Par Hafedh ATEB
L’emploi est incontestablement la principale revendication des jeunes de la révolution. Il devrait constituer la première priorité du gouvernement provisoire issu d’élections démocratiques. Ce qui ne semble pas être le cas. Lors de multiples déclarations publiques, les différents ministres du gouvernement Jebali – et particulièrement Abdelwaheb Maater, Mohamed Ben Salem et Slim Besbès – nous ont submergé de données contradictoires et parfois farfelues concernant l’emploi. Le citoyen non averti ne s’y retrouve plus. Nous allons exposer rapidement la réalité de la situation du marché du travail et de l’emploi à la fin de 2012.
Les données officielles sur l’emploi proviennent des enquêtes « emploi » réalisées par l’Institut National de la Statistique (INS). Voilà ce qu’on peut ressortir, entre autres, de ces enquêtes :
1) Le nombre de créations nettes d’emplois en 18 mois, entre mai 2011 et novembre 2012 (date de la dernière enquête), est de 116 000. Mais ce qui n’a jamais été dit, c’est que 42% seulement, soit 48 700, de ces créations concernent la période février 2012 – novembre 2012, donc le gouvernement de la Troïka.
Tableau 1 : Evolution du chômage de mai 2010 à novembre 2012
Si l’on ne tient pas compte des recrutements dans le secteur public et des programmes actifs de l’emploi (SIVP et assimilés), on parvient à un bilan très décevant pour l’année 2012 : seulement 5 800 emplois ont été créés sous le gouvernement de Jebali en 9 mois (voir tableau 2).
Tableau 2 : Evolution des créations nettes d’emploi entre mai 2010 et novembre 2012
2) Les 116 000 emplois créés au total depuis mai 2011, ne représentent que 73% des emplois nets perdus au cours des 4 premiers mois de la révolution (janvier 2011 – avril 2011) et sont essentiellement des cas de retour à l’emploi, évidemment très partiel et insuffisant. Les secteurs les plus touchés par les pertes d’emplois sont le secteur bâtiment-travaux publics et celui de l’hôtellerie-restauration qui enregistrent fin 2012 un déficit par rapport à 2010: respectivement 13 000 et 17 000 emplois en moins.
3) Bien que 70% des créations d’emploi en 2012 (33 900 sur 48 700) aient concerné les diplômés du supérieur (toujours selon l’INS), le nombre de chômeurs de cette catégorie n’a cessé d’augmenter : 228 000 chômeurs diplômés ont été recensés en novembre 2012. Ce qui constitue un record absolu de tous les temps. Il est à remarquer surtout que ces créations d’emploi pour les diplômés proviennent essentiellement de l’augmentation vertigineuse du nombre de bénéficiaires des programmes actifs (données de l’ANETI): + 7 700 SIVP et + 10 000 SCV (Stage Civil Volontaire = l’équivalent du « SIVP » dans les associations –essentiellement celles récemment créées par Ennahdha-).
4) Enfin et on ne le dira jamais assez : le chiffre le plus alarmant est celui du chômage des jeunes (c’est-à-dire des 15-25 ans) qui, pour 90% d’entre eux, ne sont pas diplômés. Le taux de chômage de cette catégorie dépasse les 42%.
L’analyse est sans appel, mais en même temps ne serait-il pas naïf de croire que l’économie allait exploser dans le bon sens du terme alors que l’on sors d’une dictature suite à la révolution sans compter les grèves sauvages et sans oublier l’insécurité qui va avec ? Au contraire, on a voulu dégager tous ceux qui ont gouverne ce pays depuis des décennies et ils avaient une très grande expérience, pas de transition entre ces ministres de Ben Ali et les nouveaux et apprentis ministres du nouveau pouvoir d’en nahdha en particulier. La seule solution maintenant c’est l’alternance et le temps, une bonne dizaine d’années au moins pour que tout rentre dans l’ordre.
D’accord. Le paragraphe 2 indique bien que les créations sont essentiellement des cas de retour à l’emploi. J’ajouterai même que la promesse que la croissance va arranger les choses dans les 5 années à venir, n’est pas crédible . Une croissance plus forte est, bien sûr, la priorité, pour obtenir des créations d’emplois pérennes mais ne suffit pas à réduire de manière significative le chômage à brève échéance (ou même à moyen terme) des diplômés du supérieur ni celui des jeunes.
J’ai cru que le gouvernement de Jebali a pris le contrôle en décembre 2011 et non pas Février 2012 comme cite cet article !!!!
Le gouvernement de Jebali n’a été constitué que le 23 décembre 2011. Les ministres (tous des bleus) n’ont vraiment commencé à travailler qu’au cours du mois de janvier. On ne peut honnêtement comptabiliser les “résultats” de ce gouvernement qu’à partir de février 2012.
Pas sure de bien comprendre le decoupage dans le tableau.
Pour etre honnete il faut aussi analyser les données qualitatives dont la régularisation des contrats de beaucoups de travailleurs ss la periode BCE qui ont pu gonfler artificiellement les chiffres si ce point n’a pas ete pris en compte….
Cheers
Faux: les régularisations dont vous parlez ne gonflent pas du tout les données sur les créations d’emploi. Tout simplement, parce que les personnes concernées par ces régularisations de contrats étaient déjà considérées comme occupées (c-à-d comme des travailleurs) avant la régularisation.
Pas de travail sans extermination (politique) des anciens respensable RCDistes..
on est prêt à tout pour atteindre cet objectif.
@Imen , man antom?
L’auteur de cet article qui d’après sa bio a participé activement dans la vie politique des anciens gouvernements, est venu tout simplement expliquer à sa façon par une petite étude de quelques données sur le nombre d’emploi créé la non-efficience de la politique en matière d’emploi mise en place dans la résolution du problème de chômage. Vu que l’auteur se présente comme un expert dans la matière de l’emploi, j’aurai bien aimé voir de sa part proposer des solutions pour remédier à ce fléau qui gangrène notre société que plutôt dénigrer ce que les autres ont fait et que finalement il n’apporte concrètement rien. L’auteur a occupé des postes liées directement à la création d’emploi, mais malheureusement, il semblerait que son expérience et son cursus académique n’ont pas aidé énormément les anciens gouvernements à réduire le nombre de chômeurs toutes catégories. je convie l’auteur référer à consulter à un article déjà publié sur les colonnes de ce site (Université tunisienne: Heurts et Malheurs) et rédigé par un de ses collègues. L’auteur de cette article (Université tunisienne: Heurts et Malheurs) décrit certains problèmes structuraux de notre économie qui font que nous avons un taux de chômage très élevé et que cette situation héritée persistera tant et aussi longtemps que les gouvernements qui se succéderont continuerons à traiter le chômage par appliquer quelques liftings aux données et non pas d’une manière structurelle. Mr l’universitaire a apparemment la mémoire courte et a oublié que les anciens gouvernements auxquels il a fait partie s’amuser à falsifier les données, pire encore, avec la complicité des organismes mondiaux, la Tunisie était présentée comme étant un modèle de réussite économique. D’ailleurs, je vois mal sain de sa part d’introduire les données des années 2010 puisque tout le monde sait que ces données étaient truquées et pour l’amour du ciel ne venait pas induire les lecteurs en erreur en faisant laisser croire aux gens qu’il y a une éventuelle explosion du taux de chômage entre les années 2010 (23\%) et 2011 (33\%). Ben Ali s’est fait entouré tout le temps d’universitaires présentés au grand public avec des couffins de diplôme mais en terme d’accomplissement, ils ont démontrés leurs limites de leur savoir faire sur terrain. Je ne connais pas la formation exacte de l’auteur mais vu qu’il fait partie de sup’com et ancien directeur de L’ANETI, le géant chinois Huawei est un cas de réussite que l’auteur devra peut être étudier plus profondément. Cette entreprise est née d’une initiative d’un individu en 1988 (qui a trouvé le soutien de son gouvernement) et je me dis tout le temps où sont nos fameux ingénieurs télécoms entrepreneurs et les décideurs durant la dictature de Ben Ali par rapport à cette réussite de Huawei qui en 2012 a avalé Ericson et se trouve à être parmi les plus grandes entreprises au monde en Télécoms.
Je ne m’abaisserai évidemment pas au niveau de la personne qui a rédigé ce commentaire. Je passe sur les affirmations et accusations ridicules et gratuites. Mais, que cet anonyme qui n’a même pas le courage de donner son nom, sache que j’ai proposé des solutions concrètes et détaillées dans d’autres documents (qu’ il ne risque pas de comprendre, vu son niveau intellectuel trop bas). Cet article donne tout simplement un état des lieux de l’emploi depuis la révolution, d’après les données de l’INS officielle. Une petite remarque en passant: j’ai suivi et étudié dans les moindres détails toutes les enquêtes “emploi” de l’INS (depuis 2005): j’affirme solennellement qu’aucune n’a été manipulée, …., sauf celle de mai 2012 (sous le gouvernement de Jebali). Le taux de chômage a été réduit artificiellement. Comme conséquence de cette manipulation, des anomalies flagrantes sont apparues dans les résultats de l’enquête. Par exemple, pour faire baisser le taux de chômage des diplômés en seulement 3 mois (entre février et mai 2012) de 7,3 points , de 34,2% à 26,9% tout d’un coup (une “performance ” ridicule !), l’enquête affirme que 50 300 emplois pour les diplômés ont été créés, (en 3 mois -j’insiste-), sachant que même les recrutement dans la fonction publique n’avaient pas encore démarré et que les programmes actifs de l’emploi avaient diminué au cours de la même période.
Je vous recommande cordialement de lire les textes publiés par le sous-commandant Marcos leader de l’armée zapatiste de libération nationale. Il peut être pour vous une source d’inspiration dans vos prochains écrits que vous essayerez de publier. Et d’ailleurs, il paraît que les services secrets du monde entier ne connaissent pas sa vraie identité et tant mieux comme ça. Ce qui fascine chez cet individu c’et sa clairvoyance dans ses idées et son combat pour la liberté du peuple Chiapas réprimé et un exemple à suivre pour tous les peuples du monde entier qui veulent être libres et dignes. Et une de mes raisons d’être, s’intègre dans cette logique et je refuse la médiocrité. Je laisse les internautes juger par eux mêmes votre commentaire ” j’ai suivi et étudié dans les moindres détails toutes les enquêtes “emploi” de l’INS (depuis 2005): j’affirme solennellement qu’aucune n’a été manipulée ” Loooooooooooooooool. Et je vous souhaite quand même une plus grande réussite au Cameroun pays de Paul Biya le dictateur. Ah tiens, gardez ceci un secret pour vous, je détiens un mastère en probabilité et statistique de l’université d’Aix en Provence Marseille.
Hors sujet. Ne mérite pas d’être lu. Je n’ai pas de temps à perdre avec des personnes pas du tout sérieuses.
Je confirme les données concernant les SCV (Stage Civil Volontaire). Le nombre de bénéficiaires de ces stages a effectivement augmenté de 10 237 en 2012. Ce nombre a atteint 15 965 bénéficiaires fin novembre 2012, répartis surtout sur les gouvernorats de l’intérieur : 2464 à Gafsa, 1861 à Kebili, 1306 à Gabès, 1100 à Kasserine, etc…
Mais, je ne peux me retenir en lisant les commentaires incorrects de l’anonyme Marcos, de réagir aux propos malveillants envers l’auteur de l’article : le militant Hafed Ateb, avec lequel j’ai eu la chance de collaborer pendant au moins 5 ans. Si, malgré la corruption et la dictature qui ont prévalu pendant 23 ans, le pays tient toujours, c’est certainement grâce à ses cadres honnêtes comme Monsieur Ateb. Je sais qu’il n’a pas besoin d’être défendu, mais en deux mots, j’informe l’anonyme Marcos que Monsieur Ateb a été l’un des rares directeurs généraux à avoir claqué la porte (de l’ANETI). Vous savez pourquoi ? c’est suite à un rapport du SG du RCD envoyé au ministre. On lui reproche certainement d’avoir mis au frigo les responsables de la cellule professionnelle du RCD et d’avoir refusé d’accorder une subvention à cette dernière. Une autre information : les 2 ministres qui ont fait appel aux compétences de Monsieur Ateb dans leurs cabinets sont tous les deux polytechniciens, prix présidentiel au bac et professeurs d’université reconnus pour leur grande compétence et leur droiture. D’ailleurs, ils n’ont pas tardé à quitter leurs postes : l’un après seulement 17 mois et l’autre à peine 12 mois.
Merci, monsieur de l’ANETI pour la confirmation des données des SCV et de votre témoignage très touchant. Mais il ne fallait pas donner de l’importance à des propos méprisables d’un anonyme médiocre, n’ayant aucune culture, ignorant complètement le domaine et qui, de surcroît, n’a même pas le courage dévoiler son identité.
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