Bruxelles, 27/09/2013 (Agence Europe) – La grève générale des médias tunisiens, le 17 septembre dernier, suite aux tracasseries et même à l’emprisonnement de journalistes, amène le groupe socialiste du Parlement européen (S&D) à exprimer sa préoccupation mais il le fait avec une grande modération. Cette prudence s’explique par le fait qu’un des partis membres de la coalition gouvernementale responsable des atteintes à la liberté des médias est membre de l’internationale socialiste. Véronique De Keyser, vice-présidente du groupe, fait appel à « l’esprit de concertation » et demande l’application rapide du nouveau cadre législatif pour les médias.
Le 17 septembre, les journalistes tunisiens avaient dénoncé « la détermination du pouvoir actuel à ignorer les nouvelles législations garantissant la liberté de la presse, adoptées après la révolution, et à confisquer le droit du citoyen tunisien à une information libre et pluraliste ». Ils imputent « la responsabilité de l’anarchie qui règne aujourd’hui dans le secteur de l’information et qui a permis à des cartels politico-financiers de mettre la main sur ce secteur, au pouvoir en place, qui a tout fait depuis janvier 2012 pour entraver les efforts visant à le réformer. » La société civile s’est totalement mobilisée contre les menaces graves pesant sur les journalistes, pire que sous l’ère Ben Ali affirme-t-on à Tunis, et elle « appelle tous les professionnels des médias à resserrer les rangs » pour « réduire à néant les efforts visant à contrôler le secteur, à étouffer la liberté d’expression, et à bafouer le droit du citoyen d’accéder à l’information ».
Le groupe socialiste espère que « les travaux de la Constituante, qui sont en phase finale, garantiront que le nouveau cadre normatif soit pleinement conforme aux normes internationales ». Or, la poursuite de ces travaux est pour l’heure interrompue. L’ensemble des partis de tendance démocratique a suspendu sa participation à l’assemblée et seul le parti « islamiste » Ennahdha et ses alliés minoritaires s’y réunissent. Le communiqué du S&D semble ne pas tenir compte de cet état de fait et appelle de ses vœux la finalisation des débats sur la mise en place d’une instance de contrôle des élections (ISIE) et d’une loi électorale, au risque de paraître désavouer la contestation populaire encadrée par tous les partis d’opposition démocratique. (FB)
COPYRIGHT AGENCE EUROPE©
iThere are no comments
Add yours