Le plus grand café internet de Pékin, avec plusieurs centaines de postes d’accès au web. 35.000 fonctionnaires d’état surveillent les communications internet en Chine.




Je viens de passer plusieurs mois en Chine et j’ai pu vivre la censure au quotidien. Ce que j’ai pu constater c’est que d’une part il n’y a aucune presse étrangère autorisée dans le pays, a part (et c’est pour l’anecdote) des éditions chinoises de Elle, Marie-Claire, Cosmopolitan, etc…). L’ accès internet est étroitement contrôlé, essentiellement de deux manière: d’abord l’utilisateur. Pour avoir accès a un ordinateur dans un netbar il faut montrer sa carte d’ identité, avec ces données personnelles, on vous émet une autre carte que vous pouvez charger comme carte de crédit, et qui sert aussi comme identifiant. Cette carte n’est valable que dans un certain périmètre géographique. Des que vous bougez dans une autre ville, vous devez avoir une nouvelle carte. Autant dire qu’on connaitra aussi tous vos déplacements.

Ensuite les filtres. A cause des jeux olympiques de Pékin, la Chine a promis de ne pas restreindre internet, mais par contre, tout fournisseur de service a été oblige de signer un engagement d’installer un ou plusieurs filtres sur son serveur et J’ai souvent rencontre un certain FilterKing. D’autre part, les connexions WIFI sont quasi inexistantes, sauf dans certains hôtels de catégorie supérieure pour les hommes (et femmes) d’affaire qui ont besoin d’utiliser leur ordinateur personnel. Néanmoins, pour les irréductibles et les libres penseurs il y a toujours moyen de se connecter via un proxy installe dans des pays tels que l’Allemagne ou les pays nordiques. Mais comme je le disais a un ami, on n’ arrête pas le progrès, et il y a des solutions technologiques très au point…

La majorité des chinois, même parmi les étudiants, ne semblent pas trop incommodes par Big Brother. Leur réponse est invariable: le pays est tellement grand, il faut des contrôles. Si on n’a rien a cacher… C’est a croire que la protection de la vie privée et le secret de la correspondance sont des notions inconnues ici. J’en ai aussi rencontre qui ont ouvertement exprime une opinion différente, mais toujours entre 4 yeux et dans un environnement désert.

Dans plusieurs hôtels style auberge de jeunesse, il y a une ségrégation totale entre les touristes étrangers et les chinois. Les couloirs et les étages entre les deux populations sont gardes en permanence, une sorte de mur invisible, en plus de la barrière linguistique, parce que pour ce qui concerne l’anglais, il faut vraiment s’accrocher, et du coup ceux qui le parlent trop bien deviennent suspects parce que ce sont les seuls qui abordent les étrangers et leurs questions sont assez orientées pour être innocentes. Pas seulement les chinois sont sous bonne garde, mais les étrangers aussi.

Concernant la question tibétaine, la couverture des journaux locaux est unanime, tout est la faute du Dalai Lama et sa clique, des séparatistes qui veulent démembrer l’empire et le donner en pâture aux impérialistes d’occident. On joue beaucoup sur la fibre nationaliste et avec beaucoup de succès. Mais personne ne se pose des questions sur ce qui s’ était réellement passe. J’ai eu des versions qui mettaient en cause des membres de la police chinoise déguises en moines casseurs, et se postant devant les cameras des banques pour servir de preuve. Depuis les incidents, tous les étrangers ont été évacués et il n’y a plus de permis délivré, bien que la télévision veuille faire croire, en répétant a qui veut croire que le Tibet est pacifie et que les visiteurs sont les bienvenus. Les visiteurs chinois oui, mais pas les étrangers.

Si tout est rentre dans l’ordre, pourquoi ne pas lever cette interdiction ? Les média ont eu une seule visite autorisée sous bonne garde a Lhasa, début avril, ou un élu tibetain se présentait en coupable parce qu’il a failli a sa mission de sécuriser le Tibet et que les moines qui ont été arrêtés seront “rééduqués” mais hors des temples! un camp de rééducation auquel personne n’aura accès.

Alyssa