Nous soussignés les membres de la famille de Hichem Ben Nasreddine Ben El Arbi Manaï, appelons tous les défenseurs des droits de l’hommes ainsi que toutes les forces vives nationales et internationales d’intervenir auprès des autorités tunisiennes pour libérer notre fils Hichem qui risque d’être condamné à une très longue peine d’après la néfaste loi de lutte contre le terrorisme.
Hichem est âgé de 19 ans. Son niveau scolaire ne dépasse pas la 5ème année primaire, c’est un garçon aimant la vie et très sociable, son défaut au regard des autorités policières est d’être musulman pratiquant et d’assister régulièrement à toutes les prières à la mosquée malgré son jeune âge.
Hichem a été arrêté alors qu’il jouait au football avec ses camarades au stade du quartier. Il fut conduit dans les locaux de la police politique où il fut interrogé et fortement violenté et, au même moment une équipe de policiers en tenue civile ont investi notre domicile qu’ils ont fouillé de fond en comble, terrorisant la mère de Hichem en l’interrogeant à propos de livres présumés lui appartenir, elle leur a répondu qu’elle n’a jamais vu son fils lire depuis qu’il a quitté l’école. Le soir même Hichem a été libéré et il est rentré à la maison dans un état lamentable avec des traces de coups sur le corps. Le lendemain il a été ramené au poste de police où il a été torturé de nouveau puis élargi.
Le 26 avril 2005 au matin, il reçut un appel sur son téléphone GSM le convoquant aux locaux de la police où il s’est rendu et y fut longuement interrogé, il en est rentré exténué et se mouvant avec difficulté. Le soir même à 20h 15mn, ils sont revenus à son domicile et l’ont emmené une nouvelle fois sans le relâcher cette fois-ci.
Le lendemain, 27 avril 2005 à 11h du matin ils sont revenus à notre domicile, ont bousculé la mère de Hichem, alors qu’elle leur a ouvert la porte, puis ont refouillé la maison de fond en comble en forçant les portes des meubles au point que celles de l’armoire ont été arrachées.
Le soir même et tous les jours après, nous sommes allés nous renseigner au poste de police, on nous y répondait à chaque fois « Il est en sécurité ».
Le 5 mai 2005 (après dix jours qui ont durés comme un siècle tant nous étions inquiets, déstabilisés et terrorisés à propos de notre fils sur lequel nous ne savions rien depuis son enlèvement et à propos de sa mère qui est tombé malade) est venu à la maison un agent de la sécurité en civil, a demandé le numéro de la carte d’identité de la mère et lui a annoncé que son fils est arrêté sans donner de détails. Sans les conseils de certains voisins et Amis de la famille d’aller saisir un avocat qui nous a expliqué l’affaire nous aurions attendu le retour de notre fils à ce jour.
L’avocat nous a conseillé d’aller au tribunal de première instance de Tunis pour demander un permis de visite ce qui nous permettra de voir notre fils. C’est ce qui s’est passé effectivement, on a pu le visiter à la prison civile de Tunis « 9 avril » le 6 mai 2005 et nous l’avons trouvé dans un état lamentable. Il nous a informés qu’il a été torturé dans les locaux de la police tout le long de son arrestation. Il y fut complètement déshabillé, frappé férocement sur tout le corps, ils lui ont immergé la tête dans l’eau jusqu’à l’évanouissement, ils lui ont attaché les mains et l’ont maintenu debout et éveillé pendant de longues heures. Il lui ont fait subir le supplice de la « Falqa » (deux agents tiennent les pieds attachés au moyen d’une corde nouée à un gros bâton et un troisième y assène des coups avec une verge) jusqu’à l’incapacité de se tenir debout et de marcher. Nous avons constaté des traces de torture sur les vêtements de notre fils qui nous ont été remis après la visite au parloir et il y avait même des poux. Il nous a informé aussi, qu’avant l’audience du 1er juge d’instruction auprès du tribunal de première instance de Tunis, ils l’ont menacé de le faire revenir au locaux du ministère de l’intérieur si il revenait sur les déclarations qu’il a signées sous la torture. Il nous a informé que c’étaient des déclarations montées de toutes pièces, et qu’il a niées tout le long des interrogatoires.
Pour ce qui est de la situation carcérale de notre fils (le surpeuplement, la mauvaise nourriture et le manque d’hygiène) elle est atroce et cela commence à agir sur son état de santé.
Finalement nous réitérons désespérément notre appel à tous ceux qui ont à cœur de faire respecter les droits de l’homme pour sauver notre fils, qui est à l’aube de la vie, d’une mort lente.
La famille de Hichem Manaï
Pour tout contact s’adresser à l’adresse suivante :
La famille de Hichem Manaï, au N° 44, Impasse Sidi Bouhadid, la Madda, 7000 Bizerte
Téléphone : 22 471 727
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