Selon Hezb Tahrir, les Tunisiens ne veulent pas d’un régime autre que le califat

Reportage : Conférence de Presse de Hezb Tahrir le 29 mai 2012

Lors de la conférence du mouvement islamiste Tahrir qui a eu lieu le mardi 29 mai 2012 à la salle Al Bourak à Tunis, on a appris sans surprise qu’il n’a toujours pas été légalisé en tant que parti politique en Tunisie. Néanmoins, parmi plusieurs déclarations des leadeurs de Tahrir et témoignages des présents, quelques unes ont retenu notre attention

1-« On s’est opposé à la dictature de Bourguiba et Ben Ali»

Mohamed Ali Ben Hassin, responsable de la communication, a déclaré que « Hezb Tahrir » s’est opposé à la dictature de Bourguiba et Ben Ali. Leur but serait « la justice » au mode «Califat islamique».

2-« Les Tunisiens ne veulent pas d’un régime autre que le califat »

Selon Ridha Bel Haj, porte-parole du mouvement islamiste, « les Tunisiens sont éminemment arabo-musulmans et le système actuel politique, à savoir la République, n’est pas adaptée aux Tunisiens qui n’acceptent que la loi divine pour les guider ». Leur mouvement se veut être donc un parti légalisé « pour ne pas avoir des problèmes d’ordre administratifs » ni plus ni moins. Sinon, ils continuent la « daaoua » le prosélytisme pour instaurer le Califat.

3-« On peut avoir un califat moderne »

Lors d’une interview avec un jeune étudiant en première année à la faculté des lettres de la Manouba, il nous a affirmé que la Tunisie peut très bien adopter le système du califat sans pour autant que ce dernier ressemble à celui des siècles précédents. “ça sera plutôt un Califat moderne ».

4-« La flagellation, la peine de mort et l’amputation sont un ordre de Dieu »

Le jeune homme, pourtant ne portant ni barbe ni qamis, semblait adhérer à 100% au principe de la charia. En effet, pour lui la flagellation, la peine de mort ou l’amputation des mains et des pieds d’un voleur ainsi que toutes les punitions de la charia sont un ordre de Dieu où seule la justice divine a le droit de trancher.

5-« Le drapeau de la Tunisie représente la colonisation »

Le mouvement Tahrir ne reconnait pas le drapeau national de la Tunisie le considérant comme le fruit du complot occidental visant à diviser la ouma au début du XXe siècle. Pour lui, seul le drapeau « Al Oukab » en noir ou en blanc représente les musulmans en affiliation avec Mohamed, le prophète de l’Islam.

6-« Hezb Tahrir n’a jamais utilisé la violence»

Fidèle à sa politique, le porte-parole a rappelé aux journalistes et aux présents que leur mouvement n’a jamais utilisé la violence et que « son combat est d’ordre idéologique ».

7-« Les fidèles du mouvement tahrir sont au jihad dans le gouvernorat de la Syrie »

Selon Ridha Bel Haj, des fidèles du gouvernorat de la Tunisie ( La Tunisie est considérée comme un gouvernorat et non comme un Etat) sont actuellement auprès de l’Armée syrienne libre en train de combattre contre le régime dictatorial de Bachar Al Assad.

Pour la deuxième fois depuis la chute de Ben Ali, le mouvement Tahrir dépose sa demande de VISA le 14 mai 2012 pour être reconnu comme parti politique. Légalement, il faudra attendre 60 jours pour recevoir une réponse de la part du Premier ministère et non du ministère de l’intérieur comme ça l’a été auparavant. Comment le gouvernement tunisien va-t-il s’y prendre avec un mouvement islamiste dont l’idéologie se contredit avec la charte universelle des droits de l’Homme et avec le système de la République actuel qu’il ne reconnait même pas ? Telle est la question !

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9Comments

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  1. 1
    olga

    le problème des partis en Tunisie est qu’ils souffrent d’une forte myopie: ils ne voient que leurs militants et croit la Tunisie réduite au nombre des spectateurs dans la salle de réunion.

    • 2
      peritotime

      Il y a bien des partis monarchistes en république française, pourquoi pas des parti “califaïstes” en république Tunisienne.
      Ces guignols ont le droit de s’exprimer et la société à le devoir de ne pas les écouter. Le meilleur moyen de lutter contre l’obscurantisme c’est de mettre l’article 5 au premier plan, et de garantir la liberté de conscience, y compris en réprimant ceux qui s’y attaquent.

  2. 4
    nazou

    Il faut vraiment les legaliser,qu ils soient comme les anciens opposants confrontes au pouvoir actuellement.Il faut aussi leur dire quand islam on ne condamne pas un voleur a perpetuite,parcequ amputer une personne ce n est ni plus ni moins,qu une peine a vie.Lislam ne nous interdit pas d etre meilleur de nous adapter et d evoluer . Mais lilia vous auriez pu leur demander leur programme economique pour la tunisie,en attendant le grand califat. Encore faut il que les autres pays musulmans veuilles bien se khalifier avec eux.

  3. 6
    chokri

    – Les militants de la 25 ème heure, les pilleurs des révolutions, la 5ème roue de l’impérialisme, un retour forcé aux vestiges des sociétés pré capitalistes à la recherche d’une légitimité perdue dans un contexte de crise ouverte de la forme sociale capitaliste mondiale. Ce retour au SALAF, nos ancêtres, est le seul remède que trouvent les adhérents des courants islamistes à notre sous développement et à notre statut de nation périphérique. Pourquoi donc ne pas faire appel à la CHARIA ? Ce faisant, ils s’attachent à une construction utopique, non historique et non réelle. Une construction qui n’existe que dans la conscience fausse des individus à la recherche du bonheur perdu. Le résultat, une déconnexion du réel, une autre aliénation qui vienne s’ajouter aux autres formes d’aliénation spécifiques à la société capitaliste.
    Pauvre Tunisie! Quel avenir pour nos enfants et les générations futures avec la présence de ces partis de droite au nom de la religion, appuyés et manipuler par la machine de guerre occidentale. De tels partis prétendent la détention de la vérité absolue et imposent de ce fait la substitution de la pensée par le sacré.

  4. 7
    mouhttem

    On lisant les quelques “perles” des bergers de “hezb attahrir”, j’ai abouti à la suivante conclusion : ce parti ne gagnera jamais, n’aurai jamais même un bribe de pouvoir, un lot de nez rouge leurs est indispensable, ils ne connaissent pas les tunisiens , même ma mère la hajja est pour de bon , ne votera pas pour eux et le plus important, ils ne connaissent rien de lISLAM AL HANIF, bref, ils sont des ignorants. Les interdire, ça ne touche pas à la démocratie et la république vu qu’ils ne les reconnaissent pas ; les légalisés, n’apportera rien à la démocratie , c’est juste leurs donnés une occasion pour atteindre le sommet de leurs bêtise .
    Une question après lecture peux se poser : ” comment ils comptent accéder au pouvoir ?”
    c’est fastoche comme question, qu’on peux croire ! et vous me répondez : ” c’est par des élections libres et pluriels issu d’un suffrage universel.” – mais ces mecs ne croient pas à la république , même celle saucée à l’islam …. alors comment accéderont ils au pouvoir? et, c’est pas la question à un million de dinars, et je dirai même que c’est un secret de polichinelle .
    j’ai envie de dire : ” rabbi yehdi ! ”
    – c’est fait qu’ils me diront .
    Messieurs, Dames de “hezb attahrir ( sous réserve qu’il y ai des dames parmi vous ) , je vous défis, et je vous met a l’épreuve d’un referendum avec cette question SIMPLE et CLAIRE : ” OUI OU NON POUR UNE KHILAFA ” êtes vous capable?? c’est chère d’assumer tout seul un referendum et son coût ! – on vous aide financièrement , alors chiche !!!? y as rien de personnel , mais vous allez être HORRIBLEMENT déçu . au faite, on croit en la justice, en notre avenir et à notre religion .

  5. 9
    riadh

    Je suis juste heureux d’avoir vécu en tunisie dans les années 70 et 80, .. mes enfants ne connaitront pas cela, mais je les enverrais vivre au Canada…

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