Le ministère de la Santé a annoncé, le 13 janvier, que les autorités sanitaires ont autorisé la mise sur le marché, de manière exceptionnelle et pour une durée de deux ans, du vaccin Pfizer-BioNtech anti-Covid-19, en précisant que la Tunisie est le premier africain à avoir accordé une telle autorisation à ce laboratoire.
Le communiqué du ministère de la Santé indique que cette autorisation fait suite à une évaluation du dossier de Pfizer par un comité d’experts relevant du Laboratoire national de contrôle des médicaments et du Centre national de pharmacovigilance. En outre, des experts en virologie, immunologie, toxicologie et en maladies infectieuses ont été mis à contribution.
Alors que la course pour l’obtention du vaccin Pfizer-BioNtech est à son apogée, la Tunisie est-elle vraiment le premier pays du continent africain à avoir autorisé ce vaccin ? Nawaat a contacté le laboratoire américain Pfizer pour en savoir plus. Selon le service chargé des relations presse dudit laboratoire, la Tunisie est bel et bien le premier pays africain à avoir permis la mise sur le marché de leur vaccin.
Le vaccin Pfizer-BioNtech a été développé parle groupe pharmaceutique américain Pfizer et la société de biotechnologies allemande BioNTech. Il est le premier à avoir obtenu des autorisations des autorités sanitaires, d’abord au Royaume-Uni, puis aux Etats-Unis et à l’Union européenne. Selon les résultats de la phase trois des essais cliniques, rendus public le 9 novembre 2020, ce vaccin serait efficace à 95% pour contrer le Covid-19.
Alors que les campagnes de vaccination par le vaccin Pfizer-BioNtech ont commencé dans divers pays, le président du comité chargé du pilotage de la vaccination anti-Covid en Tunisie, Hechmi Louzir, a indiqué à Nawaat que selon leurs indications, les deux millions de doses commandées auprès du laboratoire Pfizer seront disponibles au plus tard au deuxième trimestre 2021.
A noter que selon le rapport de l’OMS datant du 5 janvier 2021, 172 vaccins anti-Covid-19 sont en cours de développement préclinique (sur les animaux), 63 vaccins en développement clinique (sur l’humain), dont 21 sont en phase trois (la dernière avant la commercialisation).
A l’heure actuelle, seul le vaccin Pfizer-BioNtech a été homologué, le 31 décembre 2020, par l’OMS. « Des experts de la réglementation du monde entier, réunis par l’OMS, et les équipes de l’Organisation ont examiné les données sur l’innocuité, l’efficacité et la qualité du vaccin de Pfizer/BioNTech dans le cadre d’une analyse bénéfices-risques. Il est ressorti de cet examen que le vaccin répondait aux critères d’innocuité et d’efficacité indispensables établis par l’OMS, et que les avantages de l’utilisation du vaccin pour faire face à la COVID-19 l’emportaient sur les risques potentiels », lit-on dans le communiqué de l’organisation onusienne.
Pour diversifier ses fournisseurs, la Tunisie attend également la réception de vaccins début avril 2021 dans le cadre de l’initiative Covax. Le vaccin Spoutnik V, développé par l’institut russe de recherche Gamaleya, pourrait également être livré en février 2021, selon Hechmi Louzir.
A noter qu’à l’échelle du continent africain, les pays sont à la traine concernant le démarrage de la vaccination. La moitié des pays africains attendent de bénéficier de la distribution des vaccins via le mécanisme Covax destiné aux pays défavorisés. L’Union africaine est intervenue pour garantir la vaccination dans les pays d’Afrique les plus pauvres. Elle a ainsi annoncé, le mercredi 13 janvier, avoir obtenu 270 millions de vaccins anti-Covid pour le continent. Les vaccins seront fournis par les laboratoires Pfizer-BioNTech, AstraZeneca et Johnson & Johnson.
D’autres pays ont négocié directement avec des laboratoires pharmaceutiques et obtenu des vaccins. L’Egypte a opté pour le vaccin chinois Sinopharm. Le Maroc a choisi le vaccin britannique AstraZeneca/Oxford et le chinois Sinophram. L’Algérie a passé un accord pour l’obtention du vaccin russe Spoutnik-V. Mais, concrètement, seul l’archipel des Seychelles, ayant opté pour le chinois Sinopharm, a commencé la vaccination de sa population.
Le patron de l’OMS, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé, le 10 janvier, les laboratoires pharmaceutiques à accorder la priorité à la mise en place de la distribution des vaccins à travers le mécanisme Covax. « Les pays qui ont des contrats pour plus de vaccins que nécessaire devraient les donner immédiatement à Covax et arrêter de conclure des accords bilatéraux », a-t-il martelé.
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