Les fuites et spéculations vont bon train au sujet de la composition du futur gouvernement Mehdi Jomâa, le 6ème après la révolution. Ce dernier semble avoir tiré les leçons de l’impopularité de l’équipe ministérielle dont il est lui-même issu. Encore meurtrie par la tournure du dialogue national, l’opposition hésite, selon ses composantes, entre jouer le jeu et faire obstruction.
Quelques certitudes sont d’ores et déjà acquises : le gouvernement de compétences qui devrait voir le jour la semaine prochaine fera l’objet d’une véritable cure d’amincissement quant au nombre de ministres et comportera davantage de femmes, 3 ou 4, à des portefeuilles significatifs voire régaliens, dont probablement la Justice où est pressentie la juge Jaouida Guiga. Jomâa jouera à n’en pas douter la carte de la séduction autour d’une équipe rajeunie et moderne.
Une accalmie politique de façade
Mais déjà la contestation s’organise en amont : samedi, amputé d’al Joumhouri, le Front du Salut National (FSN) tenait une conférence de presse au siège du Parti des Travailleurs (PT) pour présenter une série de conditions adressées au quartet. Si certaines sont légitimes, d’autres laissent présager d’un bras de fer politicien tenace.
En guise de conditions préalables au retour à la table du dialogue, le porte-parole du PT Jilani Hammami demande de redéfinir l’échéancier de la feuille de route et de parachever le processus gouvernemental, sans inclure de ministres actuellement en poste. C’est une première difficulté pour Jomâa dont on sait qu’il est tenté par un jeu de chaises musicales partiel, notamment avec une possible reconduction de Lotfi Ben Jeddou à un autre ministère.
la 3ème condition est la plus floue et la plus problématique : il s’agit de « créer les mécanismes garantissant la fin des blocages durant l’étape restante » : en clair, la révision de la loi régissant les pouvoirs publics provisoires, en revenant sur les modalités des motions de censure, ce dont la majorité ne veut pas entendre parler.
Enfin, le 2ème volet des doléances du FSN présente les attentes de l’opposition par rapport à l’action du futur gouvernement. Là aussi les seuils sont tellement élevés qu’ils frôlent parfois la mauvaise foi, s’agissant d’un mandat technique de 5 ou 6 mois. Au programme : revenir sur les nominations jugées partisanes dans les régions et dans l’administration, dissoudre les Ligues de protection de la révolution, établir la vérité sur les assassinats politiques, et mettre les mosquées à l’abri de la politisation. Rien que ça.
Deux jours auparavant, le 19 décembre le Front Populaire annonçait officiellement son retrait du dialogue national, tandis que Nidaa Tounes clarifiait sa position en apportant désormais son « soutien au dialogue ».
Nous assistons en somme à un retour aux positionnements classiques, motivés par des structures idéologiques divergentes : l’extrême gauche revient à ses réflexes du boycott, et Nidaa Tounes, en droite pragmatique avide de pouvoir, est beaucoup plus enclin à la négociation. Une fois de plus le FSN apparait comme un front artificiel et fragile, uni par la seule hostilité à l’islam politique.
Qatar, « connecting people »
18 décembre, l’évènement semi confidentiel passé presque inaperçu, c’est la Journée nationale du Qatar où se ruent et se bousculent l’ensemble des grands acteurs politiques locaux à la réception de l’ambassadeur.
Les rares caméras présentes captent quelques secondes d’une triple poignée de main furtive entre Béji Caïd Essebsi, Ali Larayedh et Mehdi Jomâa. L’art ou le dollar de mettre tout le monde d’accord ? Force est de reconnaitre que l’ambiance qatari cossue a le don de d’apprivoiser les querelles politiques.
Tout sourire, les pires adversaires d’hier multiplient les amabilités, notamment celles remarquées entre Essebsi et Rafik Abdessalem, sous l’égide du prince.
Un autre anniversaire, bien plus morose, a eu lieu samedi, celui des 30 ans du PDP, devenu al Joumhouri. Pour la commémoration de la 30ème année de sa fondation, les rangées de chaises étaient bien dépeuplées, à l’image de la situation du parti dans les sondages où il culmine désormais à 2,1% d’intentions de vote, soit autant que l’UPL de Slim Riahi.
En pleine restructuration, le parti repense ses alliances politiques à un moment où l’égo de son chef Néjib Chebbi entre en conflit avec les ambitions politiques des autres composantes de l’opposition.
Signe annonciateur de ce divorce, l’absence remarquée d’al Joumhouri de la dernière réunion du FSN, une absence remarquée qui selon l’aveu de Maya Jribi est « une réponse logique à deux incidents successifs » où al Joumhouri fut écarté des décisions et communiqués du Front.
L’opposition n’est pas la seule à essuyer cette semaine les affres des scissions internes. Ainsi Aziz Krichen, le conseiller politique du président Marzouki, claque la porte du CPR avec fracas. Une démission qui n’est pas une surprise au sein du parti, conscient que l’ex militant perspectiviste a évolué vers un pragmatisme en désaccord avec la ligne de plus en plus radicale du CPR, avec en trame de fond le Livre Noir qui aurait profondément irrité Krichen non associé à sa rédaction.
Si le vote à l’Assemblée du chapitre relatif à l’immunisation politique de la révolution et de la loi organique N°12/2013 portant organisation de la justice transitionnelle, ses fondements et son domaine de compétence, est venu apaiser le climat politique général, les polémiques se déportent depuis vendredi vers la situation économique avec la suspension de la notation du pays par S&P, à la demande de la Banque Centrale. L’avenir dira s’il s’agit ou non d’un cadeau empoisonné dont héritera Mehdi Ben Jomâa « monsieur investissements étrangers ».
Nous avons le droit de poser une question ligitime d’une grande partie de la population la pose sur les vraies raisons de choix et de nomination de Monsieur joumaa Mehdi comme premier ministre et qui sont derrière ce choix , tout le monde sait qu’il ne fait pas l’unanimité au sein de la population..?
C’est les francs-maçons et les extraterrestres…
“Les seuils frolent parfois la mauvaise foi” dites vous. Peut etre s agit il plutot du desespoir de
l oppostion de n avoir pas réussi a imposer un chef de gouvernement qui serait a ses ordres
Sinon comment pourra ce pauvre nouveau chef de gouvernement mettre les mosqués a l abri de la politisation ? Empecher les immams de dire aux croyants qu il devraient defendre les valeurs islamiques en soutenant ceux qui font de sorte, soit faire des preches politiques sans dire leur nom. Placer un policier dans chaque mosqué comme au bon vieux temps ? Serait ce ca la tache du nouveau premier ministre : declencher une guerre avec tous les immams du pays qui eux aussi, veulent avoir le droit a la liberté d expression ? Comment pourrait on le faire lorsque l archeveque Desmond Tutu ne fait que ca, tout en nomant les choses par leur nom ; L ANC au pouvoir en Afrique du Sud ou l archeveque anglais de Cantebrry lorqu il critique la politique anti-sociale des consevateurs brittaniques au nom des valeurs chretiennes ? Donc la liberté
d expression a tous, sauf au imams qui ne font donc pas partie de la sociéte civile ? Comment dissoudre les ligues pour la protection de la revolution sans faire appel a la justice `? Commencer par revoir quelles nominations partisanes les milliers du gouvernmnt de Caid Essebssi ou seulement celles d Ennahda et de la Troika ? Et combien de temps prendre cette enorme tache lorsque le tribunal administratif sera interpellé par les milliers de plaignants ? Alors que le peuple tunisien aspire a la finalisation de la constitution et autres etapes de la transition vers la democratie pour decider qui gouvernera la Tunisie et en finir avec cette mascarade surrealiste tunisienne de legitimité consensuelle et rendre le pays gouvernable
l oppostion exige tout sauf cela.!!!
Les interrogations continuent à d’affluer et les questions continuent à être posées , sur sa nomination sur son choix , après tous ces ccandidats propsés de droits et de gauche avec à peut près les mêmes niveaux d’âge , et par baguette magique Monsieur joumaa un jeune est choisie.. Il est proposer par qui ?? Il est vraie qu’il est déjà ministre choisit par ennahdha soit par ses proches pour s’assurer de sa fidélité à la ligne politique imposée par les islamistes .. Les doigts de soupsons sont orientés vers les occidentaux et laisse penser que sont des grands lobis qui ont participer à sa nomination jusqu’à quel degrés la pression est-elle allée ??? L’avenir nous le dira ..
Si ça s’avère vraie , c’est une ingérence inecceptable et inadmissible dans l’affaire interne du pays d’un pays surtout comme la tunisie .