Au cours de son deuxième Congrès, tenu du 30 octobre au 2 novembre 1937, rue du Tribunal à Tunis, le Néo-Destour retire le “préjugé favorable” accordé au gouvernement français du Front populaire. C’est aussi la rupture avec une politique menée pendant de longues années sous le signe de la co-souveraineté.
Les événements vont s’accélérer et les autorités du Protectorat vont réagir en décrétant le 23 février 1938 l’interdiction aux Tunisiens d’arborer le drapeau national.
Au matin du 8 avril 1938, une première grande manifestation féminine est organisée dans les rues de Tunis et principalement devant le consulat des États-Unis d’Amérique. La manifestation est réprimée avec violence.
Dans l’après -midi, une deuxième manifestation, réunissant des centaines de milliers de Tunisiens est organisée. Conduits par Ali Balahouane et Mongi Slim, les manifestants réclamaient « Barlamane Tounsi », un Parlement Tunisien.
Ali Balahouane, proclamé déjà à cette époque le leader de la jeunesse, tient un discours virulent devant le siège de la Résidence française, se prononçant contre le Protectorat et ses représentants. Il est arrêté ainsi que de nombreux dirigeants et manifestants.
Le lendemain, 9 avril 1938, une manifestation de protestation se forme spontanément pour protester contre la répression opposée aux manifestants, l’arrestation de Ali Balahouane et de ses amis. Les forces armées et la police interviennent et tirent dans la foule : des dizaines de martyrs, des centaines de blessés, plus de trois mille arrestations.
Des procès en série devant le tribunal militaire sont organisés, prononçant des condamnations à mort, à l’exil ou à la déportation. Les événements s¹enchaînent avec les exécutions de militants condamnés, la dissolution du Néo-Destour et l¹arrestation de ses dirigeants. Certains d’entre eux seront ultérieurement transférés au Fort Saint-Nicolas à Marseille.
Le 9 avril 1938 tunisien, début d’une lutte de libération, encore inachevée de la Tunisie, est aussi significatif que le 9 avril 1948 palestinien, quand les forces sionistes perpétrèrent le crime de Deir Yassine en vue de vider la terre de Palestine de son peuple. La lutte continue.
je constate que vous avez oublié de parler du grand Leader Mahmoud El Materi qui a mené la manifetation du 9 avril 1938 sans effusion de sang
[…] journée devait être dédiée aux martyrs tués par le colon français il y a de cela 74 ans (soit le 9 avril 1938) et aux martyrs de la Révolution du 14 janvier 2011 assassinés par des coupables que la justice […]