Avec l’agression israélienne qui perdure depuis plus de deux ans, le peuple palestinien fait face à des conditions extrêmement difficiles dans la Bande de Gaza. Plus de 65 000 citoyens sont tombés en martyrs, tandis que plus de 15 000 autres sont portés disparus. Quelque 150 000 personnes ont été blessées. En raison de l’effondrement du système de santé local, les plus grièvement touchées nécessitent des soins à l’étranger. Mais l’occupation interdit la sortie de la plupart, avec la fermeture des points de passage et le traitement sélectif des malades et des blessés.

Les restrictions imposées par l’occupation à l’entrée des aides et des marchandises, ont entraîné une famine généralisée. Pour couvrir ses besoins, la Bande de Gaza aurait besoin de l’entrée de plus de 600 camions par jour, mais l’occupation n’en autorise dans le meilleur des cas qu’une centaine. Par conséquent, les aides et marchandises qui parviennent à entrer, ne couvrent que 15 % des besoins de la population. Et encore faut-il qu’elles puissent réellement parvenir aux nécessiteux.

Le génocide, la famine, les crimes de l’occupant, imposent des déplacements incessants, sous les yeux du monde entier. Les déplacements imposés par l’apartheid « israélien » aux citoyens de Gaza se poursuivent sans fin, forçant des milliers de personnes à se diriger vers l’inconnu, plutôt que vers une zone de sécurité spécifique. Dès que les déplacés atteignent une zone, ils essuient de nouveaux bombardements, et les voici incités à de nouvelles marches forcées. Des familles ont été contraintes de fuir plus de vingt fois, et certaines se préparent à un nouveau déplacement. Après avoir expulsé sous les bombes les habitants de Rafah, Khan Younis et du nord de la Bande de Gaza, l’occupation fait désormais pression sur les habitants de la ville de Gaza pour qu’ils se réinstallent dans le sud. L’objectif étant de les confiner dans une zone de 60 kilomètres carrés, qualifiée “d’humanitaire” par l’entité sioniste. Alors qu’elle est dépourvue du minimum vital, de toute infrastructure. Après deux ans d’atrocités, le régime d’apartheid israélien n’hésite pas à enfermer plus de deux millions de Palestiniens dans un camp de 60 kilomètres carrés, dans des conditions humanitaires désastreuses.

Octobre 2025 Gaza – Des familles en exode permanent devant les décombres de la destruction

Et la démarche est loin d’être fortuite. Il s’agit d’un crime de guerre manifeste. Après avoir échoué à expulser de force les habitants de la Bande de Gaza au début de la guerre, l’occupation a intensifié ses crimes sanglants. L’objectif étant de détruire les infrastructures vitales de la Bande de Gaza, pour la rendre inhabitable, et forcer de ce fait, la population à quitter la région.

Le gouvernement d’occupation “israélien”, dirigé par le criminel de guerre Netanyahou, continue d’ignorer les appels internationaux visant à mettre fin au génocide à Gaza. Pis: il a intensifié le rythme des massacres et des déplacements, comme s’il s’était lancé dans une campagne effrénée d’extermination. Les bombardements d’une violence insensée se sont concentrés, la première semaine d’octobre, sur la ville de Gaza. Cette cité, qui fait figure de capitale de cette bande de terre, abritait 1,2 million de Palestiniens entassés dans les quartiers Ouest. La forte concentration de Gazaouis dans la partie occidentale de la ville n’était pas due à un choix volontaire. C’est une conséquence inévitable du plan sioniste. Et après avoir rasé les quartiers Est, tels que Shuja’iyya, Zeitoun et Tuffah, l’occupation détruit désormais les quartiers de Sabra, Tal al-Hawa et Sheikh Radwan, forçant les habitants à fuir vers le sud de la Bande de Gaza.

Environ un demi-million d’habitants de la ville ont été contraints de fuir vers le centre et le sud de la région. Les abris, écoles, tours, immeubles d’habitation, maisons et tentes qui abritaient des milliers de déplacés ont été détruits sous les bombardements incessants. Des familles entières ont été chassées, se retrouvant sans abri ni refuge dans la ville, après la politique d’anéantissement systématique menée par le régime d’apartheid. Et la barbarie sioniste ne se suffit plus des bombardements. Des robots et des véhicules équipés de tonnes d’explosifs hautement destructeurs sont mis à contribution dans l’effusion de sang. Ces véhicules avancent en détruisant complètement des pâtés de maisons entiers, et anéantissent ceux qui refusent de quitter leurs maisons. Le but étant de rétrécir davantage l’espace vital dans lequel les gens peuvent se mouvoir pour survivre. Alors que les avions de combat et les drones continuent de bombarder toute personne se déplaçant dans ces zones.

La situation n’est guère meilleure au centre et dans le sud de la Bande de Gaza, au vu des déplacements actuels et passés. La ville de Deir al-Balah, les camps centraux et la partie occidentale de Khan Younis, connue sous le nom d’Al-Mawasi, constituent le seul refuge restant pour des centaines de milliers de déplacés, dépourvues de tentes, de nourriture et des infrastructures nécessaires à leur survie. Nombre d’entre elles sont contraintes de dormir à même le sol sans autre couverture que le ciel, faute de tentes ou d’abri.

Dans ce contexte d’une dureté extrême, les journalistes palestiniens de la Bande de Gaza se démènent pour faire connaître au monde les souffrances de leur peuple et dénoncer la guerre génocidaire menée par l’occupant. Depuis le début de l’agression contre Gaza, 250 journalistes et professionnels des médias palestiniens, sont tombés en martyrs dans l’exercice de leur mission, au cours des attaques israéliennes. Jamais dans aucun conflit régional ou international, le sang des représentants de la presse n’aura été aussi abondamment versé.

L’occupation veut empêcher les plumes libres et les photographes de révéler face au monde l’étendue de l’horreur de ses crimes. Ainsi, le casque et le gilet de presse, autrefois signes distinctifs destinés à protéger les journalistes présents dans les zones de combat, sont devenus des cibles que les criminels de l’apartheid sioniste traquent sans relâche. Et ceux qui réchappent à la mort finissent arrêtés. Actuellement, 55 journalistes croupissent dans les prisons de l’occupation. Alors que toutes les institutions journalistiques de la Bande de Gaza ont été détruites. Les journalistes sont ainsi privés de locaux, et contraints de travailler dans des hôpitaux, des abris ou sous des tentes, à portée des drones meurtriers de l’occupation.

Survivant dans les mêmes conditions que la population de la Bande de Gaza, les journalistes tentent pourtant de travailler sans disposer de moyens de communication ou de transport, en profitant des rares moments de disponibilité d’internet, pour diffuser l’information. En dépit du manque de gilets pare-balles et de casques, malgré l’obsolescence et la détérioration du matériel de tournage et d’enregistrement, les journalistes palestiniens poursuivent leur mission. Ils continuent à couvrir les événements avec le plus grand professionnalisme afin de faire porter la voix et l’image palestiniennes aux quatre coins du monde.

Les sacrifices consentis par la presse palestinienne requièrent le soutien ferme de la Fédération internationale des journalistes, de la Fédération des journalistes arabes, et des diverses structures syndicales de la presse internationale. Dans un monde où la liberté se mesure désormais à la capacité à dire la vérité face au régime d’apartheid génocidaire, et face à ceux qui continuent de soutenir le massacre d’enfants et de protéger les criminels de guerre en garantissant leur impunité.

Les organisations ouvrières et les syndicats sont appelés à intensifier la pression sur les gouvernements afin qu’ils cessent leur soutien au génocide à Gaza. Pour que l’on puisse documenter chaque violation et chaque crime commis par l’occupation. Pour que l’on puisse déposer plainte auprès de tous les tribunaux du monde, afin de poursuivre les criminels de guerre. Et jusqu’à ce que justice soit rendue, nous encouragerons les jeunes relèves à prendre leurs stylos et caméras, pour continuer à faire la lumière sur Gaza, la Cisjordanie, et dans chaque recoin de la Palestine occupée.


Ce dossier a été réalisé dans le cadre des activités du réseau Médias indépendants sur le monde arabe. Cette coopération régionale rassemble Assafir Al-Arabi, BabelMed, Mada Masr, Maghreb Émergent, Mashallah News, Nawaat, 7iber et Orient XXI.