Après avoir observé l’émission « Liqaa Khass » sur Telvza Tv et constaté sa tendance à occulter les mauvais choix de Bourguiba et le caractère autocratique de son exercice du pouvoir (lire le premier volet), une question s’est imposée : S’agit-il d’une tendance dominante dans le paysage télévisuel tunisien ou serait-ce un cas isolé ? Retour au lundi 06 avril, jour de la 15ème commémoration du décès de l’emblématique leader national. Focus sur la Watania 1 dans ce deuxième volet avant de se pencher sur El Hiwar Ettounsi Tv et Nessma dans le troisième.
Dans son édition du lundi 06 avril, le Journal de 20h de la première chaîne du service public a consacré à cette actualité une durée de 9 minutes réparties sur 4 sujets. Le premier (6m30 à 8m20) est un compte-rendu sur la visite officielle du président Béji Caïd Essebsi et autres officiels au mausolée de Bourguiba à Monastir. Le deuxième (8m20 à 10m30) est un reportage qui se concentre exclusivement sur les qualités de Bourguiba étalées par la voix off ainsi que dans les témoignages de citoyens et de politiques recueillis au mausolée. Jusqu’ici, il ne s’agit que de qualités. Un traitement qui relève plus de l’hommage politique que du journalisme. Les syndicalistes malmenés, les opposants emprisonnés et/ou torturés, le courant destourien dissident, les fellagas traînés dans la boue et autres indignés contre la politique de Bourguib sont mis en sourdine.
Ensuite, le journal enchaîne avec les déclarations d’un ancien gouverneur (10m30 à 12m30) qui a servi sous le règne de Bourguiba à Gafsa et à Sidi Bouzid. Et c’est avec lui qu’on découvre la préoccupation de Bourguiba de la situation de ces deux gouvernorats. De quoi contredire les dénonciateurs des disparités régionales causées par sa politique favorisant les villes littorales au détriment des régions intérieures. C’est de cette manière que la rédaction du JT de la première chaîne du service public marginalise des réalités historiques. Exit les indicateurs de développement et toutes les études effectuées par des historiens, des économistes, des statisticiens, des sociologues, des politologues et même l’Etat et ses institutions. Le journal tv de la Watania 1 a balayé à coups de témoignages creux tous leurs travaux, réflexions et constats.
La seule et infime nuance est exprimée dans le quatrième sujet : un portrait de Bourguiba à travers son parcours (13m00 à 15m30). La voix off y évoque sa persistante volonté de régner à vie et sa politique répressive qui a fait couler le sang en 1978 (lire plus sur le Jeudi noir) et en 1984 (lire plus sur les Emeutes du pain) et l’a amené à être renversé. Mais difficile d’établir un équilibre quelconque ces 26 petites secondes (14m40 à 15m06) face à la déferlante d’éloges d’une durée de 8 minutes et 30 secondes.
A part le Journal de 20h, la chaîne Watania 1 a exceptionnellement programmé dans la même soirée un documentaire-interview tourné par France 3 avec l’ancien président le 03 août 1973, jour même du 70ème anniversaire de Bourguiba. Il n’y s’agit que de sa lutte pour l’indépendance et de ses réflexions. La première dame de l’époque Wassila Ben Ammar est la seule autre personne à s’y exprimer. Bourguiba qui se livre seul et sans contrepoint amené par la voix off à écrire son histoire. Conformément à la mauvaise tradition, c’est le vainqueur qui écrit l’histoire. Ici, il est écrit aussi le Journal de 20h.
15 ans après le décès de Bourguiba, plus de 27 ans après son éviction du pouvoir, le service public n’est toujours pas capable de se libérer de l’ombre du père fouettard qui l’a autrefois réduit à un simple organe de propagande… au grand mépris de la mémoire collective et des enjeux qu’elle incarne.
L’accusation de mémoire sélective marche dans les 2 sens, certaines personnes s’obstinent à présenter Bourguiba uniquement comme un non-démocrate, tout en passant à la trappe tout le bien qu’il a fait. En attaquant Bourguiba, c’est son héritage social, moderniste et séculier qu’on cherche à attaquer et à détruire. Ceux qui ne le font pas consciemment servent involontairement les objectifs d’autres.
A mon sens, la sagesse requiert de reconnaître et de garder tout le bon qui a été fait, et qui continue à porter ses fruits jusqu’à nos jours, tout en corrigeant ce qui ne va pas. Nous sommes en bonne passe de réussir, n’en déplaise aux forces destructrices et traîtresses.
3in il 7asoud fiha 3oud.
pour moi, Bourgiba = un franalphabète ( un mot que j’ai inventé ) vendu à la France, sa “omm hanoon” comme il disait.
l’arabe, écriture consonnaique, donc plus compacte, grammaire cartésienne … est à 1000 km du français, son ORTOGRAF infernal , et sa grammaire : “plus que parfait du passé simple du subjonctif” …
faut ètre fou de la France, pour remplacer l’arabe , langue maternelle, par le français langue étrangère, qui véhicule d’autres valeurs franco françaises comme les “grandes ecoles” mafieuses et féodales, noblesse de diplome d1 autre àge …
il a libéré la femme ?? de qui, de quoi ?? de ses traditions ancestrales, de sa mentalité arabo musulmane, pour les remplacer par des valeurs judéo chrétiennes étrangères…
toute cette “prostitution culturelle” bourguibienne pour rien: le pays toujours sous développé. Fallait pas copier le costume cravate ( par temsp chaud !!! ) la mini jupe, l’alcool, l’ORTOGRAF … Fallait copier l’utile: copier la voiture Renault, l’avion Airbus …
La Finlande, petit pays, utilise sa langue maternelle, ne copie pas la France … et batit des géants industriels: NOKIA, KONE, NESTE …
Bourguiba et les franalphabètes qui l’ont suivi: un désastre: il faudrait une ENORME révolution pour se débarrasser du franalphabétisme, de la France et son système.
D’ailleurs aucun pays suivant la France n’est sorti du sous développement. Aucun !!!
Bourguiba est un dictateur narcissique et criminel. C’est un fait! Ce peuple de singes castrés qui lèche les bottes des dictateurs et adore la servitude ne peut changer ce fait historique!
De plus, vénérer Bourguiba est une pratique salafiste de nos autoproclamés “progressistes” qui, dans le fond, n’a rien de différent par rapport à la pratique salafiste islamiste qui voit l’avenir de notre populace dans un retour au IIVème siècle. Ce peuple de crétins s’enfuit vers le passé à force d’avoir peur de l’avenir. Mais les lâches n’ont jamais écrit l’histoire!
#Peuple_de_singes_castrés
#Grande_Bougnoulie
#Salafistes_de_Gauche
#Salafisme_bourgeois
#Habib_Mohamed_Ibn_Abdelwahab_Abu_Bakr_Albaghdadi_Bourguiba
#Vivre_dans_le_passé
#Voyage_dans_le_temps
Bourguiba aura incarné un moment de l’histoire du pays, proposé à son peuple une vision et des manières, qui ont varié selon les circonstances, de lui donner corps. L’histoire de son règne, souvent sans partage, ne se prête ni à la glorification post-mortem, ni aux généralisations faciles qui privilégient la face noire de son régime autocratique.
À l’échelle des comparaisons, on peut lui reconnaître une taille au-dessus. Homme cultivé, tribun et populiste, utilisant les manières du prétoire pour séduire et installer une sorte de relation directe à chaque tunisien, il surclasse aisément ses successeurs et nombre de prétendants.
On peut lui reconnaitre certaines avancées qui figurent des acquis: la volonté de rompre avec l’ignorance par la scolarisation de tous, filles et garçons; la volonté de sortir les femmes de la soumission, les doter de droits -presque- équivalents ceux des hommes…et d’avoir construit, avec d’autres, un État, un pays, et l’avoir fait reconnaitre et respecter dans le concert des nations.
Bien des travers et des injustices sont à mettre au débit de cette époque, et de tous ceux, encore vivants, qui ont gouverné dans son sillage. Ceux qui ont vécu miséreux et méprisés, ceux qui connurent les affres des injustices et le payèrent dans leur corps à raison de leurs opinions, etc…
Mais, Bourguiba ne représenta nullement le ralliement sans conditions à la France. Il fut l’allié, par choix, d’un camp.
La Tunisie y aura-t-elle gagné?