Le porte-parole de la direction générale de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a démenti avoir fait des déclarations médiatiques en février 2020, concernant la mort d’un terroriste nommé Hafedh Rahimi. Le porte-parole a déclaré à Nawaat qu’il n’avait à l’époque fait aucune déclaration sur la mort de Rahimi, soulignant qu’il avait uniquement révélé l’identité d’un autre terroriste abattu, à savoir Bassem Ghanimi, surnommé «Abou Sakhr Al-Zaqmout». Houssemeddine Jebabli n’a fourni aucun détail supplémentaire à ce sujet.
Les sites web de Radio Tataouine et de Nessma TV avaient diffusé, le 26 février 2020 des informations faisant état de la mort du terroriste Hafedh Rahimi. Or samedi dernier, le ministère de l’Intérieur a annoncé, dans un communiqué la mort de ce même individu. Des pages Facebook ont donc relevé l’anomalie, soulignant dans des publications largement partagées, que le terroriste en question a déjà été tué il y a plus de deux ans.
Le 3 septembre courant, le ministère de l’Intérieur a annoncé dans un communiqué, « l’élimination de trois éléments terroristes affiliés à l’organisation dite « Ajnad Al-Khilafa », le 02 septembre 2022, dans la zone de Darwaya et Sennet, près du mont Salloum, dans le gouvernorat de Kasserine. Le communiqué a indiqué que les deux terroristes ont été identifiées à l’aide de leurs empreintes digitales, précisant qu’il s’agit des prénommés Saber Ben Abdallah Al-Tahri” et Hafedh Ben Habib Ben Abdessalam Rahimi. La nouvelle de l’élimination de Rahimi a suscité la polémique sur les réseaux sociaux, dans la mesure où sa mort avait déjà été annoncée en 2020.
Pour sa part, le correspondant du journal «Asharq Al-Awsat» en Tunisie, Mongi Saidani, avait indiqué, dans un article diffusé le 27 février 2020 : «Houssemeddine Jebabli, le porte-parole de la direction générale de la Garde nationale (relevant du ministère de l’Intérieur), a confirmé que les opérations de traque antiterrorisme sur les hauteurs de Kasserine (centre ouest de la Tunisie) se sont soldées par la mort de deux dangereux terroristes. Le premier a été éliminé sur les lieux. Il s’agit d’un des dirigeants ayant fait allégeance à Daech. Le second a été blessé et son corps a été retrouvé hier matin près du lieu des opérations qui ont été menées de nuit ».
L’article a ajouté : « le deuxième terroriste qui a été blessé est parvenu à s’échapper avant de succomber, et son corps a été retrouvé. Il s’agit de Hafedh Rahimi, appartenant au groupe dit Ajnad Al-Khilafa, ayant prêté allégeance à l’organisation terroriste Daech ».
Mongi Saidani a déclaré à Nawaat qu’il ne peut attribuer des informations à une source sans l’avoir contactée directement. Si les informations avaient été recueillies auprès de sources médiatiques locales, il aurait mentionné ces dernières, a affirmé le journaliste, soulignant que c’est la crédibilité de son travail qui est en jeu. Or le porte-parole de la Garde nationale a nié avoir fait une déclaration en 2020, concernant l’élimination de Hafedh Rahimi. Quant au ministère de l’Intérieur, il n’avait à l’époque diffusé aucun démenti à ce sujet.
A noter que ce n’est pas la première fois que ministère de l’Intérieur fournit des informations contradictoires sur l’élimination ou l’arrestation de terroristes. Le 5 août 2013, Lotfi Ben Jeddou, à l’époque ministre de l’Intérieur, avait annoncé l’arrestation de Lotfi Zine, le principal suspect dans l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi. Près de trois mois plus tard, le 22 octobre 2013, des médias ont annoncé la mort de Lotfi Zine, en citant des sources au ministère de l’Intérieur.
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