Les journalistes s’interrogent ? Quel cadre juridique pour leur métier ? Qui doit avoir son mot à dire quant à la construction du cadre juridique ? Qui doit nommer les directeurs, sur quel critère ? Quelle protection pour les journalistes ?

L’UNESCO a lancé une enquête autour des médias, une enquête toujours en cours mais dont un rapport préliminaire a été publié afin de continuer la discussion. Voilà comment une séance de consultation a eu lieu à Tunis aujourd’hui. Les différentes questions posées lors de l’enquête ont donné lieu à débat entre les journalistes et les représentants de l’UNESCO.

Cette étude du développement des médias est basée sur des indicateurs de développement, des indicateurs propres à l’UNESCO. Une sorte d’échelle de critères indicatifs. Ce cadre d’évaluation des médias doit coller aux priorités du Programme International pour le Développement de la Communication : promouvoir la liberté d’expression et le pluralisme des médias, développer les médias communautaires et développer les ressources humaines.

Il y a cinq indicateurs de développement. Le premier d’entre eux concerne l’existence d’un système de régulation favorable à la liberté d’expression, au pluralisme et à la diversité des médias. Le deuxième indicateur s’intéresse au pluralisme et à la diversité des médias, au cadre économique dans lequel tous les acteurs sont en situation d’équité concurrentielle et à la transparence de la propriété. Le troisième indicateur se concentre sur les médias comme plateforme pour un débat démocratique. Le quatrième indicateur se penche sur la formation professionnelle et le soutien aux institutions de formation pour promouvoir la liberté d’expression, le pluralisme et la diversité. Enfin le cinquième indicateur mesure l’existence d’infrastructures suffisantes pour soutenir des médias indépendants et pluralistes.

 « Ce rapport est une cartographie qui concerne tout le monde, les journalistes en premier lieux mais pas seulement l’ensemble du public aussi car la liberté de la presse et la liberté d’expression concerne tout le monde, ce sont les premières lignes de défense dans une démocratie. On espérait une participation est un intérêt de la part des journalistes tunisiens et on l’a. Le syndicat est présent aujourd’hui, il y a des journalistes de l’audiovisuel public mais aussi des médias privés, des défenseurs des droits de la presse, des représentants de l’IPSI et du CAPJC » explique Mehdi Benchelah, chef du bureau UNESCO à Tunis.

Et quand on l’interroge sur un possible retour en arrière Mehdi Benchelah est plutôt rassurant :

« Les journalistes tunisiens sont très vigilants comme toute la société tunisienne, qui n’acceptera plus jamais l’absence de pluralité de voix. Les gens sont descendus dans la rue, certains sont morts pour vivre dans une société démocratique avec une pluralité de voix. Pouvoir s’exprimer et s’écouter, avoir un espace où, même si on est pas d’accord on peut s’exprimer librement sans craindre pour sa vie ou sa sécurité, c’est ça la base de la démocratie. Les Tunisiens ont montré qu’ils voulaient ce type de société et je ne pense pas qu’ils accepteront que la situation se referme. »

Les informations recueillies dans cette étude sont le fruit des réponses données aux 50 questions posées aux parties prenantes du secteur des médias en Tunisie. L’étude étant toujours en cours il est possible de faire suivre de nouvelles observations via l’e-mail : a.socias@unesco.org avant le 6 août. Le rapport final sera transmis en septembre et sera largement diffusé.

Le rapport en français :

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