A la veille de la mascarade des élections présidentielles tunisiennes, mercredi 22 septembre 2004, Jalel Zoghlami, rédacteur en chef du journal « Kaws El Karama », son frère Najib Zoghlami et son ami Lumumba El Mohseni ont été arrêtés par la police tunisienne, suite à un scénario monté de toutes pièces. Des personnes suspectes les ont délibérément provoqués, en les insultant verbalement et en les poursuivant dans un restaurant où ils furent agressés, tous les trois, physiquement.
La police n’est intervenue que pour accabler Jalel et ses camarades d’un certain nombre de charges comme « dégradation de bien d’autrui ; port d’armes blanches ; vol ; etc. » Le Procureur général a ordonné leur emprisonnement et leur jugement se tiendra le 28 octobre 2004. Donc après les dites élections….

Les autorités tunisiennes ont souvent utilisé des pseudo délits de droit commun contre des activistes politiques, syndicalistes et des droits humains. Par ce moyen, les autorités tunisiennes peuvent continuer à prétendre qu’elles ne poursuivent pas leurs citoyen-ne-s suivant des motifs politiques ou pour leurs activités, mais elles visent à diffamer leur réputation en les présentant comme des criminels de droits communs auprès du public tunisien.

Nous voulons attirer l’attention sur le fait que les autorités tunisiennes ont déjà poursuivi Jalel Zoghlami devant la justice en l’accusant d’appartenir à un groupe de « Communistes révolutionnaires ». Jalel a également emprisonné en 2000 pour agression contre un policier ; une autre affaire montée de toutes pièces… En réalité, tout comme un certain nombre de militant-e-s, il avait été sujet à des agressions à la fois verbale et physique en même temps.
De plus, Jalel a été récemment accusé, alors qu’il était en train de faire ses études supérieures en France, d’avoir dégradé la voiture d’un des employés de Ministère de l’intérieur. Jalel ne s’est pas présenté à l’audience lors de son procès et il a été condamné à quatre mois de prison !

Les signataires de ce communiqué :

  • Déclarent la constitution d’un collectif international pour la libération de Jalel Zoghlami et de son frère ;
  • Condamnent les méthodes utilisées par les autorités tunisiennes contre ses opposant-e-s politiques ;
  • Exigent que les autorités tunisiennes relâchent immédiatement et sans condition Jalel et son frère et stoppent les persécutions contre eux ;
  •  Exigent que les autorités tunisiennes poursuivent les vrais instigateurs qui ont attaqué Jalel et ses camarades ;
  • Affirment les droits des citoyen-ne-s tunisiens à exercer leur droits politiques élémentaires ;


Le Collectif international pour la libération de Jalel Zoghlami

Le 3 octobre 2004

Aboulghar Hanna, enseignante à la faculté de médecine, Le Caire, Egypte

Association égyptienne contre la torture, Egypte

Bilal Ahmed, secrétaire national des Etudiant-e-s égyptiens progressistes, Egypte

Centre Al-Nadeem pour la réhabilitation et le traitement des victimes de la torture, Egypte

Centre des études socialistes, Egypte

Centre égyptien pour les droits des enfants, Egypte

Centre Sud pour les droits humains, Egypte

Darwich Youssef, avocat, Egypte

Duchatel Julie, Centre Europe – Tiers Monde, chercheuse, Genève, Suisse

Fikry Yehia, ingénieur, Egypte

Groupe égyptien contre la mondialisation, Egypte

Heshmat Dina, journaliste, Egypte

Le centre de droit Hisham Mubarak, Egypte

Mansouri Anis, étudiant, Genève, Suisse

Mouvement du 20 Mars, Egypte

Seif al Dawla Aida, psychiatre, Egypte

Shakir Wameedh, Yémen

Tejedor Marie-Eve, éducatrice, Genève, Suisse

Temlali Yassine, journaliste, Algérie

The Arabic Network for Human Rights Information, Egypte