Oui, je ne suis pas encore guérie du meurtre de l’innocent petit Yassine. Je n’arrive pas à classer l’affaire et continuer à vivre un quotidien paisible, tranquille, comme si de rien n’était. Je n’arrive pas à considérer ce crime comme étant une erreur humaine inévitable commise tout simplement par un criminel délinquant, comme il en existe des milliers sur terre.
Je continue à générer un tas de réflexions quant au pourquoi du comment de cette affaire.
Et combien ma déception a été grande de voir que malgré l’atrocité des faits, aucune des vraies résolutions n’a été conclue. Aucune mesure rétrospective n’a été décidée afin de prévenir que cela ne se reproduise encore et encore. Mohamed Ali sera peut être condamné à mort, comme le réclame la majorité, mais demain rien n’empêchera un autre Mohamed Ali de vous arracher votre enfant de vos mains et de le couper en morceaux dans un coin.
Jusqu’au jour d’aujourd’hui, personne n’a crié haut et fort pour dire : OUI, C’est un problème de prise en charge de la maladie mentale en Tunisie. Oui c’est en premier lieu un problème de santé publique. Quelles sont les défaillances de notre système qui devront être révisées ?
Je vous rappelle, chers concitoyens, que tout psychotique non traité représente, jusqu’à preuve du contraire, un danger pour lui-même, pour son entourage ainsi que pour l’ordre publique. Cela veut dire qu’il a le potentiel de nuire, d’agresser, de tuer. Il ne s’agit pas là de stigmatiser la maladie mentale, à laquelle nous sommes tous exposés, mais de simplement rappeler les faits. Je vous pose une question toute simple : Ayant connaissance de ce fait, si demain vous croisez un psychotique délirant dans la rue, en plein centre ville, comme il en existe une bonne centaine, que pouvez vous faire ? Pourtant, que vous ressentiez de l’empathie envers ce qu’il endure ou bien de la peur, il faut bien faire quelque chose.
Si en marchant, je tombe sur une personne en arrêt cardio-respiratoire, j’appellerai illico presto le Samu. Si j’avais croisé le jeune Mohamed Ali en plein délire dans la rue, et ayant parfaite connaissance qu’une psychose en poussée délirante est une urgence thérapeutique, aurais-je pu faire de même ? Je vous réponds d’emblé : Samu, police, protection civile ne serviront, à rien. Vous pouvez appeler autant que vous voulez, personne ne viendra le sauver. Si vous chercher un numéro vert pour urgence psychiatrique, sachez qu’il en existe aucun. Et à titre indicatif, pour ceux qui connaissent la loi 83-92 concernant l’hospitalisation sans consentement, ne pensez surtout pas qu’un citoyen lambda est en mesure d’engager une telle procédure aussi prenante et complexe. J’aurais beau être le citoyen le plus averti et le plus engagé du monde, je ne pourrais pas le faire !
Une deuxième question toute aussi simple : la peine de mort, permet elle de changer ces faits ? Permet-elle de dissuader un autre psychotique de commettre un aussi pareil crime ?
Faudrait-il que nous revenions sur le terme psychotique. Je tiens à vous rappeler que Mohamed Ali, le tueur en question, n’est pas jugé psychotique par abus de langage ou par simple présomption. Il ne s’agit pas là, comme pense la majorité, d’un alibi pour expliquer le drame. Le jeune assassin est atteint de schizophrénie.
Cette affection aboutit à une désorganisation profonde de la personnalité. Il s’agit d’une pathologie fréquente, notamment chez le jeune, touchant à peu prés 1% de la population générale. C’est-à-dire, plus de 100 000 personnes en Tunisie. Et que parmi ces nombreux symptômes, un comportement étrange, bizarre, associé à des actes d’hétéro et d’auto-agressivité n’ayant aucune explication logique. Dernier détail à retenir et qui, a mon sens est le plus important : La personne atteinte, qui par ailleurs ressent une souffrance immense, n’a aucune conscience de la maladie : sa pensée, sa perception, sa mémoire ainsi que son jugement sont altérés. Je le répète, ce crime est un problème de santé publique.
Sur ce sujet, je pourrais m’étaler des années, émettre de longues et interminables logorrhées. Mais restons pratiques. Oui je le dis, Mohamed Ali est aussi une victime, son avenir à été ruiné par la maladie mentale. Tout le monde l’avait observé, en silence. Spectateurs passifs et oisifs : ses supérieurs, ses pairs et, ses voisins… l’on laissé se transformer en une bête sauvage. Oui, sa mère et sa sœur qu’il a tant de fois essayé de violer et de tuer sont tout autant victimes que le sont les membres de la famille du petit Yassine.
Si votre solution est d’appeler à la condamnation de Mohamed Ali et de vous renfermer chez vous afin de vous protéger de pareils malades, alors, imaginez une fraction de seconde si vous-même devenez un Mohamed Ali. Dans un groupe de 100, au moins une personne est atteinte de psychose et pourrait constituer un danger public. Faisons en sorte alors de pointer du doigt les vrais problèmes. Discutons de la manière d’optimiser la prise en charge de la maladie psychiatrique en Tunisie afin de prévenir l’évitable. Posons nous les vraies questions : pourquoi Mohamed Ali n’était-il pas été pris en charge ?
Durant mon parcours de jeune étudiante en médecine, j’ai bien saisis que, aussi regrettable que cela puisse l’être, le Tunisien dénigre, dénie la maladie mentale. Peu importe son niveau d’études, le nombre de diplôme qu’il a pu amasser, le statut professionnel qu’il occupe, l’affection psychiatrique lui demeure étrange, incompréhensible, relevant plus du paranormale, de l’exorcisme, de la sorcellerie, du mystique. Que pourrait-on faire pour que l’armée ne recrute plus les patients présentant un risque pour la vie d’autrui ? Pour que cette institution sache les détecter et les orienter vers les services sanitaires adéquats ? Il ne me semble pas avoir entendu un responsable politique se remettre en question et avouer la responsabilité que nous portons tous envers ce qui s’est passé.
Pour finir, j’appelle ceux en qui je garde encore espoir, la société civile la société savante tunisienne qui se reconnaitront d’être socialement responsable, pour que nous puissions bâtir un lendemain meilleur pour une santé mentale digne !
Cher Madame Imen Ben Abid vous allez un peu trop vite en besogne ! Comment pouvez-vous d’ores et déjà diagnostiquer que ce criminel est un malade mental alors qu’aucune expertise médicale n’a été faite à son sujet à ce jour et que son procès n’a même pas commencé ?! Comment pouvez-vous le qualifier ainsi, sans avoir consulté au préalable son dossier médical censé être secret ? Enfin comment pouvez-vous reprendre, sans aucune preuve, les déclarations de sa famille sur ses tentatives de viols présumées à leur endroit ? N’avez-vous pas pensé peut-être que ces accusations n’étaient que le seul espoir d’une mère complètement anéantie par ce drame de sauvegarder au moins la vie de son enfant quitte à le faire passer pour un « fou » ? Attendez donc de voir le rapport des expertises médicales avant d’en tirer les conclusions hâtives, et de grâce, cessons un peu de vouloir à tout prix victimiser des accusés et de criminaliser des victimes ! Laissons la justice faire son travail !
Un grand bravo à l’auteure de cet article pour avoir su, malgré l’atrocité du crime, garder une certaine lucidité pour rationnellement plancher sur les maladies mentales et ceux qui en sont atteints . Maladies, encore appréhendées sous le prisme du déni. Dès lors , plus question de chercher des réponses adéquate. Exit, la maladie et la malade! Ce n’est rien d’autre qu’un prédateur pédophile doublé d’un épouvantable assassin. Le couloir de la mort est tout indiqué…
Selon une étude de l’OMS, 50% de la population tunisienne souffrirait de troubles mentaux. Si l’armée ne tient pas compte de ce critère, elle devrait en compter autant dans ses rangs….
Je salue le courage et la lucidité de la jeune médecin militante pour la santé publique et j’adhère totalement à son appel à revoir notre systeme de jugement. Quant au jeune assassin, il faudra peut-être attendre le rapport final des médecins avant de le qualifier de victime ou coupable.
بني المقال على فرضية المرض النفسي لمرتكب هذه الجريمة وهو ما لم يتأكد بعد من طرف السلط القضائية التي ستحيله حتما للتثبت من ذلك وهل هو مسؤول عن أفعاله أم لا، أعتقد أن هذا المقال سابق لأوانه بخصوص هذه الجريمة
لذلك لا نستطيع أن نقول أن قاتل الطفل ياسين هو أيضا ضحية فالإجرام موجود في العالم وليس كل المجرمين مرضى
Un excellent diagnostic du probleme tout en evitant de banaliser le fait…voila ce qu’on doit…poser les vrais questions .. Eviter les faux debats…et surtout tenir compte de toutes les circonstances de tragedie….bravo
Cher citoyen si on cherche les vrais causes de ses malades mentaux que notre societe et plutot nos politiciens sont les premiers responsables de leur creation.car si on a bien lu la theorie de maslow sur les premiers besoins et de son besoin d’appartenance a la societe en lui garantissant sa securite et ses soins….et bcp de et.
Mais lorsque nos politiciens vicieux a d’autres ambitions on creer l’injustice sociale et sauve qui peut.
Et lorsque certains categories de menage qui contribue pas avec ses impots…….
Donc on cree des monstres qui detestent tout le monde et on va aux abysses des crimes puis on cri secours..ca y est la maladie est propagee….
Excellent article imen malgré que tu sache que je suis contre que tu fasse cela maintenant excellent analyse critique comme tu as l habitude de faire et pour le premier commentaire il suffit d être du domaine médical et connaître un peu la pathologie pour pouvoir dire que cet homme est atteint de maladies mentales l expertise médicale vas le confirme je peux vous l assurer
Par contre on est pas juge et imen par son article n essaye pas de banaliser le crime où prendre parti elle essaye de faire réveiller la société civile sur la gravité de la maladie mentale et la méconnaissance de son ampleur sur le peuple
Pour avoir vécu une psychose délirante parmi mon entourage proche, je peux témoigner de ce que c’est qu’être dans un état second et se transformer en une espèce de monstre indomptable… bien que je ne sois pas spécialiste, j’ai de suite reconnu les signes de la psychose en écoutant le témoignage de la famille du meurtrier. Peu importe la sentence qu’il aura, le plus important est de tirer les leçons de la mauvaise prise en charge des psychotiques et de prendre les mesures pratiques nécessaires qui agiront comme un garde fou contre une éventuelle répétition de ce drame.
désolé Dr, cet homme ne peut jamais être victime et ce diagnostic à distance que tu as fait ne légitime pas ce crime. ce sont les idées et les justifications comme les votre qui ont augmenté le nombre de criminels qui sont pris pour victimes. Arrêtons de penser avec cette manière détournée : c’est un criminel والقاتل يقتل.
Votre opinion relève de la “déformation professionnelle”. Théoriquement vous avez peut être raison, mais si vous revenez un peu sur terre, c.à.d. à la réalité de la vie de tout le monde vous réagirez autrement. Si on assassinerait un de vos enfants ou un de vos proche, vous serez capable de déchiqueter le criminel avec vos ongles et avec vos dents, comme le sentent une grande majorité de gens normaux.
Chère Imen Ben Abid, ce qui est arrivé à l’innocent petit Yacine est vraiment choquant et triste. Cependant je trouve que çà relève de l’empressement de faire un diagnostic à distance de la part d’une étudiante en médecine. Vous n’avez même pas rencontré le dénommé “Chalanka” pour pouvoir stipuler qu’il est schizophrène. Qui vous dit qu’il ne l’a pas fait de son plein gré ? Qui vous dit que ce n’est pas un tueur conscient de ses actes ? Il a bien essayé d’enlever d’autres enfants avant Yacine et il a apporté le corps de Yacine à sa demeure comme une sorte de trophée. Tous les tueurs ne sont pas schizophrènes ou atteints de psychose . Je trouve donc que vous généralisez, on peut le comprendre car vous êtes encore une étudiante débutante. Je suis toutefois d’accord avec vous sur le fait qu’il faut sensibiliser les gens sur le sujet de la maladie mentale et que ça demeure un sujet vague. Je pense aussi qu’il serait impératif d’effectuer un test psychologique aux hommes qui souhaitent se lancer dans l’armée car ceux qui sont sensibles sont les plus affectés dans les situations de stress et ça laisse des répercussions irrévocables. Pour terminer, vous appelez à la société savante de bâtir un monde meilleur, mais cela ne se fait pas en un seul jour. Il faut tout un processus pour que ça puisse changer.
BONNE .CONTEUNATION
14% AIDE LA JEUNESSE EN DONGER MORAL