La nouvelle de la révocation des 82 juges a secoué les magistrats qui ignorent encore les noms des personnes qui en sont concernées. Jugée humiliante et portant atteinte au prestige de la magistrature, la décision du ministre de la Justice a été faite sans même avoir concerté l’(AMT) Association des Magistrats Tunisiens connue pour son intégrité surtout grâce à sa lutte acharnée contre le régime de Ben Ali et les procès iniques envers les opposants politiques.
Lors de l’Assemblée extraordinaire de l’AMT qui a eu lieu ce dimanche 27 mai, la juge Kathoum Kannou a fait savoir que cette décision ne mentionne ni les noms des juges démis de leur foction et dont on ignorerait l’identité ni les critères sur lesquels Nourreddine Bhiri s’est reposé. En effet, le communiqué du ministère affirme que ceux qui ont été démis seraient des juges qui ont “obéi à des ordres et trempé dans des malversations, en prononçant des jugements en violation de la loi pour protéger des intérêts personnels“. Par ailleurs ces propos ne serait qu’une « manœuvre politique » dixit Raoudha Laabidi, vice-présidente de l’AMT, d’autant plus qu’il a été publié le soir du samedi 26 mai pour « saboter les revendications des juges et leur assemblée qui allait avoir lieu le lendemain.» Interrogé par les médias, M.Bhiri nie cela en bloc en arguant que cette action n’avait rien de “politique ni d’idéologique”.
Ainsi, pour la énième fois, le ministre prend de court les magistrats avec un “effet d’annonce” pour entraver l’avancée des travaux des juges et marginaliser leurs actions. Rappelons que la dernière fois, M.Bhiri a choisi de se réunir avec le Syndicat des magistrats (crée au mois d’avril 2011 par Mohamed Nabil Nakache, dont le nom figure dans la liste des juges putschistes de 2005) et ce le même jour de la conférence de presse organisée par l’AMT.
Voulant savoir plus au sujet de cette révocation, on a contacté le ministère de la Justice. M.Chokri Nafti, attaché de presse au sein de l’institution, nous a informé qu’il n’est au courant d’aucuns noms ni des critères légaux qui ont été pris en compte pour démettre de leurs fonctions 81 magistrats. Il nous a donc conseillé de s’adresser à M.Fadhel Saihi, responsable de ce dossier. On a de suite contacté, à plusieurs reprises, ce dernier sans pour autant réussir à l’avoir au téléphone. “Indisponible” selon sa secrétaire.
Suite à la recrudescence des critiques envers le ministère de la justice, surtout suite aux nominations récentes effectuées sans concertation avec l’AMT, M.Nourreddine Bhiri ne semble pas se soucier du détail de taille qui lui impose de se soumettre à un Conseil Supérieur de la Magistrature pour de telles décisions de nominations ou de révocation. Et, suite au gel de ce conseil après la chute de Ben Ali, l’AMT n’a cessé d’appeler à mettre en place une Instance Indépendante Provisoire pour remplacer le CSM afin d’éviter que le pouvoir judiciaire ne soit aux ordres du pouvoir exécutif (celui du ministère de Bhiri), chose qui se produit actuellement et qui génère le conflit entre les magistrats et le ministère.
En conclusion, les pratiques antidémocratiques d’un pouvoir exécutif (ministère de la justice) qui prédomine le pouvoir judiciaire (la magistrature) continuent de plus belle comme au temps de Ben Ali. D’ici là, les juges qui se sont opposés à la dictature en appelant à la séparation des pouvoirs et au respect de la loi persévèrent dans leur lutte pour une justice Indépendante en refusant toute atteinte à leur profession.
Lire le communiqué de l’Association Tunisienne des Magistrats suite à leur Assemblée extraordinaire du 27 mai 2012 au Palais des congrès
Gagner en justice, une urgence légitime et impérative.
Par cette période de (gouvernement provisoire), la Tunisie à besoin aussi de gagner en justice.
Faute de pouvoir engager une grande reforme à notre système judiciaire (âme et corps), le gouvernement des urnes a l’obligation est dans l’obligation de répondre aux besoins des individus et familles en justice : – assurer la transparence dans les dossiers qui touchent aux blessés et martyres de la révolution, c’est gagner en la justice des charges d’inculpations et en contradictoire, et que les jugements rendus ne seront pas des fabrications techniques limitatives à la vérité ” la recherche des bouc-émissaires”.
– ce dossier des blessés et des martyres est plus profond, que les actes eux-mêmes, il s’agit d’un crime de régime politique, mais voila nécessité de présence des personnes à la barre pour répondre et pour faire la différence entre le crimes politiques (éliminations des opposants), reste tirer sur des manifestants ça engage aussi les acteurs directe.
– Le gouvernement pour assurer l’indépendance des juges vis-à-vis des pressions de tout bord, a besoin de démettre et de nommer. Le gouvernement doit être responsable devant ses engagements en justice transitionnelle, et il endosse toute la responsabilité du bon ou mauvais fonctionnement des actions de tribunaux.
– La justice (le corps judiciaire de l’époque de ben Ali, ne peut pas être le même et à 100% après la révolution, ok il y a des manières, traditions, de faire, mais aussi il y a des urgences en la matière pour éviter, le dépassement des rôles des juges et la dérive juridictionnelle en matière de rendre des jugements, des sentences, réparations, acquittements… ben Ali n’a jamais respecté les tribunaux, les juges, ni en matière de nominations, ni en matière de les démettre. Nous avons besoin d’une reforme et de la construction des bonnes pratiques en la matière, mais faut-il se débarrasser de l’héritage sans règles ni sens de justice de ben Ali et son équipe. Ben Ali harab, Mandhouj Tarek.
nous voulons les noms de la 1ère liste, ainsi que la suite!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
et bravo pour Mr BHIRI.
Chaque secteur cherche à s’auto-verrouiller sous prétexte d’indépendance par rapport au pouvoir exécutif pour protéger les corrompus. Il ne faut pas oublier un détail de taille que l’ANC et le gouvernement sont élus d’une façon démocratique (donc représentatif du peuple) pour réaliser les objectifs de la “révolution”. Un objectif majeur est de nettoyer les institutions de l’état. Sauf que la classe politique est hypocrite et méfiante les uns par rapport aux autres. Le gouvernement a le devoir de décider mais aussi le devoir de consulter les parties prenante. Le secteur de magistrature est sans discutions très corrompue. Je suis pour l’action de nettoyage mais avec plus de transparence et de coordination avec l’AMT.
Si la justice Tunisienne était non corrompue auparavant, les tunisiens seraient offusqués de voir le ministre de la justice démettre un grand nombre de juges …Or elle ne l’était pas loin s’en faut…elle était même l’instrument par excellence de l’assujitissement de la société par le pouvoir dictatorial, dès lors il est tout a fait normal qu’un pouvoir légitime révoque les juges qu’il estime non dignes de confiance.
C’est d’autant plus nécessaire que ceci constitue une des revendications majeures de la révolution
C’est d’autant plus urgent que les symboles même de la corruption se trouvent relaxé par cette même pseudo justice : ce fut le cas de Kais Ben Ali dernièrement pour ne citer que cet exemple
Si le corps de la justice s’insurge, c’est tout simplement qu’il voudrait faire les choses à sa guise, or de quel droit s’autoproclame t’il de telles prérogatives. Quel légitimité a t’il auprès de la population…Je ne lui reconnais aucune légitimité …
Il faudrait passer par la case des urnes pour acquérir une quelconque legitimité.
Le pouvoir politique engage sa responsabilité et le citoyen mécontent pourra le sanctionner lors des prochaines élections, mais en attendant le pouvoir légitime doit pouvoir exercer ses prérogatives …et le seul contre pouvoir légitime du gouvernement dans l’état actuel c’est uniquement l’ANC et uniquement l’ANC.
Nous espérons tous mettre en place une justice indépendante, mais une justice qui était il y a quelques mois aux ordres ne peut soudain devenir indépendante…à moins pour mieux préserver ses membres les plus corropus
[…] Posts Beyond Sheer Numbers, Great » Omerta du ministère de la j » Règlement intérieur de l » La Tunisie à travers les ye » Pour que le […]
comme je n’ai cessé de le signifier, il y a des juges opérant au sein de la cour des comptes qui sont mouillés dans l’appropriation des biens délaissés par les colons …..affaire A SUIVRE!
Le probleme est dans la liste car dans cette liste il y plusieurs personnes dont les noms ont etait mentionné par vengenace tout en ayant des dossiers plus que honorables mais la reponses des responsables a cela etait qu’il faut bien des victimes pour chaque changement une reponse plus que ironoque car entre temps d’autres juges plus que corrompus mennent la belle vie avec la certitude de ne pas etre deranger car ils ont leurs “amis” rappelez moi ce n’etais pas le meme systeme a l’epoque de Ben Ali ou je reves ? La seule difference entre RCD et Nahdha c’est que Ennanhdha c’est un RCD qui se cache derriere le Coran et aussi derriere la betise, l’inculture et l’ignorance de 60% des tunisiens et derriere la soif d’argent et de pouvoir de 20% d’entre eux ceux qui restent je ne sais vraiment pas ce qu’il font !
Le corps de la magistrature doit accepter volontierment la décison du mr le ministre de la justice.
Le systeme judiciaire et les juges surtout doivent accepter le nettoyage du service judiciaires qui touche une minoritées des juges corrompus et dont leurs actes ont étés confirmés et prouvés par l’inspection générale auprées du ministere de justice.
Ainsi le corps de la magistrature va voir rapidement et dignement son indépendance ,son prestige et le respect du cytoyen
@ Hammami, bonjour,
nettoyer la justice et punir les juges corrompus, c’est comme si vous voulez juger touts ceux et celles qui ont pétés ou rotés .
81 ou 82 ? le chiffre diffère selon les sources. A moins qu’on ait promis la bienveillance à un juge s’il acceptait de mettre en prison les deux jeunes comdamnés à 7 ans et demi de prison pour athéisme.
[…] niveau de la justice, le jeu pervers du ministre Nourreddine Bhiri qui court-circuite à longueur de temps les actions des juges intègres, en se réunissant avec le […]
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[…] au meurtre en public et sur les réseaux sociaux des islamistes radicaux n’ont pas dérangé notre Justice qui s’enlise de plus en plus dans la dépendance à l’exécutif de Bhiri, …. Par contre, A cause de ses écrits, Ghazi, horrifié par la montée de l’islamisme radical, […]
[…] Omerta du ministère de la justice sur les noms des juges révoqués […]
[…] même de la Révolution. C’est évidemment une catastrophe. En plus, après avoir nommé et révoqué des juges, maintenant on les soudoie en augmentant leurs salaires pour mieux les subordonner au […]
[…] La révocation de 82 magistrats en mai a posé aussi problème, étant donné la méthode employée par le Ministre de la justice, arbitraire et sans consultation de l’association des magistrats. Pourquoi ce manque de coordination entre le ministère et le corps de la magistrature? […]
[…] l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT), ces mutations ainsi que les nominations et licenciements peuvent être soumis à la volonté politique et à des intérêts partisans au-delà de toute […]