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A travers la fameuse loi de réconciliation, maquillée sous une autre forme dans la fameuse loi de finances 2016, voici ceux et celles que l’équipe de Béji Caïd Essebsi tente de remettre sur pied, sous l’égide d’une soit disant relance de l’économie tunisienne qui n’est en fait qu’un renvoi d’ascenseur à des mafieux, usurpateur, un tenu pour compte d’un soutien électoral honteux, un nouveau “miracle” tunisien ou le capitalisme de copinage reprend toute son ampleur, comme au bon vieux temps de la dictature.

Une récente étude de la banque mondiale rapporte en effet que plus de 40 portefeuilles d’actions et d’obligations, 367 comptes en banques et environ 400 entreprises, dont certaines n’opèrent pas en Tunisie, 220 entreprises étroitement liées à la famille du dictateur, sont issus d’un enrichissement scandaleux. Les experts de la commission de la banque mondiale évaluent à 13 milliards de dollars la valeur de l’ensemble, soit plus d’un quart du PIB du pays. Cette même commission a épluché les décrets signés par le despote en tant que président de la République pendant 23 ans. Le résultat est confondant : la loi a servi à promouvoir les intérêts du clan et à le protéger de la concurrence. Vingt-cinq décrets promulgués au cours de cette période exigeaient de nouvelles autorisations préalables de l’administration dans quarante-cinq secteurs différents, imposaient de nouvelles restrictions à l’arrivée d’investissements directs étrangers (IDE) dans vingt-huit secteurs, donnaient des avantages fiscaux spécifiques aux « amis ».

Conséquence, une bonne part des bénéfices du secteur privé revenait à ces 220 entreprises proches du régime… C’est à travers le fameux article 61 de la loi de finance 2016 qui stipule que les coupables de délits fiscaux ou de délits de change peuvent être amnistiés, que les mercenaires de la camarilla tunisienne compte agir pour mettre en application la loi de réconciliation, loi ayant été sujette à une large polémique nationale étant donné que ce projet vise à amnistier les personnes jugées ou poursuivies en justice pour corruption ou détournements de fonds publics, fraude fiscale ou délit de change.

C’est vraisemblablement de cette relance économique que l’équipe de Béji Caïd Essebsi, capable de diriger quatre Etats, parle d’une relance qui fera sombrer encore la Tunisie dans un capitalisme de copinage ruinant et destructif de toute une nation, et certainement dans quelques années on évoquera encore une fois le nouveau « miracle » tunisien…