Le reportage de l’émission Envoyé Spécial Tunisie : sous la menace salafiste ? diffusé le 17 janvier dernier ne finit pas de faire parler de lui. Qu’il divise les spectateurs est une chose normale. Qu’il suscite des réactions de la part des gens y témoignant, comme des personnes ayant travaillé à sa conception l’est moins. Si certains sont d’accord avec le reportage, d’autres trouvent que leur parole n’a pas été fidèlement rapportée et que les conditions de tournage n’étaient pas très claires. Au final la réalité semble distordue pour simplement coller à un script rédigé à l’avance.
Dimanche 20 janvier, Anis Meghirbi, directeur commercial de l’hôtel l’Alhambra à Sousse, qui est une des premières personnes intervenant dans le reportage, postait un commentaire sur son profil facebook : il aurait été abordé pour un reportage visant à relancer l’image de la Tunisie. Alors que l’hiver est une saison de réservation pour les vacances d’été il semblait judicieux de remettre les choses à plat et de témoigner sur la situation générale du pays.
Suite à la diffusion du reportage M. Meghirbi estime avoir été trompé : « Si on m’avait dit qu’il s’agissait d’un reportage sur le salafisme je n’aurai pas participé. Le journaliste m’a expliqué qu’après les évènements de l’ambassade américaine il voulait montrer une autre image de la Tunisie. » Et Pour M. Meghirbi il est effectivement important de travailler à relancer le tourisme.
Anis Meghirbi ne prétend pas que le salafisme n’existe pas en Tunisie, mais il pense que si l’équipe de tournage avait été de bonne foi elle aurait nuancé son reportage. « Ils ont passé une soiré au Lounge de l’hôtel, ils ont vu la jeunesse tunisienne s’amuser, ils ont vu les touristes de l’hôtel qui n’étaient pas inquiets. »
Et en cherchant un peu on se rend compte rapidement que M. Meghirbi n’est pas le seul à avoir manifesté son étonnement. Taïeb el Hadj Hamida, président de l’association Farj el Islam de Hammamet, l’association organisatrice du rassemblement lors de la venue du prédicateur saoudien a lui aussi témoigné. Les images du rassemblement font l’ouverture du reportage. En plus de la publication sur la page facebook de l’association d’une réponse à France 2, M. Hamida a réagi lors d’une émission sur une chaîne de télévision tunisienne le lundi 21 janvier. Il s’étonne du reportage qui semble faire passer ce rassemblement pour une réunion illégale qui effraie les touristes. Il explique, vidéos et photos à l’appui, avoir toutes les autorisations pour l’organisation de ce meeting et que de nombreux touristes étaient présents sans être dérangés. Il y aurait même eu distribution de livres traduits.
Il dit également ne pas connaître la personne interrogée dans le public qui déclare que toutes les personnes présentes lors du meeting sont “les enfants d’Oussama Ben Laden“. M. Hamida explique avoir cherché cette personne qui semble parler au nom de la foule, alors qu’elle n’engage qu’elle même, sans l’avoir trouvée.
Autre témoignage, différent celui là, celui de M. Jamil, propriétaire de l’hôtel à Sidi Bouzid. Lui est satisfait du reportage qu’il trouve raisonnable et raconte même qu’il a été victime d’autres agressions et que la situation est encore pire que ce qui a été montré. Il déclare par contre avoir été approché pour un reportage sur les agressions contre les consommateurs d’alcool. Il en a donc déduit qu’il s’agissait d’un reportage sur le salafisme.
« Malik » témoin lors de la séquence tournée à la Foire du livre n’a pas non plus été abordé pour parler de la menace salafiste mais pour présenter quelques livres et différents courants de pensée. Il a été abordé au milieu de la Foire. Lui non plus n’est pas gêné par le reportage, car selon lui il est important de parler de ce problème. Reste qu’il avait demandé à l’équipe de couper au montage la scène de l’altercation, qui, selon lui, n’a aucun intérêt informatif.
La scène n’a pas été coupée, pire elle aurait quasiment été créée par l’équipe de tournage, d’après les témoins sur place. Le journaliste et le cameramen n’auraient eu de cesse d’envenimer la situation et de créer le conflit. Au point de mettre ainsi en danger « Malik », le témoin qui s’est retrouvé menacé de mort.
L’équipe de tournage était-elle trop naïve ou cachait-elle son jeu ? La question se pose pour certaines personnes interviewées. Car au vu de la réalité sur le terrain, le reportage aurait pu être plus nuancé. Le titre pose une question mais ne semble chercher qu’une seule réponse.
Si bien que le but du reportage fait débat. Annoncé pour une diffusion fin novembre ou début décembre 2012, il n’a finalement été diffusé que mi-janvier 2013. Anis Meghirbi s’interroge sur le fait que la programmation ait été décalée et se demande s’il ne s’agit pas d’un plan de communication visant à démontrer à l’opinion publique la nécessité d’une intervention française au Mali.
En plus d’avoir froissé certains témoins le reportage dérange également les personnes ayant travaillé avec Karim Baïla et son caméraman en Tunisie.
Ainsi, quelques jours avant diffusion, Safwene Grira, un journaliste qui a travaillé depuis Paris à la traduction des images, n’aurait pas apprécié le travail réalisé et aurait posté un commentaire sur son profil facebook, dans lequel il prévenait de la mauvaise foi de ce reportage. Un commentaire qu’il a retiré après. Reste qu’en tendant simplement l’oreille on se rend facilement compte que quelques raccourcis ont été réalisés et que certaines traductions ne correspondent pas.
Sofiane Belhadj, blogueur, a travaillé comme fixeur quelques jours avant de « jeter l’éponge. Il y avait une recherche d’orientation claire, le travail était biaisé » explique-t-il.
Généralement un journaliste commence à travailler à partir d’une idée mais que son travail sur le terrain doit lui permettre de confirmer ou d’infirmer son hypothèse de départ. Ce qui ne semble pas être le cas ici. « Vous avez une idée, vous la proposez à votre direction et vous vous trouvez prisonnier de l’idée que vous avez proposée, il faut absolument la réaliser et quand vous êtes sur le terrain et qu’il n’y a pas cette réalité vous êtes amené à distordre la réalité » pour Sofiane Belhadj qui explique avoir été en conflit avec l’équipe de tournage du fait de sa manière de travailler et de sa recherche obstinée d’altercation et d’affrontement.
Frida Dahmani, journaliste à Jeune Afrique, a également été en contact avec l’équipe de tournage. « Dés le début j’ai expliqué que pour moi l’idée de faire du « salafisme » à tout prix n’était pas une bonne idée. La chose la plus importante en ce moment en Tunisie c’est l’élaboration de la Constitution. Mais les journalistes étrangers n’y accordent pas assez d’importance. » Il est clair que la thématique « salafiste » est bien plus créatrice de buzz que des questions de droit constitutionnel.
Frida Dahmani comme Sofiane Balhadj disent avoir tenté d’expliquer à Karim Baïla et son cameraman que la réalité était différente. Impossible de les faire changer d’avis. Ils ont préféré rester sur leur idée quite à présenter de fausses intentions aux personnes interviewées et à distordre la réalité, pour la faire coïncider avec leur séquencier.
Le fait est que l’équipe avait un séquencier en arrivant sur le terrain et qu’elle n’a pas voulu s’éloigner semble-t-il. Un séquencier préparé à partir de collecte d’informations sur Internet, une sorte de revue de presse via le net. Pour Sofiane Belhadj l’équipe de tournage s’est ensuite « retrouvée sur le terrain, avec le matériel, à devoir réaliser ce qui a été écrit depuis la France, à partir de lectures sur Internet. » d’où le décalage avec la situation sur place.
Et la lecture du séquencier permet de valider cette idée. Il comporte sept séquences toutes en rapport avec des évènements couverts par les médias. Des évènements qui s’étalent sur plusieurs mois et qui ne sont pas tous avérés. Toutes les séquences n’ont d’ailleurs pas été réalisées.
Frida Dahmani pense que Karim Baïla a du se plier aux exigences de sa production et que le fait qu’il ne connaissait pas le terrain et ne parlait pas la langue a dû être une difficulté. Par ailleurs elle souligne que le travail de montage a toujours des conséquences sur le travail final. Nous avons tenté de joindre Karim Baïla qui n’a pas répondu à nos appels. Par ailleurs nous avons voulu joindre l’attaché de presse de Capa[3]qui n’est pas revenue vers nous pour le moment.
L’impact de ce reportage s’est immédiatement fait sentir selon Anis Meghirbi qui raconte avoir reçu des appels téléphoniques de clients se demandant s’ils devaient maintenir leur réservation. Encore une fois le tourisme risque donc de pâtir d’une mauvaise image, en plus de déjà subir le manque de compétence en matière de communication du ministère du Tourisme.
Frida Dahmani elle tient surtout à souligner le fait que les réactions suite ce reportage viendraient surtout de l’image qu’il renvoie aux Tunisiens de leur situation, une image de la société qu’ils refusent de voir.
Pourtant beaucoup de réactions de Tunisiens montrent qu’ils sont d’accord avec le fond du reportage : il existe bien une minorité prônant la violence en Tunisie et il est temps que les autorités publiques s’en occupent.
Mais n’est ce pas le rôle des médias de replacer les choses dans leur contexte et de donner à voir tous les aspects de la réalité ? Une minorité doit être montrée, mais ne doit-elle pas être montrée dans son contexte ?
C’est vraiment préoccupant si ce n’est angoissant de voir les multiples réactions des Tunisiennes et des tunisiens suite au reportage d’hier soir d’envoyé spécial. Au lieu de s’alarmer, de prendre définitivement conscience de l’urgence et de l’état actuel des choses. Plutôt que d’avoir un regard critique et sans compromis sur nous-même. On vocifère comme des enragés, on fait pleuvoir de sévères critiques voir d’injures à l’encontre de France2, de la France, des occidentaux, de ces gens qui veulent détruire la Tunisie en s’attaquant à son image et donc à son tourisme.
Ceci est sans doute les signes les plus évidents d’une société malade. On souffre de plusieurs maux, dont je site : complexe d’infériorité, narcissisme, susceptibilité aigue, déni de la réalité, etc. Tout s’inscrit dans une théorie de complot Internationale contre la Tunisie,
Veut-on donc que le magasine Envoyé Spéciale, magasine sérieux et de référence, filme sidi bou said Ah excusez-moi, c’est vrai qu’il y a eu un incendie d’origine a(o)ccidentelle qui a détruit le mausolée, où nos bars chics et sympa de la banlieue, où pourquoi pas notre vie calme et monotone de Tunisois pour qu’il soit objectifs d’après des critères que seuls nous Tunisiens jugeons juste ? Vous voulez dire que ce qu’on a vu dasn le reportage, n’est que pure exagération et que c’est à peine qu’on voit une barbe ou un Niquab dans une Rue de la Tunisie d’aujourd’hui ?
On a la mémoire courte. Le retour du voile En Tunisie c’est fait il n y a pas si longtemps que ça, une dizaine d’année tout au plus. Aujourd’hui, on a des ninja(e)s qui s’entrainent au Jihad sur notre sol. La majorité d’entre nous accusent le journaliste de subjectivité et la France d’employer des méthodes viles pour justifier son action au Mali. Moi, j’ai plutôt entendu le mot minorité se répéter à plusieurs reprises pendant tout le reportage. J’ai entendu le reporter qualifier Mahdia de Village comme pour mieux expliquer que nous nous trouvons dans un coin reculé de la Tunisie. J’ai vu un soufi se faire maltraité par nos braves nouveaux musulmans et exfiltré par la police de la foire du Livre International de TUNIS (excusé du peu).
Je ne peux expliquer cette attitude de refus total de voir le reflet inquiétant que nous renvoie une caméra occidentale sur une partie de notre société, sur la partie malade. Par le fait que nous, Tunisiens, (Arabe en général), nous n’avons jamais pu accepter qu’un œil critique se pose sur nous. Nous ne sommes même pas capable d’une autocritique juste et sans concessions sur nos maux. Et pourtant, C’est peut-être là, la solution la vraie dont on a tant besoin.
Aujourd’hui je suis encore plus inquiet. La lecture des différents commentaires d’amis et de personnes qui paraissent pourtant être bien instruites et qui n’y vont pas par 4 chemins, que celui d’attaquer Envoyé Spécial, La France et l’occident ! Ils veulent Casser notre tourisme apparemment (J’ai envie de dire Big LOL… Malla tourisme). Moi j’y vois des medias, qui font juste leur travail, qui s’enquièrent de l’évolution d’un pays voisin et longtemps ami. J’y vois aussi un souci d’informer leurs concitoyens sur l’évolution possible des choses dans la rive sud de la méditerrané.
Tout ca de mots pour nous dire que vous approuvez ce faux journalisme qui utilise le mensonge et la mise en scene pour toucher le telespectateur. Une seul question: si le probleme du djihadisme-que je ne nie pas- est si present et pesant en Tunisie, pourquoi utiliser des moyens deloyaux pour le denoncer?
Quel moyen deloyeux ? A t il payer des figurants ? A t il payer la maman qui cherche se fille lobotomisé par des gouroux ? la foire du livre est une mise en scène ? Le nouveau cromagnon dont les vidéos circulent et qui interdit de fêter 3id il mouloud c de l’imaginaire collectif ? tous les jours on vit sous un nouveau coup d’éclat de ces soit disant détenteurs de la vérité vrais….. Bref, le problème n’est pas le reportage de Fr2 mais c’est bel et bien le Salafisme, d’ailleurs qu’il soit jihadiste ou x ou y, ça reste une doctrine fondamentaliste, prosélyte, violente, takfiriste… Aprés ce reportage, je me pose vraiment des questions sur le devenir de notre société, sur le modéle societal qu’on va léguer aux génerations futures et je me fous complètement de l’intention du journaliste…car qu’on le veuille ou non, on peut pas cacher le soleil b3in il ghorbél. Vous pourrez tjr dire que ce ne sera qu’une minorité, je peux accepter l’argument, mais je vous dirai aussi, qu’en janvier 2011 il etaient quelques dizaines, un an apres il étaient qulques milliers, 2ans apres, ils sont des dizaines de milliers et peuvent prendre en otage une ville entière comme Sidi bouzid!!!
Relisez l’article et vous comprendrez quelles moyens ont été mis en œuvres par ces nouveaux journalistes pour arriver à leurs fins. Mais après tout puisque vous vous en fichez et que la fin justifie les moyens peut-être voudriez vous que Ben Ali revienne et les remettent tous en prison? C’est là qu’ils étaient pour la plupart.
Pour vous donner une idée de la neutralité de France2 lorsqu’elle sélectionne ses sujets, une neutralité qu’on retrouve d’ailleurs dans la majorité des médias français, je vous propose un sujet qu’ils ne traiteront pas. Pour cela voici un extrait du livre de Hervé Ryssen avec comme titre “La mafia juive”. Mes excuses à la rédaction de Nawaat si le texte est un peu long mais je trouve qu’il faut quand on en a l’occasion pallier à l’imbécilité de nos médias nationaux et leur laxisme à nous informer. Donc bonne lecture.
“Depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, des centaines de milliers de jeunes femmes d’Europe de l’Est avaient été happées par des réseaux de prostitution et emmenées vers des destinations lointaines. Les médiats restaient extrêmement discrets sur ce sujet. Au mois de mai 2000, pourtant, un rapport d’Amnesty International avait révélé l’ampleur du phénomène et pointé du doigt l’État d’Israël, la plaque tournante de ce trafic. (Les éditions francophones d’Amnesty International. http://efai.i-france.com. Human Rights Abuses of Women Trafficked from Countries of the Former Soviet Union into Israel’s Sex Industry).
L’effondrement de l’URSS, en 1991, avait provoqué un appauvrissement considérable de la population. Pour tenter d’échapper à la misère et de subvenir aux besoins de leurs familles, de nombreuses jeunes filles russes, ukrainiennes ou moldaves, avaient alors répondu à certaines offres alléchantes publiées dans les journaux. Malheureusement pour elles, ces offres de travail à l’étranger s’avéraient souvent être des pièges posés par des proxénètes internationaux.
Le phénomène fut si important que le très cosmopolite New York Times du 11 janvier 1998 avait été obligé d’ouvrir le dossier, avec un article de Michael Specter sur les “naïves femmes slaves”. Le journaliste relatait l’histoire poignante d’une jeune beauté ukrainienne de 21 ans qui, de son village, avait répondu à une annonce dans un journal local et s’était retrouvée en Israël, contrainte de se prostituer. Les filles, apprenait-on, étaient envoyées jusqu’au Japon et en Thaïlande par des réseaux tenus par les mafieux “russes” basés à Moscou. Rappelez-vous : à cette époque, tous les médiats parlaient de la terrible “mafia russe”.
Le Jerusalem Post du 13 janvier 1998 avait repris ces informations. Ainsi, on apprenait qu’il y avait plus de 10 000 prostituées en Israël, presque toutes russes et ukrainiennes. Les femmes, achetées et vendues par les proxénètes étaient séquestrées dans des bars et des bordels, et rapportaient chacune à leur propriétaire entre 50 et 100 000 dollars par an.
Le premier rapport sur la traite des Blanches semble être celui publié le 8 avril 1997 par le CEDAW. (Committee on the Elimination of Discrimination against Women). Ce rapport montrait que le trafic de femmes blanches séquestrées en Israël ne cessait de croître. A Tel-Aviv, des centaines de bars, de maisons closes et de boîtes de nuit animaient la vie nocturne. Le Tropicana était alors l’une des maisons de passe les plus en vue. Une vingtaine de femmes russes y travaillaient, huit en journée, et douze la nuit. Les clients étaient des soldats israéliens, des hommes d’affaires, des religieux, ou encore des travailleurs immigrés – ces derniers n’ayant pas le droit d’avoir des relations sexuelles avec les Israéliennes, sous peine d’expulsion immédiate. Le propriétaire des lieux déclarait : “Les Israéliens adorent les femmes russes. Elles sont blondes, bien fichues, et ont un air désespéré qui plaît beaucoup. Elles sont prêtes à faire n’importe quoi pour de l’argent.” Les filles n’étaient pas payées, et ne gagnaient que les pourboires. Elles travaillaient sans arrêt, sept jours sur sept, sans aucun jour de repos dans l’année, sauf à Yom Kippour.
Le long rapport d’Amnesty International présentait les témoignages de plusieurs de ces jeunes femmes. Elles avaient été attirées ici sous de faux prétextes, puis livrées aux réseaux de prostitution, achetées et vendues au plus offrant, le plus souvent aux enchères, comme du bétail. Elles avaient ensuite été séquestrées par leurs “propriétaires” dans des maisons ou des appartements dont elles ne pouvaient sortir sans être accompagnées. Leurs passeports et autres documents de voyage avaient été confisqués par les proxénètes afin de les empêcher de quitter le pays. Elles étaient fréquemment frappées si elles refusaient d’avoir des relations sexuelles avec certains clients ou si elles tentaient de s’enfuir. De nombreuses informations faisaient aussi état d’actes de torture et de viol, ainsi que d’autres formes de sévices sexuels. Les trafiquants les menaçaient de mort, elles et les membres de leur famille, au cas où elles s’aviseraient de quitter Israël, de fournir des renseignements à la police ou encore de témoigner dans le cadre de procédures pénales, si bien qu’il était difficile de traduire en justice les “auteurs d’atteintes aux droits fondamentaux des victimes de la traite”. (Le terme “droits fondamentaux” revient toutes les trois lignes dans le rapport).
Le gouvernement israélien n’avait d’ailleurs pris aucune mesure pour enquêter sur ces violences et engager des poursuites judiciaires. De plus, les femmes étaient généralement traitées comme des délinquantes plutôt que comme des victimes. Au regard de la législation israélienne, en effet, presque toutes ces filles étaient des migrantes en situation irrégulière, puisqu’elles séjournaient en Israël sans permis de travail ou avec de faux documents. Beaucoup d’entre elles étaient ainsi placées en détention à la suite de descentes de la police israélienne dans les maisons de prostitution ou les salons de massage. Certaines étaient détenues pendant de brèves périodes avant d’être expulsées du territoire, mais d’autres étaient incarcérées plus longtemps, dans certains cas, sur la base d’un arrêté du ministère de la Justice qui les empêchait de quitter le pays avant d’avoir témoigné devant la justice. Beaucoup de femmes emprisonnées avaient ainsi subi des traumatismes physiques et psychologiques considérables, et il n’existait aucun service d’aide psychologique qui fût en mesure de répondre à leurs besoins.
Au cours de leur visite en Israël en avril et en mai 1999, les délégués d’Amnesty International s’étaient rendus à la prison pour femmes de Neve Tirza afin de s’entretenir avec des jeunes femmes détenues en raison de leurs activités liées à la prostitution et en instance de rapatriement.
Voici le témoignage d’Anna, 31 ans, originaire de Saint-Pétersbourg. Elle était professeur de physique en Russie, et avait été attirée en Israël par la promesse d’un emploi rémunéré 1000 dollars par mois, soit vingt fois le salaire qu’elle percevait alors en Russie. Le ressortissant israélien qui lui avait proposé cet emploi l’avait bien prévenue qu’il était lié à l’industrie du sexe, mais ce qu’il avait présenté n’avait évidemment rien à voir avec la réalité. Anna était ainsi arrivée en Israël en octobre 1998 avec un visa de tourisme. Attendue à l’aéroport, elle fut emmenée et enfermée dans un appartement avec six autres femmes originaires de l’ex-Union soviétique, et son passeport fut immédiatement confisqué. Anna avait ensuite été vendue aux enchères à deux reprises. La seconde fois, elle fut achetée 10 000 dollars et emmenée à Haïfa où elle fut séquestrée avec deux autres femmes. Les fenêtres de l’appartement étaient munies de barreaux et lorsqu’elles étaient autorisées à sortir, ce qui était rare, elles étaient de toute manière toujours accompagnées. Une bonne partie de l’argent qu’elles gagnaient leur était soustrait sous forme d’amendes extorquées par les proxénètes.
Anna avait été arrêtée en mars 1999, pour prostitution, après une descente de police dans l’appartement où elle était enfermée. Elle avait signé aux policiers des déclarations dans lesquelles elle reconnaissait se livrer à la prostitution, mais tous les documents étaient rédigés en hébreu, langue qu’elle ne savait ni lire ni écrire. Ce n’est que plus tard, à l’audience du tribunal, qu’elle apprit qu’elle était accusée de tenir une maison de prostitution. Elle ne fut jamais autorisée à s’entretenir avec le consul de Russie, et resta incarcérée pendant près d’un mois en attendant sa reconduite à la frontière.
Voici ce que déclarait Anna : “Je ne sais pas comment s’est terminé le procès. Je sais seulement qu’Abraham [le proxénète] est en liberté. Je lui ai parlé au téléphone. Quand les policiers nous ont arrêtées, ils ne nous ont pas laissé prendre nos affaires qui sont restées là-bas. Abraham [Les rédacteurs d’Amnesty International avaient choisi le prénom “Arthur”, ndlr] connaît mon adresse à Saint-Pétersbourg et mon numéro de téléphone parce qu’il a gardé mon passeport. J’ai laissé ma fille de huit ans là-bas. Il m’a menacée de me retrouver en Russie, chez moi, si je ne faisais pas ce qu’il voulait.”
Tatiana, originaire de Biélorussie, était arrivée en Israël en avril 1998 avec un visa de tourisme. On lui avait promis un emploi de femme de ménage dans un hôtel de la station balnéaire d’Eilat, en lui disant que son salaire lui permettrait de subvenir aux besoins de sa mère et de son fils de six ans. Tatiana fut accueillie à Eilat par un homme qui avait prétendu être envoyé par l’hôtel dans lequel elle devait travailler. Il l’emmena en fait dans un endroit où elle fut contrainte de se prostituer. Elle devait rembourser son “prix de vente” et le coût de son voyage, lui avait-on dit.
Tatiana avait bien mis au point différents scénarios d’évasion, mais elle fut finalement libérée à l’issue d’une descente de police : l’une de ses amies avait pris contact avec le consulat de Biélorussie, lequel avait prévenu la police. Tatiana fut ensuite placée en détention comme migrante en situation irrégulière dans la prison de Neve Tirza en attendant son rapatriement. Trois jours après son arrestation, elle trouva sur son lit une lettre anonyme dans laquelle on menaçait de la tuer et de s’en prendre à sa famille si elle racontait ce qui lui était arrivé. Tatiana désirait témoigner mais craignait les représailles des trafiquants qui connaissaient tous les renseignements figurant sur son passeport ainsi que l’adresse de sa famille en Biélorussie. Une requête avait donc été adressée au directeur de la police pour lui expliquer qu’il serait beaucoup trop dangereux pour Tatiana de témoigner devant le tribunal si elle n’était pas protégée. Celui-ci répondit que la police israélienne ne pouvait garantir la sécurité d’aucun individu en dehors d’Israël. Tatiana avait néanmoins témoigné, en juin 1999, et fut rapatriée dans le courant du mois. Bien qu’elle eût demandé à être renvoyée en Pologne ou en Lituanie, d’où elle serait rentrée en Biélorussie en voiture, les autorités israéliennes l’avaient renvoyée directement en Biélorussie, où l’un de ses parents l’aurait emmenée vers une destination inconnue.
Voici maintenant le cas de Valentina, une psychologue ukrainienne de vingt-sept ans. Elle était arrivée en Israël en août 1998 pour y travailler, pensait-elle, comme représentante. Le ressortissant israélien qui lui avait proposé cet emploi s’était occupé du visa et avait organisé le voyage. Valentina, qui était attendue à l’aéroport, avait d’abord été emmenée dans un hôtel. Le lendemain, on lui confisqua son argent, son passeport et son billet de retour. Puis, elle fut emmenée dans un appartement où elle resta séquestrée pendant deux mois.
Valentina racontait son calvaire en Israël : “Les conditions de vie étaient terribles. Une fille a travaillé au sous-sol pendant huit mois, elle a attrapé la tuberculose à cause de l’humidité qui y régnait. La plupart des filles souffraient de diverses maladies vénériennes. Je ne souhaiterais même pas à mes ennemis de subir ce qui nous a été infligé… J’ai eu une dépression nerveuse, explique-t-elle. Je voulais m’enfuir mais il y avait des barreaux aux fenêtres et des gardiens étaient là tout le temps, jour et nuit. Un jour, j’ai demandé à un client de m’aider mais il faisait partie de leur groupe et les propriétaires m’ont battue. Je n’avais nulle part où aller…”
Valentina avait tout de même réussi à s’évader avec une autre femme en sautant du premier étage d’un immeuble. Quand elles retournèrent à la maison de prostitution pour aider une autre de leurs amies à s’enfuir, elles furent interpellées par la police qui opérait au même moment. Valentina avait été arrêtée en mars 1999 pour séjour irrégulier. Elle était heureuse de l’intervention de la police mais craignait de témoigner car les proxénètes connaissaient l’adresse de sa famille en Ukraine. Valentina ignorait combien de temps les autorités israéliennes allaient la maintenir en détention.
Nina était une jeune fille de dix-neuf ans originaire de Minsk, en Biélorussie. Elle était arrivée elle aussi en Israël à la fin de 1998 avec un visa de tourisme, sans savoir ce qui l’attendait. Elle fut séquestrée trois mois dans une maison de prostitution à Haïfa, puis fut enlevée sous la menace d’une arme, vendue pour 10 000 dollars, battue et violée. Après s’être enfuie, elle retourna dans la première maison de prostitution en espérant gagner suffisamment d’argent pour payer son billet de retour en Biélorussie. Nina fut ensuite arrêtée lors d’une descente de police dans un salon de massage de Tel-Aviv, en mars 1999, et incarcérée dans la prison de Neve Tirza pour être reconduite à la frontière. Le procureur du district de Haïfa lui avait interdit de quitter Israël, afin qu’elle témoignât contre les trois hommes qui l’avaient enlevée. “Je veux rentrer chez moi, déclara-t-elle, mais il est possible que le procès de Moïse [l’homme accusé de l’avoir violée] n’ait pas lieu avant six mois. Je veux aussi être sûre que Moïse ira en prison.” [Le rapport donne simplement “X”, ndlr]
“C’est une délinquante, expliquait Moshe Nissan, porte-parole de la police de Haïfa. Elle a résidé en Israël sans permis de séjour. Il est évident qu’elle ne témoignerait pas si elle n’était pas en détention.” Nina fut finalement rapatriée en juin 1999 après avoir été détenue plus de deux mois.
Amnesty International ne put obtenir des autorités israéliennes aucune statistique sur le nombre de procédures pénales engagées, ni de données sur les poursuites ou les condamnations prononcées dans ces affaires contre les proxénètes. Selon une enquête de 2001 du National Council of Jewish Women, sur 392 prostituées arrêtées et expulsées d’Israël en l’an 2000, 46 % étaient d’origine ukrainienne, 28 % étaient d’origine russe et 17 % venaient de Moldavie. Les 9 % restants étant originaires d’autres républiques de l’ancienne URSS.
Un autre témoignage similaire nous est laissé par un article du Jerusalem Post du 13 juillet 2000, qui relatait le procès de Boris Yasser, 18 ans. Celui-ci était inculpé en Israël de kidnapping, menaces, contrefaçon de documents, coups et blessures, proxénétisme et viol. Boris Yasser était accusé d’avoir aidé son père à faire venir clandestinement quatre jeunes ukrainiennes et de les avoir forcées à se prostituer. Les jeunes femmes, âgées de 19 à 22 ans, arrêtées elles aussi pour être entrées illégalement sur le territoire national, expliquèrent qu’on leur avait proposé un travail de vendeuse. Une fois le travail accepté, elles avaient été conduites en Israël, via Chypre. Arrivées à Haïfa, on leur avait alors confisqué leurs passeports pour leur donner de fausses pièces d’identité israéliennes. Deux des filles avaient ensuite été vendues à un bordel de Tel-Aviv pour 3000 dollars chacune. Les deux autres avaient été séquestrées dans un appartement de Rishon Lezion et forcées de se prostituer. Boris Yasser conduisait les jeunes femmes aux clients, entre 15 et 20 par jour. Les filles ne recevaient pas un centime. L’une d’elles avait été très sérieusement battue après avoir tenté de s’enfuir. Plus tard, elle avait réussi à téléphoner à ses parents en Ukraine pour appeler à l’aide, et ce sont ces derniers qui avaient contacté l’ambassade ukrainienne.
En 1998, le consul de Hongrie à Tel-Aviv, Andrea Horvath, s’était aussi plaint que quatre jeunes femmes hongroises qui avaient rencontré leur futur employeur dans une discothèque de Budapest, étaient visiblement détenues dans des maisons de Tel-Aviv et contraintes de se prostituer.
Selon le rapport du CEDAW d’avril 1997, il y avait une corrélation entre la prostitution et la consommation de drogue. Parmi les 200 jeunes femmes emprisonnées à la prison de Neve-Tirza, 70 % étaient devenues effectivement accrocs à l’héroïne, qui était la drogue la plus courante en Israël. Les jeunes femmes étaient en effet droguées, pour les rendre encore plus dépendantes des proxénètes. Au bout d’un certain temps, elles devenaient “accrocs” et se prostituaient simplement pour payer leurs doses d’héroïne.
Le filles ne pouvaient pas voir de docteur ; toute aide médicale leur était refusée. Si par malheur elles tombaient enceintes, les proxénètes ne dépensaient pas d’argent pour un avortement. Ils les forçaient à travailler encore cinq mois et les jetaient ensuite à la rue.
Dans le New York Times du 11 janvier 1998, Irina, qui avait connu l’expérience israélienne, se confiait au journaliste, les larmes aux yeux : “Je ne crois pas que l’homme qui a ruiné ma vie soit un jour puni, disait-elle doucement. Je suis stupide… Je suis une fille stupide venant de mon petit village… Parfois, je m’assois ici et me demande comment tout cela a pu arriver, si c’est réellement arrivé.” Comme beaucoup d’autres, Irina avait été battue et violée après avoir refusé de se prostituer.
Le rapport du CEDAW indiquait encore que les publicités concernant l’industrie du sexe s’étaient multipliées dans la presse quotidienne, à tel point qu’un comité avait été créé pour interdire les publicités mentionnant explicitement l’âge des jeunes femmes de moins de 18 ans et pour modérer les photos qui accompagnaient ces annonces. Il y avait aussi en Israël, apprenait-on, un marché en pleine croissance de la pornographie infantile. [Sur ce sujet, voir les chapitres Psychopathologie du judaïsme, in Psychanalyse du judaïsme (2006) et Le Fanatisme juif (2007)]. Les filles d’Europe de l’Est de moins de 18 ans et se livrant à la prostitution étaient sans doute nombreuses en Israël, mais leur nombre restait inconnu.
Le magazine américain Moment – “le magazine de la culture juive” – avait publié en avril 1998 un article dans lequel on pouvait lire que les filles russes étaient très appréciées des clients israéliens. Il y avait parmi eux des hommes de lois, des policiers, mais surtout, une proportion importante de ces clients étaient des juifs ultra-orthodoxes qui venaient parce qu’ils ne pouvaient avoir de relations avec leurs femmes du fait des proscriptions religieuses. Le jeudi après-midi, des bus entiers les amenaient de Jérusalem à Tel-Aviv. [Sur les proscriptions religieuses, cf. Psychanalyse du judaïsme (2006), p. 360 ; et Le Fanatisme juif, (2007), p. 313].
Parmi les prostituées se trouvaient aussi des prostituées arabes, virtuellement réduites à l’état d’esclavage. Certains de leurs clients juifs venaient après un attentat palestinien pour se venger sur des prostituées palestiniennes.
Mais les proxénètes tiraient aussi bénéfice de la colère des Arabes, d’après ce qu’on peut lire dans le livre d’un Israélien intitulé La terre promise, pas encore, publié en 2002. Voici ce que l’auteur écrit au sujet de ces mafieux “russes” en Israël : “Les Russes, c’est des Africains blancs. Ils sautent sur tout ce qui brille. Ils sont prêts à tout pour réussir, les pires magouilles, les pires méfaits. J’ai lu dans le journal qu’un Russe faisait tapiner des filles habillées en soldat dans les Territoires. C’est pas con. A force de se faire bastonner par les militaires, ça doit leur donner des envies, aux Arabes !” (Michaël Sebban, La terre promise, pas encore, Ramsay, 2002, p. 99. Les juifs venant de Russie – plus d’un million depuis l’effondrement du communisme – étaient appelés “Russes” par les Israéliens).
Le magasine International Affairs du printemps 2000 parlait aussi du “Natasha trade”. La traite des Blanches rapportait entre sept et douze millions de dollars chaque année et ne comportait que peu de risques, par rapport au trafic de drogue ou au trafic d’armes. Yitzhal Tyler, de la police de Haïfa, expliquait en 1998 à Michael Specter, du New York Times : “Avec une dizaine de filles, chacune s’occupant de 15 à 20 clients par jour. Multipliez par 200 shekels. Ça nous fait 30 000 shekels par jour, et au moins 750 000 par mois, soit 215 000 dollars. Un proxénète qui possède cinq maisons de prostitution, comme c’est souvent le cas, se fait un million de dollars par mois.“
Le fait est qu’il n’y avait “pas de lois en Israël contre le trafic d’êtres humains ni contre la prostitution”, pouvait-on lire dans le New York Times du 11 janvier 1998. Il n’y avait en effet aucune loi qui interdisait l’importation de jeunes femmes étrangères vers Israël à des fins de prostitution, confirmait le rapport de la CEDAW du 8 avril 1997. Linda Menuhin expliquait encore (Reuters, 23 août 1998) : “Le problème n’est pas de trouver le bon article dans le code criminel, mais plus de trouver une femme qui oserait aller devant la justice.”
Le rapport publié par le Centre féministe d’Haïfa constituait une autre source d’informations. Il s’appuyait principalement sur les entretiens effectués auprès de 106 femmes victimes de la traite et interrogées entre 2001 et 2002 dans les prisons israéliennes et les différents refuges. Les auteurs indiquaient l’incapacité des différentes autorités à affronter les mafias et mettaient également en cause l’implication de certains policiers, comme clients des maisons de passe, mais aussi comme collaborateurs des proxénètes.
Les femmes interrogées avaient été vendues entre 5000 et 10 000 dollars. Elles avaient travaillé sans interruption, n’ayant jamais pu avoir de congés, même pendant les périodes de règles. Un tiers d’entre elles avaient été victimes de violences quotidiennes. Les clients et les proxénètes les considéraient comme des objets et les battaient sans relâche. Environ 10 % étaient à peine nourries. La moitié avait aussi avoué que beaucoup de policiers fréquentaient régulièrement ces maisons closes, et ceux-ci avaient non seulement des relations amicales avec les proxénètes, mais étaient souvent en affaire avec eux.
Cette industrie était toujours en plein essor en 2005, à en croire le rapport d’une commission d’enquête du Parlement israélien, révélé le 23 mars 2005 et rapporté par l’Agence France Presse. La traite des Blanches en Israël était une activité qui générait un chiffre d’affaires d’environ un milliard de dollars par an. Le rapport précisait que 3000 à 5000 femmes entraient chaque année clandestinement en Israël pour travailler dans la prostitution. Ces femmes étaient séquestrées dans environ 300 à 400 maisons closes dans différentes régions du pays. Elles étaient vendues pour une somme variant entre 8000 et 10 000 dollars et servaient ensuite d’esclaves sexuels 7 jours sur 7, à raison de 14 à 18 heures par jour. (Les femmes européennes en âge de procréer représentent aujourd’hui environ 2 % de l’humanité. C’est une “marchandise” rare, et recherchée par les proxénètes).
Elles ne percevaient que 20 shekels (4 dollars) sur les 120 payés en moyenne par chaque client. Le reste de la somme revenait au proxénète ; mais certaines ne recevaient absolument rien. L’étude menée à la demande de la commission avait aussi montré que le public israélien ne considérait pas la traite des Blanches comme une violation des Droits de l’Homme.
La commission pointait aussi du doigt les faiblesses de la justice israélienne sur le sujet. De fait, l’instruction des dossiers de plainte durait très longtemps, ce qui favorisait les menaces, voire les assassinats des plaignantes. On apprenait aussi à cette occasion que les magistrats étaient souvent eux-mêmes soudoyés par les proxénètes. Les procureurs généraux exigeaient des peines extrêmement minimes et ne demandaient même pas de dommages et intérêts pour les victimes. Les magistrats faisaient aussi bénéficier les proxénètes de l’immunité en les utilisant prétendument comme des indicateurs du monde du crime.
Certains juifs orthodoxes réagissaient cependant à l’envahissement des villes israéliennes par les proxénètes et les prostituées. Le 15 août 2000, l’agence Associated Press nous apprenait que quatre jeunes femmes étaient mortes dans un incendie criminel à Tel-Aviv ; quatre jeunes femmes russes qui n’avaient pu s’échapper, parce que la porte blindée étaient fermée à clef et que les fenêtres étaient munies de barreaux. Les quatres filles étaient séquestrées dans cet appartement situé derrière un bar, et qui servait de maison de rendez-vous. On apprit par la suite que c’était un juif religieux qui avait jeté une bombe incendiaire. Yariv Baruchim, 34 ans, expliqua à la police qu’il voulait purifier Tel-Aviv de tous ses bordels. Il avait déjà mis le feu à huit bordels ou sex shops. Cette fois-ci, il y eut des victimes : Ina Takorsky, Lila Zachs, Yelena Pomina étaient décédées. La quatrième fille n’avait pu être identifiée.
Quelques cinéastes israéliens – et c’est tout à leur honneur – s’étaient penchés sur le calvaire de ces jeunes femmes européennes.
Cette tragédie ne trouve que peu d’écho dans les médiats occidentaux, et l’on n’entend jamais les politiciens et les célébrités du show business protester contre cet ignoble trafic. Imaginons maintenant ce qu’il en serait si des Européens avaient réduit en esclavage des milliers de jeunes femmes juives et les avaient soumises à toutes sortes de sévices. Mais le silence médiatique sur ce sujet est finalement bien compréhensible si l’on observe les liens qui unissent les mafieux aux responsables de la petite “communauté médiatique internationale”.
Ce n’est pas moi qui vais critiquer le harki de France2 pour son reportage. Il a bien fait le travail qu’on lui a commandité. La Tunisie se trouve dans une situation critique avec ses islamistes et il fallait bien que quelqu’un tire la sonnette d’alarme. On n’en parle pas assez en Tunisie. C’est pour cela que les bonnes âmes tunisiennes ont appelé France2 à la rescousse. Grand merci. Ne pensez surtout pas que les médias français font dans l’islamophobie ou sont à la recherche de cas flagrants pour étayer leur position plus que neutre. La Tunisie après avoir baigné dans le bonheur et la béatitude sous la cravache du Combattant Suprême puis sous la botte du général d’opérette Ben Ali est maintenant devenue inquiétante à cause de ses barbus et de l’explosion des nikabs. Mais cela va bientôt changer lorsque le petit Zorro-Caïd Essebsi va revenir sur son grand cheval blanc. Ne me dites pas surtout pas que vous ignorez qu’un ressort important dans le fonctionnement des médias est la sélectivité, ce qui implique que quand on ouvre l’oeil il faut ouvrir le bon et fermer l’autre. Vous savez aussi que notre monde n’est pas parfait et que la merde se trouve partout pour qui se donne la peine de la chercher. Il suffit uniquement de cibler. L’attention critique que certains médias français prêtent à la Tunisie tranche avec la couverture qu’ils en faisait lorsqu’un bon mafieux était aux commandes. Alliot-Marie voulait sauver son régime en lui envoyant sa police bleu-blanc-rouge en renfort. La France qui fait la chasse au communautarisme a aussi sa façon particulière de traiter les imams qui ont droit à la première page pour légitimer leur expulsion à la hâte, et par exemple les rabbins. Il y a un an, le 17 janvier 2012, le rabbin Daniel Farhi, marié et père de trois enfants dont un rabbin, chevalier dans l’ordre national du Mérite, chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur et depuis le 1er janvier 2012 Officier dans l’ordre national de la Légion d’honneur sur la réserve particulière du Président de la République Nicolas Sarkozy, a été arrêté par la Brigade de protection des mineurs et déféré au parquet pour présomption d’agression à caractère sexuel sur une jeune fille. Mais on a rapidement ficelé la chose qui a disparu de la publicité. Le rabbin a été remis en liberté et jusqu’à ce jour il bénéficie de la présomption d’innocence. Lorsqu’une jeune femme avait prétendu avoir été agressée par des arabes et des noirs antisémites dans le métro parisien le président Chirac s’est immédiatement précipité vers les studios de télé pour fustiger avec la plus grande sévérité les coupables. Mais lorsqu’il s’est avéré après le témoignage des caméras que la jeune femme avait tout inventé on ne l’a pas revu pour présenter ses excuses. Les médias ont pris la relève pour expliquer que la personne en question avait des troubles psychologiques et que les services de santé allaient lui porter toute l’aide nécessaire. Lorsque sur des plateaux de télé et en direct des juifs français terroristes, membres du gang Bitar molestent des invités pendant une discussion sur le Moyen-Orient, l’Elysée donne sa langue au chat. Les médias français, discrets comme ils sont, n’incitent personne à mettre une kippa sur son crâne pour infiltrer ce gang avec une caméra cachée. Ce serait faire de l’antisémitisme. L’antisémitisme que combat entre autres le ministre français de l’intérieur Manuel Valls qui dans une interview télévisée assure avec élan et ferveur: De par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël. Est-ce la raison pour laquelle il n’a pas daigné serrer la main de Marzouki lorsque notre président a visité l’Assemblée Nationale Française alors qu’Arnaud Montebourg qui dit avoir du sang arabe de par sa mère lui a chaleureusement serré la main? J’ajoute aussi que ce n’est pas François Copé, pied-noir juif d’Algérie, marié à une Algérienne, qui viendrait assurer les téléspectateurs: De part ma femme je suis lié de manière éternelle à la communauté musulmane et au Maghreb, ou au monde arabe. Car lui se fait remarquer par ses courageuses attaques contre les petits musulmans qui veulent empêcher leurs camarades de manger un petit pain au chocolat pendant le ramadan. Pour ces raisons je me félicite que des tunisiens fiers de leur pays ont choisi de collaborer avec France2 qui nous veut du bien et qui va changer quelque chose en Tunisie avec son reportage. Je le dis sans ironie. Comme vous aussi je fustige les tunisiens qui n’ont pas apprécié le programme et ont inventé toutes sortes d’arguments qui ne tiennent pas debout. Vive France2 et vive la collaboration. Une petite question: Savez-vous qui est cette enragée en train de hurler hystériquement en se bagarrant avec un homme pour prouver à quel point elles est féministe et civilisée en plus?
Le but des khwanjias est atteint,nuire au tourisme tunisien bravo c’est gagné il faudra maintenant intégrer le personnel du tourisme dans leurs obédiences qui sème la zizanie dans le pays et après ils auront leur salaires par virement a la banque tuniso quatari ou la banque tuniso emiratis,pour tout les gens qui travail pour le tourisme et qu’ils ne sont pas d’accord il y’a l’eau de mer a boire.
J’apprécie l’analyse de Mokh, réveillez-vous car dans quelque temps il sera trop tard. Peu importe l’objectivité du reportage, c’est celle du journaliste. Vous pouvez ne pas être d’accord mais évitez la théorie de la culpabilisation, elle cache juste vos propres problèmes. Pour résoudre vos propres problèmes il vous appartient de faire le bon diagnostic et surtout de prendre les bonnes décisions concernant votre avenir. Dans tous les cas je vous souhaite bonne chance pour le futur.
Un français, marié à une Tunisienne, connaissant bien votre pays…qui est ma deuxième patrie!!!
A lire l’histoire,les peuples ont la memoire courte; la contre revolution etait toujours au tournant ,les politiciens egoistes font tout pour diviser les administres pour mieux regner, le dechirement de bien de famille est frequent . DIEU ETANT LE MEME POUR TOUS ON DOIT S’AIMER” entre humain”
Merci, excellent article détaillé .
[…] Le reportage de l'émission Envoyé Spécial Tunisie : sous la menace salafiste ? diffusé le 17 janvier dernier n'en finit pas de faire parler de lui. Qu'il divise les spectateurs est une chose normale. […]