Le projet de loi organique adopté, le 13 juillet 2016 dernier, par le Conseil des ministres criminalise toutes les formes de violence contre les femmes, serait soumis à l’ARP pour approbation.
Ce projet a fait l’objet de plusieurs polémiques : certains ont estimé qu’il s’agit d’une loi qui ne serait jamais appliquée, d’autres ont trouvé les punitions prévues contre le harcèlement sexuel excessives et ne seraient appliquées qu’aux hommes appartenant à la classe des démunis économiquement.
L’objet de cet écrit n’est pas une participation à cette polémique, mais une tentative modeste d’attirer l’attention sur les catégories des femmes oubliées par cette loi, qui pourtant subissent des violences que personne n’ignore :
- D’abord, les femmes porteuses d’handicap, pour qui la loi ne fait aucune allusion pourtant elles subissent des violences spécifiques par rapport aux autres femmes ;
- Ensuite les femmes travaillant dans le secteur informel, notamment les travailleuses domestiques, les travailleuses des champs et de plus en plus des jeunes diplômées obligées d’accepter un travail précaire et ne correspondant pas à leurs formations.
La loi prévoit des punitions très lourdes pour les violences envers les femmes membres de la famille ; mère et sœur notamment. Ainsi que pour les mineures. Les violences commises envers les femmes porteuses d’handicap devraient faire l’objet d’une distinction similaire. Car elles sont plus violentes de part la vulnérabilité physique des victimes.
Concernant les travailleuses, ce projet de loi parle d’égalité des salaires entre les femmes et les hommes à diplôme et compétences similaire, Cependant il aurait dû criminaliser l’emploi des femmes sans aucune protection sociale avec des conditions de travail très précaires.
Si ce projet de loi se veut global, il doit inclure ces « oubliées » de façon spécifique pour adapter le texte juridique à leurs conditions.
Cela étant dit, j’oserais pour finir une remarque plus globale concernant cette loi ; criminaliser la violence envers les femmes est un projet nécessaire, mais non suffisant. En effet, pour éradiquer le phénomène de violence contre les femmes, il faudrait étudier ses causes pour les corriger :
Elles seraient multiples et interdépendantes : économiques, sociales, culturelles et mêmes urbanistiques : Sans l’éradication de ces dernières ce phénomène persisterait, même si la loi aurait un relatif effet de persuasion des coupables, ou un cadre pour les victimes leur permettant de porter plainte.
Oubliées d’hier et d’aujourd’hui
Oui, c’est une réalité juridique, et sociale … que vivent plusieurs catégories de la population, surtout au niveau handicap, physique ou/et mentale … Il y a surtout certains un bon nombre qui vivent des déficientes psychologiques qui ne sont pas reconnus par le monde médical et de la sécurité sociale et qui s’élèvent au niveau handicaps psychologiques handicapant à l’exercice des métiers (et ça concerne hommes et femmes)… Sur ce sujet on pourra dire beaucoup des choses … Mais juste un mot: La problématique de nos juristes, législateurs surtout, vivent encore avec des représentations qui ne permettent pas d’adapter les textes juridiques avec la réalité; signifier, nommer les choses c’est aussi les reconnaître.
Comme la souffrance risque de continuer, le combat continue aussi.