Dans son éditorial du lundi 6 décembre 2004, le quotidien espagnol El Pais sous le titre « Rumsfeld continue à son poste » donne une lecture de grande précision sur les quatre années à venir du mandat de Bush. Il cite en exemple le remaniement ministériel en cours et met en exergue la nomination de M. Alberto Gonzales comme ministre de la justice en remplacement de John Ashcroft et la qualifie d’inquiétante. En tout cas si le journal considère un tel personnage d’inquiétant, il n’y a personne qui pourrait dire que son prédécesseur était un ange. Conclusion sur ce point, la justice – dans sa conception américaine qui fait déjà l’objet de suspects de toutes sortes – reçoit un additif qui va la situer en dehors de toute orbite de justice compréhensible ou conforme aux normes du droit, du tout droit local ou international. Enfin une justice qui n’obéit à aucune conception humaine du droit, sinon à celle des fondamentalistes évangélistes ou autres qui se sont emparé de l’Administration américaine. Le mot stupéfaction n’est pas explicitement cité dans l’article, mais il se trouve en filigrane dans chaque mot, chaque phrase et chaque paragraphe. L’autre nomination, celle de la nouvelle Secrétaire d’Etat (Ministre des affaires étrangères) Condolezza Rice, l’âme clonique du président, loin de donner un signe quelconque de changement bilatéral ou multilatéral dans la politique américaine, suggère que le Président des Etats-Unis persiste et signe dans sa politique et confirme son intention d’approfondir dans le style qu’adorent ses bases les plus conservatrices. Rien, aucun sens commun élémentaire ne semble pousser le président à revoir sa politique unilatéraliste contre le monde entier et reconsidérer la validité d’un homme qui est le premier et le dernier responsable des crimes les plus monstrueux qui se commettent quotidiennement depuis plus d’un an et demi d’invasion et de destructions systématiques. Il est aussi le premier responsable de la politique qui a engendré, entre autres, les monstruosités de Guantanamo, de Abou Ghraib dont les horreurs continuent à être divulguées. Les toutes dernières révélations de l’horreur impliquent à la différence de celles qui ont fait le tour de la terre et du ciel, non pas des réservistes, mais bien les membres du corps de l’élite des troupes américaines. Ni la société américaine, ni la société européenne ou mondiale ne semblent réagir devant de telles horreurs. Le fait des massacres des peuples de la part de la puissance militaire américaine paraît devenir chose courante à laquelle on s’est habituée. Les dernières informations rapportées dans le même article, il est question d’augmenter le nombre des troupes américaines en Irak. Les estimations des conservateurs les plus urgentes chiffrent l’augmentation d’au moins 40.000 marines. Même si on parle de la présence de plus de cent cinquante milles marines, cette augmentation portera le chiffre à plus de deux cents milles, auxquels s’ajoutent les anglais et les autres troupes mercenaires de différentes couleurs. On ne serait pas loin d’un quart de million et tout porte à croire à une augmentation incessante comme au Vietnam de 1964 à 1975, mais à un rythme plus accéléré.

L’ONU qui est supposée superviser les plus qu’hypothétiques « élections » son Secrétaire Général – pour la satisfaction de Bush ou pour le malheur de Allaoui – se débat dans un scandale de corruption des plus répugnants et qu’on peut facilement classer au même niveau des crimes commis par les troupes américaines. Durant les plus de 13 ans d’embargo plusieurs membres et « honorables » fonctionnaires de cet organisme mondial, se sont faits la fête avec les millions d’euros détournés dans l’Opération baptisée pétrole pour aliments. Durant treize ans, pendant lesquels les centaines de milliers d’enfants irakiens mourraient pour manque de médicaments ou de sous-nutrition, ces fonctionnaires mafieux se remplissaient bien les poches. L’un d’eux n’est autre que le fils même de Kofi Annan, Kogi Annan. D’où les tourments actuels du Secrétaire Général, des tourments largement suffisant pour paralyser ce qui resterait sur le plan moral de cette organisation. D’ailleurs très peu de chose.

En conclusion, dans le même article du journal El Pais et en parlant des forces de la résistance sur le terrain, il est écrit : Au moment où les résistants redoublent les attaques en ouvrant de nouveaux fronts partout, les forces américaines – à haut prix – arrivent-ils à peine à suffoquer l’un de ces fronts. D’ailleurs toute la fulgurante technologie de mort, chère à Rumsfeld, s’est avérée, devant les tactiques presque rudimentaires de la résistance, incapable d’avoir un contrôle quelconque en dehors du périmètre de la zone dite verte de Bagdad. Et bien que l’objectif logique et déclaré de la résistance reste l’expulsion des troupes américaines de l’Irak, elle a déjà fait échouer tous les projets de l’envahisseurs y compris – quoi qu’en dise la propagande habituelle de l’ennemi – celui de la légitimation de l’invasion par ces « fameuses élections » que le journal qualifie comme l’unique espoir réel de « ressusciter » l’Irak et de surtout permettre un retrait des américains moins ensanglanté du pays [Un retrait honorable].

Quant à l’académicien Jeffrey D. Sachs professeur d’Economie et directeur de l’Institut de la Terre à l’Université de Columbia aux Etats-Unis, dans son article « Les morts silencieux de l’Irak » publié par News Clips (Projet Syndicate, 2004) les récits et les chiffres des morts qu’il rapporte ajoutent à l’horreur ses dimensions époustouflantes. Il écrit : « Chaque jour apparaissent des preuves irréfutables sur la culpabilité des Etats-Unis qui ont causé la mort de dizaines de milliers d’innocents peut être même cent milles. Et pourtant cette boucherie est systématiquement ignorée aux Etats-Unis. L’Administration ainsi que les médias ne disent rien à ce sujet et rapportent des chroniques d’une guerre sans morts civils. Pour eux il n’y a pas de civils, se sont tous des insurgés. Le comportement des Etats-Unis et la perception qu’ils ont d’eux-mêmes révèlent aisément la facilité avec laquelle un pays civilisé s’embarque dans une boucherie de civils à grande échelle, sans le moindre débat public ». Dans les cent milles innocents massacrés jusqu’à présent – comme le rapporte de son côté la revue de médecine anglaise Lancet du mois d’octobre dernier – ne sont pas inclus ceux de Fallouja, une inclusion trop explosive. L’étude faite par la revue indique bien que la grande majorité des morts sont le produit de la violence des « marines » et non pas de combat au sens strict du terme et qu’un très haut pourcentage de ces morts violentes d’innocents est le fait des bombardements aériens intensifs et indiscriminés des quartiers populaires.

Plusieurs médias européens avaient rapporté durant la destruction de la ville de Fallouja, que le nombre de bombes lancées sur la ville avait dépassé celui lancé sur la ville de Dresde en Allemagne durant la guerre en 1945. Plus loin dans son article, Jeffrey Sachs parle de la réaction publique à ces scènes de boucheries dantesques et là il s’agit d’un point crucial, elle est d’une nullité terrifiante ! Aucune réaction ! Ce qui explique en grande partie la facile réélection de Bush presque un plébiscite. Même le journal « coquelicot » – le terme est de l’auteur de l’article – The New York Times a daigné rapporter un seul récit de ces atrocités de 770 mots en page 8 du journal (le 29 octobre dernier). Le journaliste du N.Y Times ne s’est pas donné la peine de déranger aucun fonctionnaire de l’administration de Bush. Les reportages dans les autres médias américains étaient de la même frivolité. Par exemple le journal The Washington Post de la même date a publié un article semblable de 758 mots en page 16. Le 12 novembre « le New York Times – citant un commandement militaire, annonce avec une certaine diligence que depuis le début de l’assaut 600 résistants ont été tués contre 18 marines et 5 soldats irakiens.  » Aucune allusion ni de près ni de loin n’est faite aux victimes civiles. Le 14 novembre en manchette en première page, le même journal commence la description de la manière suivante : «  Les tanks de l’armée se sont attaqués aux derniers bastions de la résistance à Fallouja le samedi soir après que les forces aériennes leur aient déjà aplani le terrain par des féroces bombardements dans tout le secteur. A la première heure du soir des colonnes de fumées s’élevaient vers le ciel sur la ville de Fallouja comme pour annoncer la catastrophe des résistants.  » Et l’auteur en guise d’exclamation écrit : «  Une fois de plus aucune mention n’est faite dans cette chronique de guerre, sur la catastrophe qui s’est abattue sur les civils.  ». « Quelques jours plus tard, une équipe de télévision américaine se trouvait aux côtés d’une troupe à l’intérieur d’une mosquée bombardée. Caméra en marche, un marine américain se tournait vers un blessé totalement désarmé, tendu à même le sol et lui tira une rafale de balles directement à la tête. (Il y a plusieurs cas d’assassinats similaires). Et pourtant tous les médias américains se sont – d’une horrible manière – moqués de tous ces terrifiants massacres. De fait écrit toujours le même auteur, le journal Wall Street Journal a bien écrit un éditorial sur ces horreurs le 18 novembre dernier, mais en faisant des reproches acerbes à tous ceux qui ont osé critiquer ces violents agissements injustifiés et injustifiables, des assassinats en masse, des authentiques crimes contre l’humanité. Pour conclure que les Etats-Unis peuvent bien faire ce qu’ils veulent en Irak, ses ennemis restent pires, enfin une manière de justifier l’injustifiable.  ». Et l’auteur réagit à la suite de cette conclusion : «  Non ce n’est pas comme ça. Les Etats-Unis sont en train d’assassiner des quantités considérables de gens innocents. Des assassinats qui consternent l’esprit de la population et du monde musulman tout en semant le terrain d’escalades de violences et de morts. Aucun nombre aussi grand soit-il d’irakiens massacrés n’est de nature à apporter la paix. La fantaisie ou la fanfaronnade des Etats-Unis d’avoir gagner une bataille finale à Fallouja ou ailleurs, ou d’avoir détenu un cerveau du terrorisme, ne fait que perpétuer le cycle de déversement de sang qui met le monde entier en danger  ». Et l’auteur pour terminer son article écrit : «  Le pire en tout cela c’est que l’opinion publique, les moyens de communications et les résultats électoraux américains ont fini par donner un blanc seing à l’armée la plus puissante de la planète.  ».

Dans ces courtes mais éloquentes analyses des faits, plutôt des crimes de l’Administration Américaine avec ses responsables partants et entrants, ce sont deux voix non arabes ou musulmanes qui se sont exprimées, celle du journal espagnol El Pais et celle de l’académicien américain Jeffrey Sachs. L’une comme l’autre sont des gifles à tous ces dictateurs qui n’ont pas osé dire un seul mot sur les massacres des milliers d’innocents irakiens, ni à Fallouja ni ailleurs. Tous ont démontré avec évidence méridienne de quelle abjecte nature ils sont faits. En effet tous ont collaboré et collaborent et collaboreraient encore dans le futur avec l’Administration américaine dans toute entreprise du même genre. Tous sont des hyènes. Tous sont disposés à se ranger du même côté contre n’importe lequel d’entre eux qui tombe en disgrâce aux yeux de la même administration. Aucun de ces sinistres personnages qui se font dénommer, rois, présidents ou princes ne s’est élevé à la hauteur d’une seule phrase d’un dirigeant, qui n’est ni arabe ni musulman, le Président du Venezuela Hugo Chavez. Lui oui, il a été élu démocratiquement et confirmé au milieu de son mandat par un espèce de référendum fabriqué par des opposants propulsés par l’Administration Bush et qu’il a accepté volontiers alors qu’en 2002 ces mêmes opposants qui se veulent des démocrates ont été les instigateurs du putsch qui allait le déposer pour 48 heures à la suite desquelles la légitimité populaire le ramena au pouvoir. Le président Hugo Chavez n’a jamais cessé de dénoncer le crime de l’invasion américaine de l’Irak. Il vient de le répéter il y a quelques jours sur les ondes de Al Jazeera et dans toutes ses interventions publiques nationales et internationales. Aucun de tous ces dictateurs sanguinaires qui paralysent toutes les énergies des peuples arabes n’a, même pas du bout des lèvres, dénoncer l’invasion et les crimes successifs. Tous ont apporté et apportent aux envahisseurs tous les moyens dont ils ont besoin dans leur entreprise criminelle. Tous choisissent les moments les plus propices aux ennemis et les plus durs pour les peuples arabes et musulmans pour faire un étalage de leur « générosité » ou leur allégeance à l’ennemi. Ils ne peuvent choisir contre leur propre abjecte nature.

Au moment où les soldats égyptiens sont froidement abattus par un tank sioniste, Hosni Mbarek fait cadeau au sanguinaire Sharon et libère l’espion Azam Azam. Les sentiments des arabes en Egypte ou ailleurs n’ont aucune importance à ses yeux. Son entourage et ses hagiographes, qui sont certainement de la même trempe que les opposants au Président Hugo Chavez, nous parlent d’un Hosni comme grand stratège ! (Sic). Quant à monsieur Abou Mazen, depuis qu’il avait disparu de la scène politique avant la mort du président Arafat, on avait pensé qu’il est passé définitivement à une retraite bien dorée surtout après son fameux discours à Charm Echeikh en présence de Bush et de Sharon dédié exclusivement aux souffrances des sionistes, comme si le peuple en Palestine en manquait. Et justement depuis l’arrivée de Sharon aux commandes de la machine de mort sioniste. Abou Mazen ni ce jour-là ni avant ni après il ne s’est soucié – comme tous les dictateurs cités – des aspirations de tout un peuple. Il était seulement – comme tous les politiciens du monde à tort ou à raison – concerné par le maintien de son rang de professionnel et par conséquent la meilleure garantie est bien celle d’être l’ami de Bush et de Sharon. Donc ce monsieur se dit prêt à prendre les commandes comme chef de « l’autorité palestinienne » et annonce – un autre cadeau à Sharon – qu’il est prêt à nettoyer Gaza ou la Palestine des « armes détenues illégalement ». On comprend bien ce qu’il veut dire par là. Et dans la foulée il a laissé ses acolytes verser leurs diatribes contre un homme qui souffre les affres des prisons sionistes parce que tout simplement Marwan El Barghouthi a voulu indiquer par sa candidature – symbolique en fin de compte – aux élections, la nature de ceux qui se sont pressés à enterrer Arafat vivant. Il n’y a absolument rien d’étonnant d’un grand militant comme Barghouthi. Sa première position était étonnante, quand on lui a fait dire qu’il était pour la candidature unique de ce Abou Mazen. Quant à l’imposteur de Tripoli, il a comblé Bush de tout ; de l’argent par milliards, du transfert de centrales de recherches et de laboratoires entiers vers les arsenaux des Etats-Unis et il est en train de faire signer des contrats innombrables avec les hommes d’affaires américains. Le président Boutaflika, révolutionnaire aux temps passés, ou le roi des « pauvres » du Maroc ne ménagent aucun effort en ces moments mêmes où le sang en Irak coule à flot de chercher à s’associer à un marché commun avec les mêmes américains. On dirait que ceux qui massacrent les arabes et musulmans en Irak sont les chinois ! Quant à Ben Ali de Tunisie, il a la médaille d’honneur de premier allié de Bush dans sa guerre contre le « terrorisme ». Et en plus il maintient le peuple dans cette région bien enchaîné par toutes les misères et les terreurs imaginables. Aux dernières nouvelles, on apprend que le simple fait d’envoyer une lettre personnelle par fax d’un endroit public, on doit autoriser le propriétaire des lieux à lire le contenu faute de quoi il est impossible de le faire. Et si par hasard on a un appareil chez soi et on se trouve sur la liste noire, pour envoyer ou recevoir un fax eh bien dans un sens comme dans un autre on ne reçoit qu’une page blanche. Ce ne sont que quelques exemples qui éclairent bien sur la nature de ces dictateurs qui prétendent construire alors qu’en vérité, ils ne sont là que pour détruire.

Des El Saoud et des El Assabah ou El Thani ou El Maktum ou El Zaeid Ben Sultan ou de El Qabous, tous sont parties prenantes dans la destruction de l’Irak depuis les années 80. Ils ont tous mis à la disposition des américains ; les aéroports, les ports, la terre et tout ce qu’elle recèle en surface et en sous-sol. Ceux qui ont des doutes là-dessus ils n’ont qu’à lire les tout derniers livres de Richard Clarke l’ancien conseiller de la Maison Blanche pour la sécurité « Contre tous les ennemis » ou celui de Graig Unger journaliste dans plusieurs journaux américains « Les Bush et les Saouds » pour ne citer que ces deux exemples. Pour ce qui est des pitres de Mauritanie ou celui du Yémen, ils ne diffèrent en rien de tous les autres qu’en leur côté tragi-comique plus accentué. Mais en ce qui concerne les moyens qu’ils utilisent pour assujettir les peuples, ils portent la même marque : made in usa. On n’a pas oublié le dictateur de Syrie ni pour les circonstances atténuantes actuelles qui fait râler en même temps les américains, la France et les sionistes pour ses relations avec Hezb Allah ou pour la présence de ses troupes au Liban ni pour son arrivée au pouvoir par hérédité. Il reste au fond semblable à ses pairs. Lui aussi défiant les sentiments des peuples arabes se dit prêt à rencontrer Sharon. Il reste le Liban. S’il s’agit du docteur Hariri ou des Joumblatt la différence avec les autres régions resteraient nulle. Mais il y a justement Hezbou Allah qui sauve les meubles jusqu’à un certain point.

Et pour terminer cet article, aujourd’hui on vient d’apprendre que la résistance dans la Péninsule Arabe (Illégitimement appropriée par la famille de El Saoud et transformée en Arabie Saoudite, comme si les Bourbons d’Espagne s’étaient appropriés du pays et l’auraient appelé non pas l’Espagne sinon le Royaume des Bourbons) a lancé une attaque contre le consulat des Etats-Unis à Jedda. Il n’y a rien d’étonnant en cela. Les peuples partout dans le monde ont le droit de se défendre avec tous les moyens qui se trouvent à leur disposition. Ils sont agressés par ces dictateurs et par leurs commanditaires qu’ils soient les américains, les anglais ou les autres.

Il n’est plus vrai que les peuples arabes et musulmans acceptent ce sort inique et ces abominables dictateurs. Les américains par contre, il est vrai, sont la puissance militaire ou de mort la plus terrifiante de l’histoire, mais tout est relatif car il est plus que certain que dans le futur proche ou lointain, il y aura encore de plus puissants encore. Mais l’histoire reste infaillible toutes les forces aveugles ont fini par périr. Les Etats-Unis sont aveuglés par leur arrogance et finiront par périr comme tous les autres empires.
Dans son édition du 3 décembre le journal anglais « The economist » rapporte lui des détails sur l’ampleur de la débâcle économique américaine, il écrit sous le titre « Le dollar sombre » … Si les Etats-Unis continuent à faire des dépenses tout en se faisant des prêts au rythme actuel, ils finiront parfaitement par perdre leur statut financier international. Et ça sera la catastrophe : Le privilège de pouvoir imprimer la devise de la réserve monétaire internationale, un privilège qui comporte à présent beaucoup de risque, permet aux Etats-Unis de jouir de prêts à bas intérêt et ainsi faire des dépenses au dessus des moyens et dans des conditions idéales que personne ne peut avoir. Imaginez que vous signez des chèques acceptés mais jamais convertis en espèces. C’est exactement la situation des Etats-Unis… La dernière chute du dollar par rapport à l’Euro par exemple, n’est que le symptôme d’une maladie beaucoup plus grave : le système financier mondial est en train de subir de très fortes tensions. Les Etats-Unis – pour le dire d’une manière douce – se comporte d’une manière inappropriée en tant que gardien de la devise de la réserve monétaire internationale principale : endettement public rampant, consommation démesurée et finalement un déficit de compte courant d’une telle envergure qu’il aurait mener depuis très longtemps tout autre pays à la banqueroute totale… Si le dollar perd son statut de devise de réserve monétaire mondiale, tous les créanciers se mettront à demander l’encaissement de leurs chèques signés (On ignore la quantité astronomique de ce genre de chèques) et si le dollar continue dans sa chute, la profonde récession est inévitable.

En tout cas la violence américaine est arrivée à ses limites ainsi d’ailleurs que cette arrogance monétaire. Car en tuant les civils innocents par milliers ou dizaines de milliers à la fois, en achevant des blessés tendus à même le sol par des rafales de mitraillette devant les caméras de télévision, en humiliants des résistants et s’adonnant au sadisme et aux barbaries sur leurs corps, ils ont signé, après avoir signé des montagnes de chèques, inéluctablement leur défaite. Les bombardiers américains, les bombes par millions de tonnes, les tanks, les mitraillettes et tout le reste de l’arsenal américain ou sioniste ne font plus peur aux peuples arabes et musulmans. L’objectif des américains en tuant sans distinction enfants, femmes et vieillards, en tuant des civils innocents, reste celui qui consiste à terroriser les autres vivants. Et là ils ont largement échoué. Car comme l’a écrit Jeffrey Sachs ils ont tout simplement semé la terre, arabe, musulmane et probablement la terre entière de vent et ils vont bientôt récolter la tempête ; celle de la fin de leur hégémonie au moins. Et en plus leur économie repose sur un vide de dimensions inimaginables.