Par Mohamed Chawki Abid,

La grande surprise est tombée hier soir : communication officielle du Plan Jasmin.

Quelle démagogie ? Quelle reprise des propagandes BenAlistes ? Quelles promesses mensongères ?

Parmi les Dix grandes idées miroitées dans ce plan, je retiens le top de la liste : ‘‘Construire la confiance par la transparence, la responsabilité sociale et la participation citoyenne’’. 7 mois après, le Gouvernement Provisoire n’a même pas été capable de concrétiser le 1er objectif vital, tant réclamé par la Révolution et attendu par les concitoyens. S’il était incapable le concrétiser à court terme le point le plus urgent et vital à la fois, comment alors pourrait-on croire à ses promesses moyen-termistes.

En fait, c’est un programme qui permet au Gouvernement de Transition de partir en campagne, pour motiver une reconduction légitime, dans un souci d’achèvement travail entamé. On va bientôt voir si le Tunisien succombera ou non à ce plan de séduction théorique. On verra également si la conquête du poste de Vice-président d’un grand Club Sportif fera vibrer 2 Millions de Tunisiens. Tout est bien calculé: des techniques pluri-politiciennes sont vicieusement utilisées la veille des élections.

Déjà la manière dont le Plan Jasmin a été bricolé m’épargne de tout commentaire, au risque d’être taxé d’irrespectueux vis à vis des Princes qui nous gouvernent.

Finalement, notre Gouvernement Transitoire (GT) a failli à ses engagements et s’est permis d’entreprendre des actions qu’il n’a pas été autorisé d’envisager : G8, Plan jasmin, modernisation du réseau routier, financement de l’autoroute Ras Jdir, ….. En effet, le GT a laissé tomber des problèmes volcaniques dont les Tunisiens attendent des solutions: corruption, impunité, chômage, insécurité, injustice, fracture sociale, disparité régionale, entités économiques verrouillée, infrastructure portuaire bloquée, ….

J’ai comme l’impression que notre Gouvernement Transitoire (GT) a oublié qu’il a été accepté par LE PEUPLE et non mandaté par Ben Ali ou ses Acolytes, et qu’il doit plier bagages le 23 Octobre à 24h00. Alors comment pourrait-on imaginer un instant que ce GT pourrait être reconduit dans l’exercice du pilotage du pays après l’érection de l’Assemblée Nationale Constituante.

Je dénonce solennellement ce ‘‘Gouvernement de la Honte’’ (GH), qui serait promu en ‘‘Gouvernement de la Trahison’’ (GT), si la Majorité silencieuse demeure frileuse ou endormie. Dommage !

Pour revenir au Plan Jasmin, je pense qu’il devrait être décomposé en 3 familles de projets (production pour marché local, production pour l’export, infrastructure) en vue de décliner analytiquement les mécanismes de financement appropriés, et de regrouper in fine les besoins de financement suivant 3 familles (Ressources publiques, Endettement intérieur, Endettement extérieur).

Cependant, et par souci de maîtrise de nos besoins d’endettement, surtout extérieur, une revue des ressources publiques ne serait-elle pas vivement recommandée, pour identifier a priori des gisements inexploitées (ou insuffisamment exploitées) de recettes fiscales et douanières, d’une part, et des poches d’économie de dépenses (budget de l’État, importations).

En outres, un audit préalable de notre endettement extérieur ne s’avèrerait-elle pas nécessaire, par souci de sa réadaptation à nos fondamentaux économiques et d’accommodation de notre balance commerciale dans une logique de consolidation des grands équilibres.

Enfin, et quant aux IDEs, il n’est plus à démontrer que l’opportunité économique n’est justifiée que pour les projets exportateurs à haute & moyenne valeur ajoutée, avec toutefois une contribution fiscale au coût des infrastructures utilisées.