Introduisant l’historique de la mouvance salafiste jihadiste dans le monde et en Tunisie, Tarek Kahlaoui, Directeur général de l’I.T.E.S., estime que ce phénomène n’est pas nouveau. Des organisations du genre existaient, dès 2001, en Afghanistan, dont le commandement était tenu par des Tunisiens. Ce qui a changé après le 11 septembre 2001, estime-t-il, c’est « la globalisation » du terrorisme et la Tunisie n’y n’échappe pas aujourd’hui. En effet, nous sommes passés d’un terrorisme dont les sources, le financement, les armes venaient de l’intérieur à un terrorisme dont les sources sont extérieures. Par ailleurs, la qualité de ces personnes a aussi changé, affirme Kahlaoui. Avant ce tournant du 11 septembre, les salafistes jihadistes étaient principalement des personnes ayant des compétences militaires, ce qui n’est plus le cas. Il conclut enfin par un appel à un consensus dépassant la sphère politique et incluant les salafistes ce qui pourrait contribuer à répondre à la menace du terrorisme sévissant dans notre pays.

De leurs côtés, Jihed Hadj Salem et Mootaz Fatnassi, chercheurs à l’I.T.E.S., évoquent, quant à eux, la structure du réseau des salafistes jihadistes en Tunisie. Un travail de terrain confirme l’enracinement du salafisme jihadiste dans les quartiers populaires qui sont les lieux privilégiés de la prolifération de cette idéologie, démontrant, ainsi, la vulnérabilité des habitants de ces quartiers qui sont la cible idéale pour la mouvance salafiste.

Sami Brahem, chercheur en études civilisationnelles, est revenu quant à lui sur la place de la Tunisie dans la stratégie jihadiste internationale. Démontrant comment s’organisait la construction idéologique du salafisme jihadiste. Brahem passe en revue, dans la vidéo ci-dessous, le fonctionnement, les buts et les finalités de cette doctrine.

Menées sur deux années, les études présentées, lors de cette conférence, ne représentent que 15% des recherches effectuées sur le sujet. Pour mieux cerner la question salafiste jihadiste, lire aussi l’interview avec Alaya Allani sur « L’Islamisme et Le Salafisme en Tunisie » et le rapport de l’International Crisis group (ICG) intitulé « Tunisie : violences et défi salafiste ».