Camp des braconniers qataris avec la présence de l'armée Tunisienne à la région de Makhrouga, 172 km sous la ville de Tatouine. Tunisie Crédit Photo d'illustration de Abdel Majid Dabbar 14 décembre 2011

Le 16 novembre dernier 2012, le militant écologiste Abdel Magid Dabbar annonçait déjà le retour des braconniers du Qatar en Tunisie pour chasser entre autres des espèces protégées telles que l’outarde (oiseau) et la gazelle dorcas. Dans un précédent article, on a abordé cette pratique qui serait cautionnée par le chef du gouvernement lui-même et ce malgré l’opposition du Président de la République à cela. (Ecoutez la bande son -en ar à la 34 min)

Aujourd’hui et après une investigation sur terrain, M. Dabbar nous a averti que quatre camps viennent d’être installés dans le Sahara tunisien, dont le premier est dans la zone de Om Echiah (dans le versant sud des montagnes de la ville de Matmata), le deuxième est à Bir Soltan à quelques kilomètres de Ksar Ghilen, le troisième est au sud ouest gouvernorat de Tataouin à El Oueara (el ou3ra), ancien terrain de chasse illégale connu pour être celui du prince Naïef Ibn Abdellaziz avant la révolution, et le quatrième camp serait celui des Koweïtiens qui ont quitté les lieux le vendredi 23 novembre 2012 à 16 heures pour une destination inconnue.

L’écologiste, certain de ses allégations, assure qu’il y a

– non respect du règlement, en permettant à des étrangers de s’installer dans le Sahara sans autorisation.
– infraction à ordre fiscal : ces braconniers importent en Tunisie du matériel et des voitures sans autorisation et surtout sans payer les droits de douane puis les gardent dans des dépôts en Tunisie notamment dans les villes de Gabes,Tataouine et Tozeur.
– introduction des armes dans le territoire Tunisien sans déclaration au préalable.
– le non respect de la loi en matière de conservation de la chasse, en permettent aux braconniers de chasser des espèces protégées par la loi Tunisienne.
– le non respect des conventions internationales, «la convention de Washington et la convention de Rio” ratifiées aussi bien par les pays du Golfe et par la Tunisie, imposant ainsi la protection des espèces animales en voie d’extermination.

Voulant vérifier cela auprès des autorités, on a été confronté à un silence de la part du Premier ministère et de la Direction des Forêts.

Il est important de rappeler que récemment, la Tunisie a reçu de généreux dons du Qatar. En effet, le 20 novembre, le ministère de l’Intérieur a eu 76 véhicules pour les services des forces de l’ordre. Le même jour, la Société Caritative Qatarie a présenté au Chef du gouvernement Hamadi Jebali ses projets d’investissement en Tunisie. Face à tant d’argent investi dans le pays, le gouvernement tunisien permettra-t-il la chasse illégale à nouveau ? Une enquête de la part d’associations tunisiennes est en cours pour élucider cette affaire.