Un an après une nouvelle constitution qualifiée de progressiste, des voix s’élèvent pour réformer certaines lois jugées anticonstitutionnelles ou encore liberticides, à l’exemple de la loi 230 du code pénal qui condamne « la sodomie consentante entre adultes ». Si la relation amoureuse entre deux personnes du même sexe n’est pas condamnée explicitement par la loi, la Tunisie reste un pays homophobe où les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et trans) sont forcées à cacher leurs tendances sexuelles, à quitter le pays, ou à encaisser les conséquences judiciaires et les agressions physiques et morales impunies.
Dans un café culturel au centre-ville de Tunis, il s’arrange bien pour choisir une table isolée où personne ne peut deviner ce qu’il fait derrière son écran. Autour, des jeunes en groupe, remplissent le café de papotages et de fumée. Sensible à l’odeur du tabac, «Aziz» reste quand même fidèle à ce coin, connu pour sa tolérance envers ses semblables. Ses cheveux noirs tombent avec fluidité sur son front pour cacher ses sourcils danses et foncés. Ses grands yeux noirs, son nez ajusté et ses joues mates et lisses, ne laissent aucun doute sur son jeune âge. «Aziz» vient de fêter ses 21 ans avec son nouvel amant au Sud.
Il relâche sa silhouette fine sur la chaise et dévie avec élégance les coins de la table par ses jambes longues. Il commence à parler de ses dernières vacances avec beaucoup d’humour. Puis, il vire au sérieux :
Nous sommes tout le temps obligés de nous cacher ou de faire semblant. Au fil du temps, la prudence finit par devenir de la paranoïa. Nous avons peur de l’espionnage sur Internet et de l’écoute téléphonique. La loi 230 du code pénal nous pèse de plus en plus. Quelques-uns prétendent avoir une copine, d’autres se marient carrément pour faire taire les rumeurs et se faire accepter par la société. Mais la majorité garde ce meilleur ami-amant que tout le monde matte avec méfiance. Personnellement, je refuse de jouer cette comédie. Avec le temps, j’ai appris à voler quelques moments de bonheur et d’intimité en sécurité et sans faire du bruit. Ma famille et mes amis proches sont au courant et ça ne me gêne pas tant que ça …explique Aziz.
Photographe à ses temps libres, Aziz est encore étudiant. Il se renferme de plus en plus dans un milieu d’artistes qui a l’avantage de rarement intimider les homosexuels. Concernant la loi 230, il pense que c’est le moment de la révoquer. « Mais la priorité reste sans doute, le changement des mentalités. Même si la loi change, le chemin reste long vers une égalité véritable. La discrimination actuelle me fait, petit à petit, perdre le sentiment d’appartenance à ce pays», ajoute Aziz avec amertume.
Militant de Droit de l’Homme depuis des années, «A» n’était pas seulement engagé dans le combat pour la cause des LGBT mais aussi dans plusieurs autres combats d’égalités et de libertés. Même s’il garde l’anonymat, plusieurs le reconnaissent en tant qu’initiateur de mouvement contre la politique de discrimination des homosexuels en Tunisie. Bientôt, son association de lutte contre l’homophobie sera mise en place pour créer « une sorte de refuge pour toutes les personnes LGBT ».
Je peux vous confirmer que je n’ai pas fait face à des incidents homophobes dans ma vie. Je ne me vois pas en tant que victime et je ne me considère pas comme minorité. Déjà, ce terme péjoratif n’est pas justifié car on ne peut jamais savoir si la communauté gay est minoritaire ou pas. À ce que je sache, jusqu’à maintenant, nous n’avons pas inventé de machine qui détecte l’orientation sexuelle de chacun. On ne pourra jamais savoir ce qui se passe entre les murs, ironise «A».
«A» considère que la constitution doit protéger la vie intime de ses citoyens. Selon lui, l’article 230 du code pénal est anticonstitutionnel. « Je demande aux députés à qui j’ai donné ma voix de supprimer l’article 230 du code pénal. 3 ans de prison ferme c’est trop et c’est stupide. À quoi bon s’occuper de la sexualité d’autrui ? À quoi bon chercher ce qui se passe dans le lit de X ou de Y? C’est de la violation de la vie intime. Si nous laissons cette porte ouverte, plusieurs autres droits vont être bafoués au nom du conformisme et de la religion » s’indigne «A».
Parmi les droits-de-l’hommistes, rares sont ceux qui affichent leur soutien à la cause des LGBT. Même certaines associations comme l’ATL (l’association qui lutte contre la transmission de maladies sexuellement transmissibles) s’arrêtent au niveau social et médical. La société civile ne met pas le doigt sur ce qui dérange le plus: le tabou de la sexualité dans la loi tunisienne.
Plusieurs nous disent que ce n’est pas le moment. C’est un faux argument, car si selon vous, l’État est occupé par la lutte antiterroriste, comment trouve-t-on le temps d’arrêter un tunisien et un suédois et de les condamner à 3 ans et 2 ans de prison ferme? Je fais là un appel aux pseudo-activistes, qui croient que les droits LGBT ne sont pas nécessaires: Arrêtez de lutter pour les droits humains! Si vous y croyez réellement, vous n’allez jamais les diviser ou les trier selon vos désirs, ajoute «A» en colère.
Il était bref au téléphone et voulait s’assurer que nous n’allions ni filmer ni mentionner son nom. « Je suis un homme marié. J’ai deux enfants et une famille … mais … je peux témoigner. Je le fais pour vous » nous dit «S» pour s’assurer de notre discrétion. Dans la réception d’un hôtel au centre-ville, il nous accueille avec un sourire gêné. Enveloppé dans un long manteau noir, «S» garde une légère barbe de lassitude. Ses yeux clairs et sa chevelure lisse, racontent une jeunesse révolue plutôt séduisante.
Jadis, je prenais ma sexualité à la légère. Je pensais que ma différence n’était qu’un cauchemar qui hantait mes nuits et nourrissait mes moments de solitude. J’étais et je suis encore l’homme correct qui incarne l’idéal tunisien. Après des études supérieures en architecture, je me suis marié avec une fille de bonne famille. J’avais hâte de me marier en pensant que cela allait corriger mes fantasmes. J’ai des enfants que j’adore. J’ai réussi ma vie professionnelle… Mais je ne suis pas heureux, avoue «S» avec regrets.
« Toute ma vie se résumait à vouloir cacher mes désirs. Je suis arrivé au point de refuser de faire la bise entre cousins ou amis (dit-il en rigolant). Jusqu’au jour où j’ai commencé à fréquenter des forums sur Internet. Même derrière mon pseudonyme, j’étais timide et très méfiant. Petit à petit, je me suis lâché tout en gardant mon identité cachée. Je n’ai jamais accepté de rencontrer des LGBT en groupe. Ces derniers organisent, régulièrement, des rencontres. J’optais plutôt pour les discussions privées à caractère érotique. J’ai eu quelques aventures, mais sans succès… Ma jeunesse passée, il y avait peu de propositions attirantes et vraiment sincères », raconte «S».
Sans aucun espoir de changement, «S» n’espère rien pour lui mais plutôt pour les générations futurs. Il estime que sa réussite sociale n’est qu’un mensonge. « Une maison de carton fragile, qui peut s’effondrer à tout moment », rajoute «S» pour décrire sa vie.
Je suis d’une famille normale de classe moyenne. J’entretenais une relation très solide avec mon père qui me comprenait beaucoup plus que ma mère. Malheureusement, il est décédé il y a quelques années. Avec ma mère, cela n’a jamais été vraiment facile. Nous sommes très différentes l’une de l’autre, commence à raconter «K».
Elle a 25 ans et vit chez sa mère. En relation amoureuse avec une jeune femme depuis des années, «K» ne s’affiche pas en tant que lesbienne. Elle craint, comme la plupart de ses semblables, la répression et l’exclusion de la société. Militante dans un parti de gauche progressiste, «K» affirme que l’existence d’une loi contre l’homosexualité installe chez elle, même implicitement, « une peur permanente de se trouver un jour, dénoncée par des ennemis ou des inconnus ».
Concernant ses expériences elle affirme : « après l’université, j’ai vécu plusieurs aventures mais je n’ai jamais été satisfaite. Et puis, tout d’un coup, j’ai décidé de m’ouvrir sur d’autres horizons. Quand j’ai côtoyé des lesbiennes, ce fut comme une révélation! J’ai compris que j’avais trouvé ma place et que c’est ce que je cherchais depuis tout ce temps! Au début, j’étais sur un nuage. Le monde des homosexuels me paraissait vaste, riche et sans fin. Puis, plus le temps passait plus je me rendais compte des problèmes. Tout d’un coup, mon monde est devenu progressivement petit par les restrictions et l’obligation de faire attention partout. C’est devenu invivable », se désole «K» avant de confirmer qu’elle ne quittera jamais la Tunisie et qu’elle continuera la lutte pour arracher ses droits.
La Tunisie s’accroche encore à la politisation de l’intime, qui stigmatise le mouvement de libération individuelle récemment commencé. Depuis le 14 Janvier, quelques médias ont parlé de l’homosexualité en gardant une approche moralisatrice pour éviter les critiques. Le seul homme politique qui a osé en parler, est Samir Dilou, à l’époque où il était ministre des Droits de l’Homme. Son seul commentaire consistait à aider les personnes LGBT à se faire soigner d’« une déviation psychologique ». En contrepartie, les efforts de la société civile demeurent invisibles et n’arrivent pas à briser le silence. Si selon «A», la volonté de mobilisation manque considérablement chez les grandes structures de la société civile, les victimes, quant à elles, évitent la confrontation et préfèrent rester dans l’ombre.
@ l’auteure :
Votre article aurait été complet en citant mes ouvrages, an arabe et en français, prouvant que l’homosexualité n’est nullement interdite en islam dont Nawaat a d’ailleurs publié la toute première version en ligne. Il sera d’ailleurs à la base de la dépénalisation de l’homosexualité non seulement en Tunisie, mais aussi au Maroc.
Nombre d’articles en rendent comptent comme celui-ci :
http://www.huffpostmaghreb.com/farhat-othman/lislam-nest-pas-homophobe_b_5491150.html
J’ajouterai vos écrits sur nawaat à l’article ainsi que tous les autres articles que nous avons publié sur le même sujet. Merci beaucoup pour le rappel :)
Chère Henda,
Il ne s’agit pas de ma part de faire de la pub pour mes écrits, mais juste de signaler que j’ai démontré d’une manière irréfutable que l’islam n’était pas homophobe; or, on prétend maintenir cette loi scélérate au nom de l’islam. Donc, c’est pour une plus grande efficacité dans la lutte LGBTQI que j’ai parlé de mes essais.
Cette cause juste, comme d’autres, finira par avoir le dessus !
Bravo pour vos écrits de combat et bonne continuation !
Voilà ce qu’on a retenu de la civilisation et de la culture occidentale, la liberté même d’etre un marginal en tout, bien sûr aunom de la liberté. Or on voit sous nos yeux des sociétés occidentales en décadence et en voie dedestruction; Les valeurs qui se sont perpétués dans toutes les civilisation ont disparu. La famille à disparu. Les hommes se feminisent davantages. Les valeurs anti sociales se répandent de plus en plus.Et beaucoup de Tunisiens sont commes aspirés par ces valeurs nouvelles occidentales. Aucun esprit critique. Aucun effort d’intelligence surtout chez certains intellectuels qui répandent les vices de cette civilisation, au nom de la liberté bien sur, de l’individu, de la presse, de conscience…..etc.Comme nousavons des racines arabo musulmanes, ces derives ont fait apparaitre toutesles formes d’integrisme. au lieu de prendre cequi est le meilleurdes autres, on copie betement le pirechez les autres, ou on se refugie dans le passé. Ou est la synthèse entre l’orient et l’occident? Ou est le centrisme? ou est le juste milieu. Est-ce avec la légalisation de la drogue, de l’homosexualité, bref avec tout cequi est anormal; deviant,pathologique, anarchique……etc?
Vous êtes toujours à côté de la plaque, cher Béchir Toukabri ! Car c’est interdire l’homosexualité qui consite à copier l’Occident.
L’homosexualité est une création occidentale ! Le terme y est apparu au 19e siècle selon Foucault et au 17 siècle selon les études les plus récentes.
Sinon, il y a toujours eu homoérotisme, et cela était admis aussi bien en Grèce ancienne qu’en Islam.
C’est la Bible qui a jeté l’anathème sur ce type de sexe qu’on n’appelait pas homosexualité, et nos jurisconsultes n’ont fait qu’introduite l’interdiction judéo-chrétienne en islam.
Révisez votre religion, l’ami, et ne dites plus n’importe quoi !
Merci pour ces rappels essentiels. Les anglais ont eux-meme ont fait de l’homosexualité un fait “anormal” en Inde il me semble.
L’homosexualité existe depuis que l’homme existe (et peut etre meme avant), sa n’a rien d’anarchique et encore moins de pathologique, j’aimerais bien savoir pourquoi l’etat et meme la société arabo musulmane s’interesse tant a ce qui se passe dans les chambres a coucher, en quoi deux individus consentants faisant ce que bon leur semble dans l’intimité peut faire vasciler une société ou une culture? est elle si faible que cela?
Cher Aymen44,
L’homophobie dans nos pays est juste un biais pour l’État afin de contrôler la société et surveiller la jeunesse, l’émasculer même.
Réclamer aujourd’hui l’abolition des lois scélérates comme celles pénalisant l’homosexualité (je préfère le terme plus neutre et plus objectif d’homosensualité) relève du combat pour la démocratie, car accepter l’homosensuel, c’est accepter le différent absoluL
Le jour où l’on aura enfin dépénalisé l’homosensualité en Tunisie (et il viendra bientôt) sera celui de la véritable naissance à la démocratie.
Car, comme je le dis plus haut, et contrairement à ce qu’on dit à tort, cette loi homophobe est contraire à l’islam tout comme elle est contraire à la démocratie.
C’est ce que les militants ont intérêt à répéter en réclamant ouvertement leurs droits légitimes.
Je ne cherche surtout pas a provoquer.Mais a aller au dela du debat…Et Apres…
Je ne suis ne, j’ai grandi et je vits en Europe.
De mon enfance a l’age adulte, j’ai constate la degradation de la cellule familliale et sociale.
Aujourd’hui on debat sur l’homosexualite en tunisie et Demain?
Demain,un groupe de lobby aimant coucher avec les chiens ou chat ou cheval voudront avoir la liberte de pratiquer leur eboir amoureuse…
Ou est la ligne rouge?
Recamment en 2014 ,en allemagne ,un homme voulait et a reclamer de pouvoir se marie avec sa soeur.
Ne soyez pas pessimiste, Faycal Badreddine, sinon vous agirez comme un paratonnerre.
Si l’Occident est dans l’état où il est, c’st par excès de matérialisme, ayant abandonné la spiritualité qui est forte chez nous.
Or, depuis longtemps, divers intérêts ont agi pour vider l’islam de sa spiritualité qui faisait sa force et lui a permis de rayonner dans le monde.
On y a introduit des choses qui n’y étaient pas, comme de criminaliser une pratique courante d’homoérotisme qui était admise en islam, mais rejetée par la Bible.
Aujourd’hui que l’Occident, grâce à la démocratie, a redécouvert l’homoérotisme, certains, se présentant comme musulmans, ne veulent pas que l’islam revienne à ce qui le caractérisait de liberté et de tolérance en matière de moeurs. En effet, les gens sont ainsi libres et cela n’arrange pas leurs dirigeants qui ne sont que des dictateurs soutenus justement par l’Occident.
Militer contre l’homophobie aujourd’hui, aujourd’hui, c’est militer pour la démocratie; or, l’islam est démocratique dans son esprit premier.
Qu ils fassent ce qu ils veulent dans leur vie privée et leurs foyers, mais qu il n oublient pas ce que dit la constitution : C est l Islam qui est la religion du peuple et de l etat en attendant l impossible eradiction de l Islam comme en revent , les déracinés de la culture de leur peuple et de leurs ancetres…
La question n’est pas si l’islam est une référence suprême en Tunisie ou non, Taoufik, mais quelle lecture on fait de l’islam ! e
Est-ce celle actuelle qui est judéo-chrétienne dans certains de ses aspects contraires à la liberté privée, comme la question de l’homophobie, ou la vraie lecture d’un islam respectueux du croyant, libre de croire ou non, homosexuel ou hétérosexuel, buvant ou non l’alcool, en un mot libre dans sa vie privée ?
Or, c’est ça l’islam, non celui qui nous vient de Daech !
L’homosexualité existe en Tunisie et partout au monde et n’est ni anormale ni un phénomène importé d’ailleurs. Les homosexuels chez nous et ailleurs sont des êtres humains a part entière. Ils ont le droit de demander une protections légale et de vivre en paix dans le pays qui les a vu naitre et qu’ils aiment. Quand on stigmatise ou harcèle une partie de notre population on inflige a notre potentiel social et économique des dommages considérables. Les droit humains ne sont pas réservés a une classe our a une partie de la race humaine. Tous les êtres humains sont égaux.
Incroyable…La tunisie est au bout d’imploser probleme economique, securite etc….
La Tunisie se fait depouiller de ses ressources naturelles avec la complicite des politiciens…
Et vous polimiquez sur les gens qui poussent le plat de la veille… Incroyable….
Faux debat….
Dieu crea Adam & Eve….et non adam &George ou malik etc….
Dire que l’ISlam tolere cette pratique….c’est votre opinions…..sourate 7 verset 19.
Justement, si la Tunisie est si malheureuse malgré ses richesses, c’est que ses élites continuent à singer l’Occident.
L’homosexualité est une des créations de l’Occident qui, en dénonçant aujourd’hui l’homophobie, renoue avec ce qui a toujours existé en islam, une forte pratique homoérotique. Et c’est ce qui existe en Tunisie, non pas une homosexualité à l’occidentale, mais une homosensualité et même une pure sensualité bisexuelle.
S’agissant au verset 19 de la sourate 7, il n’a rien à voir avec le sujet, c’est votre volonté de se soustraire à ce qu’impose la raison, ce verset ne traitant que de la matrice de l’espèce humaine, et personne ne conteste que les deux sexes sont nécessaires à la vie. C’est ce genre d’argumentation absurde faisant de notre religion ce qu’elle est est aujourd’hui, un obscurantisme absolu, alors qu’elle fut à l’origine une lumière éclatante. N’éteignez pas les lumières de l’islam, voulez-vous?
vous avez votre opinions, et cela vous regarde,
Vous pretendez que l’islam hallalise cette proatique c’est votre droit.
Vous insinuez que le salut de la tunisie ne passe que par la reconaissance des homos..c’est encore votre opinions et c’est dans votre droit.
L’islam n’a jamis hallaliser cette pratiuqe..donc arreter de propager n’importe quoi.
Si des lois attentatoires à la liberté en matière de sexualité rencontrent l’assentiment d’une population, ce qui est le cas en Tunisie, c’est probablement parce que la notion de vie privée, dans toute son extension, est difficilement reconnue tant le contrôle social s’exerce sur tout et tout le monde. Y échappent, sans doute, les nantis et les gens de pouvoir qui disposent de quoi payer leur tranquillité, éloigner les indiscrets ou faire taire les mauvaises langues.
Il est possible de rattacher cette tentation à s’ingérer dans la sphère privée, dans ce qu’elle recèle de plus intime, à l’indistinction qui habite nos mentalités. C’est même une manie fort répandue chez nous de répandre des bobards lorsque la curiosité malsaine n’amasse pas assez de quoi alimenter la médisance.
Il parait bien difficile, dans une culture qui voudrait confier la gestion entière de la vie des hommes à la transcendance, d’admettre que certains choisissent de se gouverner, et gouverner leurs passions, selon la loi de la recherche du bien-vivre, ici-bas.
Cher ami volvert,
Les lois scélérates ne rencontrent aucun assentiment populaire. Elles ne tiennent qua par l’activisme de minorités; sinon le peuple ne les respecte pas quotidiennement, mais en catimini.
En islam, la vie privée est sacrée et est protégée; aussi, les lois qui la violent ne sont pas islamiques, contrairement aux prétentions de l’islam officiel.
Le contrôle social est moins idéologique que politique; c’est celui d’une dictature dont les lois sont toujours en vigueur et la mentalité préservée.
Il n’y a donc d’indistinction dans les mentalités qu’apparente, car imposée par la force de la loi qui elle ne fait pas la distinction — à tort sur tous les plans — entre le privé et le public.
Votre idée de la transcendance islamique est fausse, car elle reproduit une conception intégriste qui n’a rien à voir avec l’islam des origines. La transcendance en islam est une immanence; elle a bien été comprise par le soufisme, ennemi principal justement de l’intégrisme.
Les musulmans ont toujours su distinguer dans leur vie entre le privé et le public, ce qui a fait leur culture brillante.
Le mélange n’est venu que depuis leur soumission à l’impérialisme qui a veillé en premier à défigurer leur religion, y imposant ses conceptions qu’il a aujourd’hui répudiées.
Dire le contraire, c’est tout simplement méconnaître l’histoire. Et dans mes écrits, je ne fais qu’appeler à retourner à la vraie tradition de l’islam.
Amitiés
Je constate que F Othman adore polémiquer parce ses idées ne passent pas. Si certains pseudo intellectuels ont été facilement récupérés, beaucoupheureusement restent attachées à leurs racines et ne se laissent pas enbobiner.
Je constate que B. Toukabri continue à relever de la plus totale confusion.
Vous dites “Si certains pseudo-intellectuels ont été facilement récupérés, beaucoup heureusement restent attachées à leurs racines” : vous faites ce qu’on appelle en droit une erreur sur la personne, car j’appelle justement à un enracinement dynamique. Le vôtre, et celui de qui vous parlez, ne se laissant pas embobiner, prétendent l’enracinement, quand ils ne sont que rhizomes.
Lisez par exemple et méditez ceci, si vous êtes honnête :
http://tunisienouvellerepublique.blogspot.com/2015/02/postmoderne-renaissance-8.html#more
ou encore ceci :
http://www.huffpostmaghreb.com/farhat-othman/pour-une-nouvelle-decolon_b_6747112.html
ou enfin ceci :
http://www.huffpostmaghreb.com/farhat-othman/daech-wahhabisme-et-leurs_b_6795444.html
Que penser, monsieur Othman, de la tendance lourde à privatiser le social ou le “normalement commun” lorsqu’on socialise ou communalise ce qui ordinairement relèverait du privatif ou privé?
Le capitalisme, au stade où il est, tend à retourner ou bouleverser nos visions. Ainsi, consacre-t-on davantage d’attention à la vie privée d’un homme politique, ou une femme, là où l’on aurait à n’avoir de regard que sur ses actions publiques relevant strictement de la responsabilité qui lui échoit par le mandat à lui, ou à elle, confié?
Au-delà du travail idéologique, qui influence ou façonne les mentalités, on pourrait regarder ce qui a lieu en Tunisie à la lumière de ces opérations?
Cher Volvert
Ce dont vous rendez compte est une réalité qui est le propre de la période actuelle, marquant la bascule d’un paradigme fini, celui de la modernité occidentale, vers un nouveau paradigme en gestation, celui de la postmodernité.
Or, comme toute période d’intervalle, la confusion est à son comble, surtout que la postmodernité est une époque de zéroïsme de sens.
Aussi, il importe que les porteurs de lumières ne soient pas aveuglés par celles factices et désormais éteintes des étoiles occidentales qui semblent briller au ciel, mais indiquer la vraie lumière naturelle qui est dans les sentiments humains quand ils se spiritualisent et dont il faut faire la culture.
J’appelle à un ordre amoureux, car l’amour est lumineux et se soucie peu de la matérialité qui a éteint les Lumières d’Occident. Dans cet ordre, on ne se soucie guère des catégorisations dépassées d’un Occident réduisant tout à l’unicité, mais de la nécessaire fusion avec autrui qui est la future con-naissance, une naissance avec l’autre, non seulement un vivre-ensemble paisible, mais aussi un être-ensemble où “Je” est un autre.
Or, cela existe dans nos traditions spirituelles arabes islamiques et le soufisme d’Ibn Arabi en a rendu compte : une spiritualité à la fois respectueuse de l’ordre privé que public et surtout de l’éthique au sens d’esthétique, qui est une sensibilité paroxystique.
Poussez le plas de la veille n’a rien d’islamique…
Arretez de dire que l’islam a halllise cette pratique…
Puis je avoir une sourate et verset qui confirme vos dire….
@ l’auteure :
Chère Henda, voici par exemple une action concrète que les associations LGBTQ devareint mettre en application, si du moins elles ne sont pas inféodées à l’Occident et son orientation islamophobe sous couvert de lutte contre l’homophobie :
Pour une dizaine de l’homosensualité maghrébine à partir du 22 avril : Haro sur l’homophobie !
http://www.algerie-focus.com/blog/2015/03/pour-une-dizaine-de-lhomosensualite-maghrebine-a-partir-du-22-avril-haro-sur-lhomophobie/
Je regrette vivement d’ailleurs que nawaat n’ait pas jugé bon de publier cet article; une action ratée de militantisme au concret ;-(