J’aimerais avoir un message un peu positif à vous transmettre… Je n’en ai pas… Est-ce que deux messages négatifs, ça vous irait ? Woddy allen

L’année 2017 est là. En soi, sauf pour ceux qui savent lire les chiffres, cela ne signifie rien. Et pourtant je ne suis pas rassuré. J’ai déjà la nausée rien qu’en pensant aux idées noires qui traverseront mon esprit le 1er janvier 2018. Ce qui m’effraye, c’est de me dire le 31 décembre prochain que l’année 2017 a ressemblé comme deux gouttes d’eau à l’année 2016, laquelle n’a été en vérité guère différente de celle qui l’a précédée. Pareille mais pire.

Nous sommes sur une mauvaise pente. Certes les résistances et les luttes sociales se maintiennent et, sans doute, permettent-elles de freiner la dégradation continue du niveau de vie des classes populaires. Mais elles demeurent incapables de se donner une expression politique indépendante qui en garantirait les acquis et permette d’aller de l’avant.

Bien heureux ceux qui pensent ou feignent de penser que l’UGTT est une force de changement. Sur tous les plans, on ne peut que constater et déplorer la régression de la dynamique enclenchée avec la révolution. On pourrait bien sûr espérer un sursaut tant les raisons de se révolter sont là, toujours présentes, de plus en plus pressantes. Mais la série de défaites dans tout le monde arabe pèse aussi sur nous, renforçant toutes les forces de la régression.

On débat, on polémique, on se dispute aujourd’hui quant au sort à réserver aux jihadistes de retour en Tunisie. Comme tous les Tunisiens, je suis bien incapable de mesurer la menace réelle que cela représente. Même si on peut soupçonner une instrumentalisation de cette question à des fins politiques obscures, il est probable cependant que le problème n’est pas anodin. Comme tant d’autres dilemmes, la dégénérescence restaurationniste du pouvoir ne permet cependant d’imaginer aucune solution à cette question qui ne soit pas elle-même porteuse de nouvelles régressions politiques. Bon, j’arrête là ; je m’en voudrais de vous faire vomir toutes les bonnes choses que vous avez mangées ou bues la nuit du réveillon.