Ce n’est plus un secret : chaque jour des femmes tunisiennes sont victimes de violence physique, verbale, sexuelle, économique… Pendant longtemps la société civile a dénoncé ces agissements qui étaient commis aussi bien par des citoyens que des membres des forces de l’ordre. Aujourd’hui certains continuent à refuser cette réalité mais de plus en plus de citoyennes et citoyens font entendre leur voix pour dénoncer la violence.
Pour sensibiliser un peu plus la population à cette question pendant 16 jours tout un programme est mis en place par le ministère des Affaires de la Femme et de la Famille ainsi que de nombreux partenaires : ministère de la Justice, de la Jeunesse et des Sports, l’ATFD et l’ONFP… Du 25 novembre, journée internationale d’élimination des violences à l’égard des femmes, au 10 décembre, journée internationale des Droits de l’Homme, différentes activités vont avoir lieu en Tunisie.
Des tables rondes autour de la violence, des conférences sur le thème de l’égalité par exemple, des ateliers sur la législation à mettre en place pour protéger les femmes auront lieu, un spot publicitaire sera diffusé à la télé, des sms de sensibilisation seront envoyés, une campagne de sensibilisation aura lieu en prison, un lieu d’hébergement pilote pour les femmes victimes de violence sera inauguré…
Cette campagne est en fait une déclinaison de la campagne internationale dédiée à la lutte contre les violences à l’égard des femmes qui a été lancée par la société civile dans les années 90.
Alors qu’au sein du ministère des Affaires de la Femme et de la Famille se tenait une conférence annonçant ce programme, une coalition d’associations se retrouvait pour discuter, elle aussi de la violence. La Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) qui s’inquiètent de l’augmentation des actes de violence politique ont également abordé la question des violences faites aux femmes qu’elles soient militantes, avocates, syndicalistes ou journalistes. Il s’agit ici pour bon nombre d’entres elles d’agression et d’harcèlement.
Si ces associations veulent attirer l’attention sur ce point précis c’est qu’il ne faut pas tarder à le prendre en compte. Car c’est le travail et la vigilance de la société civile qui sont à la base de la mise en place de nombreuses politiques publiques. Que le ministère de la femme organise une campagne de sensibilisation face aux violences est une bonne chose. Mais il faudra rapidement s’intéresser à la question de la violence politique qui concerne plus directement les femmes lors de l’exercice de certaines activités professionnelles.
Nos sociétés modernes, innovations sans limites, en violences aussi. Par ces temps qui courent, on pourra dire que l’acquis majeur de l’humanité est à mon sens et cela malgré tous les ordres impériaux et religieux/totalitaires reste et demeure « la découverte » de la démocratie. Elle suppose la vie ensemble autours de certaines valeurs intermédiaires qui feront ménage avec les libertés, le culturel et l’identitaire. Et que la démocratie est censée donner une dynamique à la réactivité des politiques publiques. Par ce temps de crise générale et généralisée, la démocratie ne pourra être que le moyen le plus adapté à un sursaut collectif pour répondre aux enjeux qui nous sont posés par la mondialisation et par la tendance divisionnaire des états. Depuis les années 1990, d’une manière générale, on est passé de l’état dit providence à l’état acteur et animateur dans la vie sociale et économique du collectif national, même la part du régalien se rétrécit (vu les manque des moyens et les mises à mal du service public (c’est valable pour notre Tunisie comme pour le France, l’Allemagne et d’autre pays). Alors il devient inévitable de revisiter courageusement certains fondamentaux et pratiques (sociales et des politiques publiques) qui sont devenus une sorte d’habitus dure à s’en débarrasser. On remarque de plus en plus la fin de la cohérence entre les problèmes de nos sociétés et les solutions apportées par les états (le service public). Et cette situation et provocatrice et génératrice de multiples violences, qui deviennent et prennent des formes de plus en plus violents. La violence (en général) devient, alors, elle-même la chose qui fait société ou presque. Ici je ne parle pas de la violence légitime de l’état (police-justice), car elle-même est concernée par ces mutations en violence et elle fait, elle même, état de victime.
La drogue est une violence, la violence fait aux femmes (physique, politique, économique, administrative), le regard social est une violence, l’échec scolaire et professionnel sont la violence du système contre l’individu d’une par, et d’autre par une violence contre la société, les solutions disciplinaires sont une violence, le judiciaire est une violence, la liberté elle même d’un sens, n’est elle pas une violence, si perte des repères? Voilà pour la réflexion.
La société a le droit de choisir, l’individu aussi, faut-il qu’on soit tous informés (à égale niveau d’information) et correctement informés de ces violences, des menaces qu’engendrent ces violences, de leurs méfaits sur le corps social et sur l’individu, des enjeux socioculturels à travers ces violences qui se développent et qui participent grandement dans les différentes et diverses mutations qui façonnent notre société, des enjeux commerciaux et économiques à travers ces violences que subi notre collectif humain (nos sociétés dites modernes), faut-il réfléchir sur les stratégies intelligentes qu’entreprennent les acteurs de ces violences afin que ces violences répondent à leurs besoins variés et à échelles différentes? La place des poli intergénérationnelles tiques publiques dans ces violences? La place des firmes internationales aussi, quels intérêts et pour quels buts? La place et le rôle que joue chaque classe sociale dans ces violences?
Avant la révolution on était dans une politique violence qu’on appelait (dictature et spoliation). À mon sens une révolution permet de se poser des questions, les questions qui dérangeaient dans les passé. Aujourd’hui notre droit au questionnement est automatique par le fait de l’acquis majeur de la démocratie. La liberté nous accord la responsabilité de faire ce questionnement profond, pour le besoin de notre avenir collectif. Jusqu’à maintenant et on vivant ces violences on continue à faire société, mais une société malade, une société, mais avec absence de la solidarité et de la reconnaissance du différent. Une société malade ne peut construire un/des individus productifs et émancipés. Rester otage d’une violence, des violences, et sans réagir positivement, c’est laisser sa place aux autres pour en construire davantage de violences. Et c’est tout simplement ne pas prendre sa place dans la solution.
Par contre (et c’est pour la réflexion aussi), à force de vivre dans ces différentes violences, et par long moment de tyrannie (la tyrannie du système libéral mercantile) où nous avons subi l’obligation du silence afin de ne pas faire de ces violences un débat nationale et de société, un débat de fond, nous sommes devenus contraint à vivre « accepter ou presque » par l’habitude, l’habituel. Et cette situation (de silence, ou plutôt de faux débat, ou débat superficiel) est valable pour nos sociétés arabo-musulmanes gouvernées longtemps par les tyrans du temps moderne, les présidents à vie, où le débat contradictoire (même le débat tout simplement) est interdit, mais aussi cette situation de débat superficiel est valable pour le monde industrialisé et dit libre et des droits de l’homme (Europe, japon, Usa…), n’empêche qu’en occident plusieurs sont des historiens et des sociologues qui participent par des travaux de valeur, faut-il qu’ils et qu’elles soient écoutés par le politique au sommet du système. À force de vivre avec ces violences, et devant/dans/avec les solutions violentes utilisées et programmées contres certains de ces violences identifiées pour l’intérêt du système libéral et pour les besoins en mieux dominer de sa classe élu -la grande bourgeoisie-, (ou plutôt cette solution en&par violence est dirigée contre une catégorie des victimes de ces violences capitalistes et du marché), nous sommes rentrés sans s’apercevoir, peut-être, dans un déni de la violence (déni de grossesse). Et à mon sens ce déni de la violence est devenu une affaire de toute la société, les sociétés. Ce déni a plongé tout le monde dans la victimisation, la société victime des jeunes à différentes violences!!!, l’état victime des bandes (trafic, délinquance, marché parallèle, économie souterraine…), donc les politiques sont devenues des politiques d’acharnement, et non de solution. Mais en aucun cas on dit que la jeunesse et (toute la société) est victime, sont victimes, des orientations prises en matière des politiques publiques (éducation, sociales, de sécurité, d’emploi, de la recherche scientifique et fondamentale, et en sciences humaines…). Cette situation de victimisation de deux côtés (société, état), a crée des ruptures profondes: – intergénérationnelles, où la jeunesse continue à être désignée comme l’ennemi numéro un du reste de la société, – structurelles entre l’individu et le collectif, entre les membres d’une même famille, – urbaines, où la ville centre et les banlieues font société, mais d’affrontement, il ne s’agit plus de compétition et de concurrence pour le besoin de la domination, mais bien d’affrontement pour détruire, – institutionnelles entre le citoyen et l’état, – géographiques, entre l’urbain et le rural, les populations des villes ne font plus même monde avec les populations des zones ruraux (modes&quantités de consommation, stéréotypes, représentations…), la Tunisie souffre, et pas que la Tunisie, – mais aussi (évidement) des ruptures classes. La lutte des classes est devenue de plus en plus impitoyable, et la catégorie sociale qui paye le prix le plus élevé est la classe moyenne. Les écarts sociaux se sont tellement creusés à un niveau où la classe moyen et menacée par la disparition. Et au lieu de rester dans une lutte des classes (par la lutte sociale et ses mécanismes modernes -les syndicats-, par la démocratie, où le politique trouve sa place pour proposer, par la médiation et la négociation), on observe une lutte de place sans merci. L’arme fatale employée dans cette rupture (ces ruptures) et le libéralisme.
Résultat, on atterrie de la plus belle dans des sociétés ou la solution alternative devient l’individualisme. Et résultat aussi on est devant des multiples fractures , sociale, énergétique, urbaine, territoriale, numérique, informationnelle et même culturelle ‘‘fracture en matière de culture des droits de l’homme, des droits politiques des femmes, des jeunes, des étrangers’’ et davantage … et les solutions employées prennent davantage des formes répressives et de défiguration du vrai sens de l’action publique, nous sommes alors dans le déni parfait, d’un possible bien vivre ensemble. Je suis pour qu’on appelle un chat un chat, mais faut-il bien l’identifier ? Gagner la révolution informationnelle avec un minimum de savoir pour toutes et tous pourra aider à généraliser le débat -le rendre public- et peut-être à mieux identifier les maux et leurs origines. Ben Ali harab, et notre révolution est une chance, saisissons là. Ben Ali harab. Mandhouj Tarek.
au 1er paragraphe il faut lire en fin de phrase ( par la tendance démissionaire des états) et non (divisionnaire) un sursaut collectif pour répondre aux enjeux qui nous sont posés par la mondialisation et par la tendance démissionnaire des états.