Texte traduit du suédois par Tunisianyheter

Internet a été bien accueilli comme un instrument puissant pour l’information et la démocratisation. C’est dans cet esprit que la Tunisie va être hôte du sommet mondial de la société de l’information ( SMSI) que l’ONU et le secrétaire général Kofi Annan décrivent comme « une assemblée globale qui va être une unique occasion pour développer une vision partagée, et qui va nous mener à réduire le fossé numérique et créer une vraie et globale société de l’information. »

Mais cela ne se limite pas uniquement -j’espère que Kofi Annan est sûrement conscient- à « réduire le fossé numérique » entre pays riches et pays pauvres. Est-ce que Annan va donner à tous ces nombreux jeunes, femmes et adversaires de leurs régimes, accès à ce sommet alors que l’Internet est leur seule soupape pour s’exprimer et pour s’acquérir l’information ?

Internet est devenu une source fantastique pour l’information et la communication dans les pays ou règnent des régimes d’oppression. De nos jours il y a e un mot pour décrire ce phénomène ; cyberdissentent (cyberdissidente). Les dirigeants ne sont pas restés les bras croisés, puisqu’ils ont constaté que les citoyens, via l’Internet, ont un accès à l’information qui leur a été niée dans les medias contrôlés et conventionnels. Est-ce que le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan Annan, est conscient de ce qui se passe en Tunisie et des cas des persécutions et des représailles contre les voix libres des internautes tunisiens ?,

Sihem Bensedrine est rédactrice en chef du journal en ligne Kalima qui a démarré avec son premier numéro en octobre 2004. Mais le régime tunisien a bloqué son journal en ligne qui ne peut être visité qu’à partir de l’étranger : www.kalimatunisie.com.

Sihem Bensedrine, qui également porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT, non reconnu) et qui est active dan plusieurs ONG’s tunisiennes , a été persécutés, pendant plusieurs années, par les autorités tunisiennes. Elle a été emprisonnée, agressée et quotidiennement harcelée par des policiers en civil. Dernièrement, en janvier de cette année, elle a été agressée et tabassée « par la police politique » en pleine rue à Paris, lorsqu’elle rentrait dans un cybercafé. Elle croit que c’est la police tunisienne qui l’a poursuit partout même à l’étranger.

« l’Internet est l’unique fenêtre pour les tunisiens vers le monde d’information car en Tunisie il y a une censure totale, tous les medias sont contrôlés par le régime et la liberté d’expression et de communications est inexistante. C’est par le Web que les Tunisiens sont informés de ce qui se passe dans leur pays. » affirme Sihem Bensedrine.

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Si on ne va pas pouvoir écouter les récits de Sihem Bensedrine et ceux de ses similaires au mois de novembre en Tunisie, ça sera une honte pour Kofi Annan et pour l’ONU.

Ca doit être le devoir et l’obligation des délégations des officiels Suédois du ministère de la culture et de celui de l’éducation de prendre leur responsabilité vis á vis du sommet mondial de Tunis ?

La soussignée espère et souhaite.

Anita Goldman *

anita.goldman@aftonbladet.se

Publié le 17 mars 2005. Voir site :

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Anita Goldman est une écrivaine et journaliste très populaire en Suède. Elle vient de publier un essai sur le plus grand poète perse, Hafiz-e Shirazi http://www.hafizonlove.com/