Crédit image : Sana Sbouai - www.nawaat.org

Une trentaine de réfugiés du camp de Choucha ont observé un sit-in ce matin à la Kasbah. Depuis le 29 mars, une quarantaine d’entre eux sont en grève de la faim devant les locaux du UNHCR au Lac à Tunis. Des hommes ainsi que des femmes et des enfants sont installés devant les locaux du Haut Commissariat aux Réfugiés et espèrent être réinstallés à l’étranger. Il sont venus aujourd’hui dire leur désaccord avec le programme de réinstallation en Tunisie qui leur est proposé.

Ils se sont vus attribués le statut de réfugié, ce qui signifie que la communauté internationale reconnaît que ces personnes sont en danger. En Tunisie, il n’existe pas de législation encadrant le statut de réfugié, leur protection incombe donc au HCR.

Le HCR explique avoir mis en place des programmes de formation professionnelle pour aider les réfugiés à être autonomes. Un geste plus symbolique qu’autre chose pour les réfugiés. L’absence de cadre juridique et les tensions entre les habitants et les réfugiés ne semblent pas leur permettre de bénéficier d’une vie stable en Tunisie. Ils ont formulé plusieurs requêtes et se sont déplacés devant le Premier ministère pour demander au gouvernement tunisien de refuser la situation.

Au total, 228 réfugiés sont encore présents en Tunisie. Ils expliquent leur impossible intégration du fait de plusieurs éléments :

-Premièrement : Les difficultés que nous vivons au quotidien, liées à la violence verbale ou physique, venant de quelques citoyens tunisiens et de quelques membres des forces de l’ordre.

-Deuxièmement: La Tunisie est encore au stade de la révolution et n’est pas encore complètement stabilisée.

-Troisièmement: En Tunisie, il n’existe pas de loi préservant et garantissant les droits des réfugiés, autant au niveau des droits civils que politiques. Le HCR nous condamne donc à un destin incertain sans issues.

Un des réfugiés présent dans la manifestation explique que la réinstallation des gens est de la responsabilité du HCR. « Nous demandons donc au gouvernement tunisien de faire pression sur le HCR pour que notre situation s’arrange. Nous sommes en grève de la faim et certaines personnes peuvent mourir, la situation est très difficile… »

Il y a encore dans le camp de Choucha des personnes qui ont été déboutées de leur demande d’asile et qui survivent sans aucune aide extérieure. Elles disent ne pas pouvoir rentrer chez elles. Le gouvernement tunisien s’est contenté de leur demande de quitter le territoire.