Dans un Palais de Justice littéralement assiégé par les forces de l’ordre et la police politique, le Tribunal de grande instance de Gafsa (Centre Ouest, 400 km au sud de la capitale Tunis) vient d’ajourner le procès du journaliste Mohamed Fourati, au 21 septembre 2005, tout de suite à la rentrée après les vacances judiciaires.
Un grand nombre de défenseurs des droits de la personne ont été maintenus, de force, en dehors de l’enceinte du Palais de Justice.
Le Président a “constaté l’absence de certains prévenus” et le caractère insuffisant des documents présentés”, avant de décider le report, a annoncé l’un des proches du journaliste Fourati. Il s’agit d’un nouveau président, nommé à la dernière minute, après la défection et/ou le retrait de l’ancien Magistrat qui a renvoyé l’affaire pour la séance d’aujourd’hui. Ce n’est pas la première fois qu’un Magistrat est désaisie d’une affaire en pleine procédure judiciaire, dans la République de l’arbitraire judiciaire.
Mohamed Fourati en butte à la répression depuis des annèes est l’objet de poursuites judiciaires pour une affaire cousue de fil blanc par les services du Ministère de l’Intérieur tunisien. Les “services” l’accusent d’avoir donner, à une tierce personne, un exemplaire papier du journal électronique en ligne “Aqlam-on-line” pour lequel il collabore. Se basant sur ce lien, les “services” accusent le journaliste d’entretenir des liens politiques avec une cellule d’aide aux familles de prisonniers politiques en Tunisie.
Privé longtemps de son passseport et de sa carte professionnelle de correspondant d’une agence de presse internationale, le jeune journaliste n’a de cesse réclamer ses droits élémentaires.
Outre ses activités professionnelles de correspondant de l’agence de presse “Quds Press International”, basée à Londres, Mohamed Fourati s’occupe du Secratérait de Rédaction du journal “Al-Mawqif” hebdomadaire de langue arabe, organe du Parti Démocratique Progressiste (PDP) et porte drapeau de l’opposition démocratique en Tunisie. Fourati est aussi un journaliste très actif dans le tissu associatif indépendant tunisien. Il est membre de l’OLPEC (Observatoire pour la Liberté de la Presse, de l’Edition et de la Culture), dirigié par le Professeur Mohamed Talbi et les journalistes Sihem Ben Sedrine et Naziha Réjiba (Om Ziad). Il est aussi membre fondateur du Syndicat des Journalistes Tunisiens (SJT), jeune syndicat autonome regroupant près de 200 journalistes et membre affilié à la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ). Le jeune syndicat organise son premier congrès en septembre, d’ailleurs…
Deux pétitions ont été lancées pour soutenir le jeune journaliste. La première à l’initiative des personnalisté tunisiennes de tous bords, la seconde à l’initiative de l’association des Journalistes Africains en Exil (JAFE)
Rendez vous est donné en septembre par la justice aux ordres. Les journalistes et défenseurs tunisiens seront aussi au rendez vous en septembre.
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