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Chaque semaine, nous essayerons, dans cette chronique, de résumer l’actualité économique nationale, afin d’avoir une vue d’ensemble et ne pas se noyer dans la masse gigantesque d’informations disponibles et de pouvoir, assurer ainsi, le suivi des projets annoncés.

Lundi 10

La semaine commence bien, le FMI approuve le prêt de 1,7 Milliard de Dollars et débloque déjà 150,2 Millions en faveur du gouvernement…

Les Investissements Directs Etrangers ont augmenté de plus de 81,7% par rapport aux 4 mois de 2012 portés par un investissement de 400 MDT dans la création d’une cimenterie et par un autre investissement de 150 MDT pour la création d’une usine de montage automobile. Bien que ces investissements soient salvateurs, leur nature exceptionnelle rappelle que ces statistiques n’annoncent pas le printemps. Par contre, l’augmentation 10.3% des exportations industrielles, porté par le secteur agro-alimentaire peut nous remonter, un temps soit peu, le moral.

Mais il ne faudrait pas que la réussite du secteur agro-alimentaire nous fasse oublier les enjeux environnementaux, comme c’est le cas du secteur de la pêche .

Mardi 11

Moncef Marzouki, qui se dit outré par la dégradation de la 75ème à la 73ème de notre pays dans le classement de l’indice de perception de la corruption de Transparency International annonce la fusion des divers services publics de lutte contre la corruption en un corps unifié et indépendant. Encore un vœu pieu d’un président sans prérogatives ?

Quand on connait l’ampleur de la tâche, on ne peut qu’être septique, ainsi 60% des 350 000 artisans ont perdu leurs emplois à cause de la contrebande…

Le Groupe Chimique Tunisien annonce qu’il pourrait être en rupture de stock de phosphate dès la semaine prochaine à cause des troubles sociaux dans le bassin minier.

Le gouvernement annonce un n-ième plan de communication pour « sauver » le tourisme tunisien.

Mercredi 12

Le scandale de la semaine, une affaire de corruption qui lie le gendre de Ben Ali, Slim Chiboub et l’un des hommes politiques les plus en vue de la période « postrévolutionnaire ». Une affaire qui nécessite une réelle justice indépendante puisqu’elle mêle corruption, abus de bien sociaux et clientélisme et qui risque de nuire à l’image du « sauveur » de la nation que veut se donner l’ex-premier ministre, Béji Caid Essebsi. Le réel problème que pose cette affaire et d’autres affaires « politiques » du moment est : comment avancer avec un tel corps judiciaire , corrompu et amadoué depuis des années et qui ne réussit à aucun test réel à démontrer son indépendance, son courage et son impartialité…

Plus classique, Moody’s dégrade 3 banques privées tunisiennes à la suite de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie durant la semaine dernière.

On peut toujours se consoler avec l’inauguration du bureau régional de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement à Tunis.

Jeudi 13

Le Japon nous octroie un prêt de 180 MDT pour la rénovation et la modernisation du traitement des eaux usées.

A l’occasion de la visite du 1er ministre Libyen, Ali Zeiden, plusieurs engagements bilatéraux ont été promis tels les 450 000 barils mensuels de pétrole brut pour 2013 d’une valeur de 700 MDT, payable en 2014, un accord pour l’accès des entreprises tunisiennes spécialisés en formation au marché libyen et des discussions autour d’une zone de libre échange à la frontière.

Vendredi 14

La Banque Mondiale pointe le coût très élevé de la connectivité haut débit en Tunisie. Elle préconise le renforcement de la concurrence dans le secteur afin de baisser les coûts pour les utilisateurs.

Elle oublie que tout est devenu cher depuis quelques temps, et le fait que le ministère du commerce demande aux consommateurs de l’aider à maitriser la situation démontre son incapacité à faire face aux circuits de contrebande et à la spéculation…

Le gouvernorat de Tozeur aurait perdu plus de 1800 postes d’emplois à cause de problèmes juridiques et financiers, au moins ils commencent à devenir honnêtes et annoncent leur incompétence…

Et pourtant, loin des sentiers battus, les talents tunisiens existent et essaient de proposer des solutions, comme ce plan de financement de l’économie qui propose un autre chemin que l’orthodoxie des institutions financières internationales. Y’aurait-il quelqu’un pour l’écouter ?

Et Bonne Semaine !