Ces derniers jours la une de nos médias occidentaux, et nous avec, étions occupés par l’histoire de la libération à la “James Bond” d’Ingrid Betancourt et de la ténacité des présidents colombien et français pour sauver une dame qui a passé six ans et quatre mois de sa vie en captivité dans la jungle.

Mme Betancourt déclare avoir porté des chaines 24h sur 24 pendant trois ans et avoir fait 300 km à pied par an en moyenne. En bref, elle affirme avoir été traitée comme “un chien” par les FARCs, et que “ce n’était pas un traitement qu’on puisse réserver à un animal”.

Spontanément le cas d’Ingrid Betancourt m’a fait réfléchir à un autre cas un peu similaire, mais dont on n’a pas beaucoup parlé en Occident. Avez-vous une idée à qui cela m’a fait penser ?

Sami Al-Hajj ! Vous vous en souvenez certainement, non ? C’est ce caméraman d’Aljazeera, Arabe, Musulman, Africain, Soudanais et presque Noir, toute la panoplie. De plus, il avait commis l’erreur d’oser prendre des images dans le domaine de chasse des seigneurs.

Sami Al-Hajj a été arrêté en Afghanistan fin 2001 et transféré au camp de Guantanamo début 2002, pour y rester jusqu’à 2 mai 2008,

Sa détention avait donc lieu quasiment pendant la même période et pour la même durée de captivité d’Ingrid Betancourt. Mais lui, Sami Al-Hajj, était l’hôte de la première puissance internationale de tous les temps dans un camp où “les conditions de détention des prisonniers y sont meilleures qu’en Belgique” selon l’affirmation de Mme Anne-Marie Lizin, sénatrice socialiste belge et qui a visité le camp en 2005 pour le compte de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe).

Mais il semble que Sami Al-Hajj, malgré la bienveillance de ses geôliers, ne jouissait pas de la même force morale et de la même “grande spiritualité” qu’Ingrid Betancourt, ce qui lui a permis, à Mme Betancourt, de “ne pas glisser dans l’abîme”. Car Sami Al-Hajj, lui, il avait entamé une grève de la faim et sa santé s’était largement détériorée pendant sa détention. D’autres détenus se sont avérés encore plus faibles, car eux, ils n’ont pas hésité de mettre fin à leurs jours.

Finalement, il y a eu un dénouement heureux pour tous les deux. Cependant en voyant quelques images d’arrivée de Mme Betancourt rayonnante et regorgeant de vie, et de M. Al-Hajj quasiment inerte et porté par des militaires US et dirigé tout de suite vers l’hôpital, je me dis que le ciel n’était pas de son côté, ou peut-être que ce sont finalement les geôliers des FARCs, qui ne sont pas si mauvais que ça !


Sami Al-Hajj descendu de l’avion militaire US qui l’a transporté au Soudan


Sami Al-Hajj arrive au centre hospitalier


Sami Al-Hajj sur le lit de transport


Ingrid Betancourt revient de sa captivité


Ingrid Betancourt avec le héro colombien


Ingrid Betancourt avec le héro français