Révélé au grand public à El Hadhra de Fadhel Jaziri, il y a une vingtaine d’années, Troudi a réussi à se frayer un chemin différent, propre à lui et à ses ambitions artistiques. De ses racines bédouines et soufies, le chanteur et musicien s’est ouvert au jazz et au blues en formant, en 2000, le groupe « Nagouz ». Pour lui, l’art est une recherche intellectuelle permanente. Impossible de rester au même niveau, si on n’avance pas. « C’est dans ce sens que Nagouz, a vécu des métamorphoses et a complètement changé de visage et de dimension. Grace à plusieurs rencontres avec d’autres artistes et à ma participation dans des festivals internationaux de Jazz, j’ai gouté à d’autres sons et développé ma propre vision de la musique », confie Troudi.

Pour ses deux concerts, l’artiste est plutôt confiant.

Je ne cherche pas à faire le plein, mais plutôt à rencontrer un public de qualité,

affirme Mounir Troudi.

Concernant la scène musicale actuelle, Troudi pense que la politique de l’Etat a transformé les goûts du peuple, depuis des décennies. Selon lui, « la musique populiste qui ravage les médias et les festivals en Tunisie est le fruit d’un amalgame entre la diversité des goûts et le devoir de l’Etat à conserver la culture. »

Troudi et Truffaz ne sont pas à leur premier concert commun. Depuis leur coup de foudre au festival de Jazz à Tabarka, il y a 14 ans, les deux artistes collaborent ensemble sur des albums et dans des concerts. Après deux tournées, deux albums studio et un double album live, le musicien et le vocaliste présentent « Nagouz 2014 », un concert-rétrospective de leur création, surtout celle de Mounir Troudi qui reprendra ses vieux morceaux, tels que « Hamma », « El Assas » et « El Monguala », outre les sélections des albums de Truffaz comme « Magrouni », « Salwa » et « face à face ».

Deux concerts qui promettent des improvisations succulentes et des intéractions complices entre musiciens.