa bande d’amis, il y avait autant de filles que de garçons dans le groupe. Et on se posait pas de question. Tout cela coulait de source.
De toute ma scolarité, je n’ai entendu aucun débat sur le voile, ni vu des filles de mon age voilées. La question ne se posait pas. Les seules voilées étaient les grand-mères. Les Tunisoises portaient le Sefsari, une étoffe en soie couleur ivoire qu’elles portaient par dessus leurs vêtements et qu’elles ôtaient aussitôt arrivés chez elles ou chez leurs hôtes.
Dans cette Tunisie, d’il y a à peine 20 ans, il y avait cette ambiance bon enfant et une cohésion sociale qui imprégnait la vie d’un goût doux et délicieux.
Je suis revenue en Tunisie après une Révolution et quelques années d’absence.
Aujourd’hui, des voilées peuplent les rues, apparaissent comme des champignons, alors on dit que ce sont des jeunes filles qui veulent faire bonne figure devant leurs potentiels prétendants, ou des femmes au foyer qui regardent « trop » les chaines satellitaires qui grouillent de prosélytes. Quand on s’approche plus pour discuter avec l’une d’elles, elles soutiennent que « l’Islam c’est la meilleure religion au monde » et basta. Il n’y a pas lieu de discuter. Toute critique est blasphématoire.
Quand on s’approche des milieux intellectuels laïques, la peur est palpable. On se mobilise sur Facebook, sur Twitter, on dénonce. Certaines, n’aspirant à aucun poste ont pris leurs voitures pour faire le tour du Grand Tunis et même des gouvernorats proches pour sensibiliser les femmes sur la nécessite de voter. A bon entendeur.
Le 15 janvier 2011, j’étais sur la Place de la République à Paris. Je fêtais la chute du régime Ben Ali. Et je m’imaginais une Tunisie, en plus d’être ouverte d’esprit et moderne, démocratique. Ce pays a tous les ingrédients pour réussir mais tous ses nouveaux-convertis pour sombrer dans l’intégrisme et l’extrémisme.
Quoiqu’il en soit, les réalités changent en Tunisie.
dommage qu’il y’ait pas un bouton j’aime pas !! et le lycée c’etait mutu ou la marsa? parce que je vous rassure de suite: les élèves continuent à s’embrasser et les minijupes sont presque une tenue obligatoire… quoique maintenant c’est plus le minishort qui est à la mode… vous parlez de la Tunisie des années 90…. bizarre mais je ne la reconnais pas du tout… dans les années 90 le voile était déjà très répandu, par contre ce qui commençait à se faire rare, c’est le sefsari, qu’on ne voyait que chez les grand meres justement.. parce que les femmes qui ont été forcées de sortir bosser ne trouvaient pas le sefsari tres pratiques quand elles prenaient 2 ou 3 bus … elles ont donc opté pour le voile, un moyen pratique de rester couvertes …. maintenant si la menace barbue s’est répandue (jusque chez vous en France il semble?) c’est surtout la faute à Zaba et à tous ceux qui l’ont encouragé….
Moi j’ai envie qu’il y a j’aime sur les commentaire et j’aimerais bien reformuler ta dernière phrase. Dans le monde il y a toujours un Bourguiba et un Zaba pour créer un Ghanouchi, un Boush pour créer un Benladen et un Sarkouzi pour créer les barbus du coin ;) A bon entendeur
Assalamou alaykom wa rahmatou allahi wa baraketouhou
Je tenais à vous dire qu’il y a pas lieux de parler de menace de barbu car vous savez tous que plus jamais personne ne pourra obliger quiconque à faire la prière ou à croire en dieux et en notre religion que je vous rappelle et qui est L’ISLAM pour tous ceux qui ont oublié et pour tous ceux qui ont déjà vécu ici c grace à cette religion que notre pays était et restera inchallah calme un pays ou les femme pourront sortir quand elles veulent mais il faut pas provoquer les gens en mettant des habilles qui montrent tout ça incite au vice soyez correcte on ne vous demande pas de mettre le hijeb mais d’etre respectueux de vous meme et des autres. Et on sait tous que plus personne ne pourra imposer quoi que ce soit à la femme ou aux homme de nos jours donc vous risquez pas de perdre votre liberté que dieux vous a donné avant que vous ne la reclamiez seulement vous exagérez ne provoquez personne personne ne vous dira le moindre truc. Les hommes aussi il faut qu’ils arretent de boire l’alcool en plein public dans les rues cachez vous et faites ce que vous voulez mais cachez vous pour ne pas inciter les jeunes à se perdre dans le vice que vous n’acceptez meme pas pour vos enfants.
On peut tous vivre dans le meme pays les pratiquant et les non pratiquant il faut tout simplement se respecter mutuellement biensur tout en gardant notre pays un pays musulman. Ne cherchez pas à en faire un pays laique pourtant vous avez toujours vécu dedans alors qu’il etait depuis une eternité un pays musulman.
Les femmes voilées en Tunisie ont vraisemblablement raté une marche ! Je pense à Bchira Ben Mrad qui osé ôter son voile en public il y a 70 ans, elle doit se retourner dans sa tombe, ainsi que toutes les militantes des droits des femmes dont les régimes de Bourguiba et Ben Ali ont à jamais occulté les sacrifices et le courage !
Désolé, mais même quant tu vivais en Tunisie, tu semblais y vivre en vase clos! Des couples qui s,embrassaient dans l’enceinte d’un lycée ou d’une faculté n’est pas un signe de modernité! Ce phénomène n’est même pas très courant dans les pays occidentaux.
De la part d’un tunisien non pratiquant!
Même en Occident, beaucoup de gens ne font pas d,amalgames entre porter le foulard et extrémisme et intégrisme comme le fait l’auteure de l’article!
c- pas ca le probleme
j’ai l’impression que vous n’avez rien retenu de bon de votre vie en tunisie . il ya le bon et le mauvais comme partout . il ya tjrs de bonnes bases qui n’ont pas changés . alors , si maintenant vous tournez le dos au pays qui vous a élevé , vous n’avez rien a faire en tunisie . et le pays peut se passer de vos services , et des gens comme vous .
votre article si on peut dire , ne raconte que des details et des epihenomenes . or on ne dresse pas le portait d’un pays sur des futilités .
Je suis tunisien et en partie d’accord avec Chloé.
En fait il y a un moment très précis de l’explosion du port du foulard en Tunisie et dans le reste du monde d’ailleurs.
Beaucoup de gens vous le confirmeront, c’est juste après la révolution iranienne de Khomeiny au début des années 80.
Avant cela, seules les grand-mères et mères au foyer le portaient, pas les jeunes femmes, du moins en Tunisie.
Depuis les années 90, le port du foulard s’est vu amplifié avec le prosélytisme des chaînes satellitaires du golf.
Toutes les femmes ne le portent pas par convictions religieuses, parmi elles, nombreuses sont celles qui le portent pour être respectées par les hommes (c’est ce qu’elles disent), ceci n’est nullement étonnant au vu du comportement détestable de certaines gentes masculines. Car à leurs yeux, des femmes avec cheveux au vent, maquillées et un look, signifie moeurs légères et faciles.
Eh oui, malheureusement, la nature de certains mâles tunisiens est tout sauf élégante.
Cela étant dit, l’expérience est indispensable.
Avec le temps, le progrès, l’éducation et l’instruction, le mâle tunisien deviendra un peu plus galant et le foulard partira peu à peu.
pourquoi cherche-t-on toujours à juger les gens vous voulez la liberté (et juste à titre d’information y a pas mieux que la liberté offerte par dieux) et vous jugez une femme qui porte le foulard alors qu’elle ne vous a rien demandé. il faut pas dire que les femmes mettent le hijeb sans conviction dieux seul les jugera un autre jour t’as qu’à faire ce qui te semble correcte envers toi et envers ton environnement.
Bizarrement, la société que l’auteur imagine comme moderne et libre est une société qui exclut une grande partie de la société tunisienne.
La liberté c’est accepter que l’on mange publiquement au ramadan, mais accepter de voir des femmes voilées? (les champignons dit l’article…)
Ce qui est normal, c’est que sur une plage, les plus pudiques portaient une petite jupe courte. Et la jupe était un peu longue, genre (je m’aventure) couvre les genoux, Apocalypse? :)
Tu peux pas discuter avec quelqu’un qui pense que sa religion est la meilleure au monde? il devrait penser quoi? qu’elle est bien, mais qu’il pense qu’il peut trouver mieux, et qu’il attend les soldes d’hiver pour acheter une nouvelle?
L’auteur a une certaine image de la Tunisie, c’est son droit (الحجاب ما يعجبنيش قال الأخ). Je me suis réjoui de la chute de Ben Ali, et je me réjouirais encore de la chute de cette image de stigmatisation qu’il a véhiculé tout au long se son règne.
Désolé Chloé
Le résultat ,que vous avez découvré durant votre visite, est le fruit des années 90.J’étais lycéen et je passais mon bac en 91 ,durant cet décenie Ben ali a tous détruit les mouvement culturelle ,la vie politique .Bref une génération qui a perdu le droit s’exprimer ou même d’oser penser de dire nom .
Le port de voile ou le bikini n’est pas le probléme de la Tunisie, mais l’abscence des activités culturelles de toutes sortes ou on peut déclencher les débats sociaux culturelles qui enrichissent la matière grise des tunisiens. je ne suis pas d’accord avec vous sur le côté matérialiste en analysant la situation.La seule chose qui fait peur en Tunisie lorsque je détecte le désespoir dans l’esprit de jeunes Tunisien. La solidarité et le respect de l’autre est essentiel dans les coeurs des Tunisiens..On peut commencer a réstituer la vie culturelle chez le tunisens et instaurer la politique du dialogue.
Chère Chloé je vis au canada et j’ai une bonne situation sociale ,mais je remarque la jeunesse qui a un goût bizard pour la musique comme exemple Le rock ou musique de démon. Pour eux c’est normal ,car elle s’identifier à trvers cette musique. Je respecte leur choix ou gout, mais ça ne veut pas dire que je dois faire comme eux et faire des perssings et des tatous è travers mon corp.
Désolé Chloé c’est la même chose chez vous aussi , mais vous avez beaucoup du misére à respecter la différence.
barra kayed
RETRIEVEL says
@ Al karawen
YATIK AAAAAAAASSBA
BARRA KAYED
BARRA NAYEK
MELLA FCAYEL
MELLA KHWEMJYA
جماعة de beau matin
Pourquoi pas une plage pour les naturiste, mariés les homosexuel à la mairie, les année 90 c’est pas loin c’est la période de ben ali qui à fabriqué une génération imbécile comme lui .
Ya madame, après une cinquantaine d’année de dictature, ce n’est pas encore clair pour vous et pour certains que le prix de ces prétendues liberté, ouverture, modernité et tolérance, n’ont été la réalité qu’une infime partie de la population, celle qui est bien connectée au pouvoir et à laquelle à la loi s’appliquait comme si c’était un état de droit. Le reste de la population devait dialoguer avec des institutions défaillantes, qui au lieu d’être au service des citoyens, œuvrait CONTRE eux. Ce n’est pas seulement des institutions à deux vitesses, mais aussi un régime qui a déshumanisé son peuple et que la prétendue liberté avait pour corolaire un état de répression et de terreur, dit crument pour chaque bikini qu’on voit, une personne se faisait torturer par le ministère de la terreur.
Ya madame, ce n’est pas encore clair pour vous et pour certains que malgré l’approche modernisante de Bourguiba qui était le projet de la Tunisie nouvelle, quelques années seulement après 1956 a été mis en place une dictature sournoise, violente, horrible (pour ceux qui l’ont vécu dans leur chair), et qui n’a pas fait place à un débat. Ce débat était nécessaire pour aider au passage à la modernité, car la Tunisie sortait d’une période coloniale (et bien avant celle de la colonisation française) caractérisée par le féodalisme, la pauvreté et le conservatisme. On ne joue pas avec l’identité comme on joue aux dés, si on n’explique pas, si on n’écoute pas, si on ne débat pas, on ne fait que retarder le problème, et telle une dette devient exponentielle avec le temps… retour de Boomerang garanti.
Ya madame, ce n’est pas encore clair pour vous et pour certains que les valeurs universelles (droits de l’homme, démocratie, tolérance, etc.) ne sont une réalité que dans quelques pays, voire grandes villes. Au mieux, il faut le voir comme un projet à construire mais qui voit des résistances de tous bords. De grâce, ce n’est pas parce que d’autres voient le monde différemment qu’il faut les évangéliser. D’ailleurs, vous critiquez le fondamentalisme musulman qui prône un islam rigide et total, et qui serait lui aussi universel. J’ai l’impression que le discours que vous défendez suit exactement le même schéma, celui de l’intégrisme des intellectuels dit ‘humanistes’.
Et surtout, ya madame, les pays du tiers monde n’ont le droit qu’être moderne que si les jeunes s’embrassent dans les lycées (je cherche encore lesquels), où on peut porter des bikinis (idée qui ne me déplait pas par ailleurs) et les femmes ne portent pas de voile. Mais alors, quid de la modernité où on respecte l’être humain dans toute sa complexité, où la vie est synonyme de dignité, où le pouvoir appartient réellement au peuple, où les institutions sont fiables et utiles, ou la police sert au lieu de terroriser… Ca aussi c’est la modernité madame.
RETRIEVEL says
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Minnie says
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Pourquoi donner tant d’importance aux chois vestimentaires des femmes. L’habit ne fait pas le moine. Une personne qui porte le voile n’est pas nécessairement intolérante ou rétrograde. La mini jupe n’est pas un signe d’épanouissement, c’est une programmation sociale d’un autre orde. On est tous a la merci de la programmation sociale et médiatique. Il faut regarder plus loin. Les mouvements religieux a Tunisie ou en Egypte n’ont rien a faire avec la religion, c’est juste un mouvement qui veut sauvegarder les intérêts des riches familles qui le soutiennent. Une dynamique similaire existe au sein du parti républicains aux Etats Unis: une alliance entre le “Christian Right” et les hommes d’affaires. Les hommes d’affaires arrivent toujours a leur but et les religieux demeurent frustres. Au monde arabe comme au Pakistan le même système est utilise pour protéger les intérêts des riches familles et chefs féodaux. En Arabie Saoudite on peut toujours conter sur les ulémas pour produire des fatwas pour interdire les manifestations et protéger la main mise des princes sur la richesse prétoliere.
bonjour;
personnellement; j’ai vécu ton histoire aux mêmes années presque mais en France…n’oubliez pas surtout que vous aviez vécu les premières années du pouvoir du dictateur ben Ali…. à cette époque là tous les tunisiens savent qu’il y avait un climat de liberté et de tolérance considérable et qu’au bout des quelques années plus tard ce dictateur commençait à ravager tous ces opposants de différents courants (islamistes surtout)….on espère que notre pays aujourd’hui sous la conscience de son peuple plie la page et retrouve son charme …