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Comme par hasard, en fouillant l’internet, je tombe sur un article intitulé : Transparence et Lutte contre la Corruption : Secteur Energétique, Pétrolier et Minier en Tunisie.

Dans cet article Monsieur Balghouthi parle de la Souveraineté Nationale et son corollaire immédiat : la Souveraineté Économique. Il présente le tableau suivant

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En commentaire à ce tableau Monsieur Balghouthi écrit:

« …Ce mensonge ayant été fixé durablement autant dans la population, qu’auprès des dirigeants, responsables politiques, prescripteurs (économistes, ingénieurs, scientifiques, juristes, etc.…), cela a permis aux initiés :

– Direction Générale de l’Energie –DGE

– Entreprise Tunisienne d’Activité Pétrolière – ETAP

– Office National des Mines

– Direction Générale des Mines

– Ministère de l’Industrie

De pomper ce secteur allègrement pendant des décennies, verrouillant complètement les données physiques et financières aux yeux de la population. »

Il faut signaler tout d’abord que Monsieur Balghouthi travaille comme consultant en intelligence économique avec 15 ans d’expérience ; il est l’ami du docteur Monsieur Hédi Ali ingénieur en mécanique. Donc ces deux Messieurs ne sont pas du domaine minier en particulier du domaine pétrolier.

Monsieur Hédi Ali, interviewé par une journaliste sur le gaz de schiste en Tunisie dans le journal hebdomadaire الصباح الاسبوعي au moment où la Tunisie fêtait le forum social mondial, il parlait de la maladie de l’Ébola causée par le gaz de schiste : donc Monsieur Hédi Ali est aussi un docteur en es-sciences médicine ! Il avançait aussi que le gaz de schiste est localisé dans tout le territoire tunisien onshore-offshore sur une superficie de 126000 miles carrées ce qui équivaut à 326338,5 Km2.

Je vais pas commenter trop sur ses proclamations, mais je doits l’informer que pour le conventionnel les structures géologiques qui servent de pièges pour les hydrocarbures ne représentent que 10% au maximum de la totalité du territoire tunisien onshore-offshore et que le reste représente des bassins (synclinaux). La migration des hydrocarbures de la roche mère vers ces pièges n’est pas toujours évidente. La maturité et l’existence de cette roche mère ne sont pas toujours aussi évidentes. En ce qui concerne le pétrole et le gaz de schiste (recherche non conventionnelle), il n’ya que le Sahara tunisien qui pourrait être exploité, et le Sahara ne représente que 30% de la superficie de la Tunisie onshore soit 42500 Km2 environ.

Revenons à l’article et à la conférence de Monsieur Balghouthi. Voir les vidéos suivantes :

souveraineté de la tunisie: gaz de schiste et strategie de l’industrie des hydrocarbures.

gaz de schiste: dangers et geopolitique.

Monsieur Balghouthi, dans le tableau ci-dessus qu’il présente, il mentionne que le potentiel minier de l’Uranium en Tunisie est égal à3 milliards de Kg et celui du phosphate est de 20 milliards de tonnes ! Je pose simplement la question à Monsieur Balghouthi d’où viennent ces chiffres ? Est-ce qu’il a consulté des spécialistes tunisiens (des géologues, des ingénieurs des mines auprès de la Compagnie Phosphate Gafsa (CPG)) ? Nous les ingénieurs (plus de 30 ans d’expérience) et les scientifiques, Monsieur Balghouthi nous traite d’ « ignorants » ! Et lui, Monsieur qui sait tout, consultant en intelligence économique avec 15 ans d’expérience nous enseigne comment travailler !

Parlons du pétrole : il semble que Monsieur Balghouthi ignore complètement les activités pétrolières en Tunisie, sans parler du monde entier. Il parle de 4 milliards de barils les réserves potentielles en Tunisie ! Vous ne voyez pas que vous exagérez trop ? D’où vient ce chiffre ? Vous parlez du conventionnel ou du non conventionnel ? Vous parlez des réserves en place ou des réserves prouvées et récupérables ? Si vous parlez du conventionnel alors permettez-moi de vous renseigner du chiffre exact : 1,418 milliards de barils de réserves prouvées Nous avons déjà consommé 1 milliards et il nous reste que 418 millions de barils.

Une autre chose, vous parlez de Giant fields (gisements géants). Le seul gisement géant était El Borma, il a produit 700 millions de barils (50% ENI et 50% ETAP) pendant 49 ans ! Actuellement il ne produit que 7536 barils par jour et la production continue à décliner. Vous parlez ensuite de Sidi El Kilani et vous dites qu’il a produit 80 millions de barils ! Faux : seulement 50 millions de barils et actuellement il ne produit que 1000 barils par jour à partir de 12 puits. Egalement vous parlez de BOUHAJLA qui est tout d’abord un permis de recherche pas une concession comme vous le prétendez: voir site (carte des permis). Un tout petit permis de 536 Km2. D’où vient-le milliard de barils que vous prétendez alors qu’on n’a même pas forer un seul puits ? J’ai travaillé sur BOUHAJLA avant d’être accorder à DUALEX ; une seule très petite structure, on ne sait pas si elle renferme de l’huile ou pas ! Vos informations sont totalement erronées Monsieur Balghouthi. Pourquoi vous divulguez des mensonges au public ? Pourquoi vous recouriez à des informations qui ne sont pas les nôtres ? Vous vous êtes informés par des gents qui ne sont pas des rigollots ! Certainement pas, ceux qui ne savent rien de notre patrimoine. Vous parlez de Haliburton et Schlumberger, et Baker Hughes, des compagnies géantes certainement mais elles ne savent rien de l’exploration pétrolière, ce sont des compagnies de services de testing et de la mise en production des puits.

En ce qui concerne le gaz de schiste, il n’existe pas une méthode pour évaluer le potentiel pétrolier ou gazier dans les schistes, uniquement par puits. Vous vous contredisez quand vous parlez de bactéries et de bactéricides. Je vous renvoie à lire mon article intitulé : le gaz de schiste en Tunisie : le grand évènement, apparu à la revue nawaat.