liberté-presse2

Dans son rapport du mois de mai 2013, l’Observatoire du Centre de Tunis pour la liberté de la presse recense 30 agressions commises sur les employés du secteur de la presse à l’encontre de 65 personnes au total. C’est le chiffre le plus élevé jamais répertorié depuis le début de son activité, en novembre 2012.

« Soixante-cinq personnes, c’est un nombre trop élevé » témoigne Ahlem Bousserwel de L’Observatoire du CTLP. Au mois de mai 2013, les journalistes ont été victimes, encore plus que d’habitude, d’agressions et de violations de leurs droits.

Le mois dernier, 20 femmes et 45 hommes ont été malmenés dans le cadre de l’exercice de leur fonction.

« Sur les trente cas de violations treize ont eu lieu en région, presque la moitié, ce qui change de la situation habituelle où 70% des violations ont lieu à Tunis. Ici, la différence s’explique par le fait que des événements importants ont eu lieu en régions »

explique Ahlem Bousserwel.

Le rapport revient sur trois événements majeurs qui se sont déroulés à Kairouan, à Jbel Chaâmbi et dans la cité Ettadamen. Les atteintes qui ont lieu à l’encontre des journalistes lors de ces manifestations sont d’autant plus préoccupantes que les professionnels des médias sont pris pour cibles comme s’ils étaient partie prenante des événements. Les citoyens et les forces de l’ordre semblent encore incapables de comprendre que la mission du journaliste est de couvrir les événements, donc d’être présent, voire informés à l’avance, de leur tenue. Ainsi le 30 mai lors de la démonstration de trois Femen, les journalistes ont été pris à parti, empêchés de faire correctement leur travail et traité de « médias de la honte ».

Pour contrer le phénomène de violence à l’égard des journalistes le CTLP propose de lancer un débat national où il sera question des violences à l’encontre du corps médiatique.

« C’est un événement que nous devons lancer rapidement, avec le concours de médias et d’associations »

déclare Ahlem Bousserwel.

En effet elle considère le rapport du moi de mai accablant : « Constater autant d’agressions simplement parce que trois événements ont eu lieu dans le pays n’est pas normal. »

Le rapport disponible ici.