Je viens de regarder un film, fait assez rare pour être noté. Un film qui est de surcroît un documentaire dont le sujet ne m’intéresse que très médiocrement. Et puisque je l’ai vu, autant vous en parler. Tunisie, l’art du tatouage berbère est réalisé par la documentariste tunisienne Myriam Bou Saha. Il a été diffusé le 10 septembre dernier sur ARTE et disponible sur Youtube.
Belles images, beaux paysages, tout semble beau, neuf et propre dans ce film. Les personnages – est-ce qu’on dit « personnages » à propos d’un documentaire ? – paraissent vêtus de neuf et le sont sans doute. Les montagnes ont probablement été brossées à grande eau, le ciel, lui-même semble avoir été passé à l’eau de javel. Ma tante Souad, paix à son âme, a du passer par là. Dans une interview, la réalisatrice affirme avoir voulu faire une « recherche sociologique ». Sans douter de la sincérité de ses intentions – probablement soumises aux exigences de la production, ce qui est sans doute incontournable quand on veut débuter une carrière dans le cinéma -, ce documentaire me semble plutôt être un excellent outil pour la promotion du tourisme en Tunisie.
Manel, transformée en stéréotype de la propagande moderniste
Ce n’est évidemment par pour dire cela que j’ai eu envie d’en parler mais pour évoquer le propos sous-jacent aux belles images, un propos dont la clé est donné dès avant le générique par la voix off. Appelons-la pour lui donner un peu plus de chair, Madame Off. Avant d’y venir, il faut que je vous raconte brièvement l’histoire d’une jeune tunisienne de 28 ans, Manel, transformée, sans doute à son corps défendant, en stéréotype de la propagande moderniste dont on est friand en Europe lorsqu’il s’agit de parler de nos pays.
Diplômée de l’école des beaux-arts, notre héroïne, au demeurant honnête et sympathique et, qui plus est, pas moche et de courte jupe vêtue, a fait le choix difficile d’embrasser une carrière de tatoueuse, une vocation qui la voit se heurter aux préjugés d’une société qui peine à intégrer pleinement les normes de la modernité. Elle est femme, dans un métier désormais réservé aux hommes et la pratique du tatouage, celle du tatoué comme celle du tatoueur, n’est guère tolérée, assimilée à la délinquance et plus souvent encore considérée comme 7ram [illicite]. Qu’à cela ne tienne ! Manel est une femme indépendante ; elle n’est pas prête à se soumettre ni à renoncer à ce métier qu’elle aime au point de paraître choquée qu’un autre tatoueur détatoue des tatoués. Courageuse, déterminée, bravant le rejet de tous y compris de sa famille, la jeune femme assume ses choix, encouragée semble-t-il par le milieu d’artistes qu’elle côtoie dans un café de Tunis et par ses clients qui sont, selon Madame Off, « des jeunes branchés de la capitale. »
Artiste, Manel n’est pas une simple poinçonneuse à encre. Elle ne se satisfait pas des motifs modernes en vogue dans le monde du tatouage. Elle veut innover, sortir des sentiers battus. Et pour innover, elle choisit de faire… ce que fait la majorité de nos artistes, en l’occurrence, « réinterpréter et moderniser » le patrimoine tunisien. Et pour sortir des sentiers battus, elle va battre les sentiers qui mènent aux villages troglodytes. En effet, soucieuse de connaître « la vraie signification des motifs traditionnels », elle décide, tel Champollion, d’aller voir par elle-même, là où se cachent, mystérieux, les plus vieux tatouages berbères. Une quête difficile, comme nous allons le voir, mais Manel n’a pas froid aux yeux. Intrépide, elle risque le Sud. Elle grimpe donc dans sa voiture, une 106 ou une 107 à moins que ce ne soit une 329, vous m’excuserez mais je n’y connais rien, et se dirige vers Somra, première étape de son périple avant Tamerzet et Tataouine à au moins 1000 km de son lit. Je ne vous raconte pas toute l’aventure pour ne pas vous gâcher le film ; sachez juste qu’à la fin, ironie de l’histoire, on lui conseille gentiment de retourner à Tunis où, l’assure-t-on, elle trouvera des tas de jambes, de bras et de poitrines de vieilles femmes couverts d’antiques tatouages.
Madame Off, véritable héroïne du film
Voilà pour Manel, en espérant qu’elle veuille bien m’excuser d’avoir écrit ce que j’ai écris. Venons-en à Madame Off qui est la véritable héroïne du film puisque ce sont ses propos qui lui donne tout son sens. Madame Off, qui s’adresse nécessairement au public non averti d’ARTE, relève que l’Afrique du nord dans son ensemble était initialement peuplée de Berbères. Attestée depuis l’antiquité, la pratique du tatouage y était majoritairement appréciée, se perpétuant de génération en génération malgré l’islamisation du Maghreb il y a plus d’un millénaire. Ce n’est que depuis la seconde moitié du XXème siècle que cette coutume ancestrale a entamé son déclin pour finalement quasiment disparaître. Si, désormais détaché des pratiques berbères traditionnelles, il se répand à nouveau dans certains milieux de la jeunesse « moderne », le tatouage peine pourtant à s’imposer. La raison en est – c’est là le cœur du propos de Madame Off – que « le tatouage est devenu un motif d’opprobre dans la société musulmane ». Une des vieilles dames interrogées par Manel ne dit-elle pas, d’ailleurs, que le tatouage est un péché et que la tatoueuse commet le plus grand des péchés ? En outre, croit savoir Madame Off, l’absence de statut professionnel des tatoueurs ne serait pas liée, comme dans ma naïveté je le pensais, au fait que jusqu’à récemment il n’existait que des tatoueurs traditionnels ou occasionnels mais au fait que ce métier est contraire à « l’éthique musulmane qui ne tolère pas la modification du corps».
Autrement dit, vous l’aurez compris, le coupable, c’est l’islam, un islam qui n’aime pas le tatouage et qui détruit les traditions berbères. Pourquoi pendant plus de mille ans d’islam en Tunisie, le tatouage n’a pas cessé d’exister, Madame Off, n’a pas l’air de vraiment s’en soucier. Est-ce d’un certain « islam fondamentaliste » dont il serait question ? On s’interrogerait alors de savoir pourquoi ce n’est qu’à partir des années 40 du siècle dernier que régresse la pratique traditionnelle du tatouage. Du reste, Madame Off ne mentionne jamais l’intégrisme islamique. Elle évoque la peur des Tunisiens face à la menace d’attentats sans en préciser pourtant la nature. Une seule fois, dans tout le film, il est question de manière implicite du fondamentalisme islamique. Le tatoueur-détatoueur auquel Manel va rendre visite lui raconte, en effet, l’anecdote d’une vieille femme, vraiment très vieille, qui souhaitait voir disparaître ses tatouages après avoir rencontré à la Mecque un jeune type « à barbe » qui l’avait sermonné à leur propos. Qu’est-ce qui distingue ce barbu, supposément un « affreux islamiste », d’autres musulmans ? Madame Off s’abstient de le préciser, renforçant ainsi l’idée que suggère son monologue, à savoir que le problème, eh bien, c’est l’islam tout simplement, et qui dit islam dit nécessairement musulmans.
Ce n’est pas tout. Le discours de Madame Off oscille entre deux autres idées qui loin d’être opposées sont tout à fait complémentaires. La première, on pourrait la résumer ainsi : « Oh là là, c’est vraiment dommage que les Tunisiens abandonnent leurs vieilles coutumes et leurs traditions ; elles étaient si charmantes ! » Autrement dit, les Tunisiens devraient garder un certain exotisme, sans lequel on se demande bien à quoi ils pourraient servir. Je ne crois pas trahir la pensée de Madame Off en précisant que ces coutumes qu’on nous incite à préserver sont berbères, ancrées, est-il dit dans le film, dans les anciennes traditions païennes, juives et chrétiennes. Je n’insisterai pas. Vous savez mieux que moi pourquoi les Berbères sont une catégorie de population particulièrement appréciés par les Européens qui sont de fins gourmets (si mon tempérament indolent ne s’y oppose pas, j’écrirais peut-être un jour un article sur l’invention de la revendication berbère en Tunisie depuis la révolution. Je tiens à préciser qu’en Algérie et au Maroc, c’est tout à fait différent.
La seconde idée, je la résumerai ainsi : il faut sauvegarder les coutumes, les traditions, le patrimoine, la mémoire, comme on protège les animaux en voie de disparition, en les mettant en cage, en les intégrant à la modernité. Ainsi de l’intention prêtée à Manel de « moderniser » les anciens tatouages. Manel s’attache ainsi à reproduire ces tatouages sur son carnet à dessins. Mais ce qu’elle obtient, ce ne sont que des formes, rien d’autres que des formes. Elle sait parfois ce que représentent ces motifs tatoués, des feuilles de palmier, des gazelles, des poissons, etc. ; elle en a retenu sans doute le sens que leur donnent les personnes interrogées au cours de son voyage ; elle ignore pourtant la signification culturelle profonde qu’a charriée durant des siècles la pratique du tatouage et des formes qu’elle a mobilisé. Et elle ne peut que l’ignorer. Elle n’a donc en mains que des formes vides qu’elle peut styliser différemment selon les normes contemporaines du « design » mais qui n’aura qu’un rapport formel avec la coutume du tatouage.
Des formes vidées de leur signification culturelle
Prenez un vieux pot à legmi. La boisson a été bue, le pot oublié au fond d’un placard ou de ce qui en fait office. On le retrouve bien longtemps après quand la mémoire de son contenu a disparu. On a juste entre les mains un vieux pot vide d’autant plus charmant à nos yeux qu’il très vieux. On le nettoie soigneusement, on passe dessus une couche de vernis qui ravive ses couleurs, on y verse de la grenadine, ou mieux du Coca Cola, et on obtient l’apparence du même pot, déjà un peu modernisé. Vous voulez en faire une industrie ? ça n’est pas compliqué. Vous faites appel à un designer qui en « revisitera » la forme et les motifs, sans les trahir, vous les produisez en série, après avoir choisi le bon matériaux, celui qui résiste aux chocs (mais pas trop), qui ne donne pas le cancer (du moins, pas trop), vous y versez un quelconque breuvage à la mode, et vous avez votre produit traditionnel complètement modernisé. En prime, vous avez sûrement une chance de gagner le prix de l’association de sauvegarde du patrimoine mondial des peuples, parrainée par l’UNESCO.
Ce que signifie « réinterpréter et moderniser » nos anciens tatouages, le film ne le dit certes pas explicitement. Mais il en ressort néanmoins un certain nombre de suggestions. Il s’agit, tout en préservant cet exotisme qui nous va si bien, de « revisiter» selon des critères esthétiques modernes les formes désormais vides des vieux tatouages – comme d’autres formes culturelles -, d’ancrer ces tatouages dans le quotidien comme culture détachée du spirituel, des superstitions et du magique, d’en faire des tatouages « sécularisées »; il s’agirait d’opposer au collectif « despotique » qui impose ses formes et ses contenus, la réappropriation individuelle des corps, comme culte de l’individu-roi, comme primauté de la volonté individuelle et de la singularité par rapport à la collectivité (l’un des jeunes interviewés explique ainsi son tatouage par son désir d’« être différent »).
Je crois en avoir assez dit et je risque de vous lasser, si ce n’est déjà fait. Mais je crains surtout d’avoir été injuste. Car s’il y a une chose que nous fait découvrir ce film et qui mérite tous les pardons, ce sont les paroles d’un chant fredonné par une des vieilles femmes de Tataouine que rencontre Manel. Elles disent ceci et j’en suis tout ému : « Un tatouage sur le pied, jeune fille, un tatouage sur le pied, vaut bien plus que dix chamelles ».
Toujours des belles rédactions !
Ça change de la politique par laquelle nous sommes habitués.
Il est vrai qu’il n’est pas facile d’aller au fond et au sens des choses en général, et surtout quand il s’agit des dizaines des siècles avant l’aire contemporain … Simples pratiques esthétiques, ou plutôt identification tribale différentes d’une tribune à l’autre, d’une région à l’autre, ou même de strate dans la société, … ? Je n’en sais rien … Faire dire aux formes antiques ce qu’elles voulaient dire exactement ça nécessite plus qu’un voyage de 1000 km et même plus qu’un 1000 km des lignes visitées et lues… Mais, c’est aussi la question de la modernité qui nous pousse pour juste glisser non au delà des surfaces des choses, donc rester avec les formes visuelles, et lui approprier des mots, des messages, des significations,… C’est une commercialisation facile et légère de l’ancien, l’antique, l’héritage, pour un but bien lucratif, et non pour « moderniser l’ancien », que personnellement je n’ai jamais compris la signification de al formule.
Et puis si le tatouage trouve aujourd’hui des adeptes de tout âge et se propage dans différentes couches/classes sociales … J’ai entendu dire que les colonisateurs français, considéraient les femmes algériennes tatouées comme des arriérées. On peut dire que la modernisation joue à contre courant du colonialisme … Est-ce que dans le sens de rendre justice aux stigmatisé-es de l’époque colonial ou juste afin de marier les populations de notre temps moderne avec l’ancien ?
J’espère que je ne me suis pas fait d’ennemis, je ne rien contre le tatouage, il y a beaucoup des belles formes, quel sens, peut-être juste par ce que la personne souhaite être différente, ou juste par ce qu’elle aime ça ! ? Comme à l’époque des Berbères, et autres peuples … juste Ils aimaient ça, le tatouage ?
La recherche d’un sens interne à soi-même existe chez chaque tatoué-e et tatoueur ! Ça montre bien que la modernité initiée par les philosophes des lumières et autres courants de la renaissance ne résiste pas aux vents des conséquences de la société de la consommation de nos jours. Pour cela aujourd’hui on dit que nous sommes dans l’époque postmoderne. Et que créer du neuf à partir de l’ancien, de l’antique, c’est aussi une forme d’un postmodernisme.
Ou peut-être le tatouage va bien avec le concept d’hybride, tout simplement ?
En fait, je n’en sais rien, je suis nul, et je me demande pourquoi j’ai lu cet article ? :)
J’aimerais bien en savoir plus sur la raison de votre émoi par rapport aux paroles de la chanson. Je suis sérieuse. J’ai beaucoup apprécié votre interprétation de ce documentaire. Mais après j’aimerais vraiment mieux comprendre la seule chose qui semble avoir eu grâce à vos yeux …
Qu’elle désillusion que de vous lire
Je n’ai, moi,retenue de ce reportage que le dessin du tatouage et quelques aperçus de tissage … ce qui était le but .
la voix et son contenu ne m’ont pas happé vers des horizons politiques et autres …
Passionnée de tissus, tissage, tatouages peintures naïves à motifs etc de tous pays
Je reste surtout frustrée de ne pas avoir eu le sens profond de ces magnifiques tatouages
Tout comme le splendide tapis berbère qui trône au mur de mon salon qui m’a été offert sans pouvoir être « dévoilé »… est-ce un mot indécent à vos yeux ? J’aimerais vous faire partager la symbiose qui m’habite quand « je me retrouve » dans un motif de poterie ancienne Etc
Mon monde est celui de la beauté, de l’art … des yeux … qu’importe ce que souffle le vent ..
Je trouve votre lécture de ce documentaire trés pauvre, et trés empreinte de jugement. Avant tout le tatouage berbere est un symbole culturel, voire ethno-social, sa disparation vient du fait que la société tunisienne s’est modernisée voire européanisée car ce qui etait europeen au début et au milieu du XXe siecle etait vu comme un progrés d’ou la “francisation” des classes bourgoieses tunisiennes qui d’ailleurs aprés s’etre “turkisé” au XIXe siécle se sont “francisé” pour marquer leur supériorité par rapport aux classes ouvriéres et moyennes, excluant la classe ouvriére par une pseudo langue-elitiste ( le Francais) et les moyens (classe aisé).
Les discours toujours plus modernistes de Bourguiba, n’ont pas aidé, pour lui certaines traditions etaient archaique comme le fait de se tatouer, le fait de porter le voile et le sefseri, les gens ont délaissé peu à peu leur identité, ont commencé à se raser ou à porter la moustache à porter des costumes et à abandonner leur jellaba pour etre “dans le temps” il n y a qu’à voir les photos prises entre 1940 et 1970 pour se rendre compte que Tunis ressemblait plus à Paris qu’à la Mecque.
Maintenant pour en revenir au sujet, les tunisiens surtout les jeunes veulent preserver la mémoire et les traditions ancestrales de leur aieux car il est important de savoir d’ou on vient pour savoir ou l’on va. ils sont plus intelligents que leur prédécesseurs dans le sens ou ils ne tombent pas dans les bras d’une pseudo modernité qui les obligeraient à abandonner leur histoire. L’islam est contraire à certaines de ces pratiques et pourtant des siécles aprés l’islamisation de la Tunisie, les gens ont gardé cette tradition, jusqu’à la jeune génération d’aprés l’independance qui a oublié ses racines ou plutot qui s’est faite endoctriné. Aujourd’hui les jeunes veulent s’affranchir de ces codes, ils sont branchés car ils sont en marge, la véritable élite culturelle qui se déssine est celle d’une jeunesse sans code non pas car elle les ignore mais car elle les délaisse. Les jeunes ne se reclament ni d’un islam rigoriste, ni d’un islam trop laxiste excépté certains milieu embourgeoisé. Ils déconstruisent leur identité, apprennent d’ou ils viennent et meme si vous moquez les petits pas de fourmis de Manel, son travail de collecte des symboles est essentiel, ils ne sont pas vides de sens, ils sont au contraire un véritable trésor, qu’il faut proteger et chérir autant que les colonnes de Carthage. ce travail de documentation et de sensibilisation est une amorce envers laquelle nous devons tous tendre. C’est à dire mener des recherches historiques en bonne et due forme sur les origines berberes de tous les tunisiens, car un peuple qui nie son identité c’est un peuple malade qui ne guérira jamais.
et pour la signification des symboles, le palmier symbolise l’abondance, le poisson symbolise la chance, on peut meme l’associer au fait qu’en tunisie on dit toujours “Hout alik”, la gazelle symbolique la beauté ne dit on pas d’une jolie femme que c’est une “Ghzala ” ? il faut arreter ce discours paternaliste et condescendant, si les jeunes veulent se tatouer qu’ils se tatouent, qu’ils arborent fierement leur tatoo, vous dites qu’ils sont vides de sens car leur signification n’est pas toujours comprise et que c’est une pratique qui a disparu, l’art en soi n’est pas perdu s’il est perpetué meme s’il est revisité, le principe restera le meme le tatouage et les symboles evolueront et de nouveaux symboles entreront en vigueur, qui sait peut etre qu’à l’arrivée des musulmans les tunisiens ne se sont pas tatoués un siecle puis ont repris la pratique avec d’autres symboles, ce qui est sur c’est qu’une nouvelle page d’histoire s’ecrit en tunisie avec le tatouage comme porte etendard.
Quant à l’histoire, il m’a fallu lire la phrase “j’écrirais peut-être un jour un article sur l’invention de la revendication berbère en Tunisie depuis la révolution. Je tiens à préciser qu’en Algérie et au Maroc, c’est tout à fait différent.” pour constater que vous n’y connaissiez rien ni à l’histoire ni à la sociologie, alors conseil d’ami, abstenez vous.
l’Histoire de la Tunisie, et du Maghreb en général est une histoire commune celle des berberes, je vous renvoie à la lécture de votre propre histoire avec les peuplades “Libou” nos ancetres dont les fresques sur les tombes des pharaons montrent l’identité que vous essayez de nier, ensuite les berberes en tunisie c’est un secret de polichinelle que les Panarabes ont essayé d’effacer, ce qui etait normal vu le contexte politique de l’époque. Mais aujourd’hhui les gens ne sont plus dupes et savent que tous les peuples qui ont envahi l’Afrique du nord n’ont pas pu brassé ethniquement et culturellement des millinéraires et des millénaires “berberité” qui a commencé avec la civilisation capsienne en Tunisie. Je vous rappelle par la même occasion que dés que Oqba a fini le travail en Afrique du Nord, les berberes ont pris le relais avec l’islam, trés vite les secessions ont commencé et dés le 8e siecle les royaumes berberes musulmans ont emergé et pris le dessus en afrique du Nord sur les Royaumes arabes. Et même arabisés les differentes dynasties et les differents souverains berberes ont gardé la langue et la culture, et la Tunisie n’y a pas échappé, le dernier royaume Berbere en Tunisie etait le grand Royaume Hafsides dont les souverains etaient les Hintata une branche de la tribu berbere des Masmouda (Hintati et Masmoudi) ne sont ils pas des noms de familles qui vous évoquent quelque chose ? alors encore une fois abstenez vous de propos dont vous ne mesurez pas la teneur, contentez vous d’ecrire vos petits calembours dans votre canard du dimanche mais en tant que journaliste ayez au moins la décence de traiter le sujet en toute objectivité si vous n’y conaissez rien.
Ainsi pour conclure, je vous dirais de ne pas aller contre le temps et la modernité car l’avenir de la Tunisie, ce sont bien ces jeunes qui se cherchent et qui se trouveront et une fois trouvé ils consolideront leur pays comme le mortier scelle les briques ( pas celles au thon), et ce combat culturel, il commence peut etre par ces tatouages dont le temps permettra de trouver les significations comme les fouilles d’un archéologue.