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Avec plus 300.000 étudiants, la Tunisie est un des pays qui effectue le plus de dépenses pour l’enseignement supérieur. Cependant la condition de vie des étudiants reste médiocre. En effet les étudiants bénéficiant de la bourse n’ont le droit à l’hébergement dans les foyers publics seulement pendant les 2 premières années. Après cette période, les étudiants sont livrés à eux même, à la recherche d’un logement.

« On a commencé à chercher un logement à Tunis en juin avec ma copine espérant avoir quelque chose pour la rentrée. On finalement vite été rattrapées par la réalité en remarquant le coût élevé des loyers, de plus étant des filles, on se devait de trouver un logement dans un lieu où l’on pouvait se sentir en sécurité », témoigne Marwa, étudiante en 4ème année d’ingénierie mécanique à Tunis, « on a finalement trouvé un logement pouvant accueillir 4 personnes, d’un loyer de 350 dinars, et dont les propriétaires habitaient juste au-dessus, ce qui était rassurant ».

Avec une bourse de 60 dinars par mois dans le cursus licence, les étudiants boursiers se voient dans l’incapacité ave ce seul revenu de pouvoir payer un loyer, ils se tournent donc vers leur famille qui les aident financièrement afin de pouvoir subvenir à leurs besoins. D’autres qui n’ont pas la chance de recevoir d’aides familiales à cause de leur situation sociale se voient dans l’obligation de rechercher un petit job afin de pouvoir se nourrir et payer un loyer, comme de l’aide aux devoirs pour les plus jeunes en période scolaire et lors des vacances estivales des petits boulots dans l’hôtellerie, la restauration ou encore les centres d’appel. De plus ils sont confrontés à assumer d’autres dépenses, d’ordre scolaire comme les fournitures liées à leurs études, le transport à Tunis ainsi que les aller-retour vers la maison familiale. Une autre étudiante déclare « je rentre chez mes parents à Ain Draham une fois par mois, sauf en période d’examens, je m’estime chanceuse quand je vois que certains de mes camarades de classe rentrent chez leurs parents seulement pendant les vacances. »

Les étudiants vivant en colocation doivent surmonter d’autres difficultés en plus des problèmes financiers qu’ils rencontrent. Devant vivre à plusieurs dans les logements afin de se partager le loyer, ils doivent dans certains cas apprendre à cohabiter avec d’autres camarades, venus des 4 coins de la Tunisie, ce qui peut provoquer des tensions entre les colocataires. « Lorsqu’on a enfin trouvé le logement, avec ma copine, nous étions dans l’obligation de chercher 2 autres colocataires afin de nous partager le loyer, une était de Kairouan et l’autre de Bizerte, tout se passait bien durant les 2 premiers mois, mais elles ont toutes les deux décidé de quitter l’appartement en décembre sous prétexte que nous ne faisions pas le même parcours. On se retrouve maintenant avec ma copine à chercher d’autres étudiantes au plus vite pour ne pas avoir à payer trop cher le loyer à 2, sinon nous serons obligées de quitter nous aussi ce logement », confie Marwa.

Le prix pour faire ses études est cher à Tunis. Entre transports, logement et nourriture, les étudiants se voient dans l’obligation de se serrer la ceinture afin de boucler leur fin de mois.