Le Portail de la Méditerrannée ou l’extention du tourisme.

Plusieurs dépêches d’agences ainsi que divers quotidiens de Tunis dont le « Temps » du 08/08/07 ainsi que des sites sur Internet comme www.tunisnews.net ont tous rapporté que la société immobilière des Émirats Arabes Unis « Sama Dubaï », le Ciel de Dubaï, filière de « Dubaï Holding » vient d’atterrir sur le « Lac de Tunis » avec 14 milliards de dollars dans les bagages. Lors d’une conférence de presse tenue à Tunis le 07/08/07 par le ministre d’État chargé du Conseil des ministres des Émirats et en même temps président du Holding, M. Mohamed Al Gargaoui, il a été confirmé qu’une « cité du siècle » sera construite sur les berges du lac de Tunis. Elle est baptisée sous le nom de « Portail de la Méditerranée. Entre autres détails, le ministre a indiqué que cette cité s’étendra sur 830 hectares (830X10.000m2=8.300.000 m2), Elle comportera des gigantesques tours, des complexes hôteliers luxueux, des espaces commerciaux, des zones vertes ainsi que des voies donnant sur la mer d’une longueur de 14 kilomètres, des espaces sportifs, culturels et de loisirs, des centres commerciaux et le tout construit conformément aux exigences environnementales. M. Al Gargaoui a relevé que ce projet « s’inscrit dans le cadre d’une approche de développement global et ambitionne d’intégrer et de promouvoir les secteurs qui bénéficient d’une forte notoriété en Tunisie à l’instar de la thalassothérapie et du tourisme. En outre ce projet vise à impulser la coopération économique et en matière d’investissement interarabe et à créer un produit économique arabe (sic) capable de faire face à la concurrence mondiale. »

Donc le projet dont la première pierre a été posée conjointement par le gouverneur de la ville de Dubaï et vice-président ou vice Grand Émir des Émirats Arabes Unis, Mohammed ben Rached Al Maktoum et le président Ben Ali lundi 06/08/07, coûtera 14 milliards de dollars et générera près de 140.000 postes de travail en faveur des jeunes. Une autre quantité d’argent de l’ordre de 28 milliards de dollars serait en même temps investie en Algérie dans un autre genre de grand projet commun (sic). Au Maroc, les investissements soit, du Holding Dubaï, soit de la KIO, l’autre Holding de la famille Assabah, soit ceux du prince saoudien Walid sont en cours depuis plusieurs années dans des différents projets, toujours de la même nature. En ce qui concerne « Sama Dubaï » on peut dire que ce ciel noir de nuages a déchargé sur Tunis des pluies torrentielles pour lesquelles les efforts des hommes en place ont bien – contrairement aux pluies torrentielles réelles qui inondent la Mauritanie ou le Soudan en ces mêmes jours laissant derrière elles des scènes dantesques et d’immenses dégâts – prévu les canalisations nécessaires afin que ces milliards de dollars n’inondent personne d’autre et fluent directement vers les poches des membres de la même élite. De toute manière il n’est pas dans les habitudes des émirs du Golfe de s’associer avec des personnages d’une autre nature que la leur.

Le génie de combiner le pouvoir et les affaires.

Dans aucun autre endroit du monde on ne retrouve la nature spéciale de ces dirigeants du Golfe et par extension de tous les dictateurs arabes et musulmans. Ils sont en même temps les détenteurs du pouvoir et des richesses du pays. Ils sont en même temps des politiciens et commerçants ou hommes d’affaires. Si chez les dictateurs les choses sont souvent camouflées à travers des hommes de paille proches du dictateur, chez les émirs du Golfe, tous sans exception aucune, les choses sont tellement flagrantes, qu’elles ne posent plus aucun problème à quel que niveau que ça soit. Ni au niveau des institutions locales ni au niveau des institutions internationales. C’est semble-t-il une nature humaine qui est acceptée comme telle. Elle serait même érigée au niveau de la réussite totale et par conséquent jouit d’une légitimation sociale complète et indiscutable.

Les peuples en tant que matière première comme une autre.

Qu’ils soient les émirs ou les dictateurs arabes et musulmans, ils appartiennent tous à une même espèce. Ils voient les êtres, les choses et les affaires de la même manière. Ils ont les mêmes objectifs et appliquent les mêmes règles du jeu. La principale règle du jeu pour tous ces individus consiste en premier lieu en la considération de leur propre personne et de leurs proches comme appartenant à la race élue et tout le reste du peuple, entre 90 et 99%, une matière première malléable qu’on utilise et qu’on adapte de gré ou de force – beaucoup plus de force que de gré – à leur hédonisme qui implique des accumulations de comptes bancaires en multiplication constante et pour ce, le peuple qui constitue la matière première la plus importante, son coût doit être maintenu au plus bas possible. Les projets qui mijotent dans l’esprit de cette espèce de race élue et très restreinte, sont des projets aussi très restreints dans le temps c’est-à-dire des projets à très court terme. Alors que les projets de construction réelle qui pourraient concerner tout le peuple et qui vont dans la voie de la prospérité générale, sont des projets à long terme sinon à très long terme. Ni le dictateur Ben Ali, ni les émirs du Golfe ni ceux qui ont supervisé et agréé le projet en question, les fameuses institutions internationales, ne sont concernés par un projet de développement humain qui aurait fait que les 14 milliards soient investis dans des infrastructures de communications, dans la construction des hôpitaux avec les équipements dignes, dans la construction d’écoles et d’universités, dans le développement agraire, dans la construction de logements adéquats répondant aux standards contemporains et enfin de compte dans l’amélioration globale de la vie. Tous ces domaines économico-sociaux sont les structures fondamentales solides et pérennes sur lesquelles reposerait le luxe éventuel comme celui dont nous parle le ministre des Émirats. Ni la Tunisie, ni aucune autre région arabe ou musulmane y compris les « États » fabriqués autour des puits de pétrole dans le Golfe ne peuvent aspirer en ce moment de l’histoire au luxe, parce que tout simplement il n’y a aucune structure de base susceptible de supporter de telle folie. De tous les temps un tel comportement, au niveau de la société, a toujours sécrété des préjudices considérables. Et ça sera ainisi dans ce cas.

Aucun projet de construction réelle n’est concevable.

Ni de la part des émirs ni de la part de leurs pairs, les dictateurs, on ne peut s’attendre réellement à aucun projet réel. Le seul fait de penser à un projet de construction réelle aurait tout de suite changé toute la géopolitique de toute la région et aurait supprimé l’existence des émirs et des dictateurs. Donc bien qu’ils soient de la même nature, mais pour les considérations de géopolitique à l’inverse qui leurs sont vitales, il faut qu’ils soient séparés et bien séparés avec chacun sa « souveraineté » propre comme le stipule la légalité internationale. Et ainsi le peuple, le même peuple, afin qu’on lui conserve sa caractéristique de matière première et au plus bas prix, il faut le réduire en tranches. Un million par là, deux millions par ici, dix millions au nord, vingt millions au sud etc. Et que chaque tranche soit hermétiquement séparée de celle d’à côté. Et là où il y a du pétrole, du gaz, des mines d’or, des mines de phosphate, de cuivre ou autre, on installe des émirs avec une population très réduite. Par contre là où il n’y a rien du genre mais beaucoup plus de monde on installe des dictateurs.

Et à la lueur des évènements dramatiques qui se déroulent devant nos yeux aujourd’hui même et pourvu que tous les plans de la « légalité internationale » se concrétisent, bientôt on aura un riche émirat de Darfour au Soudan, l’émirat Barazani Talabani au nord de l’Irak, l’émirat Sistani à Kerbala, toujours dans le même Irak qui aura fini d’exister à la grande satisfaction et la grande joie de tous les émirs du Golfe. Il n’est pas non exclu qu’on aura un émirat de Kabylie en Algérie et sans le moindre doute beaucoup de nouveaux émirats dans la même Péninsule Arabe qui a été adjugée par les anglais au clan d’Abdel Aziz Ben Saoud au début du 20ième siècle. En dehors du monde arabe et musulman, les mêmes déchirements sont en vigueur, en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. En Afrique tout le monde connaît l’origine et les raisons de la guerre civile « perpétuelle » au Congo, divisé au moins en deux, Il y a beaucoup de diamants et d’autres mines de la plus haute importance pour la technologie occidentale. À part le Congo et le Soudan en Afrique, les démembrements saignent de partout depuis l’arrivée de l’homme blanc dans cette région du monde, La Bolivie en Amérique du Sud, par exemple, il se trouve que les grandes réserves de gaz se trouvent dans une région du pays gouvernée par un descendant de l’homme blanc qui ne cesse de réclamer son autonomie par rapport au gouvernement centrale de La Paz. Une autonomie qui conduirait par la suite à l’instauration aussi d’un émirat. Pour ce qui est de la Libye, un autre paradigme, une terre immense, des réserves de pétrole aussi considérables et surtout très peu de population. Eh bien de l’émir Senoussi, on est passé à l’émir Kadhafi I et bientôt on aura un Kadhafi II. Et avec un peu de chance, autour des puits de pétrole on aura un ou plusieurs émirats amazighs. D’autres exemples innombrables se reproduisent dans toute la Périphérie, c’est-à-dire dans la plus grande partie de la planète.

Et de forme asymétrique on assiste à une consolidation de plus en plus renforcée du Centre. Tous les européens ou presque, forment l’ensemble probablement le plus solide et ne cessent de le consolider. Les États-Unis, le noyau ou l’épicentre, sont formés, comme on le sait par cinquante états. Il va de même pour les autres groupes du Centre. Du Japon, aux États-Unis en passant par l’Europe, il s’agit du même groupe avec une force de domination et de terreur sans précédent. Et tout ce que ce groupe n’arrive pas à prendre par les moyens « pacifiques », il le prend par la force. Mais laissons ce chapitre de côté pour le moment et revenant à notre sujet du jour.

Pires que les colons d’antan

Donc ces émirs du Golfe qui s’associent aujourd’hui avec les « émirs » de Tunis, d’Alger et de Rabat, ne se font aucun souci sur les structures fondamentales de la société arabe. D’aucuns se demandent réellement à quoi fait-il allusion M. Gargaoui quand il ose parler de « cadre interarabe ». Il prend certainement les gens pour des naïfs. Comme tous les évènements de l’histoire et leurs activités vampiriques l’indiquent, il n’y a rien dans l’esprit de ces individus d’arabe, ou d’appartenance à un ensemble distinct de l’Occident. Ils sont tous « fiers » des structures fondamentales existantes dans le monde auquel ils s’identifient réellement. C’est à dire le monde occidental. Ils se comportent en terre arabe et musulmane de la même manière ou même pire que les pires colons. Des colons qui vivaient bien confortablement en terre d’autrui et sur le compte des autochtones et avaient l’âme dans leurs métropoles respectives. Donc ce mégaprojet du lac, comme tous les autres qu’ils soient à Tunis, à Alger, à Rabat, à Charm Echcheikh ou dans n’importe quel autre endroit, tant qu’ils soient pensés, construits et pilotés par cette espèce de vampires, ils n’ont rien à voir avec les projets authentiques qui se décident dans l’intérêt et avec la participation de toute la société arabe. M. Al Gargaoui parle « d’investissement interarabe de nature à créer un produit économique arabe capable de faire face à la concurrence mondiale. »

On ne sait pas à quoi il pense ou à quoi veut-il faire penser le ministre quand il parle de produit arabe. S’agit-il de constructions industrielles, de constructions technologiques, de constructions de centre de recherches, de constructions d’immenses sidérurgies, de constructions de complexes pétrochimiques, de constructions aéronautiques, de constructions d’industries automobiles, de constructions d’industries militaires, de constructions d’ensembles agro-industriels, etc. ? De telles constructions effectivement seraient capables de faire face à la concurrence mondiale. Et même avant d’entrer en concurrence avec qui ce soit, il s’agit de la seule voie qui mène à un développement humain arabe réel. À moins que le ministre et ses amphitryons pensent à faire la concurrence à Acapulco, à la République Dominicaine ou à toutes ces républiques turistico-bananières du Caraïbe. Quant à ce qui se fabrique à coup de milliards, il n’a rien de compétitif et constitue tout simplement un appendice de l’économie occidentale. Ce genre d’individus du Golfe et leurs pairs dans les dictatures arabes et musulmanes, ont toujours dans l’esprit des projets gigantesques : Des complexes hôteliers de grand luxe, gigantesques. Des complexes de loisirs, gigantesques. Des tours, comme celle qu’ils sont en train de construire à Dubaï de plus de cinq cents mètres de hauteur, gigantesques. Tout ce gigantisme en réalité se réduit à un battement d’aile de papillon. Un gigantesque gaspillage en tout cas.

Holding Dubaï et ses tentacules

L’agence de presse française AFP, a diffusé aussi, au moins, une dépêche au sujet du projet du siècle de Tunis. Et on peut y lire que ce même groupe de Dubaï s’était déjà emparé auparavant des 35% du réseau de Télécom Tunisie au prix de plus deux milliards de dollars (1,893 million d’euros exactement). La compagnie française Vivendi Universal s’était retirée presque humiliée. Elle ne pouvait offrir à la dictature autant d’argent. Évidement la compagnie Vivendi n’est pas dirigée par un émir ayant à sa disposition un ou plusieurs puits de pétrole gagnés à la loterie. La dépêche ajoute que le groupe Holding Dubaï est aussi partenaire de groupes européens (Mercedes-Benz, Airbus etc.). Ce qui est aussi le cas de la KIO des émirs Assabah, de l’émir de Qatar et de tous les émirs de Saoud.

Sama Dubaï, associé aux autres Samas ou Holdings du Golfe, quand ils entrent dans l’espace européen ou occidental en général, leurs nuages sont toujours chargés de pluies d’argent sans comparaison aucune avec les pluies de milliards qui sont en train de tomber sur le Maghreb. Ce sont des authentiques pluies diluviennes. Il va de soi que les « investissements » réels de ces individus du Golfe – la tâche pour laquelle ils ont été sélectionnés par les anglais et consorts – représentent en vérité, la forme la plus appropriée pour alimenter gratuitement, l’ogre, en l’occurrence la colossale et unique économie mondiale, celle occidentale, avec toutes les matières premières dont elle a besoin.

Le pétrole, le gaz et certainement d’autres matières dont on ne parle presque jamais, dans le cas des émirs du Golfe, fluent à travers des gigantesques tankers qui sillonnent les mers sans arrêt, comme si les robinets étaient directement installés dans chacune des grandes industries occidentales et les milliards que reçoivent les émirs à titre de bakchich (C’est bien ce représentent ces milliards de dollars à côté de la puissance exponentielle occidentale) sont immédiatement renvoyés à la source contre des bons de trésors publics délivrés par le Fort Knox des États-Unis et qui s’élèvent à plus de six billions de dollars ou à titre d’actions dans les plus importantes industries occidentales, comme on l’a vu plus haut avec Mercedes-Benz, l’EADS, la motrice de l’Airbus et de toutes l’aviation militaire européenne ou la compagnie Boeing des États-Unis ainsi que Carlyle, l’un de gigantesque groupement financier aux États-Unis qui approvisionne en milliards de dollars surtout l’industrie militaire.

Sans bien entendu oublier la compagnie de Dick Cheney Haliburton. Ce ne sont là que quelques exemples qui expliquent comment le pétrole, le gaz et toutes les autres matières premières arabes et musulmanes sont livrées gratuitement à l’Occident par l’intermédiaire de ces Émirs. Par conséquent leurs fameux investissements dans le cadre « interarabe » non seulement ils sont insignifiants et sans aucune conséquence réelle positive sur la vie dans la société arabo-musulmane, mais constituent tout au contraire, une création de richesses supplémentaires dont le seul bénéficiaire est toujours le même : L’Occident. Bien que dans la foulée, il est vrai, ces émirs mènent un train de vie de luxe sans égal dans aucune autre espèce humaine, ni dans aucune autre époque de l’histoire. Et qu’est ce que ça peut faire à un Occident de voir ces émirs consommer tous ses produits de luxe ? – Tout à fait le contraire, il les encourage et leur ouvre l’appétit et toutes les portes à eux et à toutes leurs descendances du futur. Leurs châteaux sont dispersés dans les quatre coins du monde occidental. Leurs moyens de transport privés sont des avions, des authentiques palais volants, conçus et construits uniquement pour eux, soit par l’un ou l’autre des consortiums européen ou États- unien.

Des Airbus avec salle de bain, salons de luxe, chambres à coucher, bureaux et tout l’équipement toujours de luxe comme on peut imaginer. Le bakchich n’obéit à aucune logique rationnelle. Il se gaspille tout simplement d’une manière aussi gigantesque jusqu’à la monstruosité totale. Et finalement tous les milliards occidentaux reviennent à la source. Et quand ils font un détour par Tunis, Alger, Rabat ou le Caire, ils ramassent le peu de sang qui reste encore dans les veines de la population. Ou par hasard, ces crocodiles du Golfe jouent-ils à fonds perdus ? Ou sont-ils venus financer des œuvres philanthropiques ? Si comme le rapportent les informations, bien protégés par les organismes internationaux, comme le FMI, l’OMC ou la BM et surtout par l’appareil de mort des États-Unis, ces crocodiles sont chez nous pour plusieurs années d’abord pour récupérer les milliards investis et par la suite les dividendes. Le tout sera prélevé sur le compte de la population et jamais, comme le prétendent les sorciers, qu’on appelle des experts économiques, sur le compte des occidentaux qu’on va inviter à venir profiter de ce luxe sur les berges du Lac de Tunis. De la même manière que se déroulent les choses en ce moment dans le secteur dit touristique. (Voir mon article : Le tourisme, cette autre imposture occidentale)

Les ressources naturelles, les capitaux et le génocide.

Toujours dans la même dépêche on y lit : « Sans grandes ressources naturelles, la Tunisie table désormais sur ces capitaux arabes pour soutenir une croissance à plus de 6% pendant dix ans. » Ni l’une ni l’autre de ces trois assertions de la dépêche AFP n’est vraie. Ni la Tunisie – dans la mesure où elle est arabe – ne se trouve sans grandes ressources naturelles, ni les capitaux des émirs ne sont arabes, parce que s’ils l’étaient, ils ne seraient, sans aucun doute, pas entre les mains de tels sinistres et infâmes personnages, ces émirs du Golfe dont le comportement social, politique et moral a dépassé, depuis très longtemps toutes les limites entre la décence et purement et simplement le crime, surtout en examinant le rôle dévastateur qu’ils jouent sur la scène arabe et musulmane. On en parlera plus loin du rôle qu’ils ont joué tout récemment et continuent à jouer dans la destruction de l’Irak et combien de milliards ils ont apporté afin que l’effroyable machine de mort états-unienne fonctionne à plein rendement dans le génocide en cours qui a fait déjà plus de trois millions ( http://www.justforeignpolicy.org/Iraq/Iraqdeaths.html) de morts arabes et musulmans, plus de trois millions de réfugiés et auxquels s’additionnent à chaque lever de soleil encore plusieurs milliers en morts et en réfugiés. Ni la croissance de 6% durant les dix ou cent ans à venir ne veulent rien dire.

Ce genre de chiffres, de taux ou de statiques, surtout dans la Périphérie ou les pays marginaux, relèvent d’un leurre qu’utilisent les dictateurs pour masquer les réalités effroyables dans lesquelles se débattent les masses populaires. S’ils ne changeront rien dans la lamentable situation du développement humain dans toute la société arabe, par contre si qu’ils feront probablement entrer dans la prochaine édition de la Revue Forbes le premier milliardaire en dollars originaire de Tunis, d’Alger ou de Rabat après l’émir saoudien Al Walid.

Le rapport Avicenne

Ni la nature de cette race d’individus, ni la domination totale occidentale ne permettent aucun projet réel de développement humain dans le monde arabe et musulman. Dans un récent rapport rédigé par un groupe de chercheurs, diplomates français et publié sous le titre : Rapport Avicenne. On y lit entre autres : « Leur point commun est leur conviction que la France se doit d’entretenir des relations politiques, économiques et culturelles fortes avec les pays d’une zone (Le Maghreb et l’Orient arabes) particulièrement sensible où elle a des intérêts vitaux. »

Non seulement la France a des intérêts vitaux dans le monde arabo-musulman, mais aussi les états-uniens, les anglais, les allemands, les japonais et tout l’ensemble qui constitue le Centre par rapport à la Périphérie. Tous ont des intérêts vitaux, les seuls qui sont exclus de ces intérêts sont justement les peuples concernés ceux de la Périphérie ou des pays marginaux et dans ce cas les peuples arabes et musulmans. Mais au fond de quels intérêts parle-t-on ? – Le terme ne reflète en aucun cas sa véritable signification. Il sert de masque qui dissimule une authentique opération de pillage en cours depuis des siècles.

Dans le même rapport, paragraphe II, sous le titre : « Des orientations d’action » point 2 on y lit : « Accentuer notre coopération avec des partenaires d’influence, notamment en établissant une coopération renforcée avec certains de nos partenaires européens, en poursuivant la normalisation post irakienne de notre relation avec les États-Unis, en nous concertant avec la Russie et la Chine, en dialoguant davantage avec le monde arabe et musulman et, tout spécialement, avec l’Arabie Saoudite dont il convient d’appuyer les efforts en vue de réduire les sources de tension. »

C’est bien clair. D’abord il n’y a jamais eu de dialogue mais des instructions que dicte le puissant au dominé. Et puis comment se fait-il que l’un des clans des plus exécrables émirs du Golfe, l’odieuse famille des Saouds, se voit jouir d’une notoriété et d’une crédibilité aux yeux des membres de ce groupe d’experts français ? On voit parfaitement la nature réelle des valeurs occidentales. Ils disent qu’elles sont universelles ! Précisément ce clan de mafieux, hors pair, dans l’histoire humaine se trouve à l’origine non pas de ce qu’ils considèrent hypocritement comme sources de tension, mais de toute la situation dramatique dans laquelle se trouvent les arabes et les musulmans éloignés de tout progrès, de tout développement, de toute technologie et enfin de compte éloignés de la vie tout court.

Toujours dans le même rapport et concernant le même paragraphe on lit : « En conclusion, les turbulences qui affectent le Moyen-Orient ont atteint un niveau de haute intensité qui représente, pour les pays occidentaux et, plus spécialement, pour l’Europe, de grands risques, notamment dans le domaine de la sécurité au sens large du terme : accroissement du terrorisme, perturbations dans notre approvisionnement en hydrocarbure, attaques contre nos forces au Liban, dislocation des États. En Afrique du Nord, la situation paraît plus contrôlée, mais les menaces sont également présentes et tendent à se renforcer comme l’ont confirmé les attentats d’avril 2007 en Algérie et au Maroc. » On voit l’objet de l’inquiétude occidentale. En tout cas il n’y a que des naïfs, des stupides ou des imbéciles pour s’attendre à ce que les occidentaux, experts ou moins experts, prennent en charge les inquiétudes des masses arabes et musulmanes ou même soient simplement disposés à un dialogue réel avec les forces vives de la société arabe et musulmane. On peut même conclure que le temps du dialogue soit irrémédiablement épuisé.

Pourtant le rapport, on ne sait s’il s’agit d’une contradiction ou d’un léger déraillement inattendu, dans le paragraphe 1,2, sous le titre : « Des sociétés bloqués » on lit : « Le Moyen Orient est la seule partie du monde qui n’a connu aucune alternance politique réelle depuis la chute du mur de Berlin : Les mêmes dirigeants (ou leurs fils) sont au pouvoir, appuyés sur des structures clientélistes et répressives d’une indéniable efficacité. D’autre part, les retards dans tous les domaines du développement s’accumulent, comme le rappellent les différents rapports du Programme des Nations Unies pour le Développement, suscitant le désespoir des populations, notamment des jeunes et des personnes qualifiées, qui cherchent dans l’émigration à tout prix la solution de leurs problèmes. »

Donc le rapport qui a mis l’accent sur les dirigeants du Moyen-Orient tout en omettant ceux du Maghreb, qui sont de la même vile espèce, pour les discréditer, feint d’oublier qu’un peu plus haut, il recommandait des appuis particulièrement au plus odieux des clans celui des saoudiens. Quant à l’émigration à tout prix des jeunes, elle n’est au fond qu’une des innombrables conséquences de la domination occidentale économique et culturelle militairement musclée, et, inévitablement illégitime. Dans le chapitre 2.1 sous le titre « Notre présence dans le monde arabe demeure considérable. » Il est écrit : « Notre réseau diplomatique reste le plus implanté à côté de celui des États-Unis. Notre présence culturelle et commerciale est certes concurrencée, mais demeure primordiale. Des centaines de milliers de français travaillent dans la zone. La France y conduit avec presque tous les pays des opérations de coopérations ambitieuses (Coopération multiforme au Maghreb, politique libanaise, relation étroite avec l’Égypte, coopération militaire avec les pays du Golfe, intérêts énergétiques, etc.) »

Donc ils sont des centaines de milliers de français qui « travaillent » dans la zone. Faut-il le souligner que dans ce cas il ne s’agit pas d’immigrés. Comme sans aucun doute il y a aussi des centaines de milliers d’états-uniens, des centaines de milliers d’anglais et d’autres centaines de milliers d’occidentaux de tout bord. Au total des millions. Des millions de citoyens occidentaux hôtes distingués en terre arabe et musulmane. Et pour ce qui est de la présence, surtout dans les émirats du Golfe, de tous ces autres millions de travailleurs venus de l’Inde du Pakistan, du Bengladesh ou de toute autre région de la Périphérie, eh bien tous ceux-là n’ont aucun poids ni aucune importance plus que celle des masses arabes et restent une matière première malléable selon les caprices des émirs et de leurs protecteurs occidentaux.

Quant à la présence de ces millions d’occidentaux révèle bien à quel point la domination est effroyable. Chaque contrat d’armement qui se chiffre à plusieurs milliards de dollars inclut dans ces clauses des milliers de « techniciens » destinés officiellement aux services de maintenance et à entraîner les autochtones aux maniements de ces armes. Dans son livre « Contre tous les ennemis » Richard Clarke, écrit à propos de ces milliers d’experts : « à chaque marché signé, de nouveaux américains arrivaient, des civils venaient expliquer le fonctionnement des armes. »

De même chaque autre contrat d’achat de toute sorte d’engin est suivi aussi d’une foule considérable de techniciens installateurs, monteurs et autres. Bref, sans nécessairement être toujours les mêmes, il y a une présence continue de tous ces millions d’individus occidentaux parmi lesquels beaucoup, sous une couverture ou une autre, s’adonnent en réalité à l’espionnage tous azimuts, non pas des émirs mais des masses populaires pour détecter le moindre sentiment d’hostilité à l’égard de l’Occident, et, venu le moment tirer la sonnette d’alarme. Des dizaines de milliers sont aux services de la protection de ces mêmes émirs et de leurs proches. Les émirs saoudiens, pour les considérables moyens dont ils disposent et aussi pour leur nombre, sont protégés non par une compagnie, sinon par plusieurs de ces compagnies états-uniennes dites de « Security » avec lesquelles on a souscrit des contrats qui se chiffrent en milliards de dollars.

Donc tout ce monde dont nous parle le rapport encaisse des sommes considérables qui représentent dix, cent et certainement des milliers de fois tout ce que les communautés arabes et musulmanes résidentes en Occident et qui sont certainement beaucoup plus nombreuses puissent en recevoir. Le déséquilibre dans ce domaine d’échanges, si on peut considérer le thème de l’immigration comme tel, est total. Rien que dans ce cas précis, le déficit en faveur de l’Occident est énorme. Et malgré tout, les virulentes campagnes xénophobes au Centre ne cessent de se multiplier sous tous les prétextes les plus divers et dans certains cas, comme depuis l’arrivée de M. Sarkozy à la présidence, on est en train de recourir aux déportations pures et simples. Il est vain de parler d’échanges. Il n’y a aucun échange. Ce qu’il y a là c’est une parmi toutes différentes procédures du pillage systématique.

La Mondialisation, le nouveau genre colonial.

La mondialisation a fini par cristalliser parfaitement les choses qui se résument en deux termes : Centre et Périphérie. Le Centre, le puissant Occident qui dispose de presque toutes les richesses du monde, alors qu’il ne représente qu’à peine les 15% de la population mondiale et la Périphérie qui doit se contenter de survivre sur ses poubelles. C’est dans cette optique injuste, illégale et diabolique que fonctionne la Mondialisation. Les émirs du Golfe, ces crocodiles qui rampent en ces jours sur Tunis, n’ont pas pensé ni ne sont allés au Sud, du côté de Gafsa ou Gabès ou du côté de l’Ouest vers Kairouan ou Sbeïtla, ils se sont dirigés directement à Tunis. Parce que tout, dans toutes ces dictatures, se concentre dans la ville des ambassades occidentales et des corps diplomatiques qu’on appelle la capitale. À l’instar de la mondialisation, la plus perfectionnée des formes de colonisation occidentale, la capitale joue le rôle du Centre et le reste du pays la Périphérie. Et aussi c’est parce que c’est là où résident les membres de la race élue. Et sous l’angle ou l’argument culturel, dans le même rapport Avicenne on lit : « Les perspectives pour la France dans tous les domaines y sont remarquables. En témoignent tout récemment les opérations du Louvre et de la Sorbonne à Abou Dhabi. »

De quoi s’agit-il en réalité ? – Selon le journal Le Monde du 06/08/07, sous le titre : « Le Louvre d’Abou Dhabi rapportera 1 milliard d’euros à la France. » Il est textuellement écrit : « Le « Louvre » d’Abou Dhabi rapportera à la France pas moins de 1 milliard d’euros, selon les termes de l’accord signé mardi 6 mars 2007 par la France et l’émirat. Des indiscrétions citées par Le Monde ces dernières semaines annonçaient un chiffre inférieur, autour de 700 millions d’euros. Le contrat signé dans la capitale des Émirats porte sur la création en 2012 d’un musée « universel », portant le nom de « Louvre Abou Dhabi », pour lequel la France apportera son expertise et les œuvres de ses musées. La seule concession à l’émirat d’Abou Dhabi du nom du Louvre, prévu pour une durée de trente ans, rapportera au musée 400 millions d’euros, dont 150 millions payés dans un délai d’un mois. La France et ses musées prêteront pendant dix ans à partir de la date de l’ouverture du musée, sur la base du volontariat, des œuvres dont la durée de prêt n’excédera pas deux ans. Ce projet a suscité ces derniers mois les critiques d’acteurs du monde de l’art, qui s’inquiètent de ce qu’ils jugent être une “dérive commerciale” des musées nationaux et des risques de censure dans cet émirat très conservateur. A Abou Dhabi, le ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, accompagné d’une délégation des patrons des grands musées français, a voulu calmer ces inquiétudes, se félicitant du “rayonnement” de la culture française et réaffirmant que les œuvres des collections nationales étaient inaliénables

Conçu par Jean Nouvel, le bâtiment du “Louvre Abou Dhabi”, d’un coût de 83 millions d’euros payés par l’émirat, doit être mis en chantier cette année. Il n’est qu’une composante d’un énorme projet portant sur la construction de quatre musées et d’un centre de spectacles qui formeront un “district culturel” sur l’île de Saadiyat. ». C’est ainsi que se cultivent les émirs ou du moins voit la culture. Ils achètent la culture non pas par kilogramme, mais à coup de milliards. Il est dur de ne pas sentir la nausée devant un acte aussi puéril, mais pour les quantités incroyables d’argent gaspillé, il n’est pas moins criminel, surtout quand on sait que plus de la moitié de la population arabe et musulmane est analphabète. Il n’existe aucun cas pareil dans l’histoire de prête-nom de musée, ni à ce prix ni à aucun autre.

La nature de ces puissants spéculateurs du Golfe

Les 18.000 princes et princesses de la Maison Saoud détiennent les 90% de toutes les richesses de la Péninsule Arabe. Le sol, ce qu’il y a sur le sol et tout ce qu’il y a dans le sous-sol leur appartient. La Péninsule Arabe ne s’appelle-t-elle pas officiellement l’Arabie Saoudite !? A propos sur You tube on y trouve un excellent reportage sur les horreurs indescriptibles de cette famille. Il s’agit d’un film produit le mouvement politique Islah et posté par Alsabaani, lien http://www.youtube.com/alsabaani. On y trouve ce que probablement on en n’a jamais vu ni lu dans aucun autre document nulle part dans le monde. C’est pratiquement de l’inimaginable, de l’incroyable, de l’impensable de l’inconcevable et surtout de l’effroyable. On va revenir plus loin sur cette famille.

Zayed et les siens.

Zayed ben Sultan Al Nahyan l’antérieur chef des émirs de Dubaï est décédé le 02 novembre 2004 à l’âge de 86 ans. Depuis c’est son fils Khalifa bin Zayed Al Nahyan qui a pris les commandes des « Émirats Arabes Unis ». Bien que ça importe très peu, la superficie totale de ces émirats unis serait de 82 880 km² avec une population officielle de 3 870 936 habitants. Selon l’encyclopédie Wikipedia, ces émirats se seraient « émancipés » de la tutelle anglaise le 02 décembre 1971. En réalité les anglais avaient eu tout le temps pour trouver les familles ou les chefs de tribus qui seraient les plus génétiquement préparées pour représenter en toute confiance la couronne dans chacune des parcelles d’un ensemble uni par tous les facteurs naturels, géographiques, historiques, culturels etc. découpé au bistouri et transformé en émirats, royaumes et dans certains cas, bien rares, républiques.

Et comme c’est le cas de tous les autres émirats du Golfe, du Koweït, de Qatar, de Bahreïn et d’Oman, l’indépendance et l’intronisation de tous, de et par l’Angleterre se sont déroulées sans effusion de sang aucune et d’une manière « civilisée ». De toute manière les relations entre la métropole coloniale Londres et tous les dirigeants de ces émirats y compris le plus grand de tous, la Péninsule Arabe devenue officiellement depuis 1932 propriété de la Maison Saoud, n’ont fait qu’évoluer – à la pleine confiance et satisfaction des anglais, des étatsuniens et par extension de tous les occidentaux – dans la même trajectoire. Des relations qui ont résisté formidablement à tous les contretemps et toutes les circonstances politiques adverses qui agitent tout le monde arabe et musulman depuis le début du 20ième siècle.

Ces relations, depuis la disparition de l’Union Soviétique, sont portées à leur zénith et aucune révolution ni convulsion arabe ou musulmane quelconque ne semble plus inquiéter le moindre du monde, ni les uns ni les autres. Ni les métropoles occidentales ni les dirigeants ou les Cheikhs de tous ces émirats. L’Irak qui constituait jusqu’à 1990, un éventuel danger a cessé de l’être. Au moins en tant que régime politique susceptible de perturber cette quiétude qui navigue paisiblement sur un fleuve de dollars, un fleuve à son plus haut niveau et même souvent débordant. Des immenses fortunes qui se sont constituées en très peu de temps grâce – bien entendu – au pétrole et au gaz exploités par et pour le profit exclusivement des occidentaux.

Et comme toutes les fortunes qui s’amassent en un temps record, elles restent, dans leur origine, pour le moins suspectes et l’usage qu’on en fait obéit beaucoup plus aux règles ou normes de la spéculation, c’est-à-dire le gain rapide, qu’à la cohérence de tout projet réfléchi répondant aux horizons et aux aspirations de toute une société – qui au fond – est bien la seule propriétaire légale de ce qui se trouve sur son sol et dans sous-sol pour s’en servir en tant qu’instrument de progrès, de développement, de création de richesses générales et enfin de compte d’avancement et de civilisation. Et non pas des richesses qu’on dilapide dans des projets du genre du Lac de Tunis.

Des similitudes frappantes mais en somme non étonnantes.

Cecil Rhodes, ce sinistre personnage anglais, en débarquant en Afrique vers la fin du 19ième siècle, pour s’emparer des mines de diamants et d’or de Kimberly en Zambie, en Zimbabwe et en Afrique du Sud, il n’avait pas hésité un seul instant à massacrer des centaines de milliers parmi le habitants de cette région d’Afrique y compris les enfants, les femmes et les vieillards, ni à abuser en un premier temps de la crédulité de certains chefs de tribus pour les tuer à leur tour quand ils arrivaient à découvrir ses astuces criminelles. C’étaient des authentiques génocides. Cet individu a agi avec tous les appuis de sa majesté. Aujourd’hui en Angleterre et ailleurs dans le monde occidental, beaucoup d’institutions portent son nom et sont fondées par l’argent des diamants ensanglantés.

Tout l’or et tout le diamant tout en faisant sombrer l’Afrique dans le sang, la misère et le sous-développement total jusqu’à nos jours, ils faisaient la prospérité, l’avancement scientifique et technologique de l’Angleterre d’abord et par extension de tout l’Occident. D’ailleurs le pillage de ces trésors d’Afrique et d’autres régions du monde, sont à l’origine de la Première et de la Deuxième Grande Guerre entre les occidentaux eux-mêmes. Donc cet état d’esprit qui a drainé les diamants et l’or des africains vers l’Occident et a fait du criminel Cecil Rhodes un personnage de référence historique est le même qui continue à régir les ressources énergétiques, la colonne dorsale de la puissance matérielle occidentale. Toujours vers l’Angleterre et l’Occident et qui fait de ces sinistres spéculateurs du Golfe, les Cecil Rhodes de notre époque, avec toutes les caractéristiques du personnage anglais, soit dans sa perversion sociale et sexuelle, puisqu’il était homosexuel et avait comme amant de compagnie, le médecin écossais Leander Jameson, soit dans son côté criminel que lui-même et ses hagiographes ne considèrent pas du tout ainsi, plutôt tout à fait l’inverse.

Rhodes à l’âge de 23 ans, se sentant déjà si sûr de ses idées, est allé jusqu’à les publier dans un genre de « Manifeste » où il écrivait le suivant : « Mon objectif fondamental dans la vie, c’est d’être utile à mon pays. Et si Dieu a prévu un Plan quelconque, il faut savoir à quelle race il a décidé de confier sa divine réalisation. Indubitablement, cette race ne peut être que la blanche et plus précisément celle anglophone, qu’elle soit britannique, américaine, australienne ou sud-africaine ». Bien que cette dernière à l’époque concerne, bien entendu, les colons blancs néanamoins on peut leur ajouter aujourd’hui les émirs du Golfe car la même conviction qui animait Cecil Rhodes quant au Plan et sa réalisation divine anime tous ces émirs.

Aucun jusqu’à présent n’a déçu la couronne anglaise et comme le constate à son tour le rapport Avicenne, les perspectives restent rassurantes pour les anglais et les états-uniens : « Plus généralement, notre diplomatie demeure marquée par le passé et ne semble pas assumer les défis de la relation euro-arabe dans le siècle qui s’ouvre. Nos partenaires ne sont pas seulement les héritiers de la relation historique de la France du 19ième siècle avec le monde arabe de Mohammed Ali. Nous devons penser qu’ils sont et qu’ils seront de plus en plus des membres des jeunes élites américanisées du Golfe… » Des émirs qui au fond doivent les gigantesques quantités d’argent qu’ils ont entre leurs mains à la même couronne anglaise ou anglo-saxonne. Au lieu du diamant et de l’or ensanglantés, ils livrent à leurs protecteurs l’or noir et le gaz aussi ensanglantés et plus ensanglantés que jamais.

Le côté de la perversion sexuelle des émirs

Ce côté qui est largement connu chez ce groupe d’individus, néanmoins et afin d’illustrer son répugnant aspect, on citera quelques cas qui constituent des documents irréfutables. L’ancien émir de Qatar, Khalifa bin Hamed Al Thani c’est-à-dire le père de l’actuel émir était pris en 1997(Voir le monde du 09-10-11-12 juin 1997) en flagrant délit en France. Il logeait dans l’hôtel Crillon de Paris, l’un des plus chers et plus célèbre. Il était pris en tant que personnage central d’un réseau de prostitution de grand luxe connu à son époque sous le nom de Madame Claude du Moyen Orient et était dirigé par une suédoise, Annika Burmark, Jean Pierre Bougeois, un photographe spécialisé dans l’érotisme, un libanais du nom Nazih Abdellatif Al Ladiki et le tout chapeauté par le capitaine français Paul Baril, celui même qui a été chargé par le président français François Mitterrand d’organiser un réseau d’écoutes téléphoniques illégales. Paul Baril était aussi le chef d’interventions de la gendarmerie française.

A part l’émir Khalifa, aujourd’hui âgé de 86 ans et vit à Dubaï, étaient aussi mêlés d’autres personnages abjects de la Maison Saoud. Les tarifs appliqués à l’époque atteignaient la bagatelle de 50.000 francs français le rendez-vous. Ce qui équivaudrait aujourd’hui à plus de 10.000 euros. Une actrice de Hollywood aurait, selon les déclarations des détenus, encaissé un million de dollars pour avoir passé la nuit avec l’un de ses émirs. Il a fallu l’intervention directe du président français, François Mitterrand, pour arrêter l’enquête et archiver l’affaire. Depuis les relations, précisément de n’importe quel président français avec les émirs du Golfe se sont raffermies et sont devenues des relations stratégiques. Même le tout neuf président Sarkozy n’avait pas hésité à se faire flanquer à sa droite dans la tribune d’honneur – durant les fêtes du 14 juillet dernier – par l’actuel émir du Qatar, le fils de Khalifa, le patron d’Al Jazeera, la chaîne de télévision en vogue dans le monde arabe, mais surtout aussi un grand pourvoyeur de fonds à l’État français ou en tout cas à l’industrie militaire et civile française. Toujours à coups de plusieurs milliards de dollars. Et en plus il héberge, à titre « altruiste » le CENTCOM, c’est-à-dire la base centrale de commandement de toutes les opérations d’invasions américaines contre les pays arabes et musulmans dans toute cette région et particulièrement les opérations de massacres en cours en Irak et en Afghanistan ainsi que plusieurs autres opérations prévues pour le futur.

Agha Hassan Abedi (Voir le livre House of Bush House of Saud de Graig Unger paru en 2004) est un pakistanais. Il est le fondateur de la Banque du Crédit et du Commerce International. Sa banque dispose de plus 146 succursales et se trouve dans 32 pays du monde. Ce monsieur afin d’attirer la clientèle du Golfe vers sa banque avait introduit des pratiques peu usuelles dans le monde austère des banques. Au lieu d’offrir des micro-ondes, des machines à laver, ou des ordinateurs portables pour attirer les clients, il a créé une « section spéciale de protocoles » qui consiste à satisfaire les « nécessités personnelles » de la famille An Nahyan, d’Abou Dhabi. M. Abedi – dans le but de consolider ces relations avec ces émirs du Golfe – avait engagé une femme au Pakistan avec la mission bien précise de chercher dans les villages des jeunes filles vierges dans la tranche d’âge entre 16 et vingt ans pour les envoyer vers les Émirats Arabes Unis et les autres émirats du Golfe. Dans certains cas Abedi fournissait aussi des garçons pour les homosexuels du Golfe.

Plusieurs de ces petites filles pakistanaises qui n’avaient même pas atteint l’âge de l’adolescence avaient souffert, au cours de leurs expériences des atrocités physiques et morales incroyables. Des atrocités, sans aucun doute, indélébiles. L’émir de Dubaï, Mohammed ben Rached Al Maktum, celui même qui a posé la première pierre en compagnie de Ben Ali, venait d’écrire une lettre à Georges Bush( Voir El Pais du 18 juillet 2007) pour lui demander d’intervenir et arrêter la procédure ouverte à la suite d’une plainte déposée contre lui auprès du tribunal de l’état de Floride, au nom des parents de plusieurs milliers d’enfants de différents pays arabes et musulmans, envoyés dans ces Émirat et qui ont souffert un genre d’exploitation, bien qu’insolite, mais entre parfaitement dans la mentalité perverse de ces émirs.

C’est le bureau d’avocats Motley Rice qui a pris les choses en main et ce, en vertu de la loi qui date de 1789, la loi sur l’offense et les préjudices causés à des citoyens étrangers où que ce soit dans le monde et qui habilite les tribunaux fédéraux à donner suite aux plaintes déposées par des citoyens non étatsuniens qui se considèrent victimes en violation du droit international ou de n’importe quel traité spécial signé par les États-Unis. Pour cette raison juridique, mais aussi pour le fait que l’Émir de Dubaï et plusieurs membres de son entourage possèdent de grandes fortunes déposées dans les banques étatsuniennes ainsi que d’immenses propriétés dont un gigantesque Ranch situé dans le sud de l’État de Floride.

Dans sa lettre à Bush, l’émir écrivait entre autres : « Je vous rappelle monsieur le président, que mon pays, est bien votre associé clef dans la guerre mondiale contre le terrorisme. Notre alliance et notre amitié, poursuit-il sont basées sur la confiance et le respect mutuel… » Et qui doute de ce fait cher émir ?
La question porte sur une sordide affaire, comme il est le cas de plusieurs autres dans la totalité de cette région du monde. Ces individus du Golfe, avec les immenses quantités d’argent dont ils disposent, s’imaginent que tout leur est permis, impunément et indéfiniment. Donc on apprend que pour leur abject plaisir de course de chameaux, ils font venir, ou ils achètent, des petits enfants des différents pays arabes et musulmans pauvres ou plutôt soumis à la pauvreté. Et excepté ces Émirats du Golfe tous ces pays appauvris sont des potentiels pourvoyeurs de petits enfants susceptibles de satisfaire les caprices crapuleux de ces vils personnages.

Les enfants âgés de deux à sept ans sont pratiquement enlevés par des intermédiaires, comme la femme aux services de la BCCI d’Abedi. Ils affirment à leurs parents qu’ils vont être envoyés aux Émirats pour travailler comme bergers. Hors la réalité qui attendait ces petits est d’une toute autre nature. En contre partie, les intermédiaires versaient aux parents de ces enfants l’équivalent de 100euros par mois et gardent dans leur poche une commission du double, chaque mois aussi. À l’insu des très pauvres parents, les enfants vont en réalité servir comme enfants-jockeys dans ces courses « typiques » dans ces milieux du Golfe. Et afin de garder le poids idéal, ils sont alimentés ou plutôt sous-alimentés, pour faire reculer le plus tard possible l’échéance leur poids de 22 kilogrammes. Ils ne sont jamais scolarisés et ne reçoivent aucun soin médical.

Quant à la fonction exacte, elle consistait donc à les attacher sur la bosse du chameau, une fine baguette à la main avec laquelle ils doivent, tout en criant, taper sur l’animal afin de l’exciter à galoper au plus vite. Souvent beaucoup d’entre eux tombent et certains se fracturent à différents degrés de gravité. Et une fois qu’ils atteignent le poids des 22 kilogrammes, ils sont mis à la retraite. Ils ne servent plus à rien et sont jetés. Sous la pression de plusieurs ONG les émirs ont fini par remplacer les petits enfants par des robots légers munis de baguette et émettant à travers un haut parleur incorporé les cris jouant le même effet sur l’animal.

D’autre part et indépendamment des poursuites judiciaires engagées dans l’État de Kentucky où l’émir et ses proches possèdent aussi des innombrables propriétés, les Émirats Unis viennent de signer avec l’UNICEF des accords qui consistent à rapatrier ces petits enfants à leurs respectifs pays d’origines et auraient offert pour leurs réinsertions sociales 11 millions de dollars. C’est une bagatelle qu’on sait que le nombre de ces petits enfants qui avait atteint plus de 3.000 selon les estimations de l’UNICEF et plus de 10.000 selon les affirmations de Ron Motley. 30 petits enfants auraient regagné dernièrement la Mauritanie, mais 300 petits mauritaniens restent encore attrapés dans le Golfe. Dans le même rapport il est indiqué aussi que ces petits enfants n’échappent pas non plus aux abus physiques et sexuels. L’avocat de l’émir et des siens un certain Habib Al Mulla prétend que « la justice aux États-Unis ne doit jouer aucun rôle dans cette affaire et ne donner aucune suite à la plainte déposée. Puisqu’aucun citoyen des E.U n’y est impliqué et que les faits ont eu lieu hors des E.U. Et que d’autre part, toujours selon Al Mulla, l’affaire est en train de trouver solution au niveau diplomatique. »

Dans ce chapitre on a évoqué quelques cas parmi des milliers de la même vile nature qui caractérisent parfaitement ces sinistres personnages sur le plan moral. L’aspect politique est d’une monstruosité sans équivalent dans l’histoire.

Le côté politico-criminel de ces émirs.

Dans son livre « Contre tous les ennemis » l’ancien conseiller de sécurité ou chef de l’antiterrorisme sous le mandat de Bill Clinton, Richard Clarke, fait des descriptions minutieuses sur les rencontres qu’il a eues avec tous ces émirs durant les préparatifs de la destruction de l’Irak en 1991 ou ce qu’on appelle par pur euphémisme occidental la première guerre du Golfe. Il écrit au sujet précisément des émirs de Dubaï : « Aux Émirats Arabes Unis, nous sommes accueillis par le spectacle inattendu des sept émirs regroupés sous la houlette du Président Zayed. Tous s’attendaient à ce que nous demandions le positionnement de quarante huit avions de chasse. Quand nous parlons de deux cents, ils ont le souffle coupé. Zayed essaie pourtant depuis des semaines d’avertir Washington de la décision imminente de Saddam d’envahir le Koweït. Une semaine plutôt, il a encore fait appel à un avion ravitailleur américain pour aider son aviation à défendre les champs pétrolifères des EAU contre l’Irak. Il sait à présent que ce coup-ci nous sommes enfin sérieux et ordonne aussitôt la construction de nouvelles installations logistiques pour accueillir des avions de chasse. » Plus loin l’auteur écrit encore : « Un arrangement temporaire fut également conclu avec les Émirats arabes unis, en attendant un accord définitif sur la conduite à tenir vis-à-vis des personnels américains susceptibles d’enfreindre les lois locales, mais l’escorte des porte-avions de l’US Navy pouvait désormais mouiller régulièrement à proximité de Dubaï. »

Par la suite Richard Clarke continue dans son livre de faire les minutieuses descriptions de la tournée des émissaires de la Maison Blanche dans tous les émirats du Golfe. « A Bahreïn, écrit-il, l’émir se montre abasourdi par l’ampleur du déploiement aérien que nous envisageons : Bien sûr, dit l’émir, que vous pouvez venir, mais nous n’avons pas assez de place sur l’aéroport et ma base de chasseurs est encore en construction. Nous lui proposons illico de la terminer. » De Bahreïn Clarke et ses compagnons s’envolent vers l’émirat d’Oman. Il est écrit : « Nous trouvons le sultan d’Oman dans sa forteresse du 15ième siècle dominant la mer, à Slalah, l’œil rivé sur CNN. Quand il se tourne vers nous, il est manifeste qu’il sait, au vu de nos étapes précédentes, que nous allons lui demander la permission de positionner chez lui une imposante armada aérienne. Bien sûr qu’ils peuvent tous venir, nous dit-il avec un grand sourire. Diplômé de l’École militaire britannique, c’est un stratège. En outre, il adore les avions. Est-ce que vous amènerez votre avions furtif ? Est-ce que je pourrai voler à bord demanda le sultan. »

Plus loin le même Clarke écrit : « La marine avait accès à deux ports dans le Golfe. Seul celui des Émirats arabes unis pouvait accueillir un porte avions. Au cours des années 90, ce port proche de Dubaï vit plus d’unités et de marins américains qu’aucun autre hors des États-Unis. Il restait néanmoins un port commercial sans implantation militaire permanente. La base de la marine se trouvait à quelques centaines de kilomètres, sur l’Île de Bahreïn, où vivent et travaillent plusieurs milliers de marins américains. Après les attaques contre les supertankers et la première guerre du Golfe, cette petite base était devenue un centre important et actif. En 1996, le Département de la Défense (Le Pentagone) annonça qu’elle servirait désormais de quartier général à une nouvelle entité, la 5ième Flotte. »

Encore une fois on a cité ces quelques exemples qui constituent pour l’histoire et certainement pour la justice un jour des documents irréfutables sur le rôle que jouent tous ces émirs du Golfe sans exception aucune. Leur félonie dans le cas de l’Irak est d’une évidence méridienne. Mais comme l’aborde brièvement Richard Clarke dans le même livre, tout le long de leur existence ces émirs ont apporté aux anglais et aux états-uniens en particulier et à tous les occidentaux en général, des considérables approvisionnements et appuis matériels multiples, que ça soit en énergie pour leur machine de guerre commune, soit en leur apportant des sommes colossales en argent pour financer les agressions et les guerres contre les peuples, non seulement dans le monde arabe et musulman, mais partout dans le monde et particulièrement en Amérique du Sud. Ils le font avec un degré d’enthousiasme et d’effervescence qui dépasse celui des occidentaux eux-mêmes.

Durant les années soixante et le début des années soixante dix, ils étaient derrière tous les évènements tragiques qui ont secoué toute la région et particulièrement leur acharnement contre l’Égypte. Une fois tombé le mur de Berlin et avec la mainmise pratiquement totale des occidentaux sur le monde, au nom de la Mondialisation, ces émirs se sont sentis en mesure de revendiquer publiquement leur félonie et leur collaboration avec l’Occident, comme si les vices d’hier sont devenus des vertus aujourd’hui. Ils justifient toutes leurs forfaitures au nom du réalisme, Dieu sait quel sera le dénouement final de la tragédie en Irak, mais il est certain, vu la nature abjecte de ces individus, qu’ils sont prêts à apporter le même concours dans les prochaines agressions ou guerres occidentales contre les arabes et les musulmans où qu’ils se trouvent.

Avec toutes les mesures de protections et la présence des dizaines de milliers de militaires américains (U.S) et les milliers de mercenaires se trouvant sur le sol même de la Péninsule Arabe (Arabie Saoudite, pour les occidentaux) il n’est pas exclu que d’une manière ou d’une autre, le clan des saouds soit renversé et arrive au pouvoir un « Chavez » arabe. D’ailleurs il y a plus d’un candidat pour le poste tel que par exemple le Docteur Saad al Faquih ou le Docteur Mohammed Al Mesaari. Eh bien il n’y aura aucun doute de voir ces émirs jouer le même rôle criminel pour détruire toute la Péninsule et causer un nouvel génocide. Il n’est pas non plus exclu, que les choses se précipitent et que ça soit l’Iran ou la Syrie, les prochaines cibles des feux occidentaux et particulièrement des USA.

Épilogue.

Ainsi est la nature profondément et génétiquement abjecte de ces émirs et consorts. Là où débarquent ces crocodiles, il n’y a aucune raison pour la réjouissance. Bien au contraire, comme il a été démontré tout le long de cet article et tout le long de leur courte mais hautement nocive histoire. Aucun des peuples arabes et musulmans, et, encore moins les autres peuples de la terre ne doivent s’attendre à quoi que ce soit, de nature à changer leur souvent désespérante situation, de la part de ces viles personnages. Par contre si, leurs amphitryons parmi les dictateurs arabes et musulmans peuvent bien se féliciter de se voir associer à de tels émirs en mettant de leur côté, la terre qui ne leur appartient pas, de la même façon que les puits de pétrole qui n’appartiennent pas à ces émirs qui les mettent à la dispostion de l’Occident, la matière première à prix de solde, en l’occurrence le peuple et un secteur spécial de « protocoles » comme celui mis à la disposition de ces exécrables énergumènes par le banquier pakistanais Abedi et eux, les émirs, les milliards reçus en bakchich, les projets de leur convenance et surtout ceux qui collent au mieux avec l’économie occidentale, celle qu’ils conçoivent comme la leur et en tout cas à laquelle s’identifient tous, les émirs et les dictateurs.