Les trois condamnés sont accusés de vol de matériels d’un poste de police, le 7 février 2013. D’après le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, les avocats de la défense porteront l’affaire devant la Cour de cassation.

Devant le juge d’appel, les avocats de la défense ont rappelé l’aspect politique de l’affaire de Ksibet El Madouni. Il s’agit, en effet, de l’une des multiples manifestations condamnant l’assassinat de Chokri Belaid, le 6 février 2013, qui ont eu lieu sur tout le territoire tunisien. Le 13 avril 2015, le tribunal de première instance de Monastir avait condamné 9 accusés à des peines entre 6 mois et 2 ans avec sursis. 15 accusés ont été acquittés.

Devant le tribunal, les jeunes de Ksibet El Mediouni et leurs familles attendaient que leur calvaire prenne fin une fois pour toute. « Ça fait plus de deux ans que nous réclamons justice ! Quand je repense au temps perdu et à la dignité bafouée, je me dis que c’est à nous de porter plainte et non pas le contraire » nous confie Habib Ben Mansour, l’un des accusés. Il était sur les lieux de son travail quand le poste de police a pris feu. Comme lui, une dizaine de jeunes ont prouvé qu’ils n’étaient pas sur les lieux de la confrontation avec la police.

« Mais le ministère Public en a décidé autrement. Au lieu de tourner la page sur la vague de répression qui a visé les mouvements sociaux, le pouvoir continue à considérer la revendication sociale et politique comme un crime » dénonce Abderrahmane Hedhili, Président du Forum Tunisien des Droits Économiques et Sociaux, venu soutenir les accusés.