En effet, cette loi est l’incarnation même de cette dépendance de la Tunisie envers les bailleurs de fonds internationaux : le FMI a adressé un ultimatum à la Tunisie pour voter cette loi avant le 03 mai, faute de quoi, il risque de ne pas lui accorder un crédit de 2,5 milliards de dinars (objet de la visite à Washington des deux ministres Yassine Brahim et Slim Chaker).
Ce projet de loi a été examiné en un temps record, sans que les députés puissent en étudier les incidences sur l’économie du pays. Il devient dès lors plus qu’apparent – comme nous allons l’expliquer ci-dessous – que cette loi aboutit à une banque centrale totalement indépendante de l’état et du peuple Tunisiens, et totalement dépendante du FMI et des bailleurs de fonds internationaux…
Quand l’état emprunte sa propre monnaie auprès des privés…
L’article n° 25 interdit à la BCT d’accorder toute forme de crédit ou de découvert à l’état. Autrement dit, l’état ne pourra plus se financer – à taux zéro- directement auprès de la BCT et devra se tourner vers les privés (banques privées, FMI, Banque Mondiale etc…). Il est à rappeler que les banques commerciales peuvent –comme cela a toujours été le cas- créer ex-nihilo c’est-à-dire à partir de rien, de la monnaie scripturale (jusqu’à 9 fois leurs fonds propres), se refinancer auprès de la banque centrale, et financer à leur tour le trésor public (moyennant le paiement d’un taux d’intérêt). Donc cela revient à dire que l’état sera dans l’obligation de payer des intérêts à des banques privées pour créer sa propre monnaie.
Dans le cas de la Tunisie où le déficit public est en augmentation exponentielle (en raison de l’augmentation constante des dépenses publiques), l’état se retrouvera souvent obligé de s’endetter auprès de bailleurs de fonds internationaux comme le FMI (ce qui est encore plus grave que de contracter des dettes locales en raison du risque de change). Autant dire qu’avec cette loi, l’endettement national et international de l’état ne cessera d’augmenter et aboutira tôt ou tard à une faillite économique du pays.
Ceci augmentera aussi la dépendance à la fois de la banque centrale que de l’Etat tunisien envers les bailleurs de fonds étrangers. Si ces derniers nous ont imposé un remodelage drastique de notre législation économique (Loi de réorganisation de la BCT, Code d’investissement, Loi Bancaire …) pour la somme de 2,5 milliard de dinars, que nous demanderaient-ils quand nos besoins d’endettement seront beaucoup plus importants du fait de cette loi ? Inutile de vous préciser que cet effet « boule de neige » nous amènera à une situation où on aura : un état en faillite et quasi colonisé, des intérêts colossaux payés par le contribuable Tunisien en échange d’un service fictif et inexistant, des plans d’austérité budgétaire entrainant suppression de subventions et baisse de salaires (qui pourraient aboutir à leur tour à des émeutes sociales et une très forte instabilité socio-économique)…
Quand une pareille loi aboutit à un surendettement de la France…
Cette loi n’est pas sans nous rappeler la loi française Pompidou- Rothschild du 03 janvier 1973, qui a fait perdre à la France son droit régalien de battre sa propre monnaie et qui a eu des conséquences désastreuses sur son économie. En vertu de cette loi le trésor public français s’est retrouvé obligé d’emprunter excessivement. Comme l’indique ci-dessous le graph (1) on constate une augmentation exponentielle de la dette de la France suite au vote de cette loi.
Dans le graph (2) on voit une comparaison entre l’évolution de la dette depuis la loi 1973 et ce qu’elle aurait dû être sans cette dernière (avec le système de financement direct du trésor par la Banque centrale à taux zéro). Le surplus annuel d’endettement correspond à peu près aux intérêts inhérents à la dette globale déjà contractée.
Bon nombre d’hommes politiques français de toutes tendances confondues, se sont exprimés à propos de l’absurdité de cette loi et de son rôle dans le surendettement de la France. Michel Rocard a une fois précisé qu’à cause de cette loi, la France s’est retrouvée coincée avec un endettement qui a atteint 90% de son PIB alors qu’il n’aurait dû être que de 17% si le trésor Français avait continué à s’endetter à taux zéro auprès de sa banque centrale. Soit, nettement plus que 1300 milliards d’euros dus par le contribuable français à des bailleurs de fonds en contrepartie de rien !! C’est en fait, un transfert de richesse qui provient du travail des français envers des banques privées qui n’ont rien fait pour s’approprier une pareille somme (rien, à part imposer cette loi bien évidemment). D’autres hommes politiques français apparentés à d’autres tendance ont adopté la même position que Rocard : Nicolas Dupont-Aignan (ex député UMP), Marine Le Pen, Jean Luc Mélenchon…
Conclusion
Entre l’interdiction totale d’emprunter directement à l’Etat (prônée par la nouvelle loi) et la planche à billet (qui pourrait provoquer des poussées inflationnistes) un juste milieu peut être trouvé : permettre le financement du trésor public par la banque centrale avec un plafond de 10% des recettes de l’année en cours. C’est d’ailleurs, ce que préconisait l’article 50 de la loi de 58 qui a été abrogée en 2006. Il est temps que l’on se ressaisisse, la situation économique de la Tunisie est encore rattrapable, mais elle ne le sera plus si cette loi reste en vigueur.
Aujourd’hui et dans l’indifférence générale, un crime très grave a été commis à l’égard de l’état : le nouveau projet de loi de réorganisation de la banque centrale qui a été voté (et plus particulièrement l’article 25), prive la Tunisie de son droit régalien de battre sa propre monnaie. Elle devra désormais s’endetter et payer des intérêts lors de la création de sa propre monnaie, comme c’est le cas en France (loi Pompidou-Rothschild du 3 janvier 1973), et comme l’explique -ci-dessous- l’économiste Etienne Chouard !!!
Cette loi, que le FMI nous a ordonné de voter, au plus tard le 22 avril, mènera inévitablement, tôt ou tard, au surendettement du pays et probablement à sa faillite (comme ce fut le cas en Grèce) !! Le plus choquant dans tout cela, c’est qu’AUCUN MEDIAS TUNISIEN n’ait parlé du vote de cette loi aujourd’hui !!!! C’est normal, un crime, ça se commet en silence !!!!
http://youtu.be/Crwl9aFzMuY
C’est dommage
Votre présentation est un peu trop manichéenne et peu contextualisée
Le contrôle de la création monétaire reste du domaine de la souveraineté des Etats…regardez les statuts de la Banque du Royaume Uni ou de la Fed
Il faudrait aussi restituer les contextes très inflationnistes…. sans parler de la grande crise financière de l’Allemagne entre les deux guerres
A l’époque les créanciers étaient les grands perdants (érosion inflationniste des épargnants) …Keynes y voyait le seul moyen de relance.
Plus tard la stagflation a ruiné toute la problèmatique keynésionne et donc le retour en force des monétaristes ultralibéraux
Je suis toujours ravi de vous lire et d’apprendre beaucoup de choses à travers vos enquêtes
et bien sûr toujours disposé à contribuer à vos analyses
Cordialement
lorsque on écrit un article il faut donner le pour et le contre
vous présentez que les contres, ca me rappel l’époque de ZABA ou on cachait tout aux public.
voici quelques points concernant les emprunts a taux Zéro
– ça crée de l’inflation
– ça retarde l’implantation de reforme
– encourage le gouvernement avoir un budget non-balancer
– neoliberal : l’Etat ne doit pas intervenir dans le système financier et faire des emprunts a taux Zéro, ça court-circuite la loupe dans l’économie et crée de l’instabilité
l etat doit créer sa propre monnaie. la loi que le FMI veut imposer au peuple tunisien par l inter mediaire de ses représentants va nous appauvrir ;créer de l inflation vaut mieux qu un endettement à vie vis à vis de l extérieur (à 90 %du PIB). si la chambre vote cette loi imposée par le FMI : ça seras une trahison nationale !
Beaucoup de confusion et d’incompréhension;
Il faut connaître des choses simples.
L’émission de monnaie la plus importante se fait par le “Systême bancaire” pour simplifier c’est quand les banques donnent du crédit, ce système fait qu’il y a une émission de monnaie. De même quand les banques ont besoin de liquidité et après avoir recouru au marché monétaire, elles ont recours à la BCT .Aussi quand l’Etat a besoin d’argent il s’adresse à la BCT. Dans tout les cas il y a emission de monnaie dite “scripturale c’est à dire à partir d’écritures sur les comptes, sans recourir forcément à la planche de billets;
quand la BCT est à la botte du Ministère des finances et devient sa filiale, tous les abus sont permis et c’est la solution de facilité. Ils y a des instruments financiers et notamment les bons de trésors qui permettent à l’Etat de pomper comme il veut, (bons du trésor assimilables) Cela aboutit à une situation ricidule dans laquelle l’Etat qui est en déficit budgétaire trouve autant de liquidités qu’il veut et utilisant son autorité léonienne. Le budget de l’Etat peut être ainsi établi au moins de septembre tellement on est sûr de trouver l’argent pour le boucler facilement. Tous les abus sont permis et c’est la solution la plus primaire. outre le fait que se système incohérent parce que sans contrôle comme une chèque en blanc est inflationniste
rappelons que la BCT était indépendante à sa création. Cela a permis d’éviter un crash lors des tentatives de socialisation ces années 60 pendant laquelle l’etat avait un besoin infini de liquidités mais heureusement que la BCT de Hedi Nouira a évité la faillite e l’état et les recours inconséquents et douteux à la monnaie.
Après on a mis la BCT sous tutelle du ministère des finances qui siège majoritairement dans son Conseil d’Administration, détruisant ainsi son povoir de régulation. Rappelons que dans les économies modernes l’Etat est un agent économique comme les autres et cette économie obeit aux lois du marché
La BRI, La Banque Mondiale et le FMI sont en train de piller le monde, de mettre l’humanité sous le joug de la dette, et de s’accaparer la richesse de l’humanité
le japon le plus endetté de la planète 226%de son PIB
les îles de caraïbes 185%de son PIB
l’Islande 124%de son PIB
Singapour ,le modèle de développement économique 102%de son PIB
Italie 120% de son PIB
Belgique 98% de son PIB
Etats Unis 95%de son PIB
etc
Dieu nous avait bien mis en garde contre l’usure : une arme visant à mettre tous les humains en escalvage
Vous répondez comme si l’article prônait la planche à billet sans aucune limite et sans garde-fou, alors qu’il préconise (clairement dans la conclusion) de permettre à l’état de se financer directement auprès de la banque centrale AVEC UNE LIMITE DE 10% DES RECETTES DE L’ANNEE EN COURS (et ce, comme le prônait l’article 50 de la loi de 58 qui a été abrogée en 2006). Ce système était en vigueur jusqu’en 2006 et vous savez très bien qu’il n’a jamais été à l’origine de poussées inflationnistes (même si la Tunisie avait connu des poussées inflationnistes dans les années 60, ce n’était pas cause de l’article 50 sinon, on ne l’aurait pas gardé de 1958 à 2006).
A titre d’exemple les taux d’inflation que nous avons eu ces 5 dernières années sont nettement supérieurs au taux que nous avons eu aux débuts des années 2000 où le financement direct de l’état par la BCT était autorisé.
pour faire une histoire courte : L’état qui contrôle sans banque centrale et qui emprunte au taux de 0% au lieu de 5 % car ses perspectives de croissance sont minables, impose a la population une inflation de 5 %
en d’autres termes ta maison vaut 5% de moins car l’état est une machine de fonctionnaires qui ne cherche qu’a s’agrandir peut importe le pays, c’est pour ça qu’il faut faire un minimum de règles
normalement toutes les banques centrales du monde sont des banque privés même quand ça s’appelle la réserve fédérale
un état ne contrôle pas sa monnaie directement mais sa dette envers la banque centrale,
quand un état contrôle la banque centrale ça devient une dérive d’endettement, car il emprunte et crée de la masse monétaire a un taux d’intérêt qui est irréaliste sans aucun contrôle de la viabilité de son système
Donc a quand un nouveau traité du Bardo ? c’est la débâcle pour notre Tunisie, ce qui fait dire à Faten Khayat, dans un article publier au AL HUFFINGTON POST Maghreb le 30/10/2015, , que dire aujourd’hui le 20 mai 2016 ?
L’histoire ce répète c’est comme cela que la France à l’aide des Banquiers ont coloniser la tunsie car elle ne pouvait plus payer sa dettes….
C’est bien pour cela qu’en échange de prêt il demande des changements de loi….
Belle article à lire
http://m.alterinfo.net/La-dette-l-arme-qui-a-permis-a-la-France-de-s-approprier-la-Tunisie_a123134.html