Donnez à la Tunisie sa Sainte Trinité politique par la fondation d’une nouvelle gouvernance démocratique !
On connaît la doctrine de La Trinité ou Sainte Trinité qui désigne, chez nos amis chrétiens, les trois personnes divines réunies en un seul Dieu (le Père, le Fils et le Saint-Esprit), ce mystère majeur de la religion chrétienne étant devenu le symbole, en dehors du domaine religieux, du groupe de trois entités ou principes essentiels, plus ou moins sacralisés. Et si, dans la Nouvelle République de notre Tunisie en pleine construction démocratique, on adoptait notre propre Trinité politique, tout en faisant ainsi et du même coup, par la référence à cette thématique majeure dans la plupart des démocraties occidentales, un clin d’oeil à la Tunisienne sur la nature ouverte, tolérante et oecuménique du nouveau régime en place dans le pays ?
De quelle Trinité s’agira-t-il? Ce sera la Trinité politique de la Nouvelle République à consacrer dans le préambule et/ou dans les premiers articles de la constitution future faite des trois principes majeurs qui suivent :
1 – L’adhésion de la Tunisie à une conception juste de l’islam fondamentalement humaniste, rationaliste et oecuméniste. Ainsi coupera-t-on court à la moindre tentation, ne serait-elle qu’inconsciente, de tout dogmatisme religieux, en confortant les entreprises sérieuses en ce sens. À ce niveau, on pourrait alors reprendre la définition objective de l’islam que j’ai déjà évoquée ici à maintes reprises (et sur laquelle un travail académique et en cours) d’un islam non seulement cultuel, mais culturel, défini par deux de ses spécificités majeures : la scientificité et l’universalité.
2 – La consécration en Tunisie des libertés fondamentales de l’Homme comme étant des droits essentiels et concrets de chaque citoyen, dont notamment sa liberté de conviction et de croyance, et son droit à la libre circulation sans entrave, comme manifestation et preuve irréfragables de sa dignité. De la sorte, la nouvelle diplomatie tunisienne sera, sans la moindre gêne, en mesure de mettre la question de la levée du visa au coeur de la diplomatie tunisienne, en en faisant à la fois un marqueur des qualités des relations des pays étrangers avec la Tunisie qu’un levier pour le développement économique. Ainsi donnera-t-on de l’air à une économie tunisienne asphyxiée à cause de la fermeture des frontières européennes et ce malgré une batterie d’idées de génie et d’initiatives novatrices ne pouvant voir le jour que dans le cadre d’une liberté de circulation des porteurs de ces idées et dont la plupart relèvent de ces micro-projets où on voit l’un des leviers les plus féconds pour une sérieuse dynamisation de l’économie sous-développée.
3- La croyance en une véritable démocratie directe par la mise en oeuvre de la liberté pour le citoyen tunisien de se charger directement de son sort à travers une action politique rénovée axée sur les acquis de la révolution technologique venant renforcer ceux de la révolution tunisienne qui a été, pour l’essentiel, une révolution virtuelle au départ. Ainsi encouragera-t-on tous les instruments de démocratie virtuelle par la mise en place de mécanismes de participation directe des citoyens à l’activité parlementaire.
L’Assemblée Constituante, une fois ce principe admis, créera une commission permanente en son sein dont le rôle sera, après l’adoption de la Constitution, de mettre en place une Assemblée populaire potentielle, un parlement du citoyen virtuel, et ce dans le sillage des initiatives en usage de par le monde, à l’instar, pour le moins, de celles d’un parlement des enfants qu’on aurait virtualisé et étendu à tous les citoyens majeurs. Un tel parlement sera une interface ouverte, permanente et directe entre le citoyen et son représentant d’une part et entre le parlement dans son ensemble et le peuple tout entier, d’autre part. Les initiatives actuelles d’OpenGovTn et la récente campagne 7ell, dont l’écho à l’Assemblée fut remarquable, vont dans ce sens. Cf. à ce sujet l’excellente contribution en anglais de Houssem Hajlaoui
Et cette commission à créer aura à oeuvrer pour la mise en place des mécanismes permettant à tout citoyen tunisien de participer à l’élaboration de son sort réel en ayant le droit virtuel d’action parlementaire directe par l’interpellation, l’initiative de proposer des idées et même des projets de lois futures, et qui, au niveau du parlement réel, seront finalisés par cette commission. Celle-ci qui aura un rôle et un poids à déterminer au sein de l’Assemblée, mais qui ne sera point négligeable, pouvant même déboucher sur la création, dans le code électoral, d’une circonscription supplémentaire virtuelle appelée à représenter les activistes régulièrement inscrits au sein de ce système novateur de politique directe.
Ainsi, en notre pays, le génie tunisien réinventera-t-il la politique en ce Monde Nouveau dont la Révolution unisienne aura été, et en avant-première, la meilleure des manifestations ! Ainsi, après la politique à l’antique où il fallait être rusé et cruel, après la politique actuelle en cours dans le monde, une politique dominée par une terrible vacuité et des valeurs et de la moindre humanité, car y priment les intérêts les plus égoïstes et les plus démagogiques, on expérimentera en Tunisie, pour la première fois dans le monde, une politique du troisième type, une tierce génération de la politique, une véritable stratégie du Troisième millénaire, tenant compte de ses défis majeurs pour l’humanité!
Ainsi, Messieurs les élus de l’Assemblée Constituante de la Nouvelle République Tunisienne, entrerez-vous dans l’histoire de l’humanité comme étant ceux qui, avant tout le monde, auront concrètement fondé une Nouvelle Gouvernance démocratique pour un monde plus solidaire, plus humain dans ce qu’on appellera une « mondianité » (un néologisme que je propose à partir de la contraction des termes monde et humanité), loin des errements de la folle mondialité ou mondialisation actuelle !
La langue officielle de la Tunisie étant l’arabe, voici maintenant une proposition pour la formulation de cette Sainte Trinité politique dans la très belle langue du Coran, une formulation que le génie des élus de l’Assemblée constituante ne manquera pas de polliniser, à n’en pas douter :
1 _ « تونس دولة قانون، حرّة ومستقلّة، تعتمد الجمهورية كنظام سياسي وحقوق الإنسان كمبدأ مذهبي؛ وهي تضمن لمواطنيها جميع الحريات الأساسيّة، وبخاصة منها حريّة المعتقد والرأي والتنقل داخل البلاد وخارجها؛ وعلى هذه المباديء تبني سياستها الخارجية وعلاقاتها مع كافة البلدان، الشقيقة والصديقة ».
2 _ «سيادة الجمهورية التونسيه تكمن في شعبها، ولغة غالبيته العربيّة ودينه الإسلام الذي تلهم نزعته الإنسانية الساميّة قيم النخبة السياسيّة ونشاطها التي عملها أساسا خدمة الشعب بأسره، بلا أية تفرقة بين أعضائه، شعارها في ذلك التسامح، تستلهمه من مفهوم الدين الإسلامي الأساسي، ألا وهو نزعته الكونيّة والثقافيّة، بالإضافة إلى خاصيّته الشعائرية كدين هو خاتم الأديان التوحيدية ».
3 _ « تونس دولة تؤمن بالنضج السياسي للتونسي، شعارها ضمان الحق الطبيعي للمواطن في المشاركة المباشرة في النشاط السياسي والبرلماني حتى يسهر بنفسه على تحديد مصيره ومراقبة تطوّره وعمل ممثليه لأجله، انطلاقا من ركن من الأركان الإسلامية السمحة : كلّكم راع وكلّكم مسؤول عن رعيّته. لذا، فهي تتبنّى مبدأ النشاط النيابي الافتراضي كامتداد للعمل البرلماني العادي، والسياسي بصفة عامة، وتعمل على تكريسه بآليات يقرّها الدستور ويحدّدها القانون، ضامنا عملها للجميع وفاعليّتها الملموسة، بعيدا عن مجرّد التوجّه الصوري ».
Lettre ouverte à Messieurs les élus de l’Assemblée Constituante http://t.co/dEfEtxDG
J’espère que cet article sera lu, compris, voté et appliqué dans son ensemble … enfin, la fierté Tunisienne pourra être universelle et sans équivoques …
Lettre ouverte à Messieurs les élus de l’Assemblée Constituante – http://t.co/k9LP46OZ
Excellente proposition.
J’y vois une “Démocratie 2.0” qui fera de la Tunisie nouvelle un exemple qui perpétue la tradition de ce petit pays en tant que grande Nation !
Bravo Mr Farhat pour cette initiative noble, patriotique et visionnaire.
bonnes intentions sinon que l islam est contre la democratie car c est la loi de dieu pas des hommes et qu il est contre la plupart des droits de l homme,integrite physique,liberte d expression,liberte de circulation,liberte d association ,liberte de recherche scientifique.
En effet,on coupe les mains ou les doigts comme a sejnene,les femmes n ont pas le droit de sortir seules,on ne peut critiquer l islam,les syndicats ne sont pas acceptes et la recherche sur l embryon est interdite.et il y a beaucoup plus……..
Cette initiative est louable et positive. Le point 1 est tout à fait dans la mouvance du courant actuel des Musulmans qui luttent pour une religion musulmane ouverte, humaniste et contemporaine. C’est le pari de l’avenir et de l’intelligence face à l’obscurantisme affichée des islamistes pour qui la religion n’est qu’une arme façonnée à leur image, et qui l’utilisent comme brimade à des fins politiques. Et aujourd’hui des millions de Musulmans refusent d’être assimilés et manipulés par cette engeance.
Mais pour que cette proposition trouve un écho en Tunisie, il faudrait avoir en face les bons interlocuteurs. C’est-à-dire des politiciens intègres, instruits et de bonnes volontés. Des politiciens prêts à s’attaquer aux chantiers des réformes politiques et sociales, à tirer le pays vers le haut en le dotant enfin des valeurs de démocratie, de justice, de tolérance, d’égalité et de modernité qu’il mérite.
Inutile de se leurrer, le visage que dévoile l’actuel gouvernement nous interdit d’être assez naïf pour croire que le trio qui le représente soit fait de cette étoffe.
Ce trio qui est resté dans un silence indigne et déshonorant lorsque le monde effaré a entendu une bande de décérébrés scander en toute impunité, sur le sol tunisien et face aux caméras un appel au meurtre des juifs.
Ce trio qui est resté dans un silence assourdissant lorsque d’autres abrutis, ou les mêmes, ont occupé illégalement une université.
Ce trio qui ne fait que dans la continuité avec les mêmes débats stériles sur la place du français en Tunisie, alors qu’il sait très bien que si cet enseignement était retiré des programmes scolaires, les plus spoliés seraient les millions de tunisiens pauvres (qui d’ailleurs ne semblent jamais intéressé personne une fois les votes comptabilisé), et qui eux n’ont pas d’autres choix que de fréquenter l’école publique.
Les plus nantis se précipiteront, comme du temps de ben ali ou d’ailleurs de bourguiba (cette polémique de fond de tiroir n’étant même pas une nouveauté), dans les écoles privées qui enseignent le français, générant ainsi encore plus d’inégalité sociale.
Il est fort à parier que par contre, les enfants de l’oligarchie ne fréquenteront pas les écoles publiques tunisiennes, ni les madrass d’ailleurs, mais qu’ils viendront gonfler le rang des corrompus qui exigent des passe-droits pour entrer dans les lycées français ou les écoles internationales, avant de venir gonfler le rang des autres corrompus qui ne doivent pas à leur mérite scolaire les bourses gouvernementales pour aller étudier à l’étranger.
Donc pas ne panique, rien de nouveau sous le soleil.
Non, ce n’est pas ce trio bien éloigné d’ailleurs de la sainte trinité, qui fera historiquement entrer la Tunisie dans la modernité. Il serait plus judicieux de parier sur les citoyens tunisiens pour accomplir cette noble tâche….