Y a-t-il une fin aux vains bavardages du dialogue national ? Cette semaine la sélection d’un futur Premier ministre n’a fait que cristalliser les divergences politiques et idéologiques des principaux protagonistes, tandis que la hantise du terrorisme pandémique franchissait un nouveau palier et qu’un parrain politico-financier se rappelait au bon souvenir de la justice : Kamel Letaïef.
Il eût été surprenant qu’une classe politique qui, comme le dit le dicton, s’est mise d’accord pour ne jamais tomber d’accord, trouve un terrain d’entente sur une figure qui fasse l’unanimité pour le convoité poste de futur locataire de la Kasbah.
Début de semaine tendu au dialogue national : sur fond d’incendie d’une vingtaine de bureaux locaux d’Ennahdha, la question du remplacement du siège de Mohamed Brahmi plombe le climat général. Désigné pour prendre la relève du martyr, Mourad Amdouni subit les foudres d’Ameur Larayedh qui accuse le Front Populaire d’amalgamer le terrorisme pour s’en prendre aux symboles du parti au pouvoir.
Pas de fumée blanche, le conclave se poursuit
A mesure que la date butoir prévue par la feuille de route s’approche, la liste des premiers ministrables s’affine pour ne retenir que 4 puis 2 noms. Exit les noms polémiques de Mustapha Kamel Nabli et Jelloul Ayed. Restent Mohamed Ennaceur et Ahmed Mestiri.
Depuis 72 heures, le clivage est tel dans les sessions marathoniennes que plusieurs alternatives sont évoquées, parmi lesquelles le recours à de nouveaux candidats hors liste initiale, ou encore la désignation d’un vice-président qui épaulerait l’homme fort du pays dans le dossier sécuritaire ou économique.
Comme pressenti, on apprend samedi que les interlocuteurs se donnent 36 heures supplémentaires, alors qu’Ennahdha agite la possibilité d’un arbitrage précoce par l’Assemblée constituante.
Numériquement, plus de la moitié de la vingtaine de partis prenant part au Dialogue soutiennent la candidature de Mohamed Ennaceur. « Un vote qui n’a aucune valeur » selon Maya Jribi qui relativise vendredi la portée réelle d’un vote improvisé.
Si le soutien d’al Joumhouri à Ahmed Mestiri donne lieu à diverses lectures (ambitions présidentielles de Néjib Chebbi, manœuvre pour faire diversion via un faux soutien, etc.), le soutien de la troïka au même Mestiri est plus cohérent à plusieurs égards.
A 88 ans, le militant historique fait figure de « vieux révolutionnaire », une expression qu’aiment à employer ses partisans en réponse à la question « peut-on être très âgé ET révolutionnaire ? ». Objectivement, Mestiri fait partie des rares voix restées constantes dans leur défense, jusqu’à ce jour, de l’idéal révolutionnaire et des institutions nées de l’après 14 janvier.
C’est ce qui l’a rapproché un temps d’Ettakatol, en plus de la proximité idéologique avec la famille social-démocrate. Une certaine droiture intellectuelle (confinant parfois à la rigidité selon ses proches) et le refus de la diabolisation de l’islam politique achèvent d’éclaircir les raisons des nettes réserves du Front Populaire et surtout de Nidaa Tounes.
Malgré la coloration globalement très sociale du parcours de Mohamed Ennaceur, il a la préférence de Nidaa, pourvu que Mestiri n’accède pas à la fonction suprême.
C’est là toute l’ironie de l’engrenage dans lequel s’est mis le parti de Béji Caïd Essebsi : en appelant corps et âme à la tenue du Dialogue, Nidaa Tounes et le Front du Salut National pourraient se retrouver avec un électron libre à la tête du pays, ce qui d’un point de vue stratégique est probablement plus dommageable encore que la gouvernance d’Ennahdha.
En toute logique, les langues se délient : Ennahdha appuie désormais explicitement la candidature de Mestiri, tordant le cou de facto au mythe des candidats totalement indépendants.
Destouriens et terrorisme s’alimentent mutuellement
La menace terroriste en milieu urbain et / ou touristique était comme palpable depuis peu avec la généralisation des fouilles. Déjoués de justesse mercredi à Sousse et Monastir, les attentats kamikazes n’en marquent pas moins un tournant, d’autant qu’ils interviennent en concomitance avec les premières difficultés du dialogue national.
Les images les plus gores du corps déchiqueté sur la plage du Riadh Palms sont abondamment reprises par la galaxie des pages nostalgiques de la poigne sécuritaire, arguant que « durant 23 ans, aucun attentat de ce type n’avait eu lieu en Tunisie ».
Quels qu’en soient les commanditaires, difficile de ne pas penser que le dessein principal de ces opérations est de remobiliser dans les inconscients collectifs l’association entre Ennahdha, ex Mouvement de la Tendance Islamique, et les attentats du 2 août 1987 qui avaient visé les mêmes fiefs destouriens du Sahel, le tout via de très jeunes exécutants, dont des adolescents.
Non sans une certaine insolence, le décomplexé Omar Shabou, chef du Mouvement des Destouriens Libres (MDL), s’était dit la veille du 30 octobre être « mécontent de voir la famille destourienne dispersée » en marge d’un meeting où toutes sortes de tendances recyclées tentaient de donner naissance à un 3ème courant se réclamant du destourisme, en sus de ceux de Hamed Karoui et Nidaa Tounes.
Nessma TV, l’un des hôtes les plus actifs de cette famille politique, s’est vu mis en demeure le 1er novembre par le ministère de l’Intérieur pour sa collecte de fonds destinés à la modernisation de l’équipement des forces de l’ordre, les démarches légales pour une telle campagne de téléthon sécuritaire n’ayant pas été approuvées.
Le processus constitutionnel entravé à son tour
Entre-temps « l’ISIE 2 » risque à nouveau d’être tuée dans l’œuf. Le tribunal administratif revient en effet à la charge en rejetant les derniers amendements de la loi portant création de l’ISIE 2 et issus du dialogue national, jugeant que le texte outrepasse la loi d’organisation provisoire des pouvoirs publics.
A l’ANC, des voix d’élus s’élèvent pour réaffirmer la souveraineté de l’Assemblée en la matière, rappelant que le tribunal administratif n’a pas à se substituer au Tribunal constitutionnel. Seul hic, ce dernier n’a pas encore été créé, d’où le flou juridique actuel.
Membre de la commission de tri des candidatures pour l’ISIE, Najla Bouriel indique néanmoins que la présidence de la République a signé vendredi la même loi amendée relative à l’ISIE, publiée dans la foulée dans le journal officiel, ce qui lui confère un surcroit de légitimité.
Passée presque inaperçue, la suppression par la commission des consensus de l’article 141 relatif à « l’islam religion d’Etat » est un soulagement pour les laïques, d’autant que le maintien de l’article 140 est acquis, un article qui stipule que le régime républicain de l’Etat et son statut civil ne peuvent être changés.
Reste la manière de procéder pour la ratification de la Constitution qui préoccupe encore certains élus et observateurs. Si la loi de « l’OPPP » n’est pas amendée, le vote de la future Constitution article par article pourrait prendre des mois.
Letaïef, toujours intouchable ?
La semaine se clôt sur une rocambolesque tentative avortée de faire exécuter un mandat d’amener à l’encontre de l’homme d’affaires Kamel Letaïef. Entouré de sa garde rapprochée à Sidi Bou Saïd, l’homme que l’on dit plus mégalomane que jamais depuis la chute de l’ex régime réussit à échapper samedi à la dizaine de policiers qui l’encerclaient, blessant même l’un d’entre eux avec son véhicule.
Favoritisme ou volonté de ne pas perturber le cours du dialogue national, toujours est-il que l’ordre donné à la force publique de se replier soulève de sérieuses questions sur le statut de celui qu’on qualifie d’Etat dans l’Etat ainsi que le lobbying qu’il exercerait sur ledit dialogue.
Le “dialogue national” résulte d’un long processus qui a son origine dans la mobilisation des forces dites de “l’opposition” face à une “Troika” qui s’accroche au pouvoir malgré son échec patent.
Il convient de rappeler que ce pouvoir, qui se dit légitime, aurait dù céder la place, son action achevée dans les délais impartis-23/10/2012-, et la constitution votée. Or, nous assistons à une situation aggravée, socialement, économiquement, et vivons une insécurité devenue structurelle dont le terrorisme figure le sommet de la crète.
Malgré cela, les opposants ont fait droit à une des “lignes rouges” de Ennahdha, en acceptant le maintien de l’ANC où la Troika dispose de la majorité absolue en voix, et qui reste un levier capital en sa faveur. Pour autant, la démission du gouvernement fait l’objet de réserves et mise sous conditions par Ennahdha et ses ralliés.
Le choix du chef du gouvernement futur est devenu le lieu d’expression des rapports de force, car les islamistes recherchent les garanties maximales en leur faveur, tant pour se prémunir contre toute velléité d’indépendance de sa part comme de son gouvernement, mais, sans doute aussi, pour se garantir contre toute tentative de leur demander de rendre des comptes.
L’ANC demeure un pouvoir de controle de ce futur gouvernement, dont elle pourra limiter les initiatives et endiguer les tentations d’émacipation.
Si l’on ajoute à cela les dernières déclarations de monsieur Marzouki à un journal Quatari, on voit clair dans la strtégie des tenants du pouvoir actuel. La participation au dit dialogue peut ressembler à un jeu à somme nulle pour Ennahdha: en se ralliant à la proposition du quartet, elle gagne en image tout en se donnant les moyens de ne rien céder d’essentiel.
Ainsi, céder sur le gouvernement est contrebalancé par la haute main sur la constituante qui joue le role d’un parlement ayant pouvoir de controle sur l’action gouvernementale; monsieur Marzouki tenté par le désir de demeurer en place jusqu’à l’élection d’un président, il offre un autre levier possible pour tenir ce futur gouvernement.
Les opposants, dans ce “jeu”, semblent tenir lieu de dupes. Ils disposent de peu de leviers pour influer sur la politique future d’un gouvernement sous surveillance de Ennahdha, et d’une administration largement acquise aux islamistes qui ont su la noyauter.
De quoi nourrir des inquiétudes sérieuses sur le devenir de la Tunisie.
The uncessant talk is nothing but a ploy to buy time for the
current regime and will do no more than extend the agony of tunisians.
how could an absolute failure like this regime still pull the strings or dictate
the format of a future path for the country.
the current regime had their chance but proved untrustworthy and inept.
how dare can they demand any condition of how tuinisia shall be run in future.
they will load the system with their proven failure road map that tunisia will burdened
for a long time to come.
could a looser,inept mob still dictate their utter failure on the country?.
they have a thick hide that evil cheik,brown turd marzouki and dopey ben jaafer.
what have done they while holding the reign but disrespect the time alloted for election,put the nation
on it’s knees,create the right conditions for vile terrorists to flourish,make corruption
rampant and put tunisia in further debt. tunisia now is a lepper state best avoided
orworst not to get near it.
thanks to these clowns running the country and pretending to be democrats.
even the alternative to these mob make you shudder.
doens’t tunisia have a decent lot to elect or will we slumbered with rotten meat ?.
action and not talk achieve things.
talk is cheap as always is.