Avec le retard qu’accuse la Tunisie en matière de gouvernance locale et l’échec de l’expérience des délégations spéciales, les prestations de services fournies par les communes locales et les municipalités sous nos cieux ne laissent personne indifférent.
En effet, selon une étude élaborée par un collectif d’associations de la société civile avec le soutien de l’ONU, 55% des Tunisiens sont insatisfaits des services fournis par les municipalités.
Certes, cette Etude a traité le cas de la municipalité de Zarzis, mais ses résultats peuvent être extrapolés sur d’autres villes et généralisés au niveau national, selon plusieurs experts, car avec des délégations dirigées par des délégués présentant une double casquettes, le citoyen n’a d’autres choix que de galérer.
2 mariages, 1 notaire et 0 conseillers
Mais que dire quand la nonchalance des agents municipaux peut induire à un scandale ? C’était le cas, dimanche dernier, à Nabeul quand deux couples qui s’apprêtaient à se marier dans les locaux de l’Hôtel de ville de la Cité des Potiers ont vécu un véritable cauchemar !
Deux mariages, plus précisément contrats de mariage, réservés et programmés, dimanche, dans cette maudite municipalité et la surprise pour les mariés, aucun agent n’était là pour faire ce qu’il faut faire et leur signer et célébrer leurs contrats ! Une heure d’attente, et personne n’est venu, les mariés et leurs familles avec un visage blafard, choqués, angoissés, plutôt que d’être heureux…, déclare une invitée.
Et pour sauver les deux mariages d’une telle situation, les parents des deux couples étaient contraints de faire appel à un notaire pour conclure, enfin, les deux contrats de mariage. Drôle de situation !
Franchement, je ne comprends pas tout cet immobilisme des Nabeuliens. Une municipalité d’une ville, ce n’est pas comme une assemblée nationale ou un ministère ou un hôpital ? C’est la volonté des citoyens qui peut aider à remettre les pendules à l’heure. Je ne comprends pas, ajoute-t-elle.
Il faut dire que, selon plusieurs récits, les prestations de services dans l’Hôtel de ville de Nabeul, connu sous le nom de la « Municipalité de Néapolis », ont provoqué moult fois le ras-le-bol de nombreux autochtones.
Les services de l’Etat civil (extraits de naissance, actes de décès, contrats de mariage, etc.) et de légalisation (copie certifiée conforme de documents administratifs et légalisation de signatures) ont toujours été pointés du doigt. Entre nonchalance des agents municipaux et laisser-aller, le Nabeulien a tendance à nager dans une marre de semoule.
En effet, en septembre dernier, une citoyenne a vécu une mésaventure avec les agents administratifs de cette même municipalité.
En fait, selon les horaires affichés à l’entrée du bâtiment, les agents de légalisation et de l’Etat civil sont sensés travailler le matin jusqu’à 12h30 et de 13h30 jusqu’à 17h15 pour la séance de l’après midi.
Le 1er septembre 2015, je suis allée à la municipalité de Néapolis à 12h20, j’ai pris un ticket pour la légalisation de signature et j’ai attendu jusqu’à 12h30. Aucun numéro n’est passé ! Je suis allée, alors, demander pourquoi les numéros ne défilent pas. Un agent m’a dit que celui qui s’occupe des signatures légalisées est rentré à 12h15 et il reveniendra à 13h30 et que je pourrai passer avec le même numéro de la séance matinale ! Je lui ai demandé jusqu’à quelle heure il travaille l’après-midi ? Il m’a répondu : 17h15, nous raconte Sana Karray.
Je cherche un agent désespérément
À 16h50, Melle Karray s’est pointée de nouveau dans l’Hôtel de ville pour en finir avec ses paperasses. Or en rentrant dans l’enceinte réservée aux agents qui légalisent les signatures, elle a été surprise par la présence d’un agent qui s’apprêter à fermer la porte.
Je lui ai dit : « Mais vous fermez à 17h15 », il m’a répondu « non », alors je lui ai montré mon ticket et il m’a laissé entrer. Toutefois, l’agent qui était chargé de la légalisation de signature, m’a dit que je ne peux plus passer avec le numéro pris le matin, mais ce qui est révoltant, c’est qu’il était insolent dans sa manière, comme quoi il y a une longue queue et que je devrais attendre ! Il était encore insolent et nonchalant, et il m’a dit : « bon, tu dois sortir et ramener un nouveau ticket » mais avec l’intention et la manière claire de fermer la porte à ma sortie et de ne pas me laisser entrer ni me servir par la suite ! ajoute Sana.
Devant une telle mauvaise foi, la demoiselle n’avait pas d’autres solutions que d’aller porter plainte auprès du Secrétaire général de la Mairie de Nabeul.
Le responsable a essayé d’être gentil. Il a demandé à un agent de m’accompagner au chef de service pour qu’on me fasse la légalisation. Or par corporatisme, les agents impolis étaient chez lui pour déformer ce qui s’est passé et donner une version contraire à la mienne, renchérit Melle Karray.
Stupéfaite face à la bassesse de leur attitude, la jeune dame a remué ciel et terre pour expliquer au chef de service que son problème n’était pas l’urgence de la légalisation, mais que c’était anormal et illogique de prendre un ticket dans la séance matinale et de ne pas être servie à cause des caprices d’un agent qui a déserté son poste de travail avant l’heure, et que c’était absurde de fermer la porte à 16h50, soit 25 minutes avant l’heure légale.
Tu sais quoi, c’était le comble ! Il ne manquait au chef de service que de pleurer ! Il m’a dit est-ce que tu sais, que lorsque vous rentrez chez vous à 17h15, on travaille encore jusqu’à 18h30 avant de rentrer chez nous ! Alors, j’ai retiré les contrats à légaliser et je lui ai dit que mon problème, ce n’est point la signature mais que j’étais navrée de voir l’Etat du pays et ceux qui sont dans ses institutions !conclut Sana.
Coup de gueule à Bir Chellouf
Toujours du côté de Nabeul, et plus précisément dans l’arrondissement de Bir Chellouf (où se trouve la Salle Couverte omnisports de Nabeul), un autre citoyen a vécu presque la même déconfiture.
J’y suis allée à 11h10, j’ai pris un ticket. Il y avait au moins 20 personnes avant moi. Mais plusieurs ont abandonné l’attente. Vers 11h50 deux citoyens entrent, l’un d’entre eux connait l’agent qui est chargé des extraits de naissance. Quelques minutes après, ils ont été servis dans le bureau du chef de l’arrondissement, précise Karima.
Toujours, selon notre témoin, ensuite une autre femme qui semblait pressée est venue prendre un ticket. Après un bref moment d’attente, la dame est allée parler avec l’agent pour lui demander des renseignements en lui montrant ses documents, probablement des copies de contrats à certifier.
À ma grande surprise, l’agent s’est proposé de lui-même de la servir sans lui demander son ticket. Je suis allée lui dire que je ne vois pas d’inconvénients à ce qu’il la fasse passer avant 20 citoyens, mais que je souhaiterais qu’il m’explique comment est-ce qu’ils travaillent et comment est ce que nous sommes sensés s’organiser pour être servis ? s’étonne la jeune demoiselle.
Devant le coup de gueule de Karima et toujours selon ses dires, l’agent a demandé à la dame d’attendre et à prié aux citoyens de présenter leurs tickets tout en reprenant le défilement des numéros.
Comme quoi, pour plusieurs habitants de Nabeul, il serait plus rapide de résoudre le casse-tête du « Rubik’s Cube » que d’être servi convenablement par leurs agents municipaux. La question qui se pose est la suivante : y a-t-il un Maître dans l’Hôtel de ville ?
Il y a des communes ou il n’y a même pas de Numero dans les coins pauvres de la Tunisie. Dans une commune, pour 500 millimes on te donne le certificat de naissance de ton voisin imprimé sur pc ! Dans une autre commune près de chez moi à Sousse, le singe du guichet quitte 20 minutes sont posté avant l’heure de fermeture. Il existe aussi des singes parmi les citoyens qui habitent qui ne respecte même pas les files, ils veulent passer devant toi. Ce spectacle de singe je le vois à chaque fois que je vais dans un guichet de l’état.
Les municipalités en Tunisie une tragédie ,dirigées par des rcdistes kawadas,ils sont souvent absents.
Posez leurs la question: combien de draps vantant ben Ali,7 nov.,le rcd,ils ont accroché : des millions
De draps durant 23 ans ont été accrochés partout avec des slogans a couper le souffle.
Un drap écrit : oh créateur du changement nous sommes soumis a tes ordres,oh messie de la Tunisie
Avant gardiste,grand penseur,sauveur du peuple.
Le coût d’un drap accroché est de 50 dinars,il y’a eu durant 23 années : 25 millions de draps dont
90% accrochés par les municipalités, coût du vertige: 750 000 000 000 oui 750 milliards rien que
Les draps de ben Ali,du rcd et des kawadas courtisans,si on rajoute 950 milliards des jeux
Méditerranéens bidons de 2001,12 000 milliards détournés par le clan ben Ali,700 milliards des
Frais par an pour fêter le 7nov.multipliés par 23 années : 17 000 milliards,les milliards des
Avions,voitures de luxe,châteaux,voyages,yachts,demeures de rêves,frais,alcool, fêtes……..
L’ardoise de 40 000. Milliards de quoi la Tunisie devient développée et aucun millièmes
De surendettement de la Tunisie.
Tous les maires sous ben Ali doivent être jugés et lourdement sanctionnés sont eux les
Corrompus et les destructeurs de la Tunisie.
Avec le développement des services en ligne (c’est promis par Tunisie Digitale 2018 parait-il !) comme pour les extraits de naissance (https://www.etatcivil.gov.tn), nos chers agents administratifs risquent de ne plus trouver de citoyens à emmerder et justifier ainsi leur soi-disant service.
Reste à résoudre la question : comment les aider à lutter contre l’ennui si les citoyens, à qui faire passer un mauvais quart d’heure, venaient à manquer ?
Un moulin à vent fait du vent, certes, mais sert à quelque chose! Ceux-là, par contre, font du vent pour se servir sans servir!
Connaissez-vous le titre de l’oeuvre de Tahar Ben Jalloun, “la Prière de l’Absent”? Eh bien, c’est ça la triste réalité des délégations spéciales des mairies tunisiennes de post- révolution. L’absent, le grand absent, c’est bien monsieur le maire. Il y a aussi, le titre d’un film célèbre qui collerait bien à cette situation, tristement, burlesque: “Y a-t-il un pilote dans l’avion?” Pour répondre à cette question, il ne faut pas justifier d’un diplôme de Polytechnique ou de Ponts et Chaussées. La ville et les choses de la ville sont livrées à elles-mêmes. Monsieur le délégué aussi consciencieux, bosseur et gentil soit-il, ne peut, en effet, gérer, cumulativement, deux responsabilités colossales qui ont trait aux détails et à la proximité. Il n’est pas superman à ce que je sache! Ce sont les scribouillards et sous-fifres insignifiants et dépourvus du moindre atome d’envergure, ceux qui ne sont pas à leurs places et qui ne fonctionnent qu’au bâton (la carotte, ils en ont assez bouffé depuis un lustre) qui sont à l’origine des maux qu’endurent au quotidien les paisibles citoyens nabeuliens qui, pourtant, ne demandent qu’à être servis dans la légalité et en contrepartie des lourds tributs qu’ils versent, annuellement, dans les caisses municipales. Pour votre gouverne, on ne peut bénéficier du moindre service municipal, même pas légaliser la signature d’un acte de bail, tant qu’on ne fait pas prévaloir au guichet du fameux quitus délivré par la recette municipale. Parler d’édiles municipaux, aujourd’hui, relève de l’emphase, ça équivaut à surdimensionner des fonctionnaires rémunérés par le pauvre contribuable pour se tourner les pouces derrière des bureaux luxueux, dans des locaux fastueux et… dans l’arrogance la plus choquante.
Enfin, je suis désolé pour ma chère amie, la très douce Sana Karray. Il a fallu que ça arrive avec elle. Comble du désarroi!
Cher Mohamed Rached Khayati,
Certes vous avez totalement raison dans votre analyse de la situation, mais je ne partage pas vos louanges concernant Monsieur le délégué de Nabeul qui dirige actuellement par intérim la délégation spéciale de la Cité des Potiers.
Il est vrai qu’il n’est pas Superman. Mais il est de son devoir d’être présent pour signer lz contrat d’un mariage dont les frais ont été déjà payé.
Mettez-vous à la place des deux couples et de leurs familles qui ont vécu un véritable cauchemar dimanche dernier.
Non seulement, ils se sont sentis trahis par les responsables de leur commune, mais ils étaient contraints de faire appel à notaire.
Heureusement que ce dernier était parmi les invités sinon le drame aurait pris des propositions tragiques.
J’accuse la nonchalance des membres de la délégation spéciale de la Municipalité de Nabeul.
Le délégué est aussi fautif ainsi son remplaçant dans ce genre d’événements.
Il est de ses responsabilités d’être informé de l’agenda des mariages planifiés dans son hôtel de ville et de coordonner avec ses lieutenants.
Tout est question de planning et d’organisation.
Ces deux couples ont subi un double préjudice et ils méritent réparation et des excuses de la part du délégué en personne.
À bon entendeur, salut !
Lundi 22 février 2016 : scènes vécues aux services de l’état civil de la mairie principale de Nabeul.
Je me présente le matin pour une légalisation de signatures. C’es la reprise après quelques jours de grève, un monde fou attend dans la salle des services de l’état civil. Même la machine à délivrer les tickets d’attente est saturée. Un agent demande à revenir plus tard.
Je reviens l’après-midi et je prends un ticket pour la légalisation des signatures (Guichet N° 5) qui affiche que 68 personnes sont en attente avant moi sur ce service. le rythme de traitement des dossiers de signature avance lentement : a peine 15 numéros sont traités au bout de 1H30 et il est 17H20. Les personnes qui attendaient, certaines depuis 2H30 demandent comment ça allait se passer pour elles; l’agent répond “revenez demain pour reprendre de nouveau un ticket. Les personnes s’énervent -j’en fait partie- et protestent. L’agent leur répond qu’elles se trompent d’interlocuteur et qu’il est citoyen qui souffre comme eux de la situation mais il n’a y rien à faire et que ça dure depuis la révolution malgré sa dénonciation de la situation. Je rétorque “d’accord alors pourquoi ne pas remonter à vos responsables ce dysfonctionnement et à qui dois-je m’adresser pour faire part de ces dérèglements ?”. L’agent me rétorque “vous avez bien vu mon responsable qui était en service avec nous,il est déjà parti avant nous en prétextant qu’il était assez fatigué comme ça…” Je repart bredouille en méditant le coût de cette débâcle pour le pays : plus e 50 personnes de toutes professions (chefs d’entreprise, professions libérales, simples employés et ouvriers , étudiants, sans doute des chômeurs,…) à passer 3 heures à attendre pour rien. Quelle perte de PIB ceci représente-t-il en multipliant la situation dans toutes administrations et collectivités locales du pays ? Evidemment pendant 2 heures passer à observer ce manège il y a bien d’autres curiosités à vous raconter : 3 agents à se tourner les pouces dans les autres guichets de la salle car moins sollicités mais aucun responsable avec un minimum de bon sens pour leur demander d’épauler leur collègue du guichet N° 5 . Il y en a même un qui a le temps de déguster son café avec une cigarette. Je croyais que fumer était interdit dans les lieux publics. Mais on peut toujours y croire dans ce pays !
Mardi 23 février 2016 : la solution (partielle) à l’incurie des services de la mairie de Nabeul se trouve à la mairie voisine de Dar Chaabane : Dépité de l’expérience de la veille, je cherche une solution alternative pour légaliser une simple signature que l’absence d’organisation des services de la mairie de Nabeul a rendu impossible. Aujourd’hui je tente ma chance à la mairie de la commune voisine : la salle plus petite mais avec 5 guichets également et 2 réservés à la légalisation des signatures au lieu d’un seul à Nabeul, montre qu’une analyse plus intelligente des files d’attente est déjà en place. Je prends mon ticket le 371 et l’écran affiche qu’on sert le 356. Le service est assez rapide est fluide. Au bout de 40 minutes 15 personnes sont servies y compris moi même. La veille à Nabeul les agents avaient mis pour ce même nombre 1H30 et refusé 40 supplémentaires en attente. Comme quoi servir les citoyen c’est d’abord un état d’esprit et une réelle volonté d’agir au lieu d’invoquer les démons de la révolution -qui a bon dos- et autres causes pour ne pas avouer notre impuissance et désintérêt du bien public.