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Lors d’une conférence de presse tenue au syndicat des journalistes vendredi 28 juin, la présidente de l’association tunisienne de soutien aux minorités, Yamina Thabet a appelé à un sit-in le 6 juilllet Place Pasteur à Tunis pour appeler à la libération de Jabeur Mejri. Le jeune internaute avait été condamné à sept ans de prison et 1200 dinars d’amendes pour avoir publié des caricatures du prophète sur sa page Facebook. Il est incarcéré depuis le 28 mars 2012 tandis que l’autre accusé Ghazi Beji, parti de Tunisie lors du procès, a réussi à obtenir l’asile politique en France le 12 juin 2013 pour une durée de dix ans.

“Ce n’est pas normal que nous puissions même pas rendre visite à Jabeur en prison ni obtenir des informations sur ses conditions de détention. D’autant plus que son procès s’est déroulé à huit-clos et n’a pas été équitable.” a déclaré Yamina Thabet. Elle dénonce un “retour à la dictature” et le “silence assourdissant” autour du cas de Jabeur Mejri. Son comité de soutien avait pourtant entamé une procédure afin de demander la grâce présidentielle pour Jabeur fin juin 2013. Les membres de la société civile espèrent ainsi faire pression pour que l’homme soit libéré.

Fin mai 2013, le leader du parti Ennahdha majoritaire au pouvoir, Rached Ghannouchi avait déclaré lors d’un voyage aux Etats-Unis que “le blasphème n’est pas un crime”. Yamina Thabet a souligné que Jabeur Mejri et Ghazi Beji avaient été poursuivis avant tout pour leurs croyances religieuses, l’un d’eux avait même revendiqué son athéisme en salle d’audience.