Mohammed Akrout mène depuis plus d’un mois un combat solitaire depuis la prison du 9 avril à Tunis. Il a commencé une grève de la faim le 7 juin dernier pour protester contre les retards ou le non-acheminement des courriers qu’il envoie, ou de ceux qui devraient lui parvenir. Il a demandé à consulter un médecin, à bénéficier d’un régime alimentaire adapté aux pathologies dont il souffre : affection cardiaque, nerveuse, hypertension, cholestérol. Il souhaite aussi pouvoir accéder aux livres qu’il réclame et se voir accorder des visites plus longues, directes, en un mot, libres. Il souhaite aussi être rapproché de sa famille qui vit à Gabès.
Au terme de plus d’un mois de grève, son état est critique : il n’est plus à même de se tenir debout, souffre de douleurs thoraciques et du sang s’écoule de sa bouche.
L’administration de la prison ne cède toujours pas. Aucune de ses revendications, pourtant minimales, n’a été entendue et satisfaite.
Pour rappel, Mohammed Akrout est âgé de cinquante-quatre ans. Il est marié et père de six enfants. Arrêté en 1991, il a été condamné à l’emprisonnement à perpétuité par le tribunal militaire de Bouchoucha dans le cadre de l’affaire concernant le mouvement En Nahdha. Il a bénéficié d’une première remise de peine portant sa condamnation à trente ans, puis à de nouvelles réductions qui devraient conduire à sa libération dans six ans.
Mohammed Akrout n’a cessé de lutter au détriment de sa santé pendant toutes ces années pour voir aboutir ses revendications. Pour toute réponse, il a eu droit aux mauvais traitements, à l’isolement, à la torture *.
Aujourd’hui, sa vie est en jeu.
Luiza Toscane
Se reporter à
“Mohammed Akrout à nouveau en grève de la faim“, 14 juin 2006
“Mohammed Akrout, il y a urgence !” 28 juin 2006
“Mohammed Akrout : libérons-le avant qu’il ne soit trop tard”
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