Les simplificateurs de l’image de la dictature placent la propagande au centre de leur système pour exister réellement ; il est inévitable que la diffusion d’une image plus que retouchée du pays avec son lot de contre vérités qui sont autant de lieux communs à toutes les tyrannies et ce depuis l’aube du temps : miracle économique
Les simplificateurs de l’image de la dictature placent la propagande au centre de leur système pour exister réellement ; il est inévitable que la diffusion d’une image plus que retouchée du pays avec son lot de contre vérités qui sont autant de lieux communs à toutes les tyrannies et ce depuis l’aube du temps : miracle économique, pays sûr et hospitaliers, peuple heureux et acquis au régime, libertés des mœurs, condition féminine très en avance sur la plus part des pays, ( ils appellent liberté de la femme quand cette dernière est obligée de faire le commerce de ses charmes pour nourrir ses enfants, pour courir après l’inflation et la faillite, ou tout simplement par oisiveté et facilité matérielle, les femmes voilées qu’on maltraite et qu’on viole et dévoile par force, c’est tout juste pour leur inculquer les notions de liberté bien sûr ) prenne le pas sur celles bien réelles et conventionnelles de la torture, de la délation, de la violence…la prééminence de cet outil de la déformation de la réalité et de l’information ne saurait aussi occulter les améliorations sur le plan militant et intellectuel de la population tunisienne, quoique l’on dise les nouvelles générations aussi blasée et désabusée soient-elles sont prédisposées humainement et intellectuellement à changer radicalement les choses, il n’est absolument pas impossible dans un proche avenir que cette masse importante de jeunes conscient de leurs conditions de leurs malheurs, et surtout celui déchu de leurs chers parents défoncent les digues qui les maintiennent dans la misère et la déchéance morale et matérielle, en face d’eux, sous les bannières de la guilde népotiste, sous le harnais benaliste et le poids crapuleux du nécessaire alimentaire, derrière les boucliers, les matraques, les chars, les flingues et les fusils, leurs camarades de jeux, de quartiers, de banc d’école, leurs frères, leurs sœurs engagés par le besoin et la misère dans la fuite en avant d’une dictature de vieilles crapules, encensés par une opposition de non moins vieux dilettantes…le face à face implacable entre deux monde paradoxaux , qui se tourne le dos et poussées à leurs extrêmes limites n’ont plus aucune règle à respecter, mais l’on a vu très souvent la violence des armes dans la fraternité retrouvée se retourner contre ses initiateurs, ce jour là malheureusement des rivières de sang couleront dans les caniveaux du pays, ben Ali en sera l’unique responsable ? Pas seulement lui, ceux qui par leur arrangements et compromissions avec ses forfaitures à la durée de son règne criminel, seront aussi au banc des accusés de la conscience nationale et humaine.
Ces élections de la honte cette scène pour bête de cirque Rassemble un conglomérat d’intérêts plus ou moins privés ; car dans cette névrose de l’illégitimité, aucun camps en présence ne peut franchement se prévaloir de l’intérêt national et collectif, tous sont là pour des privilèges claniques la seule différence c’est que le clan de ben Ali à tout et aura tout à la sortie de cette mascarade, il ne compte comme à ses habitudes même pas laisser les miettes, ni même respecter les promesses et les arrangements avec le clan des opportunistes, un clan sado masochiste qui fonctionne hors normes, un peu comme la dictature mais qui est loin, très loin d’avoir ses moyens humains et matériels.
Pour les habitués de débats lancinants et stériles certaines tirades et justifications de ce clan mou et spéculateur sur la seule charité d’un pouvoir plus convaincu que jamais et de sa force et de ses limites ne manquent pas de piquant , ils vivent au début du troisième millénaire en faisant une politique du 19ème siècle, même Bourguiba qui était passé maître dans l’art des compromis et des compromissions n’aurait jamais osé tenir leur discours justificateurs sur l’utilité, d’avoir du temps de parole pour s’adresser à la nation et lui faire savoir qu’il existe une alternative à ben Ali, un temps de parole sans risquer la prison en montrant son visage à l’air libre, en donnant son nom et son prénom, un temps de parole ? trois minutes chrono en main, voilà où on est tombé dans ce pays de toutes les hérésies, alors que le boycott et le courage suprême est d’aller dans la rue, dans les entreprises, le courage est d’appeler le peuple à s’élever contre cet état de chose, non, ces imposteurs passent leur temps à discuter du sexe des anges, à quémander leurs droits à un système qui se sert d’eux et les méprise, ils étalent leurs impuissances et leurs suffisances avec une fausse candeur et une mentalité d’arrivistes, qui il est vrai, tellement le peuple est conscient de nos jours, peut renforcer les sentiments de rejet des citoyens de ben Ali , mais l’essentiel aussi passe aussi vite à la trappe, par manque de suivi, de responsabilisation et de discours clairs et transparents de ceux qui prétendent en général détruire ce système de l’absurde qui lentement mais sûrement détruit le pays jusqu’à ses racines les plus intimes.
Des catastrophes asymétriques menace sur le court terme la cohésion fragile des démocrates tunisiens, quand à la nécessité d’arracher le pays à sa torpeur et des griffes de ben Ali et de son système irréductiblement réducteur et mortel, la menace vient de deux tendances qui a la lecture de leurs prétentions paraissent antagonistes, le régime tyrannique et l’opposition collaboratrice, mais dans la réalité du magma tunisien elles sont objectivement et culturellement alliés pour maintenir in lato sensu le statu quo qui étrangle le pays, mais qui permet à certains corporatismes de tirer leur épingles du jeu .le jeu grossier du pouvoir et les allégeances feutrés de cette opposition collaboratrice, ont des discours et des couleurs, voire des aspirations, si on peut appeler des promesses qui n’engagent que ceux qui les acceptent comme un projet, qui divergent sur la forme mais qui n’ont aucune légitimités pour prétendre remettre en cause le fond . Ils donnent l’impression qu’effectivement dans ces ridicules élections nous avons un pouvoir sortant et une opposition qui se font face, mais au-delà des contradictions conceptuelles consécutives à l’irresponsabilité totale de cette opposition collaboratrice, les choses sont très clairs , ces deux camps ont en face d’eux un peuple décharné et traumatisé, complètement spolié de tout et de son âme, spectateur soumis et médusé dans l’espace et le temps, d’une partie de poker menteur qui ne l’engage à rien et dont comble de l’ignominie il est la mise expiratoire.
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