Le Dub s’est universalisé, tout comme son frère aîné, le reggae. Ses résonnances mélodiques, ses lourdes lignes de basse et ses battements entraînants ont connu leurs heures de gloires en Jamaïque dès les années 80 après la genèse vers la fin des années 60. Le Dub s’est avéré contagieux. Propulsé en Europe par la communauté jamaïcaine d’Angleterre, il s’est vite imposé sur le continent pour se propager partout dans le monde jusqu’en Tunisie.
Raad – Fares BaghDead
Dans ce morceau, les percussions tunisiennes du bendir et les beats du Dubstep sont parfaitemet conciliés. Les sons électroniques survoltés ont bien tiré profit avec les envolées lyriques soufies extraites du spectacle El Hadhra de Fadhel Jaziri. Sorti le 12 juillet 2016, il s’agit du deuxième morceau de Raad après leur remake de « Go Home » du reggaeman jamaïcain Coco Tea. Ayant choisi le Dub pour registre de prédilection, cette nouvelle formation est composée de I-Man, de son vrai nom Aymen Baccar, et Haythem Belhassen alias Bloph, deux membres du groupe Punic Lions précédemment nommé 814 BC.
RuGu – Ayahuasca Trip
Résolument novateur, RuGu, de son vrai nom Hassen Daoues, cultive un Dub ouvert à d’autres registres de la musique électronique comme le jungle, l’ambient et autres genres au penchant expérimental. « Ayahuasca Trip » est sorti en février 2016. Il vient 6 mois après la parution de l’EP Dub intitulé « Cubical Ambitions » et son projet A complete loss of sensation mis en ligne en juillet 2014. Toutes les productions de RuGu sortent sous le net label Average Noise créé par l’artiste en 2013. L’une de ses rares apparitions scéniques s’est faite avec le collectif Dub tunisien Unity en janvier 2016.
Haydar Hamdi – Ichet Aflam
Il avance à pas sûrs et présente un alliage musical atypique. Son album « Fikra » sorti en mai 2015 en atteste. Mais il a annoncé la couleur depuis décembre 2013 avec son EP baptisé « 404 » paru à peine un an après que l’artiste ait migré en France. Sa musique se distingue par sa capacité à concilier reggae et Dub avec les percussions tunisiennes et la forte mélodicité du qanun. Le mélange est soutenu par les entrainantes lignes de basse de Slim Abida (JazzOil). Extrait de « Fikra », « Ichet Aflam » est une nouvelle version de son morceau éponyme qu’il jouait avec Barbaroots, son ancien groupe qui a marqué la scène alternative tunisienne de 2010 à 2012.
Dub Mil Kabba – Combination
La formation des frères Fiddini a du souffle. Créée en 2006, elle se présente comme « l’expression d’une jeunesse en effervescence et d’un vécu marqué par l’injustice politico-sociale ». Originaire d’El Kabbaria, le duo rend hommage, à travers son nom, au quartier qui l’a vu grandir et qui a inspiré sa musique. Les compositions de Riadh et la voix de Radhouan propose un Dub émancipé de tous les schémas préétablis. Une tendance qui s’exprime, sans complexes, dans l’audacieux « Meyla » qui rappelle le background de rappeur de Radhouan. Après plusieurs apparitions scéniques en Tunisie et en Europe, Dub Mil Kabba s’est produit à Kiel en Allemagne en mai et en juin 2016. « Combination » est leur dernier morceau sorti en 2014.
Dub Machine – Orient Illusion
Connu par le grand public à travers « Grayda », son featuring avec Hamzaoui Med Amine, Weld El Mahfoudhi est compositeur avant de prêter de la voix. Et la musique Dub est l’une de ses vocations. Sorti en 2013, « Orient Illusion » est un extrait de son projet Dub Machine entamé en 2012. Il se caractérise par un fréquent recours au sampling des musiques classiques tunisiennes et arabes mais aussi et parfois même traditionnelles. Il cultive également un penchant particulier pour la poésie arabe contemporaine. Son hommage à Mahmoud Darwich dans « La chay2a yo3jibouni » en témoigne.
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