Régionalisme et Régionaliste(s), voilà deux mots qui font peur en Tunisie.
Qui dit Régionaliste dans notre République, dit Raciste ou Xénophobe ou Séparatiste !
Or, sous d’autres cieux, le régionalisme aspire à être un moteur de développement et une locomotive pour tirer les régions défavorisées vers le progrès.
Par exemple, au pays d’Obama, le système éducatif ainsi que le sport universitaire se sont toujours basés (essentiellement) sur la rivalité et l’esprit concurrentiel entre les zones géographiques et les régions.
Les Universités de la Californie (UCLA, USC, Stanford, Berkeley, UCI, etc.), du Massachusetts (Harvard, MIT, Tufts, UMass Amherst, Northeastern, Boston University, etc.), du New Jersey (Princeton, Rutgers, Montclair, etc.) et du Connecticut (Yale, UConn, Wesleyenne, etc.) ont toujours eu les meilleurs résultats à l’échelle nationale et concentré les meilleures écoles du pays.
Toujours au pays de l’Oncle Sam (Etats-Unis), les Américains n’ont jamais évoqué la fibre régionaliste, et ce, malgré les disparités entre les 50 États des USA.
En Espagne également, les Catalans, les Basques et les Andalous n’ont jamais caché leurs couleurs ni leurs spécificités culturelles.
De même, au Canada (le Québec et la Colombie-Britannique, Alberta, Ontario, etc.) ou en Australie (QLD, ACT, VIC, SA, WA, etc.), le régionalisme a toujours été ancré et perçu comme une source de motivation pour montrer le meilleur de soi-même.
Et comme le disait la célèbre pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto :
« Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences. »
Loin de tout discours populiste, le régionalisme est un fait dans plusieurs pays… idem en Tunisie.
Au lieu de nourrir un déni aux allures d’une maladie d’Alzheimer, il serait préférable d’employer le régionalisme dans nos contrées de manière positive à l’image de la discrimination positive.
La Tunisie a toujours été animée par l’appartenance régionale, il suffit d’assister à un match de Football ou de Basketball ou de Handball pour comprendre la profondeur de ce malaise sous nos cieux.
Alors au lieu de vouloir occulter notre réalité, faisons le nécessaire pour transformer cette haine d’autrui en concurrence loyale et productive.
« Il faut prendre conscience de l’apport d’autrui, d’autant plus riche que la différence avec soi-même est plus grande. », disait l’humaniste Albert Jacquard.
Sans nul doute, les contingences inhérentes à ce que la science politique qualifie d’ « Etats nouveaux » font craindre les débordements régionalistes. Cependant, pour le cas de la Tunisie, celle-ci gagnerait tellement à valoriser les richesses culturelles de ses régions. Et, autant dire, la Tunisie se trouve déjà à un stade où, plus que jamais, la valorisation des richesses régionales, notamment culturelles, incarnerait l’un des meilleurs ciments au profit de la consolidation de l’unité nationale. L’orgueil national ne se nourrit-il pas également de toutes les réussites, de quelque région soient-elles ? Mais encore faut-il que l’on ne négligeât aucune d’entre elles… il est vrai !
Le problème que vous ne soulevez pas et qui je trouve montre la limite de votre these est la fameuse “hogra”:
Le régionalisme à la tunisienne n’est pas d’aimer sa region et de travailler pour son essor mais d’être fier de sa region tout en dénigrant les autres regions.
La majorité de ceux qui se plaignent du régionalisme et de la “hogra” sont ceux qui ne peuvent pas être fiers de leur region parce qu’elles ne sont pas assez développées et qu’elles ne leur offrent pas les moyens de se developper.
Ces même personnes sont fières de leur origines mais sentent en meme temps qu’elles vivent dans un coins pommé au fin fond du pays. Un coin perdu que justement les régionalistes (des villes et de la cote) dénigrent et méprisent.
Il suffit de se rappeler la reaction des étudiants en médecines lorsqu’il était question de se délocaliser des grandes villes vers des villages délaissés. Certains de ces étudiants sont originaires de ces regions et en sont fiers mais sentent qu’ils ne peuvent pas endurer l’exil dans des regions si peu développées.
Je pense qu’affirmer son regionalisme en Tunisie c’est un peu equivalent a nier son “white privilge” aux Etats Unis. Certes il ne s’agit pas de la meme chose mais les deux concepts impliquent une certaines “hogra” ou un dédain envers les disparités économiques dans le pays.
Je dirai donc qu’avant d’arriver à une phase ou le régionalisme est un moteur de progrès, et un motif de competition productive, il faut d’abord s’assurer que les dés ne sont pas truqués.
Nous devons d’abord diminuer les écarts et donner a toutes les regions les moyens de miser sur leurs atouts.
les pays que tu cites, auxquels on peut ajouter Suisse, Autriche … sont FEDERAUX.
la Tunisie, frappée de franalphabétisme transmis par Bourguiba, copie la France et son système où les régions sont écrasées par une bureacratie centralisée.
En Suisse, en plus des régions (cantons) , y a disparité linguistique. et pourtant çà marche parce que chaque région est gérée par son propre gouvernement. Chacun chez soit.
ainsi, dans un système fédéral, Gafsa et son phosphate revient à ses enfants .
Vote malheur, c’est France que vous copiez=franalphabétisme.
Wake up !!!
En effet, le modele societal divinisé des elites embourgoisées dominantes de la dictature , donc la république de France , interdit aux ecoliers. Basques. Bretons , Corsicains d aprendre leurs langues maternelles dans les ecoles francaises, au nom des ideaux totalitaires et anti-democratiques “republicains”francais. En Tunisie depuis l indépendance ,c est un genocide culturel qui se perpetue contre les dialectes regionaux et locaux au profit du dicalecte local beldi perverti tunisois , mélangé a un francais batardisé, qu on impose comme dialecte national tunisien a travers les chaines de television.. La diversité et richesse linguistique des regions de l interieur et du sud est en train de subir un genocide cuturel. Il n y a qu a regarder les programmes de television ou on n entend jamais un presentateur de programmes parler en dialecte regional , L oppression des regions de l interieur et du sud se fait aussi sur le plan culturel..
Séparatiste ! Et alors ? On a le droit de l etre et de l exiger , c est ce que le droit international qualifie de ” droit a l autodétermination”. Les regions de l interieur et du Sud dont les richesses ( phosphates, pétroles , mines etc) ont été confisquees
par les elites regionalistes sahéliennes et beldi-tunisoises, finiront par vouloir se séparer si ces elites regionalistes de la dictature, toujours au pouvoir, ne s adaptent a la nouvelle Tunisie , Impensable ? Il faut donner du temps au temps…
La Tunisie est un pays dont on peut dire qu’il n’a pas encore achevé le processus d’unification au sens où l’Etat serait une instance symbolique avec des institutions qui embrassent un territoire et une population unifiés dans leur ou malgré leurs diversités.
Les exemples empruntés à l’Occident pour soutenir l’utilité et, par conséquent l’efficience du choix régionaliste, omettent l’histoire qui a façonné ces pays pour en faire des unités homogéneisées aussi bien linguistiquement que territorialement…En témoigne l’histoire de l’Europe, qui fut d’abord un ensemble partageant des croyances et des modes de vie quasi semblables, sans empècher des rivalités séculaires et des guerres sanglantes ayant conduit à des conflits majeurs. C’est en tirant les leçons de ces tragédies, que des leaders ont conclu à l’option de former des unités plus grandes, telle l’U.E., en vue de pacifier les relations entre Etats et constituer une nouvelle puissance de nature à peser dans le nouvel ordre du monde.
Or, c’est en plein coeur de ce processus, aujourd’hui, que se développent des mouvements de résistance qui convoquent le “sentiment national” en se révélant xénophobes. Et, ce malgré le régionalisme qui est le paradigme de cette construction. Ou, à cause?
En effet, le régionalisme a une histoire, celle des fiefferies d’Ancien Régime, des Comtés et autres Duchés, longtemps synonymes de particularismes exclusifs et partisans de la défiance envers le Centre qu’incarnait le monarque.
On serait bien avisé de bien mesurer les risques que ferait courir à notre pays une telle organisation administrative et politique, au profit d’hypothèses de développement économique, lorsqu’il n’a pas encore bien assis le “sentiment national”. Car, l’appartenance ne se décrète pas, elle a besoin de se vivre dans des institutions, sous le signe d’une histoire partagée subjectivement par toute la population dans des évènemnets comme la lutte pour l’indépendance ou autres.
Il me semble que la Tunisie n’en est pas encore au stade où elle peut faire le saut vers une telle configuration, elle a besoin de se constituer comme peuple et nation, d’abord.
@ Houcine,
ton comment ne s’applique pas à la Suisse ….
il y a des régions montagneuses où les gens vivent du lait de vache.
il y a des régions industrielles, eg. Zurich.
une grande différence de niveau de vie ( resp. sidi bouzid / Tunis ).
le système fédéral ( décentralisé) suisse= pouvoir entre les mains des régions.
La theorie du complot en fin de compte n’est pas aussi invraisemblable qu’on le croit. C’est le reflet du celèbre adage “diviser pour régner”. Moncef Marzouki tres facilement manipulable n’a-t-il pas lancé l’idée avec sa campagne “ouinou elpetrol” qui a fait plouf. Cet adage de “diviser pourrégner” ne se cache-t-elle pas derrière le paravent du régionalisme, de l’identité culturelle. N’est-elle pas derrière la division du Soudan, la création de l’Etat d’Israel, de la création des territoires occupés, du Golan, de la division de la Lybie, de Daech en Syrie et en Irak, des Kurdes….etc. Les pays occidentaux n’ont pas cessé de vouloir morceler le reste du monde, et de s’unir entr’eux (Etats Unis.Communauté Européenne…..etc. Le comble est que dans nos pays c’est nous( c.à.d. des partis inféodés et des intellectuels vendus)qui revendiquons le morcellement de nos pays, comme dans le present article, au nom de fadaises comme le régionalisme,l’identité culturelle, lesschismes religieux (Sunnites-shiites). C’est du suicide collectif.
Hichem Djaït disait “on se méprise parce qu’on méprise soi-même” parlant des arabes particulièrement dans son livre Crise de la culture islamique. Et avant d’être une culture ou une politique suivie par Bourguiba, c’était le rapport “suzerain-vassal” instauré par les différentes monarchies qui s’étaient succédé en Tunisie.
Pour changer cette réalité, disons “idéalement” on se respecte parce qu’on respecte soi-même.