Des voix prétendument autorisées se sont élevées au sein de l’Assemblée Nationale Constituante contre le principe de l’abolition de la peine de mort dans la nouvelle constitution prétextant qu’il serait incompatible avec l’islam.
Contre cet avis, une pure ineptie, nous nous élevons le plus vigoureusement en affirmant solennellement que l’abolition de la peine de mort n’est pas incompatible avec l’islam comme déjà démontré dans notre article en arabe* dont nous reprenons ici l’esprit.
En effet, on ne peut soutenir cette prétendue incompatibilité de l’abolition de la peine de mort avec l’islam qu’en faisant une lecture débilitante du Coran. Si, par contre, on prétend qu’il s’agit de l’œuvre divine la plus parfaite qui soit, il ne nous est point permis de tenir pareille ineptie.
Et d’abord, parce que l’abolition de la peine de mort est aujourd’hui, dans tous les pays civilisés, une marque d’humanité. Or, l’islam est la religion humanitaire par excellence !
Ensuite, parce que si l’islam a retenu le principe de la peine de mort, il l’a fait d’une manière particulièrement restrictive et dans le seul but de préserver la vie humaine. Or, l’abolition de la peine de mort consacre bel et bien cette finalité.
Ainsi, il est trois cas où la religion musulmane prévoit textuellement la peine de mort. Dans ces trois cas, comme on le verra, il est toujours possible de ne pas y recourir et cette hypothèse est même privilégiée et encouragée.
Le premier cas le plus évident est l’homicide volontaire. Or, en islam, un tel crime suppose l’absence de la moindre suspicion quant à une possible innocence de son auteur pouvant relever d’une quelconque raison. De plus, si l’islam reconnaît à la famille de la victime le droit de tuer en représailles, il lui reconnaît aussitôt le droit absolu de pardonner et l’y invite même en marque supérieure de piété.
Le deuxième cas est celui prévu pour l’auteur d’adultère s’il est marié. Mais là aussi les conditions restrictives sont tellement nombreuses que la sanction peut dépendre, pour être appliquée, du seul aveu du coupable. Rappelons, à ce propos, que contrairement à ce que nombre de prétendus savants islamiques pensent, ce crime n’est constitué que dans le cas bien prouvé de pénétration; ainsi en sont exclus tous les rapports sexuels demeurés à la surface.
Le dernier cas est celui du banditisme de grand chemin pour lequel la sanction de la peine de mort entend protéger la paix civile et la vie des innocentes gens. Toutefois, cette sanction concerne des menées avérées de brigands en tant que tels, c’est-à-dire des hors-la-loi qui font de ce type de banditisme une profession. Ici encore on voit que l’islam réserve la peine de mort à une catégorie précise et à une manière particulière d’exercice de la pratique sanctionnée, puisque la peine ne s’applique nullement à une action ponctuelle ou à quelqu’un qui se serait adonné par accident à de tels actes.
Ces trois motifs à la base de l’application de la peine de mort en islam sont, comme on le voit, tellement encadrés que la mise en œuvre effective de cette peine en devient exceptionnelle. Or, il ne nous faut jamais oublier qu’il en était déjà ainsi dans un temps où la cruauté et les violences étaient la règle des mœurs publiques.
Aussi, aujourd’hui que les mœurs se sont assagies et que la peine de mort devient un signe de cruauté, comment oser dénaturer l’esprit de l’islam, cet esprit humaniste, en prétextant respecter sa lettre? Et respecte-t-on vraiment sa lettre en se libérant des restrictions et conditions draconiennes mises à l’application de la peine de mort?
Je le dis et je le répète le plus solennellement : être musulman aujourd’hui, être un vrai musulman, c’est consacrer dans notre constitution le principe de l’abolition de la pine de mort. Et si ce n’est pas selon la lettre même du coran bien interprété, c’est au nom de son esprit. Dire le contraire, c’est tout simplement affirmer que l’islam est cruel et inhumain. L’oserait-on, y compris dans les rangs des plus intégristes de nos musulmans?
Mais qu’en pense notre honorable cheikh Ghannouchi? Tous les humanistes, musulmans et non musulmans, ont hâte d’entendre la sentence de notre gourou national en l’espérant bien clairvoyante à l’image de ses dernières sorties ! Attendons l’oracle.
Conditions restrictives ou pas, l’islam est pour la peine de mort :)
Eu égard à l’importance de la thématique, permettez que j’apporte une réponse globale à toutes les remarques, en rappelant que le texte en arabe, qui est plus complet, est sur mon blog.
@Lilia Weslati : Oui, l’islam, comme toutes les religions, est pour la peine de mort. Mais l’islam se veut bien plus qu’une religion, c’est une politique aussi au sens de code de vie citoyen. Pour cela, étant donné que la vie des gens ne saurait être figée, il est apte à évoluer et a prévu lui-même les mécanismes pour le faire. Tout donc est question de savoir s’il ne faut retenir de l’islam que sa lettre, par définition évolutive, ou son esprit. Pour moi, c’est l’esprit qui prime la lettre. C’est en cela que mon islam est postmoderne.
@rida: L’histoire (y compris celle des sciences) nous apprend qu’il n’est pas rare que la vérité apparaisse débile avant de s’imposer. Pour moi, Dieu, notre Allah est le clément, le miséricordieux. Ne l’est-il pas pour vous? De quel droit le privez-vous de sa particularité la plus élevée? Tous les jurisconsultes vous le confirmeront, Allah garde le droit suprême de pardonner en dernier ressort à ses créatures. De quel droit vous érigez-vous à sa place pour tuer votre semblable quelle que soit la gravité de son crime contre son semblable? Cela revient, pour vous citer, « à nous faire croire que la créature de Dieu et plus grande que Dieu même???!! »
@néjib : La question n’est pas de croire ou de ne pas croire, mais de prendre en compte la forte prégnance de l’attachement aux valeurs religieuses (qui est loin d’être une religiosité) en notre société. Aussi, cela commande d’aller dans le sens des valeurs modernes en harmonie avec ces valeurs cardinales en notre pays. Or, toutes ces valeurs, pour peu qu’on dépasse les apparences, constituent un véritable islam, fidèle à lui-même en étant conforme aux valeurs dites modernes. C’est l’islam postmoderne. Il faut juste avoir le courage d’en parler.
Il ne s’agit pas d’avoir une religion régie par la religion, mais une société qui n’ignore pas les valeurs religieuses lorsqu’elles sont en conformité avec l’esprit du monde contemporain. Or, l’islam est riche d’une spiritualité qui est up to date. J’y reviendrai en détail dans un article faisant du soufisme (le vrai) le meilleur antidote contre le salafisme qui, existe bien que minoritaire en notre pays tout en étant turbulent. Ce qu’il faut faire, c’est le combattre avec ses propres arguments. C’est le courage du politique et du combattant des libertés qui l’impose.
@mayhemmech : Pour moi, ni les USA ni l’Occident ne sont une référence. Je rappelle que l’islam fut moderne avant l’Occident. C’est ce que j’appelle sa rétromodernité. Puis, je ne diabolise pas EnNahdha, surtout sa vieille garde qui est, à mon avis, en mesure de faire évoluer les consciences musulmanes encore assoupies pour un islam qui soit, comme il a commencé, révolutionnaire dans l’âme.
La peine de mort doit être du ressort exclusif de Dieu, car c’est le créateur qui seul doit décider de la mort. C’est pour cela, par exemple, que l’islam interdit le suicide. N’est-ce pas un moyen détourné que de pratiquer la peine de mort?
@nazou : Ce n’est pas parce que la peine de mort ne s’applique pas qu’elle ne doit pas être abolie. Il faut avoir le courage de ses actes et ne pas se suffire des demi-mesures. Surtout quand tout contribue à oser aller dans ce sens. Quant à la réticence de nos compatriotes, ce n’est pas une raison suffisante pour un politique qui croit en ses valeurs; sinon, il n’y a aucun honneur à faire la politique qui est, pour moi, l’art de rendre possible l’impossible. De fait, en tant que chercheur en sociologie, je crois que le peuple est moins contre l’abolition de la peine de mort par conviction que par ignorance des véritables implications, y compris dans l’acception religieuse de la question. Prouvez-lui que pareille incompatibilité n’existe pas dans notre religion, portez le débat sur la scène publique, et vous verrez le résultat. Aujourd’hui, notre peuple a soif d’être moderne (je dis plutôt postmoderne, et il l’est dans les faits) tout en restant fidèle à ses valeurs. Or, ces valeurs, sans rien en céder, sont à toiletter des kilos de poussière qui cache sa richesse et la dénature. C’est certainement difficile et même périlleux, car cela porte atteinte au fonds de commerce de certains qui vivent de pareil commerce. Mais le combat pour les valeurs, nos valeurs et toutes celles des hommes, nécessite aujourd’hui de s’élever fermement contre ce faux islam, cet islam bassement commercial.
Desole pour cet article de debile,arrettons de confondre entre islam et enjeux politique (Ghannouchi et Nahdha).
Abolir la peine de mort c’est nous faire croire que la creature de Dieu et plus grande que Dieu meme???!!!!!
Votre dieu on en a rien à faire. C’est l’être humain qui est au centre de nos préoccupations. Si votre dieu est si puissant que ça il est assez grand pour se défendre tout seul.
@Rida
Au contraire, appliquer la peine de mort, n’es-ce pas jouer à Dieu par excellence?
La peine de mort est encore appliqué au USA.
Vous êtes très impartial dans ce forum avec des article qui parle d’Ennahdha comme le diable.
Masakeen!!! Tsa55fou!!! Vous n’avez trouvez que ce mode de pique pour écrire vos articles.
Heureusement ce n’est pas vous qui gouverner ce pays.
@mayhemmech
Oui, et c’est bien le seul pays “civilisé” qui applique la peine de mort avec tant d’enthousiasme. Mais, c’est en train de changer, heureusement. Récemment aboli au Connecticut, on attend le vote en Californie, et avec des critiques commes ceux-ci je pense que l’affaire devrait être close:
http://www.guardian.co.uk/world/2012/may/15/carlos-texas-innocent-man-death
http://www.newyorker.com/reporting/2011/05/09/110509fa_fact_toobin
http://www.newyorker.com/reporting/2009/09/07/090907fa_fact_grann
Un petit rappelle, c’est ce site internet qui m’a mis au courant que la traité de l’abolition de mort a été rectifié et mise à jours en Tunisie juste après la révolution. La théorie la plus probable est épargner de couper plusieurs têtes qui doivent être coupés. Pour êtres soft avec les criminel comme ça il pourront jouir de leur exploits pendant toute la période de ZABA et ZABA-bis et donner le souffle pour ceux qui hésitaient avant de suivre leur route dans ce pays devenu de liberté et (je l’espère) de justice.
Dans notre monde arabo-musulman, la justice n’est pas indépendente (sana parler de leur compétence). Les dossiers sont souvent politisés. Avoir des condamnations irréversibles ne me semble pas trop judicieux. Le seul pays musulman et démocratique dans notre proximité géographique est la Turquie, aujour’hui régie par des Islamistes et où la peine de mort est abolie depuis 2004.
Nous sommes un pays en pleine reforme, en pleine renaissance – Copions les pays qui ont réussi le mieux dans tous les domaines pertinents. Nos leaders les 50 dernières années ont bafoués les droits les plus fondamentaux des citoyens; pour une vraie rupture cherchons l’excellence dans l’application des droits de l’homme. Le podium n’est pas occupé par les pratiquants de la peine de mort…
Il y a de cela quelques annees j avais pose la question a mon oncle,pour savoir si la tunisie condamner a la peine de mort ,et il m avait repondu qu il n y avait pas eu d execution c derniere annees.
Mr othman , nos compatriotes ne comprendraient pas l abolition de la peine de mort,parceque les gens s identifient toujours a la victime,et jamais au bourreau ,et allez expliquer aux gens qu une societe ne doit pas tuer de sang froid.
Notre religion comme toutes les religions pratique la loi du talion .
Quand a notre gourou national vous pensez bien qu il ne prendra pas une decision contre productive pour son parti,et contre productive pour les prochaines elections,qu il compte bien gagner.
@NAZOU, bonjour,
en appliquant la peine capital ( peine de mort) , la justice divine ne s’aligne pas à la LOI DU TALION” elle applique tout simplement une justice qui sacralise la vie humaine , et c’est très différent . ceci dit, en islam, a part le flagrant délit, l’accuser profite même d’un soupçon de doute, et c’est une nuance de taille .
Une société régie par la religion est condamnée à l’immobilisme et donc à une régression exponentielle. C’est ce qui arrive à tous les pays musulmans dits conservateurs. Que vient faire la religion concernant la peine de mort? La pire des barbaries c’est de tuer son semblable. Le faire dans un esprit de punition ou de vengeance ne fait qu’ajouter plus de cruauté à la barbarie.
@NÉJIB, bonjour,
vous dites : ” une société régie par la religion est condamnée à l’immobilisme donc à une régression exponentielle .”
je souligne que dans votre intervention que vous avez utilisez le mot “RÉGIE” , donc société gouvernée , et qui peux l’être par des lois issues d’une religion ou des conventions humaines . l’une comme l’autre ne sont pas dans la plus part de leurs écrits figées . pour être bref , je ne cite que l’islam et ses lois , qui sont soumis et, conseiller qu’elles soit soumises a ce qu’on appel ” al ijtihad” autrement , une mise a jour et actualisation selon des critères chronologiques et géographiques .
on peux, et vous avez le droit de critiquer ou même incriminer tout ceux qui veulent faire “FIGER” une religion qui a le mérite d’être adaptable a tout lieu et tout moment, par contre targuer l’islam d’être une religion “FIGÉE” est le moins que l’on puisse dire “CONDAMNABLE”, si ce n’est ignorance de l’islam .
@arnouba
La Turquie n’est pas du tout un état démocratique : des dizaines de journalistes d’avocats, de militants des droits de l’Homme…croupissent injustement en prison !!
N’écoute pas les propagandistes islamistes qui répètent comme des perroquets ce slogan …pure manipulation et monsonge !
@Femme rebelle
Je suis d’accord que la Turquie est “une démocratie en progression” et que récemment la tendance progressiste s’est un peu perdue. Il faut donner crédit à l’AKP pour les changements démocratiques dans un milieu ou les militaires sont un pouvoir certain.
La plupart ( à ma connaissance ) des journalistes et intellectuels actuellement en prison le sont à cause de leur soutien au Kurdes et leur position sur le massacre des Arméniens. Ce sont des “crimes” qui ont été définis sous l’ancien régime et dont les convictions récntes montrent à quel point le gouvernement doit ménager les militaires. Démocratique? pas totalement, mais sur une bonne voie. La Turquie a connu un essort et une stabilité inouie et je souhaite à notre pays le même chemin, même si ce n’est pas le point final.
Je préfère personellement un gouvernement séculaire mais pas au prix d’une dictature.
@arnouba
Juste pour te faire remarquer que tu ignores totalement la réalité de la vie en Turquie ! L’essor dont tu parles est bâti sur le dos de millions d’ouvriers exploités…ne parlons pas des chômeurs qui immigrent par milliers tous les jours en Europe occidentale…Qaunt aux journalistes injustement incarcérés ils le sont suite aux dénonciations des mafias locales qui agissent impunément, mais par ailleurs “respectueuses des lois divines ” (sic !)…cherche l’erreur !!!
Bref, la Turquie n’est certainement pas un modèle à suivre…
heuuu un pouvoir militaire en turquie ?
plus maintenant,erdogan les a tous remplaces,parce que en democratie il faut etre atlantiste,de gauche,de droite,islamiste ou autre,mais surtout atlantiste.
Et apparemment les anciens generaux turques ne l etaient pas assez aux gouts d erdogan
@Femme Rebelle,
Pour qu’on ne perde pas complètement de vue le débat d’origine: pour ou contre la peine de mort? Mon argument initial était destiné à ceux qui utilise la religion comme argument. Mon contreargument était simplement que si on a vocation d’être démocratique, le pays dirigé par des islamistes qui soit le plus démocratique est la Turquie, et les islamistes y ont aboli la peine capitale (une peine capitale surtout utilisé par les militaires).
Maintenant, le débat sur la Turquie (qui n’a rien à voir avec l’article) est une autre affaire. Nous sommes absolument d’accord que la liberté de la presse qui a connu un essor initialement est maintenant en regression (le changement s’est passé très vite effectivement: http://www.newyorker.com/online/blogs/comment/2012/03/turkeys-jailed-journalists.html).
Par contre, l’essor économique est indéniable, et la réthorique comme quoi elle s’est faite “sur le dos d’ouvriers exploités” est tendencieusement “franco-socialiste”. La Turquie a le même coefficient gini que le Portugal (plus ou moins) et le développement récent se chiffre: http://www.wolframalpha.com/input/?i=gdp+per+capita+in+turkey .
De même, l’émigration nette depuis le Turquie est en régression: de -70000 en 1980 à -10000 en 2010 ( chiffres de la Banque Mondiale)
Mais je ne serais jamais pour un essor économique aux dépends du développement démocratique (je crois pas que cela peut exister). Dans la définition de la démocratie, restons aux principes fondamentaux, qui, du plus du vote libre garantie aussi: la transparence, liberté de la presse et de la parole, état de droit et donc système judiciaire indépendent. Y mêler des droits sociaux ne me semble pas (personnellement) être très productif.
@Nazou
Erreur de frappe dans mon texte, je voulais écrire “ont un pouvoir certain” ce qui est indiscutable, non pas “sont un pouvoir”. Encore une fois, la Turquie est devenue memebre de l’Otan sous les généraux, en 1954, donc rien à voir avec les islamistes.
mouhtem bjr notre religion sacralise la vie?d accord,
mais nos religieux ou nos hommes politiques d ici ou d ailleurs,vous pensez vraiment?
qu ils sacralisent la vie au detriment de leurs ambitions.
Et vous pensez vraiment que nos religieux auront assez de charite,pour eclairer les pratiquants,sur les nuances dans la lecture du coran?.
@NAZOU, bonjour,
est ce que vous avez vraiment lu mon commentaire ? car votre réponse ne correspond pas à mon intervention .
dans mon post, j’ai défendu un islam d’écrits soutenu par la jurisprudence et sa valeur comme grille de compréhension pour s’actualiser au quotidien des gens . un religieux n’est pas et ne sera jamais la religion , pareil comme un démocrate qui peux pervertir les valeurs démocratique dans les plus vieilles démocraties , et vous avez l’exemple de BUSH en Amérique, Sarkozy en France ….. pour ne citer qu’eux et les dégâts qu’ils ont fait au nom de la dite DÉMOCRATIE.
[…] Non, l’abolition de la peine de mort n’est pas incompatible avec l’islam ! […]
[…] Non, l’abolition de la peine de mort n’est pas incompatible avec l’islam ! […]
L’auteur donne 3 cas de peine de mort, je n’en connais qu’un seul, le premier.
Il faudrait réfléchir un peu plus et se mettre à la place des gens humiliés par les crimes avant de faire des largesses aux criminels. Que c’est facile de faire de l’aumône avec l’argent des autres! L’humiliation impunie produit la frustration, puis la haine… C’est un cercle vicieux qui détruit l’âme puis la société.
Les pays d’abolition qui sont pauvres connaissent une criminalité ahurissante (Brésil, Salvador, Venezuela, Afrique du Sud…). Les pays d’abolition qui sont riches et armés évacuent la haine générée par la frustration dans des expéditions meurtrières en Afghanistan, Irak, Lybie, Mali… C’est un besoin vital pour leur équilibre personnel: le besoin de tuer. A peu près une expédition tout les 7-10 ans.
Les autres pays, qu’ils soient riches (Japon) ou pauvres (monde Musulman, Chine…) ne sont pas agressifs ni intérieurement ni extérieurement.
Alors ne détruisons pas le peu de paix sociale et de paix intérieure qui nous reste.
Monsieur,
Il s’agit des cas répertoriés en islam, l’article donnant la position de notre religion, et non notre position personnelle, forcément moins sage.
Or, dans sa sagesse, Dieu incite au pardon et en donne lui-même l’exemple en étant clément et miséricordieux avec tous les péchés à l’exception celui de ne pas reconnaître son unicité.
Aussi, il nous faut effectivement bien réfléchir, éclairés par la sagesse de notre religion.
Vous citez des exemples qui sont une caricature de la vérité. Par contre, quand vous évoquez le besoin vital pour l’équilibre personnel, je vous répondrai que ce n’est pas le besoin de tuer, car cela est un besoin d’assouvir une vengeance; c’est plutôt de pardonner. C’est ce sentiment de savoir pardonner en cédant notre droit de nous venger qui nous fait sereins et équilibrés. C’est ce qu’a compris l’islam qui est une très riche spiritualité.
La paix sociale ne dépend pas du maintien de la peine de mort, comme si on était en train de nous tuer tous les jours; elle dépend de la répartition des richesses d’abord dans un pays inégalitaire comme le nôtre.
S’agissant de la paix intérieure, elle est justement dans ce degré élevé de moralité qui fait de l’homme qui sait pardonner le mal à l’image de Dieu : clément et miséricordieux.
Enfin, il faut savoir que la mort n’est que la fin des souffrances et que la souffrance morale est la plus dure pour l’homme. Or, ne pas être mis à mort pour vivre à perpétuité dans la souffrance morale, voilà la meilleure vengeance qui soit de la victime à l’égard de son bourreau !
Tout cela, notre religion l’a bel et bien compris en le spécifiant de par son esprit dans sa méthode pédagogique à faire évoluer en douceur les choses humaines nécessairement imparfaites.
Demandez-vous que si l’islam en appelle à la clémence et au pardon en un temps de terrible cruauté, qu’aurait-l dit aujourd’hui où les mœurs sont nettement plus civilisées?
Bonne réflexion ! Et ne viciez pas notre belle religion en imitant la tradition judaïque d’un Dieu cruel et vengeur.
[…] contre l’abolition; et nous avons démontré dans nombre d’articles, ici sur Nawaat : Non, l’abolition de la peine de mort n’est pas incompatible avec l’islam ! – من أروقة الموت إلى أروقة الروحانيات أو منع عقوبة […]