Les bailleurs de fonds
Plusieurs bailleurs de fonds ont soutenu la Tunisie, dans différents secteurs, au cours de l’année 2013. Un des enseignements à tirer est que la Banque Africaine de Développement (BAD) a été, au cours de l’année écoulée, le principal pourvoyeur de fonds à hauteur de 26,4% de l’aide totale reçue. Viennent ensuite la Banque Européenne d’Investissement et la Banque Mondiale qui représentent à eux deux 37% de l’aide reçue. Ainsi pour la seule année 2013, le triumvirat Banque Africaine de Développement, Banque Européenne d’Investissement et Banque Mondiale représentent à eux seuls plus de 50% des aides accordés à la Tunisie pour un montant total de 5,828 MUSD.
Autre enseignement majeur, l’USAID se révèle le bailleur de fonds le moins actif avec seulement 1% des aides accordées. Ainsi on peut en conclure que l’aide Américaine directe (à travers l’USAID), en 2013, était quasi-inexistante et que celle-ci a été reportée, à travers les projets financés par la Banque Mondiale.
Enfin, l’absence du Fonds Monétaire International est à signaler. En effet, bien que l’accord de confirmation ait été signé en juin 2013, le premier décaissement n’a eu lieu qu’en 2014 et ne touche que le secteur financier à travers la stabilisation macroéconomique par le biais de réformes structurelles.
Secteurs d’interventions
Le secteur des « réformes » a bénéficié massivement du financement des bailleurs de fonds, à savoir : la Banque Africaine de Développement (à hauteur de 40%), la Banque Mondiale (à hauteur de 70%), l’Union Européenne (à hauteur de 55%) et à un degré moindre, l’Agence Française de Développement (à hauteur de 25%). Appuyant le Partenariat Public/Privé, ces quatre entités semblent mettre tous les atouts de leurs cotés afin que les réformes qu’ils préconisent servent leurs intérêts.
Les secteurs des énergies, des transports et de l’eau et de l’assainissement arrivent en deuxième position avec près de 50% des aides accordées à eux trois réunis. Le potentiel de fortes valeurs ajoutées de ces secteurs expliquent en grande partie le pourquoi de ces aides.
Enfin les secteurs agricoles, financiers, ainsi que le développement humain et local représentent 15% des aides allouées. Le secteur financier étant principalement l’apanage du Fonds Monétaire International, la faible intervention des autres bailleurs de fonds est somme toute logique. Cependant, le désintéressement vis-à-vis des secteurs de développement humain et local, mais aussi du secteur agricole, laisse perplexe. Dans un pays où les revendications sont toujours axées sur le fameux « travail, dignité et liberté », et où le taux de chômage est élevé, particulièrement dans les régions ; il est triste de constater que les priorités sont bien loin des intérêts et des « aspirations que le peuple a exprimées lors de sa révolution ».
Enfin, le secteur privé a été financé à hauteur de 7% par les bailleurs de fonds, l’USAID (à hauteur de 82 %), la Banque Européenne d’Investissement et l’Agence Française de Développement étant les principaux contributeurs. Cela s’explique par leurs missions qui consistent principalement à financer différents projets d’ordres privés.
Merci pour l’effort mais svp indiquer les sources d’information. Notons aussi que vous avez omis les autres bailleurs de fonds et les coopérations techniques….
la source est bel et bien indiquée, à gauche du logo de nawaat !
L’objectif de diffuser plus largement des études et analyses issues d’institutions financières internationales est louable. Par contre, l’étude est une analyse comparative des domaines d’intervention des institutions financières internationales, est élaborée par la Banque Africaine de Développement, et ne prend pas en compte les organisations bilatérales et multilatérales (agences UN, coopération technique, etc…). Le résultat est que nous n’avons qu’une vision partielle, concentrée sur une catégorie d’acteurs seulement, qui sont certaines banques de développement. Je ne pense pas qu’à partir de là, on puisse émettre des conclusions telles que faites par les auteurs de cet article. De plus, je m’attends à une analyse plus poussée de l’hypothèse émise par les auteurs, en particulier sur les “réformes” préconisées et le partenariat public-privé… eut être l’objet d’un prochain article?